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28 février 2006

Sauver Jupiler comme Suez ?

Les socialistes belges peuvent en prendre de la graine. Il est possible encore aujourd’hui d’influencer les marchés par la volonté de stratèges politiques élus par les citoyens. Cela laisse pantois devant l’inertie de la gauche au pouvoir qui ne fait rien d’autre que se lamenter en traînant les pieds derrière le libéralisme.
La fusion de Suez-Gaz de France pour contrer le groupe italien ENEL intéressé à l’achat de Suez est la preuve que ce qu’ils nous disent impossible, c’est du flan.
Pour mémoire, Gaz de France est une entreprise nationalisée et donc non-susceptible d’une manipulation transactionnelle avec une entreprise privée comme Suez. Seule n’est autorisée et même désirée par la Commission européenne l’opération qui consiste à passer dans le domaine privé par la cotation progressive en bourse et la vente des actions détenues par l‘Etat de ce type d’entreprise.
Dans le cas de figure, c’est le contraire. L’Etat propriétaire vole au secours d’une société privée en difficulté ou en passe de changer d’actionnaires.
C’est cette manoeuvre qui s’effectue aux yeux de tous.
Evidemment, cette fusion voulue par Villepin en urgence est tout à fait « illégale » par rapport aux critères de libre concurrence et de non-ingérence de l’Etat dans ce domaine.
L’Europe libérale s’effarouche et le Rond-point Schumann bruisse de commentaires.
Nos baveux à la sauce bleue MR en restent sciés, alors que voilà plus de cinquante ans que les USA ne font pas autre chose mais par le biais d’une surtaxe à l’entrée de leur territoire sur des produits qui pourraient mettre en péril leur production, et menacer leurs marques par un rachat de l’étranger ou, mieux encore, soutenir une industrie stratégique comme Boeing sous prétexte que l’on en fait autant pour Airbus.
Evidemment pour Suez, Claudio Scajola, ministre italien de l'Industrie, ne l’entend pas de cette oreille. Il a annoncé son intention de porter l'affaire devant les cerbères européens du libéralisme.

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On se rappelle que Suez a absorbé en son temps la Société générale qui était menacée par un autre grand financier italien.
Pour mémoire, Suez est majoritaire dans la production et la distribution de l’électricité en Belgique. Dépendant pour notre énergie d’une puissance étrangère, en l’occurrence la France, nous passerions dans la dépendance de l’Italie.
France ou Italie, c’est ce qui s’appelle en langage fleuri des derniers et farouches patriotes, une atteinte à la sécurité du territoire et à la souveraineté nationale.
La Belgique vendue cent fois à Coca Cola et à Bill Gates, en passe d’être maquée par Nittal-Steel plutôt que par les Luxembourgeois de l’ex Arbed, nos politiciens depuis l’avènement de la mondialisation et la perte progressive de notre patrimoine sont devenus ses maquereaux.
Ils ne savent comment la prostituer davantage. Alors un souteneur de plus ou de moins…
A la lumière de cette initiative de sauvegarde française, qu’est-ce qui nous empêcherait de sauver Jupiler des griffes d’INBEV ?
Vous vous dites, Richard délire. Jupiler ne ferme pas. Juste un premier lessivage. Oui, mais que connaît-on des intentions des loustics de la bière ? Quelle sera l’étape suivante ? On douille déjà à mort avec le circuit de Francorchamps à cause des manches qui s’en sont occupés… etc.
Et puis, comment s’y prendre ?
Mais par une nationalisation du site de Jupille ! Cette bonne vieille nationalisation par intérêt public, de la même manière qu’on a foutu les gens de la rue Varin à la porte pour une autre version de l’intérêt public qui est la construction de la nouvelle gare des Guillemins.
Le décret wallon déclarant le site d’intérêt public, les brasseurs et les produits, patrimoine de la Wallonie, qui pourrait dire le contraire ? Ce site par ailleurs est historique. Et si le donjon de Charlemagne que l’on cherche à Jupille et Herstal, se trouvait sous les cuves de la célèbre bibine ?
Le métier est rentable, le produit est connu et ne serait-ce que régionalement, Jupiler a une réputation qui lui permet de faire des bénéfices. La mine de Blegny à quelques encablures ferait l’affaire pour un circuit touristique jumelant les deux.
Nous laisserions déprécier voire disparaître une boisson qui a le mérite d’être faite depuis un siècle chez nous, parce que des louvanistes ont acheté ce que l’on peut considérer comme une partie de notre folklore pour aller le dissiper au Brésil dans des alliances intercontinentales !
On a bien sauvé Cockerill que personne ne voulait plus en son temps. Il est vrai que Cockerill a été servi comme une patate chaude à se débarrasser par des actionnaires privés incompétents et que Jupiler est encore rentable, ne serait-ce que la marque.
Comme en France n’y a-t-il pas urgence ?
Les socialistes wallons ont-ils encore des couilles ?
Ne voit-on pas que c’est facile de refiler les canards boiteux comme Cockerill à la charité publique. Pourquoi l’inverse ne serait-il pas possible ? Se sauver avec les bijoux de famille d’une contrée déjà ravagée par le sans-gêne et l’incurie capitaliste, doit être sanctionné pareillement.
Qu’en pense le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer ?

