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Un H5N1 de l’emploi…

Un H5N1 de l’emploi refile la grippe aviaire au gouvernement ! Une grande première mondiale qu’une minuscule créature ose s’attaquer à notre « élite ». La Belgique est renommée pour ses virus à mutations bizarres.
A l’heure où les Etats fonctionnent comme des entreprises, la « rentabilité » est le modèle du prêt-à-porter du bien dire et du tout savoir. En matière d’emploi, la Belgique va vivre de grands soirs !
Le gouvernement va s’aligner, peu à peu, sur la mode d’hiver en Europe qui voit l’allongement de la durée du travail pousser progressivement l’âge de la retraite à 65 ans, et, d’ici 2008, fixer la prépension à 60 ans.
Les libéraux et les socialistes réformateurs ont l’œil admiratif et la bouche gourmande. Ils lorgnent sur des Etats à hautes performances, comme la Norvège et le Danemark.
Le gouvernement poursuit son rêve de privatisation des secteurs publics, malgré une opposition marquée de l’opinion qui ne voit là qu’une dépréciation des services publics au profit d’une engeance assoiffée de fric facile, sans contrepartie pour les usagers. Reste que la culture bourgeoise qui dirige ce pays se moque de l’opinion, tant elle reste persuadée qu’elle continuera de la manipuler, sous couvert des oripeaux d’une fausse démocratie.
Fait nouveau, on dénonce l’exclusion des quadras et des quinquas du travail. C’est une dénonciation hypocrite, puisque c’est une tendance dans les entreprises qui se poursuit depuis vingt ans, favorisée par les gouvernements successifs, qui, jusqu’à ces derniers temps, avaient plutôt une politique de mise au travail des jeunes au détriment du maintien au travail des travailleurs âgés.
On se rappelle la démagogie de Verhofstadt à propos des 200.000 emplois nouveaux. Dans sa déclaration des mesures pour lutter contre le chômage, il remet ça, sans oser revenir sur les 200.000, en nous claironnant qu’il va, à la fois, favoriser la réinsertion des quinquas licenciés et donner « un coup de fouet » à l’emploi des jeunes !
Comment va-t-il remettre au travail les « anciens », reculer leur préretraite et la retraite, en même temps favoriser l’emploi des jeunes ? De deux choses l’une, c’est un fou qui croit encore au père Noël ou il nous prend pour des imbéciles…
Le public en a vraiment assez de cette démagogie permanente face aux chiffres effrayants et en constante augmentation du chômage.
Pourquoi ne pas oser dire (venant des libéraux ce n’est pas dans leur rôle) mais venant des socialistes : « Le système capitaliste ne vaut rien dans sa forme actuelle. Nous allons droit dans le mur. Arrêtons les discours à sa gloire, dans un premier temps (ce ne serait déjà pas mal) et dans un second, envisageons autre chose, calmement et avec nos partenaires de la gauche européenne.
Cessons de gérer les crises après coup. Ne les laissons pas développer leurs effets pervers. Prévenons-les !
Les griefs des patrons aux quadras-quinquas ? Ils ne les trouvent pas assez dynamiques et les estiment trop chers.
Que proposent le gouvernement et les patrons de concret ?
A part les sourires à la presse de Laurette Onkelinx et les rodomontades du premier ministre, on ne voir rien venir. Et ce gouvernement ne le pourrait pas puisqu’il a prévu un budget en équilibre dans lequel aucun poste n’est prévu pour une réelle politique de réinsertion..
On compte sur la bonne volonté patronale. C’est comme si on demandait aux requins d’un aquarium de ne pas dépecer toutes les proies qu’on leur jette !... tout cela est d’un stupide à faire pleurer.

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Les recruteurs des entreprises sont formels, ils n’ont pas reçu d’instruction favorisant la réinsertion des chômeurs âgés et des prépensionnés rebooster au travail. Ils écartent toujours systématiquement les CV des plus de cinquante ans, tant ils savent qu’à l’interview, ils n’auront aucune chance. Ce sera du temps perdu pour l’entreprise que de faire « semblant » de considérer leur demande d’emploi. Leur mission consiste toujours à baisser les coûts salariaux pour une production maximale. L’employé, à la rigueur, pourrait être prolongé dans sa vie professionnelle, mais ce serait au détriment des jeunes. Par contre l’ouvrier d’une chaîne de montage, homme-machine astreint aux trois poses, ou tout autre emploi exigeant des efforts constants, a peu de chance de retrouver un travail.
Les seniors sont devenus des espèces de pestiférés et ce depuis que l’ergonomie a peu à peu grignoté leur expérience, réduisant aux tâches simples les techniques les plus complexes. Ils alimenteraient plutôt un autre marché où ils ne sont que clients avec les appareils dentaires et les prothèses auditives, demandeurs exclusifs de protections urinaires et friands de contrats d’obsèques.
Dans une société qui prône les droits de l’homme à longueur de journée, qui se gonfle d’orgueil au seul prononcé du mot démocratie, on assiste à une falsification volontaire de ces valeurs, si bien qu’elles ont perdu tout sens.
Les petits marioles tirent tant qu’ils peuvent sur les ficelles des marionnettes que nous symbolisons. Dans leur concept de la démocratie par délégation des pouvoirs, ils ne se rendent pas compte qu’ils ont épuisé leurs crédits, comme ils ont abusé de notre patience.
-La démocratie en Belgique, madame ? Mais elle n’existe plus depuis longtemps, pour tout autant qu’elle ait existé un jour… Sinon, tout le monde aurait un travail et aurait droit à une certaine dignité. Tous des velléitaires, ces ministres…

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