Déconnade au GIRSEF.
Lécole rendrait les élèves inégaux, selon Monique Baus de la « Libre ».
Que lécole aggrave les inégalités entre les élèves, cest évident. Mais dire que le milieu parental et la société dans laquelle vit lélève ne sont pour rien dans les inégalités, cest se moquer du monde.
Un enfant à la traîne dès lécole primaire, cest un signe que quelque chose na pas collé au début de sa vie. Il ne faut pas être Freud pour comprendre cela.
Madame Baus tire ses arguments du GIRSEF (Groupe Interfacultaire de Recherche sur les Systèmes dEducation et de Formation).
« Cest le système scolaire lui-même qui provoque les inégalités entre élèves, et non pas les inégalités sociales. »
Cest ce « non pas » qui nous a fait sursauter. Voyons la suite :
« Primo, le lien entre les inégalités de revenus des familles et les inégalités scolaires des élèves à quinze ans, toutes deux ayant déjà fait lobjet détudes antérieures, mais jamais mises en rapport, qui montre la relation entre les unes et les autres, apparaît extrêmement faible, au niveau de lUnion européenne.
« Secundo, les spécialistes du Girsef ont voulu tester la relation entre le caractère intégré ou différencié du système scolaire et létat des inégalités entre élèves de quinze ans (là aussi, sur base de données existantes mais jamais comparées). »
Fin de citation.
Conclusion identique. Famille à pognon ou famille à problème cest kifkif pour lélève !
Cest simple daprès les Augures du GIRSEF, les enseignants ne valent rien, tout au moins ceux qui ne sortent pas de lUniversité, puisquil sagit de tester des élèves des niveaux moyen et inférieur. Ils ne sont pas fous au GIRSEF, Ils ne vont pas scier la branche sur laquelle ils ont posé leurs jolis culs dintellectuels de première classe.
Et voilà comme, en toute mauvaise foi, on dédouane ceux qui condamnent à lavance le corps enseignant. De la même manière, on dédouane les ministres qui traitent ces catégories professionnelles par-dessous la jambe.
Ce que la journaliste naborde pas à lintérieur des inégalités sociales évidentes (il faut croire quelle-même nest pas payée à la pige), cest limprégnation du cercle de famille dans laquelle baigne lenfant et qui a un rapport direct avec les inégalités sociales.
Si les parents et lentourage sont curieux des événements de société, sinforment et en discutent, jouent dun instrument de musique, lisent, sintéressent à la littérature ou à toute autre forme dart, il est évident que lenfant issu de cette famille aura lesprit plus ouvert et sera davantage attiré par les spéculations de lesprit. Et cela, il nest nul besoin dêtre né dans un milieu favorisé pour le vivre, à la réserve près que dans un ménage à laise, cette option intellectuelle sera confortée par la facilité daccès aux moyens de nourrir cette curiosité.
Il est évident quil nest pas donné à tout le monde daller écouter de la musique au conservatoire ou davoir un fauteuil à lopéra, ni même d‘acheter toutes les semaines deux ou trois bouquins dans une librairie, comme daller à Paris voir une exposition.
Voilà, chère Monique où se situe le dérapage qui pénalise injustement les classes sociales défavorisées et qui influencera, soyez-en certaine, le jeune mouflet à lécole. Car même si lenfant est trop jeune pour user ses fonds de culotte dans une salle de concert ou sur un siège de TGV pour Paris ou ailleurs, ses parents qui en reviendront auront acquis un plus qui laissera des traces sur lintellect de lenfant.
Vous en connaissez beaucoup, vous, des magasiniers de DHL qui peuvent satisfaire ce genre de curiosité ? A moins que vous ne considériez que cette manière de loisir nest pas accessible à la classe ouvrière parce quelle nen éprouve pas le besoin parce quelle nen a pas le goût. Mais alors, si cest votre raisonnement, chère Monique, comment pouvez-vous dire que cest lenseignant qui est responsable de tout échec scolaire ?
Enfin les programmes qui favorisent les matheux et crétinisent les autres sont néfastes et tuent lintérêt à la chose pensée. Avec ce système, on fabrique des élèves moyens en tout, ou si vous voulez, le plus souvent médiocres en tout. Résultat, il est impossible de découvrir des talents uniquement branchés et performants sur une discipline autre que celles qui relèvent des mathématiques. Ce plan catastrophe est vieux dun demi siècle. Il a tué bien des vocations et étouffé bien des génies. La tendance actuelle est de le relativiser en faveur des langues étrangères, ce qui nest pas mieux, le principe restant le même.
Il y a bien trois composantes solidaires pour permettre à lenfant de mettre en valeur ses capacités intellectuelles et donc de réussir ses études..
1. Lécole. 2. Le milieu parental. 3. Les moyens financiers dont dispose le milieu parental. On pourrait ajouter aussi sur un plan général un enseignement moins orienté, donc plus ouvert et humaniste.
Cest un vieux réflexe bourgeois de culpabiliser les enseignants.
On évacue le problème récurrent des inégalités sociales qui ne se trouve évidemment pas dans les classes aisées qui font la pluie et le beau temps en Belgique.
Avec de la merde, chère Monique, on ne peut faire que de la merde.
Quand ce fichu pays aura plus de respect pour ceux qui le font vivre, alors oui, les enfants auront tous les mêmes chances et pourront finir chercheurs au GIRSEF, éventuellement, ce qui ne serait pas le meilleur choix, que du reste, je leur déconseille.