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Un univers impitoyable.

- Ricky Golden, depuis six mois tu fais chanteur. T’es motivé ? Pourquoi?
- Je chantais faux. Je me suis dit, Sébastien, tu chantes faux. Je te mets au défi de faire chanteur.
- Non, je voulais dire, t’as fait chanteur comment ?
- J’ai rencontré Latouma à Disney Park. Nous avons sympathisé. Elle m’a dit « Ricky mon petit, que veux-tu faire ». J’y ai dit « mamy » je veux faire chanteur.
- Excuse Ricky, c’était pas ça ma question. T’as fait chanteur pour qu’on parle de toi ?
- C’est un nom qui m’a pris par les tripes en mangeant une golden. J’ai dit à ce type que je sentais monter en moi "Que veux-tu faire Ricky Golden ?", "Chanteur"qu’il m’dit, Ricky Golden, comme il aurait pu dire, Ricky Golden, dragueur de mine dans le Pacifique avec John Wayne, tu vois.
- T’as eu des années de galère ?
- Quand j’ai su que j’allais faire chanteur, j’ai rencontré Latouma tout de suite. Le talent, ça fait pas plaisir à ceux qu’en n’ont pas. Moi, j’en avais pas, un peu comme Johnny quand il a commencé... Ça ne me faisait pas plaisir, tu comprends ? Latouma m’a rassuré. Sans talent au départ c’est mieux. D’autant que sans talent, tu vois, j’ai jamais galéré quand même.
- Quand c’est que ça t’es venu le talent ?
- Je te dis. Avant Latouma, j’étais nul. C’est elle qui m’a appris que j’en avais, du talent.
- Tu veux t’excipikler, t’essexpliquer, tu veux préciser ?
- Oui, quoi, je chantais pour moi avant Latouma, surtout dans les cabinets, tu vois le double contentement par en haut et par en bas…
- Et puis après tout de suite l’Olympia !
- J’ai éclaté d’un coup, bête de scène. La carrière, chanteur compositeur interprète les contrats… sans connaître la musique et sans certificat d’études… le talent pur.
- Tu composes comment ?
- En marchant. Par exemple le mois dernier il pleuvait. Je dis à Latouma « Tu sais chérie, il pleut. » Oui, on a souvent des conversations intenses, moi écorché vif, elle, l’alcool… tu comprends à son âge, lectrice des auteurs russes… Elle ne sort plus sans soleil. Gentille comme tout elle fait « Vas te promener, gamin. Prends ton parapluie ». En sortant, je fredonnais « Singing in the rain ». L’inspiration, tu vois. J’ai sifflé l’air dans le portable à mon aide compositeur. J’ai expliqué en duplex à un pauvre type qu’est professeur de français la conversation avec Latouma. Et le soir, j’avais la bande.
- Ouais. « Rions sous la pluie », on n’entend plus que ça partout....
- C’est Latouma qui fait passer sur les chaînes…
- T’as beaucoup de personnels, Ricky ?
- Je ne sais pas. C’est Latouma qui s’occupe de tout. Je suis l’artiste, tu vois, je compose, je chante. Tout pour mon public…
- Tu as des projets d’avenir Ricky ?

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- Beaucoup. La grande différence d’âge avec Latouma risque de briser notre amour. Qu’est-ce qu’elle ferait sans moi ? Je lui ai tout donné. A part moi, elle n’a rien. J’ai un nom, Ricky Golden, un public et deux singles. Si Latouma me dit : « Pars, tu es assez grand pour voler de tes propres ailes. Je me sacrifie. », je sais qu’elle aura de la peine, mais je partirai sans me retourner. Les vrais artistes sacrifient tout à leur art.
- Justement, t’aurais intérêt à ne pas te retourner Ricky, on dit que Latouma a une idylle avec le poids lourd américain Joe Dupoing, t’es au courant ?
- Ouais, c’est son masseur. Un type gentil. On se marre bien ensemble.
- Justement, je suis venu avec la gazette, on les voit en première page, elle dans sa voiturette et lui l’air amoureux qui la pousse, entièrement nus tous les deux sur une plage de Sète.
- Nom de dieu, la garce à son âge ! Qu’est-ce que je fais ?
- T’as ton talent Ricky. Excuse-mi partner, mais on a parlé, tout ça, parce que t’étais là, mais j’étais venu pour interviewer Latouma pour le combat à NY de Joe. J’aurais aimé savoir ce qu’elle en pense et ses pronostics.
- Comment, t’es pas un professionnel de « Disk adventure » ?
- Non, j’suis rédac sportif… et toi, qu’est-ce que t’en penses du combat ? T’as un pronostic ? Je parie que t’es pour Frazier ?
- Mais…
-Allais, tu dégages, les voilà…

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