Lagression.
Tu te promènes… tes peinard… tes peinard mais tes seul dans un grand espace où tu vois vraiment personne. Pile tu tombes sur un loup… « la bestia senza pace » daprès Dante… Si tes au courant, un peu de jugeotte, t‘auras pas peur… Bien. Mais faut faire gaffe, pas de gestes trop brusqués, de cris, et tes sueurs froides, faut te les garder sous la chemise… calme, relax… tarrivera rien. Parole. Vous vous croiserez en méfiance, certes, mais au respect… Méfiance surtout de la part de lanimal qui a des raisons de se méfier, depuis Dante et même avant… pas que les bergers, ces trous-du-cul quont jamais vu la bête de près mais qui ont juré davoir sa peau. Toi, si tu sais… tu passes. Il tévalue si tes un type bien ou si tes un berger des Pyrénées… Il sent la connerie de loin, le loup… se trompe jamais.
Cest lanimal, le loup, qua les inhibitions antimeurtres les plus sûres qui soit dans le monde entier. Si tas des petits enfants en amitié avec un loup, tu peux faire confiance à la bête, leur arrivera jamais rien. Mieux, les autres prédateurs ont pas intérêt à sapprocher… dévoué jusquau sacrifice, le loup…
Cest Marx qui a repris, lhomme est un loup pour lhomme, de Plaute, lauteur dramatique latin… la connerie de Prologus, est dans le fait quon compare lhomme au loup. Pour le reste… on devrait dire lhomme est une salope pour lhomme. Cest tout. Pas mêler le loup à ça… lui si fin… si extrêmement doué des 5 sens… à côté de lui, lhomme, cest une merde.
Justement on y vient.
Tes toujours dans limmensité, rien de partout… sauf le loup.
Imagine quà la place ce soit un homme qui se découpe sur lhorizon puis qui grossit et se rapproche. Sil ta pas vu, tas encore une chance, celle de te jeter dans le fourré et attendre quil passe. Sil ta vu et que cest trop tard pour lesquive, fait extrêmement gaffe !... L‘homme est un animal imprévisible. Tu crois quil est animé dintentions pacifiques la seconde avant quil te saute à la gorge.
Comme dit mon Konrad (Lorenz) « Les caractères aptes à déclencher les inhibitions sociales varient fortement dune espèce à lautre ». On est au maximum dans limprévisible, nous les hommes…
Dautant que si tes là bariolé, chemise à fleurs pantalon flibustier et que lautre est en gros velours, la hache à lépaule, tu risques plus encore… tu déclenches chez le bouseux des stimuli contraires, des couleurs bariolées, des comportements dandinant, qui rendent nerveux lhomme « normal ». Cest dans le corps caverneux que ça se passe, cette boîte à con derrière le cerveau. Pour le héron et pour lhomme, cest pareil, cest le signal déclencheur dune force agressive. En plaine, ou rue Haute-Sauvenière après minuit, cest pareil.
Faut pas croiser. Cest tout.
Rue Haute-Sauvenière ou Grand Causse, tas plus quune chose à faire : le geste de soumission, tu tends le portefeuille en signe dallégeance. Et tu bouges plus… des fois que taurais affaire à un sadique qui cherche à tuer. Si tu bouges plus, ça létonne et le sang sort du corps caverneux. La pulsion de mort tombe. Cest tout juste sil sexcuse pas en te prenant le portefeuille… Mais, cest pas toujours ainsi que ça se passe. Certains inhibés particulièrement tarés ten veulent de la frousse quils ont eue de leur propre audace et que ty répondes par la soumission les rassure pas tellement, alors ils t‘allongent pour le compte…
Un coq battu cache sa tête pour soustraire à ladversaire sa crête rouge et ses caroncules. Toi, tas plus quà garer la tienne en te protégeant de tes bras. Les lève pas trop brusquement. Même si la première mandale passe… Sauve tes lunettes, daccord, mais pas de gestes brusques… Surtout fais pas comme le chien battu qui présente son cou à son vainqueur. Présente le moins possible. Lhomme, cest pas un chien, ni un loup, cest pire…
Un loup comprend… lhomme jamais.
Si au lieu du bûcheron hache à lépaule, cest sa femelle que tu croises dans les déserts… rue Haute Sauvenière ou les Grands causses, tout bascule dans le contraire. Tu vois le jupon que soulève le vent de plus loin que le bûcheron à la hache. Tu nas pas le désir de te jeter dans le fourré, au contraire, mais dis-toi bien, petit con, que destiné à être battu par le premier prédateur venu, la vue dun jupon réveille tes instincts et tu passes directement de la position du dominé à celle du dominant… même si tas pas envie… par atavisme, cest comme ça. De même que lautre sur son talus fait exactement le même raisonnement que toi, tout à lheure à la vue du bûcheron. Vu de loin, dans le désert, la femme sait plus quune chose : présenter son derrière comme la femelle babouin. A toi de faire un effort sur toi-même afin de ne pas en profiter et devenir un salaud comme tout le monde.
Cest dur. Mais avec du caractère et de la persévérance, on y arrive.
Dans les cas de rentre dedans, de face à face comme lattaque virtuelle de deux perches en étang, tas intérêt à nouvrir ta gueule quà moitié, de sorte que lautre qui la ouverte dans la plupart des cas au maximum, à les mâchoires coincées sans pouvoir les refermer.
Tas toujours lair con, la gueule ouverte noublie pas…