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On nous taille un sacré costard !

Le non au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne l’emporterait en France avec 55 pc des voix contre 45 pc au oui, selon un sondage IPSOS-Europe1-le Figaro rendu public dimanche.
Et en Belgique ?
Il n’est pas sûr que si un débat avait lieu, le oui l’emporterait.
Mais voilà, drôle de démocratie que la nôtre où il semblerait que des obstacles insurmontables empêchent une consultation populaire sur ce que sera l’Europe.
Et on voudrait que les gens s’y intéressent ? Ainsi, nous mandatons nos parlementaires pour approuver une Constitution dont nous n’avons même pas pu prendre connaissance ! Un blanc-seing a des gens dont je doute qu’il serve mes intérêts, voilà bien une étrange situation.
Alors que la vraie raison est le peu de confiance que l’Haut-lieu, partisan du oui, a dans « la sagesse » des Belges qui selon toute vraisemblance, pourraient voter non.
Que les Belges ne puissent pas donner leur avis sur un sujet aussi important montre bien que notre démocratie est « confisquée » par ceux qui entendent mener jusqu’au bout une politique atlantiste de collaboration avec un libéralisme de plus en plus dur, de plus en plus axé sur le modèle américain.

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La dernière maladresse des autorités européennes c’est d’avoir mis en chantier, avant la ratification de la nouvelle constitution européenne, le dernier ours de heer Frits Bolkestein. Que nous dit ce Hollandais atlantiste ? Que dorénavant à la libre circulation des marchandises va se superposer la libre circulation des travailleurs parmi les 25. Cela pourrait sembler une bonne chose, cette liberté de mouvement, sauf qu’elle va permettre la pénétration de façon directe et indirecte des chantiers et des entreprises des pays à hauts salaires, par des catégories de travailleurs aux pays à bas salaires.
Le nivellement vers le bas si chers aux industriels qui « décentralisent » déjà vers les pays à bas salaires, n’est pas une bonne chose pour les habitants de ce côté de l’Europe.
Il avait été préconisé de rechercher un équilibre entre les salaires de l’Est et les salaires de l’Ouest, ainsi que des couvertures sociales, avant de laisser œuvrer l’ami Frits.
Mais, il paraît qu’on ne peut plus attendre.
Les partis socialistes français et belges ont pris position à la fois pour l’Europe et contre la circulaire Bolkestein. La difficulté, c’est d’expliquer cela à l’électeur de gauche.
Chirac embarque la France dans un referendum pour dans six semaines. Di Rupo est farouchement contre. En effet, de son strict point de vue, expliquer qu’il ne faut pas amalgamer la Constitution et la circulaire Bolkestein est un exercice difficile. D’autant qu’on peut très bien penser que si déjà on veut mettre à mal le niveau de vie des uns en leur opposant le niveau de vie des autres, c’est plutôt le signe que l’Europe est décidément bien à droite et que la Constitution qu’on lui prépare va se tailler un beau costard sur notre dos.
Dans ces conditions, ne serait-ce pas préférable que ce soit l’électeur qui se détermine, plutôt que le petit-fils de Rose ?
A travers cette politique de droite menée par la gauche, il y a la présence d’un homme double : Elio Di Rupo, Belgicain farouche et royaliste avant d’être socialiste et réformateur.
Mais, on n’a pas tout dit sur la question de l’Europe.
Une Constitution libérale et qui ne laisse guère de la place à une société autre que celle qui nous conduit dans la logique de la mondialisation de l’économie, une circulaire Bolkestein qui va flinguer nos salaires, la suite est logique : diminution des indemnités des sinistrés du travail pour en arriver à rassembler les chômeurs, les indigents, les laissés pour compte, les pensionnés et les handicapés dans une sorte de ministère de « l’action sociale » dont le but est de raboter nos droits pour les mettre en « corrélation » avec le système américain « Welfare ».
Aux States, les récipiendaires de cette assistance sont soumis à des conditions draconiennes de revenus, statut matrimonial et résidence, et sont placés sous une tutelle pointilleuse qui les met pratiquement en-dehors de la société, faisant d’eux des citoyens de deuxième catégorie, au motif que le secours octroyé l’est sans « volonté de se réinsérer » de leur part et donc qu’ils menacent « l’éthique du travail ». Les dernières sanctions de Vandenbroeck en matière de chômage ne sont rien d’autre qu’un premier pas vers le « Welfare » à l’américaine. Le fait aussi que les pensions en Belgique soient de 200 à 300 euros inférieures aux pensions françaises, est le second.

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Soufflez hautbois, résonnez musettes, la semaine commence plutôt mal. Il n’y a pas que le pape qu’on voit de dos. Ainsi, en cas de malheur, on ne saura plus si c’est Didier ou Elio. Et vive l’Europe, nom de dieu !...
Aujourd’hui l’électeur déboussolé sent son peu de poids dans une démocratie qui n’en a plus que l’apparence, alors que la menace d’une OPA des ogres de l’économie mondiale sur l’avenir se précise.
A quand une vraie gauche et un vrai parti socialiste ?

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