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Tuesday look au Sénat.

Show au forum ce mardi matin au Sénat, salle Q.
Les délégués de nos délégués institutionnels, c’est une sorte de concentré chargé de prédire l’avenir de l’Etat belge, espèrent être médiatisés à mort, parce qu’ils le valent bien. Déjà que dans notre démocratie, nous ne maîtrisons pas nos délégués à savoir nos élus, mais alors, les délégués de nos délégués !
Quant à nous investir de tous les pouvoirs qu’en bonne démocratie nous aurions, c’est comme si on nous imaginait contrôleurs aériens habilités à régler les vols de nuit de DHL.
On ne nous demande notre avis que sous forme de sondage. Il paraît que sondés, nous nous agrippons à nos trois couleurs et à la survivance de l’Etat belge, même réduit à une arrête de poisson convoité par les mouettes du bord de mer.
C’est dire si « sondés » nous sommes unanimement patriotes. Cela ne se gâte vraiment que « désondés ou asondés pour les puristes » là où notre désarroi secret s’exprime.
Les délégués de nos délégués vont donc au Sénat débattre ni plus ni moins de notre avenir. Quand on parle d’avenir, il faut relativiser, il s’agit de notre avenir administratif. Comment nous allons bouffer demain, avec qui nous touillerons et dans quelle soupe, ne concernent pas cet avenir là.
Verhofstadt et les délégués de nos délégués, tiennent compte davantage des sondages que des sondés. En langage clair, cela signifie que pour consolider l’Etat, nos représentants wallons vont faire droit, comme d’habitude, aux nouvelles revendications flamandes et notamment sur la scission de Bruxelles – Hall – Vilvoorde.

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Déjà, la semaine dernière, en prolégomènes des hautes instances prévues, des forces-vives de chez nous nous avaient rappelé que cette fichue scission était déjà inscrite dans les réformes de 1995, autant dire qu’elle existait avant la pseudo découverte d’une nouvelle exigence flamande et le foin qu’on fait aujourd’hui.
Les cocoricos que nous avions entendus de la basse-cour namuroise n’étaient destinés qu’aux poulaillers intérieurs qui de Liège à Charleroi, sont on ne peut plus fermes sur notre opposition à toute nouvelle tentative des Flamands à se débarrasser de nous.
A l’extérieur du cercle des poètes wallons disparus, c’est autre chose. La preuve, nos délégués de délégués parlent tous flamands et sont prêts, le cas échéant, à se faire domicilier à Gand en cas de scission irréversible. Déjà Laurette, se rappelant les origines familiales, glisse imperceptiblement vers la sortie en passant de Seraing-la-Morte à Bruxelles-l’avenir.
Mais à défaut « d’avancée spectaculaire », c’est surtout le sénat dans sa forme actuelle qui va en prendre un coup. Que les mandataires de cette antique institution se rassurent, idem pour les gouverneurs de province qu’il avait été question un moment de supprimer, l’employeur Belgique a ceci de différent avec nos industriels, qu’il ne fout jamais ses cadres supérieurs à la porte. Au contraire, chaque réforme est synonyme de promotion. On l’a vu avec la justice, où ceux qui fautent sont automatiquement promus à un rang supérieur. Et comme ces braves sénateurs n’ont pas fauté, au contraire, sont restés bien calmes et paisibles à l’instar de leur nouvelle Isabella Peron, notre Anne-Marie Madonna Lizin, à agiter les drapelets aux trois couleurs, ils ne seront pas oubliés dans la réforme.
C’est même un des grands paradoxes des réformes. Celles qui par exemple apportent des simplifications de procédure, des allégements de « bureautiers » au lieu de faire les économies qu’elles supposeraient, coûtent finalement plus chers que ce qui existait auparavant !
Pour le reste, les Flamands vont nous faire peur. Ils se feront peut-être peur à eux-mêmes. On finira par faire la scission qu’ils demandent, mais ce sera en stoemeling. Ainsi Van Cau ne perdra pas la face et Jean-Marie pourra passer ses dimanches à Fouron sans que ses ex-citoyens ne lui lancent des pierres. Seul Maingain Olivier aura l’air de souffrir un peu à Bruxelles. C’est normal. De quoi aurait-il l’air devant ses électeurs, s’il paraissait réjoui comme les autres ?
Va-t-on un jour arriver à une version définitive de l’Etat ?
On se demande si la forme parfaite de cette chrysalide ne sera pas sa disparition complète et définitive. D’ici là que les cocardiers se rassurent, on en a encore pour cinquante années de métamorphoses… à moins que son prédateur, le Vlaams Blok, résistant à tous les insecticides, ne finisse par dévaster notre culture belgicaine ?

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