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T’as le bonjour de Mohammed !

Voilà plusieurs jours que l’on assiste à un battage forcené sur les ondes radio et télé, dans les gazettes et sur tous les supports d’information de l’évacuation de quelques centaines de colons juifs de la bande de Gaza. Il n’y avait pas que les cris et les pleurs hystériques des expulsés, les envoyés spéciaux s’y mettaient aussi, à croire qu’ils avaient été recrutés dans les synagogues, pour la circonstance.
C’est toujours un malheur d’abandonner sa maison, parfois le travail de toute une vie. Mais ceux de Kfar Darom et d’ailleurs le savent mieux que quiconque, voilà trente ans qu’ils font endurer la même chose aux Palestiniens. Des milliers ont été jetés dehors leurs logis. Certains n’ont conservé que la clé de leur porte d’entrée. Parfois un trop rare reportage nous ouvre les yeux sur ce qu’ils endurent depuis, sans que la grande presse s’en émeuve ou qu’un speaker vedette en parle les larmes aux yeux.
Il y a eu sur ARTE l’année dernière un reportage qui aurait mérité une large diffusion, celui où une équipe de la télévision accompagnant un Palestinien spolié à la suite de la guerre des Six Jours se présentait à la porte d’une propriété – celle dont ce malheureux fut chassé par l’armée juive - à seule fin de rencontrer pacifiquement le citoyen Israélien qui occupait depuis son bien. C’est tout juste si l’équipe de télévision ne fut pas reçue à coup de fusil ! On sentait monter l’hystérie derrière les murs. Ces gens ne voulaient absolument pas se rendre à l’évidence qu’ils s’étaient appropriés du bien d’autrui par la force des armes et qu’ils étaient quelque part de vulgaires voleurs !
Des cas comme celui de ce Palestinien, il y en a beaucoup.
Ce retrait spectaculaire de Gaza, proclamé comme la victoire du bon sens, acclamé par le monde Occidental et souligné par les trompettes de Jéricho de l’indécence, cache en réalité la poursuite de la politique de l’occupation de la Palestine par la pieuvre de Tel-Aviv. La construction du mur de la honte se poursuit, coupant des villages palestiniens en deux, séparant le petit cultivateur de son bien, mordant sur les bonnes terres sans vergogne, forçant des centaines d’Arabes à l’exil. L’annexion de tout Jérusalem reste une politique concertée de tous les partis de la Knesset. Enfin, la poursuite des colonies en Cisjordanie est un fait indéniable.

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350 enfants sont détenus dans les prisons israéliennes, dans des conditions dégradantes. Le plus jeune a 12 ans.

Alors de qui se moque-t-on ?
Ce qu’espère avec ce désengagement spectaculaire et médiatisé le Premier ministre israélien Ariel Sharon, c’est de poursuivre le rêve du Grand Israël de façon plus intelligente, sournoise en tout cas, afin de rallier une opinion internationale qui se lasse du sans-gêne et de la mauvaise foi de cet Etat, autant belliciste que ses adversaires. C’est enfin mettre l’Autorité palestinienne dans l’obligation de faire la police à la place d’Israël afin de contrôler les mouvements terroristes issus de ses populations désespérées.
Les Occidentaux et particulièrement les Anglais sont historiquement responsables de ce qui se passe aujourd’hui en Palestine. Mais il est trop tard pour revenir en arrière, sinon ce serait au prix d’une nouvelle guerre mondiale.
Le malheur, c’est qu’il n’y a pas de solution juste. Des gens se sont installés en Palestine sous prétexte qu’il y a très longtemps leurs ancêtres en étaient les occupants. Dans un « bouge-toi de là que je m’y mette » on les a vus user de la plus parfaite mauvaise foi pour faire passer leur barbarie sur le compte du retour à la terre des Elus de Dieu !... Que n’a-t-on entendu de conneries pseudo religieuses sur le sujet pour après coup justifier l’injustifiable. A ce compte-là, les Grecs pourraient revendiquer l’annexion de Constantinople à la Grèce, comme nous, Liégeois, le retour de Maastricht à la Principauté !
Aujourd’hui, il y a une chaise pour deux convives. C’est le plus fort qui mange à table. L’autre a les restes, quand il y en a. C’est aussi simple que cela. Qui a tort et qui a raison ? Les deux à la fois, sans doute.
Jean de La Fontaine avec sa fable « Le chat, la belette et le petit lapin » avait tout compris trois siècles et quelque avant. Sauf que Raminagrobis-Bush n’est pas le juge qui tranche « en croquant l’un et l’autre », mais celui qui n’en croque qu’un parce qu’il a des intérêts évidents avec l’autre.
En attendant on ne sait quoi de la feuille de route concoctée par les USA, le pot-bouille est toujours sur le coin du feu à mijoter. Le Proche et le Moyen Orient risquent à tous moments d’exploser avec la Syrie et l’Iran dans la ligne de tir d’une escadre de guerre américaine et des bombardiers stationnés en Turquie, tandis qu’en Irak, les occupants se demandent comment ils vont pouvoir s’en sortir.
Autrement dit, rien n’est réglé et ce n’est pas Sharon qui le fera.
L’ONU est sous tutelle des Occidentaux et elle-même sans plan de rechange. Et tandis que le pétrole flambe et rend cette partie du monde encore plus sensible, l’économie mondiale poursuit sa logique suicidaire d’une recherche exclusive du profit et n’a cure des détresses qu’elle sème derrière elle, alimentant ainsi la source essentielle du recrutement terroriste mondial.
Pour un pataquès, c’est un beau pataquès.
Et dire que les chefs d’Etat et les diplomates se disent intelligents !

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