Une révolution dans lécriture : le Richaromat !
- Quest-ce que tu consommes de livres ! Tarrêtes pas den acheter ! Tu les lis tous ?
-Aucun. La lecture, ça gâte lécrivain.
-Tu ne lis pas, afin de pouvoir écrire sans être influencé ?
-Pas le moins du monde. Je nécris pas non plus.
-Mais enfin… tu as bien un blog ?
-Oui.
-Richard III
-Je ne te le fais pas dire.
-Donc, si ce nest pas toi qui écris une page tous les jours, cest qui ?
-Personne.
-Tu ne vas pas me faire croire, que ça tombe tout seul du ciel ?
- A peu près.
-Tu as un nègre ?
-Malheureux ne prononce pas ce mot. Des incultes pourraient croire que tu es tombé dans linjure raciste.
-Alors, explique toi.
-Cest tout simple. Tu entends le bruit de ferraille dans mon bureau juste à côté ?
-Je me demande comment tu peux dormir !
-Je larrête à minuit.
-A lheure de ton blog ! Tu ne viendrais pas me dire…
-Si, jai inventé un robot qui écrit pour moi. Je te présente le Richaromat.
- Cest le capot dune vieille Chevrolet !...
- Je jette les livres par cet entonnoir. Ils sont malaxés, pétris, digérés, questionnés. De lautre bout sort le texte que je nai plus quà envoyer sur le blog.
-Alors, tes phrases amphigouriques, tes fautes dorthographe, tes antithèses, tes antanaclases… tes variétés de pléonasme, ta périssologie…
- Cest pas moi, cest lui !... Richaromat.
- Je suis soulagé. Je peux bien te le dire à présent, souvent je me suis demandé, si tu nétais pas un peu cinglé ! Tout sexplique.
-Si je te disais que mon Richaromat travaille pour des écrivains parisiens !
-Non ?
- Cest comme je te le dis. Le dernier Goncourt… cest lui. Le plus difficile, cest quand Richaromat envoie la facture chez Gallimard ou aux Presses de la Cité.
- Quest-ce quils disent ?
-Quune machine qui écrit, ça ne compte pas. Mais ce nest pas tout. Il inspire les humoristes !
- Tu ne viendrais pas me dire que Dieudonné en papillotes et chapeau noir, son ennui avec la justice, cest ton Richaromat ?
-Oui. Je lavoue. Heureusement que lautre a été relaxé. Sans quoi, Richaromat payait l « amande ».
(Il donne un coup de pied dans la machine)
-Quest-ce qui te prend ?
-La sale bête vient décrire amende avec un « a ». Cest un véritable fruit sec, ce bidule. Mais il a de bons moments par exemple quand jai besoin dargent.
-Comment ?
-Quest-ce que tu crois. Quand je veux un billet de cent euros, je jette dans lentonnoir un discours de Verhofstadt sur laugmentation des salaires et hop, Richaromat se transforme en bankomat.
- A part largent, ce qui nest pas si mal. Tu peux réclamer quil te sorte larticle que tu souhaites ?
-Non. Je ne sais pas dun jour à lautre le blog quil va me sortir. Je découvre comme tout le monde. Lautre jour jétais furieux, Richaromat exagérait. Je soupçonne que le type qui a eu le capot de la Chevrolet avant moi était un homme de droite ! La preuve, Richaromat ne sait pas blairer Di Rupo, alors que moi, je laime bien…
-Est-ce que tu nes pas en train de me prendre pour un imbécile ?
-Jai racheté à un chiffonnier un lot dinvendus de Bernard-Henri Lévy, je crains fort que la machine ponde des trucs qui ne plairont pas aux Palestiniens.
-Donc, dans un sens, tu peux influencer la machine, par lalimentation en genre des livres que tu lui donnes ?
-Oui.
- Ça te dérangerait de lui faire avaler des Simone de Beauvoir, des Colette et des Georges Sand ?
-Non pourquoi ?
-Ainsi tu passerais… plutôt « il » passerait pour moins antiféministe !