Convoitise sur la Toile
Il y a comme une impatience qui se fait jour au sommet de Tunis à lencontre de lhégémonie américaine sur Internet. Les participants ne sont pas tous daccord quune société privée californienne (Icann) soutenue par le département du commerce américain se fasse des couilles en or en gérant la Toile à elle toute seule, alors que cette organisation planétaire touche à tous les pays.
Les Amerloques ont seulement concédé quun Forum de discussion ait lieu de temps à autre sur des questions relatives à Internet, sans aucun pouvoir de décision, bien entendu.
En choisissant la Tunisie pays hautement sous surveillance de son président Ben Ali, cest comme si on décidait dun congrès sur les religions à Téhéran !
En effet, à peine la presse de létranger était-elle à laffût de belles images, quun journaliste français se faisait tabasser par la police secrète de cette dictature sournoise, pourtant réelle.
Avec le capitalisme américain, cest toujours la même chose : à chaque raisonnement se voulant apporter plus de justice à la diffusion de la pensée, il oppose la force, comme il a opposé un non recevoir à tout ce qui concourrait de près ou de loin à déforcer la main-mise de ce colosse sur la mondialisation des économies, étant entendu que tout ce qui nest pas américain nest pas bon pour le reste du monde.
Ainsi donc les règles de fonctionnement ainsi que les normes de la Toile resteront du domaine privé et sous le protectorat fédéral américain.
Largument de Washington est toujours le même, il craint une prise de contrôle dInternet par des forces non-démocratiques ! Ils ne le disent pas tout à fait de la sorte, mais tout le monde aura compris que les forces « bureaucratiques », dans leur bouche cela veut dire la même chose.
Moralité, les recommandations techniques pour le WWW (World Wide Web) est chasse gardée du W3C, Massachusetts Institute of Technology, de Boston ; les « routeurs » les machines qui calculent la meilleure route sont lœuvre de CISCO, installé à San José (Californie) et à Sunnyvale dans les faubourgs du même.
Pour surfer que ce soit par Nestcape, Apple, Explorer, ne cherchez pas, ils sont tous américains.
La messagerie est dominée par Yahoo et AOL, tous 100 % USA.
Autour de ces grands partenaires, où il y a du fric à ramasser, les plus petits rapaces ramassent ce quils peuvent. Des nébuleuses dactionnaires dentreprises réelles ou fantômes permettent des fortunes et des culbutes rapides, presque toutes sébattent dans les eaux américaines, sinon aux îles Caïmans, paradis de largent noir.
Les chercheurs et les universitaires américains sy vautrent à laise, parfois pour de réelles percées davenir, souvent sur des projets qui aussitôt élaborés se « brevettisent » de sorte que nos braves troufions du Sart-Tilman et dailleurs deviennent archi dépendants des grandes écoles US.
Pour être sur Internet lordinateur doit posséder une adresse IP (Internet Protocol) bricolé dabord par lUniversité de Californie du Sud pour être dans les mains actuelles de lIcann.
Cest une institution à multiples facettes, internationale mais de droit californien, sous tutelle garantie 100 % bon beurre américaine.
Seule la Chine, pays qui place le citoyen chinois sous haute surveillance comme chacun sait, a élaboré un système filtrant afin que les internautes chinois ne puissent pas se démoraliser en se frottant à leurs homologues mondiaux. Ce système intéresse évidemment les autocrates qui trouvent intolérable cette étrange liberté de penser et de réfléchir de leurs compatriotes.
Il faut malgré tout rendre hommage aux américains qui laissent la bride sur le cou jusquà présent à la clientèle de la Toile, du moment que ça leur rapporte du fric, tant ils sont sûrs que leur combine est inégalable et incontournable, si bien que même des cinglés du genre de Ben Laden en usent et en abusent à satiété. Il y a quand même en Europe une surveillance discrète qui opère depuis des policiers spécialistes pour traquer les pédophiles et les terroristes. Il en va de même dans tout, si les intentions sont bonnes, elles permettent des dérives et il ne faudrait pas gratter beaucoup sur la Toile pour découvrir certains abus dont se sont rendus ou se rendront coupables nos soi-disant pays « libres ».
Comme on le voit la mainmise américaine sur ce porteur davenir est totale. Il y aurait de quoi désespérer nos universités, si ce nétait déjà fait dans bien dautres domaines.
Mis en compétions avec le Zimbabwe, les artistes de nos Alma mater nauraient pas pu inventer le fil à couper le beurre avant eux, tant il aurait fallu dabord expliquer à nos élites quil y a intérêt à dégeler la motte avant…