Messe basse à la Tour des finances
Parfois, des ministres importants disparaissaient en de longues neuvaines. On sait à présent quils se réfugiaient dans la chapelle du second étage de la Tour des Finances, à la fois lieu de culte secret et salle de méditation.
Des gros « redevables » avaient droit dy invoquer Saint Thomas. Ce fut le cas des héritiers qui se font tondre régulièrement par les droits de succession. Privilège exceptionnel, lhéritière du fabricant de cigarettes Lamarche, pour avoir fait confiance à la KB Lux y était passée dun prie Dieu, directement à la prison de Saint-Gilles.
Le groupe hollandais Breevast chargé de traquer lamiante dans les moindres recoins, découvrit la chapelle avec stupéfaction.
Un protestant stupéfait devant les ex-voto pour prolongement de la durée dun ministère ou pour réclamer 5% délecteurs en plus, ça doit être quelque chose !
Ainsi, dans les années soixante, on réservait un coin de prière dans certains ministères ! Et ici, ce nétait pas nimporte quel coin, 1.500 m², ce nest pas rien. 2.000 personnes pouvaient y tenir à laise. Ce fort rassemblement douailles prévues était bien dans la nature optimiste de lArchevêché de Bruxelles-Malines, quand on pense quaujourdhui la plupart des grandes églises du pays affichent moins de cent personnes par office !
On devait y comploter pour taxer le denier du culte, ne serait-ce que pour « rentabiliser » au cœur de la capitale de lEurope un espace si peu utilisé.
Alertés les bâtisseurs de nos ministères ne se sentent plus de joie.
Comment, on fait des misères à notre bâtisseuse en chef Marie Arena pour 300.000 malheureux euros, alors que pour satisfaire la vocation religieuse des ministres du roi Baudouin de lépoque, on a jeté largent à poignée, comme pétales de rose sous les pas du divin !
Car, attention, cette chapelle, ce nétait pas rien !... On avait même prévu quelques bureaux annexes pour le curé, un vicaire et lune ou lautre compagne de ces âmes sensibles. Elle aurait eu droit à un coquet logement sous la délicate appellation « appartement pour une servante accorte », tout à fait adapté pour les urgences du temporel..
On savait vivre du temps de notre bon roi Baudouin.
Personne naurait osé soulever le moindre reproche à une ministre pour le « galbé » dun bureau en loupe de noyer ou pour le carrare dune cheminée supportant des chandeliers Louis XV agrémentés damours.
Chef-dœuvre en péril, tout fut prestement emballé par nos bons Hollandais qui firent de ce monument retrouvé la première église en kit, à charge du secrétaire dEtat au patrimoine, le bien nommé Kir (serait-il parent avec le chanoine ?) de trouver à ces caisses une destination pour leur désemballage.
Chacun à sa croix, à Liège nous portons comme notre couronne dépines, les pointus de « Mémoire de Liège », sorte de clubs de gargouilles intransigeantes et soupçonneuses qui poursuivent à la trace la moindre tuile « historique » tombant dun toit classé, à Bruxelles, ils ont lAssociation Pétitions Patrimoine qui sen veut toujours davoir laissé démolir lancienne Maison du peuple, œuvre de Horta et le 120 de lavenue de Tervuren.
Certains chefs de partis seraient intéressés, à commencer par Sainte Joëlle Milquet de la rue des Deux Eglises qui en verrait bien une troisième. Seule la conjoncture humaniste de son sigle len empêche et aussi un peu pour contrarier Nothomb, le catéchumène-militant.
Marie Arena, nen parlons pas. Sans être sur les rangs, elle se verrait très bien dans un bureau avec vitraux et chaise curule, les saintes burettes à disposition de son chef de cabinet et de son architecte, pour les grandsmesses socialistes à trois prêtres. Mais, elle nose pas se mettre sur les rangs, sachant combien Elio Di Rupo a toujours eu la vocation de chanoine rentrée, dautant que le violet va si bien à son teint pâle de philosophe reclus.
Je gage que le délicieux Elio se fût servi de la résonance des décors pour en faire un moderne gueuloir à la Flaubert, afin dy déverser ses torrents déloquence post-marxistes.
Dans le fond, seul Didier Reynders serait le seul à prétendre récupérer les saintes caisses. Nétait-ce pas dans sa tour des miracles financiers que se firent les découvertes ?
Nest-il pas, sous des dehors désinvoltes et frondeurs dun « ketje » liégeois, le nouveau prêtre dune bourgeoisie libérale, mais restée secrètement chrétienne, pour les mariages et les contrats ?
Larchiprêtre Michel ayant fait scandale par laveu quil avait un fils, prêtre comme lui, de léconomie mondialiste, a été exilé dans un couvent Rond-point Schuman, cest donc bel et bien à monseigneur Didier que revient lemploi des caisses.
A moins que « Mémoire de Liège » néquipe lespace Tivoli dun trou dans lequel on enfouirait les trésors religieux, histoire que si on parvenait à se mettre daccord sur loccupation de ce sol, au premier coup de pioche on arrêterait les travaux pour au moins dix années de procédure ?
Ce qui serait bien liégeois… pour des caisses bruxelloises.