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Les précurseurs des adolphins.

A propos du film « La chute » qui montrait les derniers jours du Führer dans son bunker à Berlin, des critiques se sont laissé aller à des propos mitigés sur les qualités du film et de l’interprétation des acteurs.
Pour avoir lu les mémoires de Speer, je peux dire que le film serre bien la réalité historique, si l’on fait la part des choses depuis le document écrit en prison par le Reich ministre.
Ne pas avoir montré Hitler et Eva Braun morts avant que les SS les déposent dans une fosse dissimulés sous des tapis est le seul point délicat mis en évidence par un critique dont je partage l’opinion. Disparus sans laisser de trace, ils deviennent des personnages légendaires.
Evidemment, ce film n’a pas l’ambition de refaire le parcours du nazisme depuis une obscure brasserie de Munich de l’entre deux guerres, jusqu’à sa destruction en 1945. Je suppose que tout qui a des notions d’histoire contemporaine ne peut qu’éprouver de l’horreur devant une perversion totalitaire qui a causé la mort de millions d’innocents.
On pense généralement que la folie raciste qui s’était emparée des dirigeants nazis ne s’appuyait que sur les élucubrations de mégalomanes de l’extrême droite aux alentours de 1900, l’affaire Dreyfus en France, la perte de la guerre en 1918 et les rancoeurs qui suivirent.
De la sorte, on passe sous silence certaines expériences dans les colonies allemandes du IIme Reich de Guillaume, bien avant la Grande Guerre. C’est sur les territoires de la Namibie, du Cameroun, du Togo et du Tanganyika (l’actuelle Tanzanie) qu’apparurent les premiers camps expérimentaux, suite à la révolte du peuple Herero. C’est là que les futurs bourreaux du IIIme Reich se sont fait la main.
« Konzentrationslager » était le terme employé pour désigner les bagnes coloniaux. Les horreurs qui s’y perpétrèrent ne connurent aucun écho, sinon de quelques rescapés dont les voix furent étouffées par le colonialisme ambiant de l’Europe du temps.
Cette propension des gardiens de l’ordre allemand à faire périr ceux qui n’adhéraient pas à leurs lois était déjà une manière de gouverner dans l’Allemagne prussienne avant Adolphe.
Les nazis s’en souvinrent lorsqu’il fut question d’exterminer les Juifs, auxquels ils adjoignirent bientôt les Tziganes et les Noirs d’Allemagne, dès 1936.
La continuité est d’autant plus troublante avec les faits qui s’étaient déroulés dans leurs anciennes colonies jusqu’en 1918, que le gouverneur allemand en Namibie de l’époque était Heinrich Goering, le père de Hermann Goering, un des proches d’Adolphe.
Ainsi le fils s’est souvenu des « hauts faits » du père.

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En 1904, Goering père donne un ordre d’extermination (Vernichtungsbefehl) des Hereros. En quelques mois les coloniaux allemands tuent 80 % de la population locale. Les survivants sont regroupés dans des camps où des expérimentations anthropologiques et médicales sont conduites par le docteur Eugen Fischer, qui, quelques années plus tard, devenu adolphin, dirigera l’institut d’anthropologie et d’eugénisme de Berlin. Il sera secondé par son assistant Josef Mengelé, un des plus grands criminels de l’Histoire.
Ceux qui ont écrit l’Histoire de la période préhitlérienne, ont cru bon «oublier » cet antécédent fâcheux qui aurait, au-delà du Régime nazi, accablé davantage l’ensemble de la nation allemande à la défaite de 45.
Une autre explication de ce silence serait que les crimes dans les anciennes colonies allemandes auraient pu, par leur divulgation, entraîner des enquêtes et encourager les témoignages des populations noires qui ont eu à subir l’occupations des Belges, des Français et des Anglais.
Bien sûr, il est toujours hasardeux de rejuger des faits cinquante ans après, tant l’esprit dans le contexte d’une époque a évolué.
L’exposition qui se tient actuellement à Bruxelles au Musée de Tervuren sur le Congo au temps de la Belgique coloniale n’aborde pas ce thème qui nous fâcherait avec les dirigeants de notre ancienne colonie. Tout au plus voit-on quelques « punitions » (un vol = une main coupée) et par-ci par-là quelques exactions. Un voile prudent recouvre évidemment les intentions secrètes de nos chercheurs d’or pour laisser place aux bons sentiments de nos missions et de nos administrateurs de districts. Ce qui permet de masquer toutes les contrevérités que l’on a pu proférer sur la question.
Sans vouloir aller jusqu’à dire que les pays colonisateurs avaient tous leur docteur Mengelé, il est certain que nous ne saurons jamais l’importance des exactions que nous avons commises en Afrique.
Reste que de tous les colonisateurs musclés, on sait aujourd’hui que les plus « inhumains » étaient bel et bien les Allemands.
La suite allait nous le confirmer.

Commentaires

Bonjour à tous

Je vous demande de regarder ce lundi 18 Avril 2005 à 20.55 sur FRANCE 3 le documentaire "les survivants" et vous pouvez si vous avez des question contacter le petit fils d’un des témoins à l’adresse suivantes hydroxyde_de_sodium@hotmail.com merci et à bientot

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