27 février 2006

Pronostic.

-Si je joue le club de…
-Stop.
-Quoi stop ?
-Il n’y a plus de club de… de Royal de ci, d’Excelsior, de Rouche, de Bleu de là…
-Les loups…
-Non. Il n’y a plus de loups, de canaris, de rien…
-Comment on fait ?
-On prend la grille préparée par Monsieur Wou et…
-Monsieur Wou ?
-Oui.
-Un Chinois ?
-Non. On ne sait pas. Ce n’est même pas Monsieur Wou.
-C’est qui ?
-On aurait dû l’encoder avec les autres.
-Comment ça ?
-Oui. C’est une convention. Dorénavant les noms des clubs trop souvent répandus dans la presse, c’est terminé. Finie la mauvaise réputation, le sport qui pue… On achète la grille chez tous les bons marchands de journaux sur laquelle les clubs ne s’appellent que par un matricule. Par exemple, on est parti du H5N1, H5N2, H5N3, etc jusqu’en Provinciale.
-Et les noms des joueurs ?
-Pareil. C’est chez Monsieur Wong qu’on peut avoir le code.
-Monsieur Wong ?
-Oui.
-Un chinois ?
-C’est une maladie, tu vois des Chinois partout.
-Chez lui, on a quoi ?
-La liste secrète des joueurs. A côté de chacun un autre matricule : Prédi 1, Prédi 2, Prédi 3, etc.
-Prédi ?
-Présomption d’innocence.
-On peut toujours parier, au moins ?
-Plus que jamais. Mais si tu veux gagner, il y a les scores chez Monsieur Cheng.
-Je sais un autre bookmaker qui n’est ni Chinois, ni Coréen, ni rien…
-Voilà. Là tu as tout. Par exemple, dimanche prochain, H5N7 contre H5N12 = 3-0.
-Avec la liste des joueurs ?
-Non. Il faut la demander à la police judiciaire.
-Quoi ? Ils ont aussi leur Chinois ?
-Non. Eux, ils convoquent.
-Pour être au courant avant les autres ?

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-Pas du tout. Claude Erdekens, le ministre des sports, veut que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
-Les stades sont mal éclairés ?
-Non, c’est pour que la jeunesse puisse pratiquer son sport favori dans l’éthique et la dignité. Pour cela le ministre gabonais de la Jeunesse et des sports, Egide Boundono Simangoye pourrait accueillir les Prédis qui seraient convaincus de CP ou de CM.
-CP… CM ?
-Oui. Corruption passive et corruption massive.
-On a déjà la liste ?
-Pas encore. Il y a quelques mises au point. Mais, Monsieur Ping – un autre Chinois qui n’en est pas un -a établi une liste qu’on pourra bientôt se procurer. Maintenant que tu sais tout, sur qui tu vas parier ?
-Je crois que je vais attendre encore un peu.
-Attendre quoi ?
-La somme exacte que je vais gagner.

26 février 2006

Une OPA hostile sur la démocratie.

