Frits Bolkestein or the modern prometheus
ERCKMANN et CHATRIAN en devenant Hollandais passent de Fritz à Frits, comme Frankenstein devient Bolkestein, en naissant, tel le monstre de Poséidon, des eaux du Zuiderzee.
La collection des Commissaires européens – si ça continue – deviendra une curiosité à lidentique des Princes Hohenzollern peints et pendus dans les galeries de Sigmaringen. Plus on les observe, plus on leur trouve des airs de famille sous leurs tares apparentes.
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Quoique imitant Amin Dada qui appelait les crocodiles en faisant cliqueter ses médailles au-dessus du lac, et alors que ces animaux affectueux sempressaient vers le yacht présidentiel en souvenir des dînettes des ennemis du prince, le Président Di Rupo eut beau battre le rappel de ses grands prédateurs du boulevard de lEmpereur, il ny eut guère de monde après le Congrès du PS pour senthousiasmer de la mise au frigo de la directive Bolkestein, dautant quElio sétait réjoui trop vite.
Il sagissait simplement pour la Commission de resserrer les boulons de la majorité de droite du Parlement européen et pas de supprimer le bidule.
Elio Di Rupo a raison de se méfier du Hollandais. Linitiative de lami Frits ouvre la porte au dumping social et nous conduit – toujours sans nous demander notre avis – à une vie à laméricaine.
Pourtant, Di Rupo est prêt à subir tous les outrages de Bolkestein. Il a passé un deal et a besoin de lEurope pour sauver la Belgique et la dynastie. Enfin, il est persuadé que lon nattend que lui au château. Il hésite déjà entre être sacré comte ou baron. Quoique baron, il lest déjà. Cest lui qui à la foire du Parlement applaudit le plus fort dès quon agite les trois couleurs.
Du reste, son initiative contre la directive Bolkestein était respectable.
Quest-ce que la directive "Bolkestein" ?
Elle permettra aux entreprises doffrir leurs services dans nimporte quel pays de lUnion, sans autre obligation que dêtre en règle avec les lois du pays dorigine. Cela fait peser une menace sur des secteurs dintérêt public comme la santé, léducation ou la culture qui devront affronter la concurrence. Mais la Commission la répété vendredi, le grand marché des services est indispensable à la relance de Lisbonne. Il pèse plus de la moitié du PIB de lUnion et un bon 60% de ses emplois. Bref, il nest pas question de faire marche arrière et denterrer le texte.
Les opposants voudraient que lUnion semploie dabord à harmoniser les règles de fonctionnement de ses services, comme elle la toujours fait jusquici, notamment pour la libéralisation des télécommunications ou de lénergie. Mais ce processus est long, et la Commission ne veut plus attendre ...
La Commission joue sur lexemple du « dynamisme » américain et les initiatives de lOMC.
Mais, ce faisant, elle bouleverse lordre des choses et ce nest pas lorsquon élargit lEurope à dix nouveaux membres et quon propose aux peuples et aux parlements de lUnion de ratifier un traité établissant une Constitution pour lEurope, quon innove dans des secteurs aussi sensibles et chargés de sens en matière de Droit et de solidarité ;
La Commission, en intégrant dans le champ dapplication du texte une partie des services dintérêt général, et en mettant en avant le principe du pays dorigine, renonce à progresser dans la voie de lharmonisation progressive du droit et de la préparation dun cadre juridique pour les services publics.
Quand on pense que les principaux secteurs professionnels concernés nétaient même pas avertis de lexistence de la directive, on se demande ce que font les Parlementaires européens de gauche ?
Evidemment, laisser les principaux concernés sur la touche a la même origine méprisante de ceux qui nous demandent de faire confiance aux mandataires qui vont dire « oui » à la Constitution sur un texte qui nest disponible dans les librairies quau prix de 4 euros.
A lheure où dans le monde la misère grandit, quelle est perceptible dans nos grandes villes, accélérer lallure pour nous rendre de plus en plus égoïstes donc anti-social, cest nous retrancher de toute possibilité dentretenir lespoir dune vie meilleure à la moitié de lhumanité. Cest, mieux que demboîter le pas des Américains dans la sale affaire de lagression de lIrak, cest nous condamner de vivre comme eux et finalement, de mourir comme eux, dans la réprobation générale et labsolu mépris de lhonnête homme.