Un rire nerveux.
-Quest-ce quon a rigolé, dis donc !
-Cétait une belle soirée.
-Et ton fou rire… Tu ne pouvais plus tarrêter.
-Quand on rie comme ça, javais mal aux côtes.
-Au fait, jai raconté la soirée à ma femme.
-Et alors ?
-Quand elle ma demandé pourquoi on riait ainsi, javais oublié pourquoi !
-Tes un fameux farceur !
-Jai eu lair malin…
-Je men doute.
-Alors, je suis venu te demander de quoi on riait ?
-Tu ne ten souviens pas, franchement ?
-Non, je técoute.
-Cest simple… Attends, cest Chose, tu sais bien, le grand avec son journal à la main…
-Oui, je le vois dici, le journal à la main… Mais ce nest pas avec lui quon a commencé à rire…
-Non. Tu as raison. Cétait quoi, alors ?
-Cest ça que je te demande.
-Ce nétait pas à cause de Lucy ?
-Cest qui Lucy ?
-Tu ne connais pas Lucy ?
-Non.
-Cest difficile à texpliquer… En réalité, personne ne savait la raison de sa présence.
-Alors, comment sais-tu quelle sappelle Lucy ?
-Cest le patron après son discours qui la appelée Lucy.
-Ce serait bien sa maîtresse ?
-Sa femme était là…
-En tous les cas, cétait après le discours du patron quon a ri, alors là, ri…
-Bon. Je ne me rappelle plus de rien.
-Moi non plus.
-Cétait la soirée des prépensionnés. Ils faisaient tous la gueule. Et pourtant, on sest marré.
-Attends, nest-ce pas quand le patron a tiré au sort pour savoir qui partirait à la fin de lannée, afin de sauver lentreprise de la faillite ?
-Quand même pas…
-Jy suis. On a ri parce que le patron tremblait tellement quand il a sorti un nom du chapeau et il a tellement mal articulé le nom du pauvre type qui est en trop, que cest cela qui a déclenché lhilarité générale…
-Cest impossible.
-Ah bon !
-Cest bien après que lon a ri. Même quon sest étonné que tu ries aussi.
-Explique.
-Voilà… Mon dieu !... je sais pourquoi !
-Tant mieux, enfin, on va savoir…
-Rappelle-toi, tout le monde a cru que cétait Aubert qui devait partir.
-Et alors ?
-On a ri et toi avec nous, parce quil ny a pas dAubert dans la boîte.
-Jy suis. Cest ça qui était drôle.
-Toi, tu tappelles bien Jobert.
-Tout le monde le sait.
-Le patron a bel et bien dit Jobert et non pas Aubert.
-Cest pas drôle ce que tu dis là.
-Sur le moment, on avait compris Aubert, comme toi. On sest tous gondolés, toi le premier. Tu es celui qui a ri le plus fort. Impossible de te faire taire. Même que le patron sest demandé si ce nétait pas un rire nerveux ? Tu sais, ça arrive… En te voyant de si bonne humeur, on sest posé la question de savoir si tu navais pas un engagement à la concurrence…
- Ha ! Vous aviez compris quil sagissait de moi.
-Tu pleurais de rire sur lépaule de Lucy qui était toute gênée. Maintenant cela me revient, tu pars et cest elle qui te remplace, parce quelle est plus compétente que toi… Tu ne saurais pas coucher avec le patron comme elle le fait…
-Nom de dieu ! Et dire que jai raconté la scène à ma femme, sans me douter que cétait de moi quon riait !
Commentaires
Et si cétait le décor qui donnait lieu au bien-être et à lhilarité? ;-)
Il suffir parfois de si peu ....
Postée le: Lucy | novembre 19, 2005 06:06 PM