Laffaire Dutroux, le dernier flop !
De deux choses lune ou cest dune grande maladresse ou ce dossier bis de laffaire Dutroux est tellement explosif quon a préféré en rester là.
Linformation est tombée : la chambre des mises en accusation de Liège a ordonné mardi la fin de linstruction du dossier 86bis/96, mieux connu sous le nom de "dossier bis". Linformation, révélée jeudi par les quotidiens du groupe "Sud Presse" a été confirmée par le parquet général de Liège.
Le bidule avait été ouvert le 22 octobre 2001, à la suite de larrêt de la chambre des mises en accusation ordonnant la clôture de linstruction du dossier Dutroux. Ce deuxième dossier devait laisser une porte ouverte en cas de découverte dautres auteurs ou dautres faits que ceux connus.
On avait prétexté la déjà trop longue instruction et les détentions préventives qui sen suivirent pour couper laffaire en deux.
Quelques 4.000 poils et cheveux recueillis dans les véhicules et dans la maison de Marc Dutroux devaient faire lobjet dune analyse. Michel Bourlet, sétait heurté à plusieurs reprises au refus du juge Langlois de procéder à ces examens.
Les Russo, les infortunés parents de Melissa, sétaient toujours opposés à la dissociation des dossiers. Ils navaient pas participé au procès estimant quainsi tronqué celui-ci nétait plus quune mascarade.
Ce qui est vraiment troublant dans labandon du dossier bis, cest que les comparaisons macroscopiques et microscopiques qui ont été réalisées oscilleraient entre 250.000 et 372.000 euros et que cet argent est perdu puisque larrêt du dossier signifie quon nexploitera même pas les résultats des expertises terminées !
Une telle décision est particulièrement mauvaise ; car, elle va conforter ceux qui persistent à croire au vaste complot tendant à blanchir des gens quon ne veut pas voir sur la sellette.
Comment a-t-on pu commettre une telle bourde ?
Le formidable gâchis sest arrêté très courtement malgré les promesses, sans que personne nait imaginé parmi les responsables de cette mesure combien cela est extrêmement maladroit, à un point tel, que cela en devient gênant, même pour lopinion publique satisfaite du procès dArlon, que lhypothèse dun réseau laissait sceptique.
Le public aurait compris que, vu le coût exorbitant des analyses dADN, on arrête les opérations ; mais quon exploiterait les analyses terminées, puisque ces dossiers existent et quils ont coûté pas mal dargent aux contribuables.
A présent, on peut trouver bien légère la décision dentreprendre ce travail de laboratoire en 2001. On jette bien facilement par la fenêtre 372.000 euros en Belgique officielle !
Bien entendu tout nest pas joué. Le procureur Bourlet peut demander que lon casse larrêt et poursuivre. Mais, si les laboratoires ne sont plus commis au travail didentification et que des experts viennent à présent nous dire que les expertises ne seront pas de toute manière exploitables, on ne voit pas ce quil pourrait avancer comme arguments contradictoires.
Le public est frustré, ce nest pas nouveau, voilà plus de dix ans quil lest !
La justice na cessé de bégayer dans cette histoire sordide. Déconsidérée, sen relèvera-t-elle jamais ? Le gâchis est complet, total.
Dernier épisode comique, cette fameuse sérénité des juges permettra de parfaire une réflexion de clôture. Ils auront beau dire que lopinion publique ne les influence pas dans lévaluation des peines, Lelièvre et Martin seront bientôt libérables. Quest-ce quon parie quils noseront pas les faire sortir de tôle aux dates possibles prévues par la loi ?