Dans ce pays d’opérette où les OPA hostiles fleurent bon le cacheton supplémentaire des actionnaires ; où l’immobilier flambe et fait du locataire une espèce traquée et pourtant en voie d’augmentation ; où le seul lien qui résiste au temps entre les citoyens est le boulet frite mayonnaise ; où ce qui est officiel n’est que lieux communs et redondances à l’usage des imbéciles (nous) ; où tous les partis sont maintenant de gauche, c’est-à-dire au centre ; oyez, oyez, nous redeviendrons fin d’année citoyen-minute afin de justifier par les urnes, le fait que nous la fermerons pendant les quatre ou cinq prochaines années, jusqu’au round suivant du citoyen-minute.
Et qui élirons-nous ? Les mêmes, bien entendu.
Le moyen de faire autrement ?
Pour quoi faire ?
Mais la même chose que précédemment.
Antiparlementaire ? Antidémocrate ?... Moi qui réclame une plus grande participation du citoyen !
C’est l’argument suprême de tous les partis, bien au centre et fiers de l’être : ceux qui ne s’en laissent pas conter par le staff d’avocats (les moins drôles) et les économistes (les plus drôles), « c’est de la pire racaille d’extrême droite, ça madame… » et le tour est joué.
Catalogués, ficelés par les troupes stylées des grands chefs, les syndicats croupions et les médias, vous voilà discrédités pour toujours auprès des « âmes simples » clientèle informelle des marlous.
Aujourd’hui la chienlit est synonyme d’extrême droite.
Dans les années 70, le couplet était infamant quand on était catalogué extrême gauche. Pourquoi le glissement ? Il évolue avec l’opinion moyenne qui s’effondre au centre, le trou noir fourre-tout de la démocratie belge.
Maintenant les Trotskystes, les Cocos et les PTB sont de joyeux comiques qui rassembleraient leurs troupes dans la petite salle du Churchill.
La débandade de l’extrême gauche a eu lieu au « procès » des 7 délégués de Cockerill du temps de Lambion, président alors à la régionale FGTB. Ces exclus foutus aussi sec à la porte pour avoir respecté la démocratie d’un vote, personne n’a bronché. Les socialistes étaient aux manettes. Le populo roupillait ferme. Ça fait déjà une paie. Personne s’en souvient…

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Avez-vous un peu de temps ? You need 15 minutes to be ready for action !
Ci-dessous, voilà pourquoi la démocratie ne peut plus s’exercer en Belgique : les partis dans l’assiette au beurre ont verrouillé le buffet où elle est remisée.
Premier verrou :
Les listes des brontosaures de l’officiel sont quasiment automatiques, le clientélisme actif, le train-train du quotidien et cette espèce de facilité du geste répétitif font que le citoyen moyen, que cela embête déjà au départ, ne fait pas confiance à la nouveauté.
Gendebien qui est dans le cas cite « une échevine, sur laquelle le PS fit pression en précisant qu’elle pouvait oublier ses subsides régionaux pour son association si elle décidait de se présenter sur notre liste. » Les Ecolos, qui ont été un moment la bête noire des socialistes et qui le restent dans certaines communes comme Liège, en ont fait l’expérience aussi. C’est depuis que ce parti s’est stabilisé entre 7 et 10 % qu’en certains endroits le PS se soit résigné.
Deuxième verrou :
Un nouveau parti doit recueillir des signatures. Les grossiums établis ne doivent pas s’humilier au porte à porte. Même en cas de dissolution, ils en sont dispensés. Allez un peu convaincre quelqu’un, qui s’en tape à l’avance ? Lui expliquer qu’il faut une opposition pour qu’une démocratie soit active, est proprement surhumain ? La signature recueillie, il convient de s’assurer que le signataire soit bien électeur dans sa commune. Je ne vous dis pas dans le cas d’une administration communale hostile, le parcours du combattant !
Troisième verrou : le pognon !
Point de financement légal pour le débutant. Celui qui n’a pas de fortune personnelle à investir peut toujours se brosser… Les habitués ont leurs petites entrées, de par leurs mandats, ils ont la cotisation généreuse. Bref, le pognon va au pognon. C’est bien connu. Un petit parti pauvre et honnête, peut aller se faire voir…
Mittal ou Bill Gates se font naturaliser en trois quarts d’heure et investissent dans le ballonnet et le gadget ou dans n’importe quoi. L’année suivante, ils se retrouvent député ou sénateur, au choix.
Essayez pour voir ?
Quatrième verrou.
La procédure électorale est inégalitaire selon que l’on soit un parti établi ou une formation débutante. Les nouveaux reçoivent un numéro plus de deux semaines après les caïds. Les Arrêtés de dernière minute de la majorité sortante sont parfois des petites mines antipersonnel placées à dessein. Il faut vraiment le vouloir pour ne pas baisser les bras.
Dernier verrou : Les médias.
C’est bien connu. Ces gens des médias volent au secours de la victoire et de la forte opposition. Ils n’accordent rien en plus au temps réglementaire du message politique électoral d’un petit parti. Aussi bizarre que cela puisse paraître, ceux qui sont éclaboussés par les affaires, à force de passer dans les actualités se font mieux connaître que le citoyen lambda. On a des exemples. Le PS détient une sorte de record du genre. Tout élu qui est passé devant les tribunaux, acquitté, innocent ou coupable, est assuré de sa réélection après son purgatoire judiciaire.
Montrer sa belle gueule aux foules extasiées ? Pour les caciques, c’est gratos. Les autres c’est 2.500 euros pour deux minutes d’antenne. Vous me direz, pour voir les cons du Front National, c’est encore trop. D’accord. Mais comment éviter les maladroits, les fachos, les enquiquineurs, si on veut jouer le jeu d’une démocratie pluraliste ? Il n’y aurait alors que le discours officiel qui soit valable ?
Rassurez-vous, chers partis de gauche (MR, PS, CDh) je ne suis pas prêt à fonder un parti, même pas celui de pêcheur à la ligne. Mais, ceci dit, ne comptez pas sur moi pour vous donner ma voix. Quoique personne n’en ait rien à foutre, après avoir hésité de la mettre à la poubelle, je trouverai bien une dame sur une liste impossible (je vote toujours pour une femme) assez farfelue et originale à mon goût.

