La Convention républicaine à New York.
Plus de 400.000 manifestants new-yorkais ont montré leur opposition à la tenue en leur ville de la Convention républicaine. Le show médiatique de la Convention na pour but que de ferrer lélecteur en faveur de Bush, son leader.
Quatre-vingt-trois pour cent des New-yorkais ne veulent pas que leur ville serve à polariser lélectorat en faveur de Bush. En choisissant New York, les stratèges républicains ont fait preuve dun cynisme et dun opportunisme qui les poussent à se jeter dans la gueule du loup, ce quils avaient évité de faire pendant 150 ans !
Bush va tenter de convaincre lélecteur américain quil a eu raison denvahir lIrak dans sa traque des terroristes musulmans. On connaît la mise en scène. Tandis quil lira à la tribune ce que ses nègres lui ont préparé, on verra la veuve de Reagan essuyer quelques larmes au souvenir de Ronnie, tandis que le père Bush se fera voir à lUS Open histoire de montrer que la famille est derrière le fiston.
Conscients que NY est allergique aux idéologies du grand air texan, ouvertement racistes et misogynes, les leaders Républicains nont pas hésité dexploiter lévénement du 11 septembre 2001 à quelques centaines de mètres du lieu de la tragédie où la plupart des victimes ont été brûlées, suffoquées et broyées.
Au départ, il était prévu que Bush fasse la navette entre le Madison Square Garden et Ground Zero pour une de ses fameuses "session-photos", pile poil pour la commémo du 11 septembre.
Mais la visite fut discrètement annulée après que les survivants aient exprimé leur dégoût à lidée.
Voici un extrait dun article du New York Times qui donne lambiance :
« Rejetant lappel de lex-maire Ed Koch dêtre "aimable" avec un parti qui a utilisé la mort de 2 801 new-yorkais (la plupart étaient des Démocrates) pour offrir des réductions dimpôts aux riches, pour bâtir des camps de concentration à Guantánamo et Abu Ghraib, pour envahir lIrak et pour enrichir Dick Cheney et ses cadres dHalliburton, certains groupes sont en train dencourager les New-Yorkais à tendance plutôt libérale à offrir leurs services à lescouade officielle daccueil. Des cartes de la ville et du métro seront savamment modifiées et offertes par des hommes couverts de macarons. Dautres saboteurs, portant de faux t-shirts à leffigie de la convention, dirigeront les visiteurs vers des quartiers où la politique de Bush a été la plus désastreuse. Il paraît même que des prostituées souffrant de maladie transmises sexuellement chercheront à décourager leurs clients Républicains de porter le condom. »
On voit lambiance !
Les New-yorkais se souviennent quaprès les discours et les promesses de générosité en faveur de la ville après lattentat, ladministration Bush a chichement alloué une somme de 20 millions de dollars en dédommagement. Cette somme équivaut au coût de loccupation de lIrak pour un peu plus dun trimestre ! Elle est ridicule par rapport aux estimations des experts.
Léconomie new-yorkaise commence à peine à sortir du négatif, tandis que le taux de chômage national est à 6 %, celui de la ville de New York passe les 8 %. Le maire Républicain, Michael Bloomberg, est contre presque toutes les décisions prises par ladministration Bush concernant sa ville.
Avec ses 36 millions dAméricains qui vivent dans la précarité et sans couverture sociale, cest un bien triste bilan de ce temple capitaliste quest lAmérique. Cela devrait faire réfléchir nos Européens idolâtre du système.
Ce qui fait bondir les New-yorkais, cest aussi lincohérence de la politique de « vengeance » de Bush. Après le désastre, Al Qaeda et Osama Ben Laden étaient au Pakistan. Ils reçurent des financements de la part de lArabie Saoudite et du Pakistan. Les 19 pirates de lair, organisés par le Jihad Islamiste étaient égyptiens. Bush a pris bien soin de ne pas sattaquer à ces pays puissamment armés. Il sen est pris à lAfghanistan et à lIrak. Des peuples qui navaient rien à voir avec le 11 septembre. Il a cru bon, par contre, offrir des opportunités daffaires au parti Républicain dans les pays « sources » du terrorisme.
Les Républicains, plus que jamais, paraissent en pleine mutation. Ils sont devenus des néo-fascistes. On a trop tendance chez nous à considérer le parti républicain comme un parti classique libéral. Le MR en Belgique dans la folle surenchère de ses deux composantes flamande et wallonne vis-à-vis du Vlaams Blok et des extrêmes droites wallonnes - moins denses il est vrai - est en passe, lui aussi, de limiter.
Comme quoi, la situation dune démocratie fortement teintée de libéralisme, comme le sont les Etats-Unis pourrait nous éclairer sur la nôtre.
Hélas ! si les New-yorkais crient aux loups et se méfient, nous en sommes toujours au clivage ancien dune « bonne » droite avec son extrême.
Alors, quen ce domaine, la « bonne »droite nexiste pas.