La folie ?… la seule sagesse !
« Tas pas une clope pour un dingue ? » pourrait être un sous-titre.
On peut voir les résultats du « progrès » gagner du terrain dans les regards absents ou fous de certains passants. Le stress au travail et les difficultés financières ont considérablement développé les dépressions nerveuses et activé la tendance à la schizophrénie. Les maladies mentales ne se seraient pas développées aussi rapidement si le terrain navait pas été favorable.
Lépoque où se promenaient en liberté « les fondus de la cafetière », mêlés et souvent confondus avec les originaux, nest plus quun souvenir dont les folkloristes sont nostalgiques : Tambour, Mouton, Bibi-Mamour, « Tchophile-deux-tours », le sot Léon ne rappelleront rien à la jeunesse liégeoise. Pourtant ces citoyens « pas comme les autres » avaient droit de Cité.
Une belle complicité qui nétait pas dénuée de malignité, régnait dans les quartiers populaires. Les Anciens de lUlg se rappellent le mouvement de solidarité des Etudiants quand Mouton expulsé de son logement de la rue Surlet avait vu ses meubles jetés sur le trottoir. Le pauvre ne sachant où aller, tout avait été transporté dans un nouveau logis trouvé par les étudiants et la soirée sétait terminée en guindaille.
Le nombre de cas relevant de la psychiatrie augmente, paradoxalement les citoyens spéciaux redoutent de soffrir en spectacle sur les trottoirs liégeois. Les signes se multiplient, les démonstrations intempestives régressent.
Les malades mentaux doués dun reste de raison ou conseillés par leur entourage font gaffe. Les récidivistes sont embarqués dans des maisons spécialisées par décision judiciaire, parfois sur demande des familles ou du voisinage, rapports de police, etc.
Le public qui prend peur de tout est de moins en moins permissif.
Le seul « folklore » toléré et encore… sont les marginaux sans domicile fixe. Mais eux sont à ranger dans la catégorie des originaux « encombrants ».
En Belgique, toute mesure dhospitalisation prise "contre le gré" dune personne "malade mentale" est toujours due à une décision du pouvoir judiciaire.
Mais, puisque les instances judiciaires ne sont pas compétentes sur la réalité et la nature de laffection mentale, il nest pas rare, une fois lhospitalisation sous contrainte obtenue, que les proches ne puissent plus changer de thérapeute si celui-ci ne sentendait pas avec le patient, ni de faire modifier quoi que ce soit aux traitements entrepris, même si ceux-ci savèrent néfastes pour létat du patient. Vous connaissez les experts. Ils naiment pas avoir tort. Les psychiatres de létablissement se retranchent derrière le secret médical et la décision judiciaire.
Si on sadresse aux autorités judiciaires qui ont pris la décision, elles se déclarent alors incompétentes et renvoient aux médecins. Bien souvent, ces derniers finissent par interdire leur porte aux parents et deviennent inaccessibles à tout contact.
Alors, si un jour vous rentrez surmené du boulot et que votre femme vous demande avec un sourire en coin : « Tout va bien, chéri » et que vous répondez par une pitrerie, histoire de dégeler latmosphère, faites attention, vous venez peut-être de signer votre hospitalisation ! De même, si votre médecin traitant vous conseille de consulter un rigolo des maladies mentales et que vous vous sentez lesprit vacillant… vous savez ce qui peut vous arriver.
Le diagnostic des affections mentales ne peut reposer que sur lappréciation de leurs conséquences cliniques fort imprécises. La subjectivité et les « écoles » différentes de psychiatrie peuvent faire un fou dun individu doué de raison et vice versa. Il faut bien savoir que la médecine, a fortiori la psychiatrie, ne sont pas des sciences exactes.
Il vaut mieux parfois avoir une solide explication, même musclée, avec un chef de service plutôt que consulter sur un mal de vivre en fin de semaine.
Ceci dit, ceux qui finissent en hôpital psychiatrique ne sont pas toujours bons à enfermer, loin sen faut.
Des témoignages existent qui donnent froid dans le dos.
Cette société est capable de tout, la main sur le cœur et la conscience tranquille.
Le dernier crime quelle vient de commettre avec la meilleure intention du monde est daugmenter le prix des cigarettes sans réfléchir au cas particulier de lhôpital psychiatrique..
En milieu carcéral, même si fumer est nuisible comme ailleurs, cest la seule occupation qui retient encore certains malades à la vie. Celui qui détient le pouvoir de tirer une clope dun paquet est une sorte de privilégié qui jouit dun prestige sans pareil vis-à-vis des autres.
Pour certains malades, si le tabac tue, celui qui nen a pas souhaiterait crever tout de suite.
Le tabagisme ne conduit pas à la schizophrénie. En psychiatrie, le thérapeute nest pas là pour désintoxiquer le malade. Le sevrage, par la force des choses sans suivi médical, peut, par contre, aggraver létat du malade.
Faire payer cinq euros à cette catégorie de citoyens un produit qui ne vaut pas 50 cents, passez-moi lexpression, cest une belle saloperie.
Il fallait que cela soit dit.