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Le bal des cocus

A 62 % - 7 % de mieux que les Français - les Hollandais ont rejeté la copie de Valéry au concours de l’Eurovision constitutionnelle.
Si personne n’arrête le massacre,les pays à qui il reste un brin de démocratie et qui ont appelé leurs ressortissants à un référendum finiront par voter « non ». Voilà, du coup, les « mussoliniens » qui ont passé outre, dans l’embarras. Et qu’y a-t-il de plus « mussolinien » en Europe que notre Di Rupo national, dans sa farouche volonté à ne pas appeler au peuple, dès lors qu’il a été élu ?
Ainsi, pendant près de 50 ans, on nous a vanté un modèle européen depuis les salons dorés des républiques et des monarchies qui n’est que le sur-mesure de ces messieurs et dames de l’establishment et qui n’est en rien celui du peuple européen !
Le voilà bien le modèle de l’Europe, un mauvais remake d’une Amérique vendue aux multinationales ! Du coup, les pèpères de la gauche salonarde se rongent les ongles d’avoir aboyé avec la meute libérale. Ils ont trop vite abandonné leurs vieilles godasses pour les Nike du conformisme libéral.
Leur vision était trop courte. Il va falloir se reconvertir dans une gauche plus musclée ou disparaître dans le marais centriste !
En sont-ils encore capables ?
Que les lucides de l’Haut-lieu en déroute conseillent quand même aux hallucinés de la geste bureaucratico-bourgeoise de l’Europe de souffler sur les bougies de la tarte à la crème et d’arrêter les frais de la consultation à propos de la Constitution Giscard. La mise au placard rapide est la seule solution. L’entartage n’est pas loin, pas vrai mon Godin ?
Reste deux solutions : celle de Tony Blair, à savoir une Europe de libre échange et la seconde une refonte complète des buts de l’Europe avant tout élargissement.
La première, c’est la suite logique de l’empirisme et du laisser-aller. La « réussite » britannique est à notre portée. Elle est à base de dérégulation, de dénationalisations et de catastrophes en matière de chemins de fer, de pertes d’emplois stables pour des prestations aléatoires et intérimaires, de salaires en chute libre et d’instabilité si grande qu’appliquer le « miracle » anglais en Belgique, c’est l’émeute assurée dans six mois ! Que ceux qui admirent le taux de 5 % de chômage de l’Angleterre demandent aux populations de là-bas si elles en sont heureuses ?
La seconde solution, c’est la remise en cause du système capitaliste dans ce qu’il a de plus nuisible pour les collectivités. Tout système économique doit favoriser le plus grand nombre, qui ne voit que celui-ci n’est parfait que pour le plus petit ?
S’il est bon pour Verhofstadt, Di Rupo et Milquet, il n’est pas bon pour la multitude. Et c’est partout pareil en Europe. Donc, il faut des changements plus importants que les timides réformettes de nos Mussolini en campagne du « oui ».
L’Europe ne peut pas se faire contre ses peuples !
Quel modèle choisir ?
A ma connaissance, il n’y en a pas. Il faut donc rêver à partir d’utopies et voir ce qu’il est possible d’en prendre pour le bien public.

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Le communisme comme le capitalisme a foiré. On voit bien Poutine se débattre entre son éducation dirigiste et un libre échangisme qui, jusqu’à preuve du contraire, produit encore plus de misère que sous Leonid Breshnev.
Et si on relisait Karl Marx, plutôt que le jeter avec dégoût dans le fonds des bibliothèques philosophiques ?
Tout ce qu’il dit, vaut bien les jacasseries d’Alexis de Tocqueville, le parangon de Louis Michel !
C’est là une belle rédemption des partis socialistes en vue : reprendre tout à zéro et voir s’il n’est pas possible de trouver une troisième voix à l’expérience des autres, plutôt que de sombrer dans les certitudes libérales ou communistes qui, tout le monde en est persuadé, sont des voies sans issue.
Mais voilà, nos ferrailleurs d’illusions sont partis en flèche dans l’Europe libérale. C’est douloureux pour des prétentieux de s’autocritiquer devant le peuple. Vous voyez d’ici tout le bureau du PS, Di Rupo en tête, nous dire les larmes aux yeux que s’ils nous ont trompés, c’est qu’ils se sont trompés eux-mêmes les premiers ! Dans la meute, il s’en trouvera un qu’on ne soupçonnait pas, moins marqué à la culotte libérale que les autres, qui risquerait de dépendre le portrait de Benito du bureau présidentiel.
C’est comme ça en politique. Quand les gens ne les voient plus les meilleurs et les plus beaux, c’est fini !
A moins… Villepin se donne cent jours pour réussir… le temps du retour de l’île d’Elbe, mais à l’issue desquels ce fut Waterloo. Le Mazarin de Mons, plutôt que de jouer les imbéciles sur le référendum raté et de s’obstiner dans le « oui » que vous n’avez pas compris, devrait se saisir du « non » populaire et en faire quelque chose. Mazarin voulait débaucher Louis XIV jeunet en mettant sous lui une de ses nièces, son admirateur montois pourrait essayer de nous séduire aussi, cent jours pour Di Rupo quand on a son bureau boulevard de l’Empereur, le coup est jouable.

Commentaires

La sociologie nous apprend qu’un système administratif n’évolue pas. Il ne change que sous l’effet d’une crise.
Ce "non" français et néerlandais feront donc (peut-être) évoluer le politique français, néerlandais et (peut-être au carré) européen.
Par contre, le refus de réferendum en Belgique a permis à la clique politique belge d’éviter une crise. Tous nos braves zélus peuvent donc continuer à se payer des voitures de luxe, des festins dans des restos ***** ou des bureaux/jacuzzi : les cons (tribuables) continueront à payer. Ils peuvent justifier de leur "utilité" en se branlant joyeusement ensemble sur BHV, le sexe des anges ou l’influence des éclipses de lune sur les retards des trains au Kénya.

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