25 février 2006

Rififi dans la bibine de comptoir.

Ah ! que c’est chouette l’entreprise belge à la sauce mondiale. On fait un produit local qui se vend bien et qui fait la réputation du coin. Ça va tellement fort qu’un plus gros, avec la même bibine, mais à Louvain, bouffe le petit. Enfin pour faire plus fort encore et se pointer au mondial, ce gros de gros se lie à un fabricant sud-américain pour devenir supergros sous le vocable d’INBEV.
Moralité, voilà le bourgmestre de Liège bien embêté à quelques mois des élections communales, lui qui est originaire de Jupille puisque ce dont on parle c’est de la Jupiler, bue par Stella et diluée dans les méandres internationaux.
La Jupiler n’est plus qu’une source de revenu de nature à refroidir ou réjouir des actionnaires cosmopolites et anonymes qui exigent des résultats dégagés des frais d’exploitation à deux chiffres de bénef.
Eh bien ! si on ne fait plus de Bêtises à Cambrai, des dentelles à Bruges et des saucisses à Francfort, on ne fera plus de la « Jup » à Jupille mais en Hongrie avec l’eau de la Moldau ou à Sao-Paulo avec l’eau des marigots… pour ce que les patrons en ont à foutre.
Ce ne sera pas l’avis de Willy Demeyer, mais que pourrait-il faire ?
C’est que le lieu historique de départ ne compte plus pour grand-chose et les travailleurs qui y besognent pour moins que rien. La comptabilité de la chose brassée se fera en Hongrie et en république tchèque et les services informatiques seront sous traités par des services informatiques d’IBM situés à Mérin qui comme chacun sait est au-dessus de mon cul.
Si 200 quilles du bowling mondial doivent tomber en Belgique, le « strang » aura lieu dans le fief d’origine du bourgmestre où 115 laborieux doivent cesser d’aimer leur patron et du même coup Demeyer, c’est injuste, mais c’est comme ça.
Car enfin, en s’alliant avec les curés de la mondialisation Di Rupo n’ignore pas que si cette collaboration avec les libéraux est fructueuse en voix immédiates rapport aux moutons centristes que les Belges moyens sont devenus, à plus longue échéance, c’est purement et simplement le parti socialiste qui lui aussi sera dilué à l’eau de la bibine centriste.
En tous cas, voilà le bourgmestre bien embêté.
Et ce n’est pas tout. Les Belgo-Brésiliens en sont à leur troisième restructuration sur quelques mois et il n’est pas dit que Jupille dans le collimateur, la direction cosmopolite ne va pas abandonner la terre de Charlemagne définitivement.
On savait qu’il fallait être un sacré expert chez nos « Grands gousiers » pour sentir par la qualité de l’eau d’où la bière était originaire. Dorénavant, elle sortira d’un seul et même égout, voilà qui satisfera tout le monde. Ce sera comme pour le chocolat, la confiture, le corned-beef, les postes de télévision : une seule usine, un seul fabricant, que la publicité se démerde pour nous faire croire le contraire et que nos économistes jurent que la libre concurrence joue à plein pour nos palais délicats.

