Quand la BCE tire un coup.
Ah ! ce qu’ils sont forts !...
Les patrons sont anéantis, le baron Ernest-Antoine Seillière ne s’en remettra pas !... La banque Centrale Européenne relève son taux directeur de 25 points… le drame !
Ça fait aux petits épargnants 2 % 25 d’intérêt, au lieu de 2 %...
Non, mais sans blague ? Quel couillon le petit épargnant qui même à 2,25 n’a pas le taux de l‘inflation qui est au minimum de 3 % 50, quand les banques prêtent à du 15 % !
Cette situation doit bien faire rigoler Rond-point Schuman où le fonctionnaire gagne assez de biftons sur notre couenne pour ne pas se taper le crédit à 15 % comme dans les chaumières…
Les journaleux emboîtent le pas, évidemment,.
Le Soir titre : « La BCE tire un coup et rengaine son arme ». Comme si avec le patron de la BCE qui s’appelle Trichet, on devait s’attendre à la plus grande rigueur !...
Mais non, mes cailles, les coups fumeux restent possible ! Voyons, ne nous emballons pas, il y aura encore d’autre tunnels sous la Manche à forer dans le porte-monnaie du pigeon. Ce n’est pas fini la belle vie, faut jamais désespérer de l’imbécillité du petit épargnant, au contraire de son oseille, elle est inépuisable.
L’autre jour en France, des mariolles (Orange, SFR et Bouygues) ont pompé un milliard de plus dans le boni qu’ils se font sur les abonnés du téléphone. Ils ont été condamnés à en reverser 534 millions dans les poches de Villepin. C’est fameux, non ? L’Etat et les maffieux en fifty-fifties !
Et le tocard qui fait de « l’allô chérie ? C’est moi ! C’est toi ? » délesté de son pécule par l’haut-lieu battu seulement d’un naseau par Bouygues… C’est aussi beau qu’à Longchamp dans le prix de l’Arc de Triomphe…
Ce n’est pas de la saine répartition des gains, ça ? Pas comme l’amende perçue sur le champ ou le bidule se multiplie par 7 en frais de tribunaux, pour un simple stationnement.
L’Etat et les maffieux du commerce, tous amoraux et en cheville ?
Non. Mais d’accord pour nous plumer quand même.
C’est pas en Belgique qu’on verrait ça !
Tu parles, avant que Loulou Michel se soit débiné à l’Europe, il avait lancé le slogan fameux de « la rage taxatoire »… tout confondu qu’il était avec les Verts, à la tête des insurgés aficionados de la démocratie d’alors, contre le conglomérat vicieux des socialistes et du CDh ancienne formule. Maintenant que le fiston Michel en croque et que c’est le Verhofstadt qui est aux manettes, où on en est avec la rage taxatoire ? Pareil.
L‘institut Pasteur n’a pas été consulté et nous, déguisés en petits bergers landais avons été mordus par tous ces enragés qui ne sachant que faire avec notre fric, le gaspillent avec la frénésie des soupeurs des nuits parisiennes, tandis que nous agonisons avec nos 15 % de chômeurs, nos salaires dérisoires et nos ongles noircis d’avoir gratté le sol gelés des glanages d’hiver.
Pour revenir au 0,25 %, l’Haut-lieu se calme quand même : « cette décision ne devrait donc pas peser sur la timidité de la croissance » dixit Le Soir.
Autrement dit, cette libéralité de Trichet qui nous donnera dorénavant 2,25 alors qu’ils nous prennent toujours du 15 pour mensualiser le paiement différé de notre aspirateur, ne nuira pas à la croissance, puisqu’il n’y en a pas et qu’on ne s’attende pas de toute manière à ce qu’il y en ait !
Voilà qui est d’un bel optimisme et qui en dit long sur l’attention que l’on nous porte !
Trichet joue dans la timidité. Qu’à cela ne tienne disent les barons du système, nous tiendrons le coup. Foie gras et champ’ aux Réveillons, la Communauté européenne n’est pas inquiète sur son sort.
Quant à nos viandes, chers lecteurs consciencieux, nous n’en périrons pas non plus.
Cela nous évitera un excès de cholestérol pour les fêtes.
Et puis, ceux qui le peuvent encore, tireront leur coup sous la couette. Cela ne coûte pas cher et n’est pas encore taxé.
« La BCE tire un coup et rengaine son arme » - comme l’écrit Le Soir - nous tirerons donc le nôtre sans trop songer au leur.
Aux douze coups de minuit, nous chanterons la même rengaine, à part que les Assis nous auront quand même fait le divin enfant dans le dos.
Et vive la démocratie, nom de dieu !...