Délectation de lAmérique.
Détestation de lAmérique avait été le propos dun blog bien avant les élections américaines.
Délectation de lAmérique veut dire exactement le contraire et je men inquiète.
Avec la réélection de Dobeliou, cest toute la rancœur qui remonte du fond des cœurs et des consciences en Europe.
Même la presse idéologiquement proche dIsraël et par conséquent des Etats-Unis se laisse aller à des nostalgies du genre « lAmérique, cétait mieux avant. » Avant quoi ? Le Vietnam, le 11 septembre ?
Le contentieux de plus en plus considérable qui divise les démocraties grandit à propos de la plus puissante dentre elles.
De la non signature des accords de Kyoto, aux refus darrêter la production de mines antipersonnelles qui blessent et tuent tant dinnocents aux marges des conflits, il y a cet effréné gaspillage des richesses naturelles non renouvelables. Où nous conduit cette course aux performances qui génère des profits jusquà plus soif des multinationales, sans tenir compte des conséquences ?
La moindre des choses, cest de réfléchir à lappauvrissement constant en eau potable par la pollution des nappes phréatiques, même aux Etats-Unis, larasement des terres riches, les avancées du désert et les dévastations des zones rurales par des exploitations minières.
Au point de vue politique, la foi religieuse affichée ouvertement par le président Bush et par ben Laden, son contraire, comme un moyen de gouvernement prend les démocrates laïcs au dépourvu. Le résultat en Irak ne sest pas fait attendre. Lillusion, que cette croisade se fait au nom de la démocratie, est de moins en moins partagée des deux côtés de lAtlantique.
Un tableau effrayant a été fait de nombreuses fois par des spécialistes dignes dintérêt. Des études sur les catastrophes qui se préparent sont publiées aux Etats-Unis, de sorte que personne nen ignore.
Il y a en Europe, sans trop fouiller dans les consciences, des gouvernements qui partagent les vues des savants et des chercheurs, sur ce modèle américain qui nous conduit dans le mur.
Comment se fait-il que personne ne fait la connexion entre ce constat et le fait pourtant clair, indubitable, que cette somme dhorreurs est le résultat du système économique capitaliste dont le moteur est la recherche du profit aux moindres coûts dexploitation ?
Comment se fait-il que nos gouvernements conscients de cette nuisance ne veulent pas démordre dune ligne de conduite assez simple qui consiste à accompagner ce système jusquau bout, même si daucuns veulent en atténuer la néfaste progression ?
Ny aurait-il quune chance minime quil existât une autre façon de vivre quil serait criminel de ne pas lexpérimenter. Or que voyons nous ? Un accord général à léconomie de marché, aux folies productivistes américaines et aux spéculations.
Dans la mesure où le processus de désertification et de destruction de lenvironnement est inéluctable et quil ny a plus rien à faire, ne serait-il pas normal que nous en soyons informés par nos dirigeants, sans pour autant quils cèdent à la panique ?
Cela devient surréaliste les débats que nous avons sur la création demplois dans de pareilles conditions, des pénalisations des chômeurs et des conflits comme ceux de DHL où finalement cette entreprise ira polluer ailleurs ; mais ce faisant ne règlera pas les pollutions afférentes à son busines, quelle sagrandisse à Leipzig plutôt quà Bruxelles.
Quest-ce que lavenir et les grands discours sur les thèmes daccroissement de la productivité, du désir de pousser le PNB à deux, voire trois pour cent, sinon le sinistre aveu que plus vite progresserons-nous, plus tôt nos successeurs et peut-être nous-mêmes mourront sur une planète que nous aurons désolée à jamais.
Je regrette que ce rapprochement, de la cause à leffet, des programmes économiques et des programmes politiques nait jamais eu lieu, afin den tirer des conclusions raisonnables.
Nos gouvernants sont bien aussi médiocres que nous le croyions avant le onze septembre.
Il reste un vœu à faire. Que nous ne souffrions pas trop au stade terminal de la raréfaction de lenvironnement essentiel que notre planète nous offrait généreusement et que nous saccageons; quau contraire, un fou de génie nous délivre des lentes agonies par une trouvaille qui supprimerait tous les humains dun coup, dun seul.
Ainsi nous laisserions une chance aux autres espèces que, sans cela, nous entraînerions dans notre néant.