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Quand les troupes de Philippot et les concurrents de RTL se mettent d’accord pour célébrer le ratissage mondialisé de la sueur convertie en coupons, quand les journaux subliment les moindres gestes de l’Haut-lieu, quand les partis se disent libéraux de gauche et centristes convaincus, il ne faut pas s’étonner que sur le zinc on ne boive plus que le jus nauséeux de nos renoncements et de nos lâchetés.
C’est la bière qui fout le camp, ce sont les supporters qui se font baiser au ticket d’entrée pour les matches truqués, c’est tout un folklore qui bascule dans l’uniformisation d’une vie, d’un produit, d’une action standard. Tchantchès change son cramignon en samba brésilienne et apprendra le portugais d’ici le 15 août 2006. Il peut s’y mettre.
Presque une crise ouverte au premier mai. Qu’est-ce que le pauvre Willy va bien pouvoir servir à la cantonade ?
Certes, on a vu de plus grands lessivages dans la région liégeoise. Si le Dollé n’avait pas Mittal Steel au cul, on aurait vu à Seraing s’accélérer le processus de dégazage. Sur les zonings périphériques les mini drames qui font se décrocher deux ou trois travailleurs plic-ploc n’intéressent plus que la veuve et l’orphelin disséminés dans quelques chaumières de Saint-nicolas, d’Ans ou de Vottem… drames anonymes, ce dont se foutent bien nos édiles… mais une firme, une marque de bière connue de Kinshasa à Houte-si-ploût, vous imaginez le scandale ?
A quand le péquet mis en bouteille à Ouagadougou et produit à Canton pour une firme de Bombay ?
Je me demande parfois si dans les plans de la grande Allemagne du fou, quand notre destin était d’aller dégueuler notre connerie dans les plaines de l’Oural, il n’y avait pas chez ce schizophrène comme une prémonition ?

24 février 2006

Pour 15 de mieux, je suce.

Une étude indique que le travailleur belge est le plus satisfait d'Europe.
Nous avons un bon caractère. Rien ne nous fâche. Le patron est plus apprécié que la compagne de vie. Personne ne se plaint de rien. Même le chômeur est heureux. Si parfois il est un peu moins gai que les autres, c’est parce que l’amour qu’il peut donner à un patron ne trouve pas preneur ; mais ce n’est pas grave. Plus il le ressent, plus il le donnera au patron qui décidera de l’engager. Le chômeur belge, c’est un travailleur en devenir. Il fourbit ses armes, prend des forces et poursuit des études afin de peaufiner ses futures performances.
Enfin, c’est l’Institut de sondage « Accor Services » qui nous le dit.
Le travailleur belge est le plus heureux de toute l’Union européenne. C’est le pompon du fleuron de l’Europe du progrès.
Le Belge est d’une fidélité exemplaire à son employeur. Que le ciel lui tombe sur la terre, qu’il apprenne que sa compagne le trompe avec tous les hommes du quartier, qu’il perde en un seul accident toute sa famille, que le monde s’embrase et devient fou, qu’on lui vole tout son pognon, le Belge n’en a rien à branler. C’est son patron qu’il aime et si son idole reste en bonne santé, s’il va à la celle régulièrement, dort bien et se fait faire des pipes sous le bureau par toutes les stagiaires délurées, c’est tant mieux. Le Belge moyen est heureux par procuration. Puisque son idole baigne dans le bonheur, le belge moyen est heureux aussi.
Le Travailleur belge est sédentaire. Il aime tellement son patron qu’il ne lui viendrait pas à l’idée de le quitter. Quand par malheur son dieu se sépare de lui, il pense tout de suite que le patron pourrait le regretter et être malheureux. Il ne lui envoie une lettre d’injure que pour le rassurer qu’il a bien fait de se passer de ses services.
Cette fidélité à toute épreuve est parmi les plus sûres qui soient. Bien des années plus tard, prépensionné, ou pensionné, quand un ancien retrouve un confrère, de quoi se parlent-ils ? Mais des progrès de leur entreprise et du regret de ne plus être actifs. Ils avouent des larmes aux yeux qu’ils envoient régulièrement des cartes de bons vœux chaque année, même aux successeurs quand le patron est mort depuis 25 ans.
Le chômeur reporte son amour du patron sur les employé(e)s du FOREm, maintenant qu’on ne va plus pointer.
Moi qui vous parle et qui ne suis pourtant pas chômeur, j’allie mon amour des patrons avec celui d’une employée du FOREm, même si celle-ci est en congé maladie. Nous nous disons tout et j’envisage d’en faire mon employeur à domicile. Elle hésite encore un peu attendu qu’elle fait partie de cette frange minime d’opposants aux amours ancillaires et patronaux.
La relation entre employeurs et employés est quasiment amoureuse. Guy Dollé et Lakshmi Mittal ne tarissent pas d’éloges des travailleurs belges. On sent que ses pères fondateurs sont nos paternalistes préférés. Certes Guy Dollé est Français. On sait qu’ils ont la réputation d’être de bons amants ; mais l’autre à des yeux de velours et doit connaître la kamasoutra d’entreprise.

