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Presque des aveux

La crise finale du capitalisme annoncée à grand renfort par Moscou depuis les tribunes du marxisme-léninisme n’a pas eu lieu.
C’est le contraire qui est arrivé et le Communisme est tombé à la suite de la sécession de la Pologne du bloc Rouge. Le point final a été la chute du Mur de Berlin.
Est-on sûr que cette victoire du capitalisme n’a pas été celle de Pyrrhus ?
Sans ennemis extérieurs, il y eut bien une période d’euphorie, mais elle dura peu. La démocratie-libérale triomphante n’eut plus qu’un seul ennemi : l’ennemi intérieur, ce qu’on avait oublié dans le combat contre Moscou. L’expansion continue semblait avoir raison de tous les arguments pessimistes. Quand les dirigeants des démocraties affirmaient et affirment encore que les difficultés seront surmontées en libéralisant et en livrant à la concurrence tous les moyens de production en ce compris les services de l’Etat, ils sont toujours convaincus que c’est la voie responsable.
Dans les Nations les plus prospères, la crise finale du capitalisme effraie de plus en plus de gens. Or ce scénario catastrophe a été peaufiné par les acteurs du drame qui se joue et par les philosophes du pire qui ont entraîné derrière eux le courant altermondialiste.
La vision d’un système tournant sur lui-même sans but humaniste et n’ayant que pour seul objectif le profit par l’exploitation des ressources mondiales jusqu’à épuisement de la planète, est bien la vision la plus réaliste et la plus certaine qui se vérifie très simplement par l’état des lieux sur plusieurs décennies qui font apparaître l’irréversibilité des dégâts.
La perspective de perdre des menus avantages auxquels on tient tant a donné le goût de défendre sans retenue le système libéral, par une population disparate, mais jusqu’ici majoritaire dans les pays européens.
Les convaincus courent après une prospérité qu’ils n’atteindront jamais, mais la seule illusion leur suffit. L’utopie d’une société démocratique qui va sortir le Monde de ses crises est ce à quoi s’agrippent encore, comme les naufragés à une bouée, ceux qui se croient toujours du bon côté de la barrière.

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Après avoir mis le marxisme à son tableau de chasse, la société libérale est aux abois, parce qu’il n’y a déjà plus de frontière entre l’acceptable et l’inacceptable.
Après avoir « gagné », le système est perdant !
En Europe, des libéraux aux socialistes, ils en sont à récupérer les Ecolos sur le rôle futur de la croissance par l’écologie !
Cette projection d’avenir est proprement étonnante, car ce n’est pas demain que des solutions seront nécessaires, c’est aujourd’hui. Comment va-t-on résoudre le problème du pétrole après le pic de croissance qui est annoncé pour bientôt ?
Quelles sont les mesures efficaces que l’on a prises pour diminuer le chômage toujours aussi massif depuis 20 ans ?
Que fait-on de concret pour rapprocher les économies les plus défaillantes des économies les plus performantes, de sorte que se stabilisent les société du Sud par rapport à celles du Nord ?
Comment prêcher la vertu du renoncement aux pays comme la Chine et l’Inde qui montent en puissance et réclament leur content de gadgets et de voitures automobiles comme les autres membres du Club des riches ?
Comment va-t-on concilier la logique du profit avec la nécessité du partage ?
Aucune de ces graves et importantes questions n’a trouvé un semblant de solution.
Chaque année avance vers l’échéance qu’aucune prévision ne mentionne sauf dans le camp des adversaires du capitalisme libéral.
Jusqu’à aujourd’hui, le Monde n’a jamais eu d’autres solutions à ses problèmes que la guerre.
Mais, cette hypothèse n’aura même plus la vertu d’une saignée, comme les autres guerres et ne servira, par conséquent, qu’à hâter l’apocalypse, non pas du monde, mais du système libéral.
Nos dirigeants sont bien légers à l’heure actuelle de ne même pas oser en débattre et crier à la catastrophe.
Ce n’est pas en restreignant les petites gens, en supprimant des acquis sociaux, en rejetant la responsabilité du marasme et la stagnation du système capitaliste sur le dos des plus faibles, qu’on va vers la sortie d’une crise majeure.
C’est en cassant l’entraînement des plus riches à l’être plus, que l’on pourrait déstabiliser la logique du profit et arrêter la machine infernale.
Hélas ! Il n’y a plus de gauche pour cela en Europe.
Alors, n’est-ce pas à l’effondrement de l’URSS que les générations futures dateront le début de la fin des démocraties libérales ?
Capitalisme et Communisme, bien que de stratégies différentes, avaient dans leur même destin probable, un air de parenté qu’attestent leurs origines communes.
Quand, dans cent ou cent cinquante ans, on parlera d’eux, on ne saura peut-être déjà plus, lequel des deux procédaient de l’autre.
Il y a des amalgames de l’Histoire qui sont presque des aveux.

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