LEurope en situation déchec.
Les gens de pouvoir se sont interrogés sur léchec franco hollandais du oui. Evidemment, ils en ont tiré des conclusions qui les arrangent doù il ressort que la majorité peut avoir tort. Ce disant, ils entrent en contradiction avec leur hymne béat des vertus de la démocratie et du suffrage universel.
Plus sérieusement, le rejet des politiques antisociales apparaît comme le principal responsable du non, sans compter que le parti pris en faveur du libéralisme et des lois du marché a plombé le reste. Il nest pas dit que la Belgique aurait été exemptée de lesprit qui a prévalu en France, si nous avions eu le droit de voter.
Au point dexaspération de lélecteur français, aucune initiative du gouvernement naurait eu la moindre chance dêtre créditée dune majorité de lopinion.
Quon ne se fie pas trop à la légendaire passivité belge. Leffritement dans les sondages des partis traditionnels de collaboration avec le système économique : PS et MR en tête, est un signe faisant suite au « drame » français. Cest toujours avec un peu de retard que lopinion belge réagit par rapport à lopinion française. Lourdeur desprit, réaction plus lente, peu importe, le fait est quen mai nous eussions plutôt voté oui, alors que fin juin, je parierais le contraire.
Mais cette majorité qui se serait peut-être dégagée sur le non, est loin dêtre homogène. Cest bien la seule raison valable qui aurait déterminé les hommes politiques belges à éviter le référendum. Les nationalistes et les souverainistes ont joint leurs voix à celles à la composante sociale. Enfin, il y a aussi parmi les partisans du non, ceux qui ont cru à une renégociation possible.
A loccasion du coup de force français, les socialistes européens devraient songer à une politique qui ressouderait leurs électeurs sur un thème capable dunir à nouveau les gauches. Ceux qui ont voté non ont montré la voie, pourquoi attendre que la situation économique se dégrade davantage ? Une politique de réorganisation des gauches autour dun projet de réformes du système capitaliste doit être mise en œuvre le plus rapidement possible.
Il en va du crédit de la gauche qui a reconquis sa crédibilité grâce à lopinion majoritaire du non, malgré laveuglement de certains de ses dirigeants.
Quest-ce qui a fait défaut dans la Constitution mort-née ?
On na jamais vu une Constitution dans aucun pays au monde inscrire dans les textes linexorabilité dun système économique, en loccurrence le capitalisme. Cest toute la troisième partie de la Constitution Giscard qui est à revoir. La réforme de la Banque centrale devrait saccélérer pour plus de collégialité dans les décisions. Légalisation des minima sociaux sur les taux les plus bas doit être supprimée ; en ce domaine lEurope napplique pas à elle-même ce quelle impose aux autres, quand on sait que les nouveaux traitements des députés européens sont plafonnés à 7.000 € ! Enfin, il faudrait établir clairement ce quon entend par « concurrence non-faussée » ?
Malgré tout ce quon a pu raconter sur la Constitution, elle pourrait toujours être rediscutée au Parlement européen et être amendée sur initiative des groupes. On voit bien que sil ny a pas de repli sur un plan B de prévu, rien nempêche le Parlement européen dy réfléchir.