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Nos relations sont donc au beau fixe de Roger Mené à Paul Frères, en passant par Etienne Davignon et même Mordant, patron de la FGTB. Ce n’est pas que ce monde soit extraordinaire, non, le Belge au travail n’est pas fétichiste, quant à l’amour qu’il porte aux autres patrons que le sien ; Il sait que ceux-ci se lèvent parfois de mauvaise humeur, qu’ils se grattent les couilles et salopent les WC comme tous bons Belges, il sait tout cela, mais ce qui les sacralise, les place au-dessus du lot, c’est le titre : PATRON. C’est le plus beau du monde, pour le Belge qui espère un jour tirer de plantureux bénéfices en travaillant dur à la sueur du front des autres libéraux. Son plaisir le plus intense, c'est d’alimenter les fonds de pension américains.
Il s’exalte à la pensée d’être patron, lui aussi. Il sait que l’autre Dieu, dans sa petite boîte des églises, ne réussirait pas sans les vrais dieux. Les médias ne s’y trompent pas qui n’ont pas assez de mots pour honorer les patrons, les chefs, les grands administrateurs qui font de la Belgique le pays le plus estimé au monde.
Ici, l’Autorité est restaurée dans toute sa puissance classique : entendre, c’est obéir ! Nous avons besoin de guides. Ils nous disent : vote à droite, nous votons à droite ; puis : vote à gauche (pour nous tester)… et nous votons toujours à droite. C’est merveilleux.
Juste récompense, les avantages accordés par les employeurs sont nombreux et variés. Les plus évidents sont évidemment les heures supplémentaires, en noir dans les moyennes entreprises, déclarées dans les grandes et non payées dans les petites. Mais, c’est dans ces dernières que le travailleur est le plus convaincu de la chance qu’il a de voir son patron tous les jours et cela est un avantage considérable.
Bref, avec un taux de chômage élevé, une disparité de salaire énorme entre le PDG et le manœuvre léger, le Belge espère attirer tous les patrons déçus par les populations laborieuses jamais contente de la Chine, de l’Inde ou du Brésil.
Venez chez nous. Nos femmes sont belles, faciles et accueillantes. Les hommes pour un patron sont tous bisexuels. Les politiques sont accommodants et fort soucieux des désirs patronaux. Nos salaires sont ridiculement bas, nous adorons le système capitaliste qui nous nourrit et nous serions prêts à mourir pour la mondialisation de l’économie que nous appelons de tous nos vœux.
Encore un mot, le Travailleur moyen belge et pas seulement qu’à la FN de Herstal aime les armes anti-personnel et se dit prêt à faire des heures supplémentaires pour que l’Afrique soit armée jusqu’aux dents.
Enfin, je vais lancer une pétition sur Internet afin d’abroger le protocole de Kyoto qui est une entrave à la libre entreprise et la liberté tout court.
Je signale que je suis libre d’employeur et qu’il me plairait de renouer des relations étroites avec un patron. Seul inconvénient, je suis très cher. Mais vu la hauteur de mes principes et le socle de mes convictions, j’espère retrouver très vite le bonheur d’en aimer un.
Bon à tout par amour je suis très souple et d’humeur égale. Je ne prends que 10 % supplémentaires pour les pénétrations anales et 15 % non préservées. Ce n’est pas que je manque de confiance, mais on a vu des patrons abusés et par les temps qui courent.

23 février 2006

Ça sent la faillite…

Nous sommes beaux, nous les Wallons dans l’affaire de Francorchamps.
A les voir si gaillards parler d’un accord avec Ecclestone, on se doutait bien aussi que derrière le paravent, on trouverait le vase de nuit avec toutes les merdes de ces Messieurs de la contrepèterie automobilistique.
On entre définitivement dans les embrouilles. Defourny en faillite dès décembre 2005 est hors du coup. C’est la SPCSF (Société de promotion du circuit de Francorchamps) qui en reprenant la suite est dans la panade pour plus de 13 millions !
Le réviseur d'entreprise conseille une solution qui sent la dissolution…. La dissolution de l’entreprise, évidemment, pas celle du Gouvernement wallon et des gestionnaires pour incompétence. Ce serait trop lumineux, en effet, que chacun payât sa connerie par une attitude responsable.
Donc, nos irresponsables proposeront une augmentation de capital.
N’importe quelle entreprise dans cette situation serait ipso facto déclarée en faillite ; mais en Wallonie, la générosité du contribuable n’est plus à faire. Nos gaffeurs, ne pouvant plus échapper à Ecclestone, vont nous presser de régler la facture. Car, si les grands prix étaient terminés et que le circuit ne servait plus que pour les tracteurs des fermiers locaux, comment nos experts du gouvernement wallon pourraient-ils justifier les 18 millions à Ecclestone, sinon sous la forme de dédits des accords secrets signés par nos irresponsables ?
D’où scandale !
Si Meusinvest désinvestit, voilà l’Haut-lieu la boutique à l’air et le pantalon roussi. Nos cracks montent en ligne et à moins d’une nouvelle pitrerie doivent se batte la poitrine et pousser des soupirs de repentances.
Ce n’est pas leur genre.
Leur genre c’est : C’est pas moi, c’est l’autre… Ils espèrent ainsi tenir le coup jusqu’après les élections communales d’octobre. Un dur métier quand même…
Conclusion de la Libre Belgique : « Dans un rapport qu'il a rédigé à l'intention et sur demande des dirigeants, le réviseur d'entreprise, Manuel Vieira analyse la situation financière de la SPCSF et elle est loin d'être glorieuse. En mettant en comparaison l'avance financière de 15 millions d'euros qui lui avait été faite par la Sogepa (sur demande du gouvernement wallon) et son capital social (1,25 million d'euros), la structure se retrouve avec une dette de plus de 13 millions d'euros qu'elle aura du mal rembourser. Les dirigeants ont déjà exclu un quelconque remboursement. »

