Geen faciliteit !...
Les partis francophones face à leurs homologues flamands sont parfaitement lamentables.
Cest quils croient pérenniser la Belgique en faisant de plus en plus de concessions. En face, ils nont quun objectif : sortir de cet Etat dont ils croient quune majorité de Flamands ne veut plus.
Pour se débarrasser du paquet cadeau, on devient absolument odieux avec ceux qui vous supplient de le conserver.
Les Flamands, chez eux, iraient jusquà mettre au coin des rues des poteaux de signalisation – ça se fait déjà dans les musées – en anglais, en espagnol et en allemand… sauf en français !
La dernière exigence des « geen faciliteit », une Chambre flamande du Conseil dEtat vient den avoir lidée, en refusant de déclarer illégales les fameuses circulaires Peeters et Martens qui restreignent les facilités linguistiques.
Voilà le mirobolant édifice des concessions du stratège Elio Di Rupo qui part à la casse. Lannonce faite après cinq jours de retard du porte-parole flamand du ministère de lIntérieur de cette mauvaise nouvelle pour la périphérie bruxelloise, en dit long sur létat de perplexité des instances gouvernementales.
Les Flamands commenceront bien lannée.
On pensait que les inondations sur nos terres asiatiques de vacances allaient pouvoir contenir le tsunami flamand qui manœuvre pour submerger Bruxelles, il faut croire que le Vlaams Belang a trouvé le moyen de pousser la Flandre à la surenchère et quil surfera bientôt sur les mêmes vagues que le VLD, le SP et le CVP.
Ces circulaires, prises en 1997 et 1998 par le gouvernement flamand, interprètent les facilités linguistiques accordées aux francophones dans un sens particulièrement restrictif. Elles imposent de demander la traduction en français dun acte administratif à chaque fois que les francophones en recevront un. La traduction ne sera plus systématique. Ces décisions ont suscité une vive polémique entre partis francophones et flamands. Aux yeux des premiers, cette circulaire revient en effet à vider les facilités linguistiques de leur contenu et est contraire à la loi.
Les gouvernements de la Communauté française et de la Région wallonne, ainsi que des particuliers habitant les communes à facilités, avaient introduit à lépoque des recours devant la chambre bilingue du Conseil dEtat. Les recours émanant des exécutifs francophones ont déjà été rejetés, le Conseil dEtat estimant quils navaient pas intérêt à agir. Il restait ceux des particuliers. En mars 2001, ils ont été renvoyés devant une chambre flamande. En juin 2002, lauditeur a rendu un rapport favorable aux requérants puisquil préconisait lannulation de la circulaire. Il confirmait de la sorte lavis rendu par lauditeur de la chambre bilingue en mars 2000. La semaine passée, le Conseil dEtat na donc pas suivi ces deux avis.
Reste la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde.
Si elle est consommée dans le courant de 2005, comme il est vraisemblable, les Flamands, par haine de leur minorité francophone seront prêts pour les pires décisions à la Slobodan Milosevic.
Restera à organiser la chasse aux « fransquillons » pour avoir les premiers morts.
Comment peut-on être un Flamand pointu à lheure de lEurope ?
Cest un mystère.
On a trop souvent évoqué le « complexe » dune langue flamande peu parlée dans le monde, sans culture comparable au français. Je me demande si cest bien le cas ?
A force de prendre les Wallons pour des lavettes, je me pose la question de savoir si les Flamands, tout au moins leurs dirigeants, nont pas la grosse tête à force de se croire supérieurs en tout aux Wallons ?
Il règne chez une bonne partie des Flamands une singulière attitude de revanche par rapport aux événements de la guerre de 40-45, lorsquune certaine jeunesse de Flandre revenait dépitée de sa déconvenue du front de lEst, et cachait dans le poulailler familial les uniformes SS et la photo de leur führer, avec leur honte !
Tout pourrait-il venir de ces événements déjà lointains ?
Les nostalgiques du temps dAdolphe sont-ils à présent majoritaires ?
On se pose la question. Et cest, malheureusement toujours le Vlaams Belang qui répond
à la place des autres.
Ce qui est dangereux, cest que cette haine qui suinte des têtes pensantes du Nord risque de déteindre sur des Wallons qui jusque là mangeaient la luzerne dans les prés avec leurs vaches et se précipitaient au coup de klaxon du premier flamand aperçu sur la route de la Baraque pour expliquer, avec les trois mots de leur pauvre vocabulaire thiois, quel chemin emprunter pour skier en Fagne.
Ah ! nous sommes bien peu dignes dans ce conflit. Il ne faut pas aller chercher plus loin notre défaite future.