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En effet la créance de 15 millions, c’est Bernie qui l’a en poche. Et pour reprendre un cent à Bernie, il faut se lever tôt… alors 15 millions !
Quand on lit les détails de se désastre ardennais, on se demande s’il y avait un spectateur sur le circuit lors du rand prix de 2005 ! Car, où sont passé les recettes ?
Reste l’augmentation du capital : mais la SLF et Meusinvest n'y seraient pas favorables.
Le comble c’est que les 15 millions à Bernie n’ont pas été versés au titre d’indemnité. C’est uniquement le cacheton demandé pour le grand prix de 2005. Restent les soi-disant 18 millions affectés officiellement à l’organisation de 3 grands prix en 2007, 2008 et 2009 et qui sont en réalité les indemnités qu’il nous faudrait verser si nous jetions l’éponge, au génial Bernie.
C’est égal, l’arnaque du grand prix va coûter cher à tous les Wallons qu’ils soient sportifs ou non.
Si après ça les gogos ont encore envie de voir tourner des bagnoles à 300 à l’heure, alors qu’en agglomération on a droit à 50 euros, plus 10 euros par Km supplémentaire d’amende, quand on dépasse les 30 km, on peut dire que les tiffosi sont des vicieux.
Si vous n’en avez pas marre qu’on vous prenne pour des poires, alors fêtez carnavalesquement le plus beau circuit du monde avec la joyeuse bande qui, de Kubla aux frères Dalton au nom du sport wallon et de l’hôtellerie spadoise, commencent sérieusement à nous pomper l’air.
Qu’on ne compte pas sur moi pour la kermesse.
J’en ai marre que l’on me prenne pour un con. Ce que je suis, du reste, de façon magistrale, dès que je me compare à Monsieur Bernie Ecclestone, dieu du stade, dieu de la finance, génial sportif et grand promoteur du sport automobile. Devant le miracle financier qu’il représente, tous les économistes, les fins diseurs de la bonne aventure wallonne, nos maquereaux constitutionnels qui nous entubent si démocratiquement qu’on ne sent rien, si ce n’est un bien-être au niveau de la prostate, devraient y tâter un peu les couilles à l’Ecclestone, bijoux plus que rénovés, performantes soupapes à injection dans nos viandes débiles.

22 février 2006

Un 175me à la con…

-Toute la Belgique de la nouvelle gauche se mobilise !...
-A quel propos ?
-Y en a marre de la sinistrose, des blogs au cyanure, des dépressions et des suicides, des séparatistes feutrés, etc. Nous valons mieux que cela. T’as vu Zinzin à la vaseline ? Elle avait le visage rubicond.
-Et d’abord, c’est qui Zinzin ?
-Mais la présidente Lizin. Nous nous sommes rassemblés sur sa moquette. Tous les ténors de la gauche y ont dit leur joie d’être Belges…
-Y avait qui ?
-Le maestro Di Rupo, Didier Reynders, Joëlle Milquet, qui essayait pour l’occasion des tabliers de gros drap bleu…
-Il est de gauche Didier Reynders ?
-Tu as fait la même réflexion qu’Antoine.
-Je suis pas le seul.
-Sauf qu’Antoine, c’était à propos de Di Rupo.
-Non ?
-C’est comme je te le dis.
-Je fais l’impasse sur Di Rupo, je présume qu’Antoine voulait ironiser, mais Didier Reynders !
-Depuis Louis Michel et son slogan « le PS n’a pas le monopole du cœur » tu te souviens ? Un grand pas a été fait vers le cœur, comme le PS l’avait déjà, paraît-il. Les cœurs battent désormais à l’unisson. Le MR est un parti de gauche.
-Ils vont parler de quoi ?
-De ce qui les rassemble. Je passe sur l’économie…
-Oui, ils sont d’accord…
-Sur l’enseignement.
-Oui. Plus de rigueur et moins d’emplois
-Sur le chômage.
-Oui. Il faut inciter les chômeurs à retravailler en les privant d’allocations, sinon en les diminuant. Mais alors, s’ils font l’impasse sur ce qui les rassemble, ils ne parleront de rien !
-Au contraire. Ils ont célébré solennellement le 175me anniversaire de la Belgique. Ils ont évoqué les grandes figures, les Albert, les Léopold, tout ça… Ils feront front à l’extrême droite qui a tenu des propos désobligeants vis-à-vis de la dynastie.
-Qui ?
-Patrick Vankrunkelsven du VLD.
-Le VLD est d’extrême droite ?
-La nouvelle gauche le dit.
-N’est-ce pas le parti de Hermann De Croo, président de la chambre ?
-C’est le même, mais la moitié du VLD est à la nouvelle gauche et l’autre à l’extrême droite.
-C’est curieux. Et le président Fons Borginon ?
-Hermann l’a dit : extrême droite lui aussi.
-Que veulent ces gens d’extrême droite ?
-Faire le programme de l’ancienne gauche.
-Laquelle ?
-Celle des séparatistes wallons du temps d’André Renard.
-Et quelle va être la réaction de la nouvelle gauche contre l’ancienne gauche ?
-Au nom de la nouvelle Gauche, en accord avec Di Rupo, Didier Reynders répète depuis le mot du roi « séparatiste feutré », que le sujet n’est pas à l’ordre du jour.
-Alors, on ne fera rien ?
-Ce n’est pas une raison pour fermer sa gueule.

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-Pour ça, ils l’ont toujours ouverte.
-C’est que les Flamands n’en veulent plus de tout le bazar, du 175me, des successeurs et du présent, de Francis Delperée du CDh et de son pendant pointu Hugo Vandenberghe (CD&V). Ils l’ont dit par leur nouveau chantre Patrick Vankrunkelsven, qui sortant de son texte, s’est mis à parler de l’avenir de la monarchie, d’une drôle de voix. On aurait dit celle d’outre-tombe de Staf De Clercq !
-Qu’est-ce qu’il veut ?
-Il veut appliquer le programme de l’ancienne gauche, mais à la Flamande, c’est-à-dire à la façon de l’extrême droite.
-D’André Renard à Staf De Clercq, il y a tout de même une marge…
-Ils sont quand même morts tous les deux à moins de 60 ans. Etrange coïncidence, non ?
-Tu ne vas pas me dire que tous les opposants à ce pays meurent jeunes ?
-Non. Julien Lahaut a été assassiné à 66 ans… Il avait obtenu un sursis. Il n’en a pas profité.
-D’après toi, il a quel âge Patrick Vankrunkelsven ?

21 février 2006

Confinement.

Le gouvernement belge a décidé de se confiner avec toutes les volailles sur l'ensemble du territoire à partir du 1er mars, et non plus uniquement dans certaines "zones sensibles" comme c'était jusqu'ici envisagé. Dorénavant, personne ne sortira de la rue de la Loi sans un filet de protection.
Le confinement concerne tant les volailles élevées pour la politique que pour les casseroles des particuliers. Rudy Demotte, particulièrement confiné, a fait comme d’habitude un tabac de sa belle voix grave et prenante. Cet amant des ondes nous a convaincus. Nous avons besoin d’un confinement général. Il ne sortira plus en basse-cour. Son chauffeur viendra le chercher après chaque conférence de presse, pour le remettre en volière chez lui.
Manque de pot, les seuls volatiles en contact avec les oiseaux migrateurs seront dorénavant nos pigeons des villes. Et il y en a un paquet… Comment Rudy Demotte va-t-il les confiner ?
Le mystère reste entier.
Il pourrait leur interdire le territoire, mais on connaît l’acharnement dont ces sans-papiers aériens font preuve.
Il est recommandé d’appeler les pompiers pour enlever les cadavres de pigeons mais aussi les fientes. Comme on nous le recommande dans Proxi-Liège, le port du parapluie ouvert, même par beau temps, sera obligatoire.
De toute manière, depuis que Charlemagne en ramasse en Avroy, sa statue devrait être grippée depuis longtemps. Or, le bougre est toujours là. Si on demandait à l’architecte des Guillemins de construire un immense poulailler qui recouvrirait toute la ville de Liège ?
Il est bien recommandé de ne prendre aucun risque. Oui, mais lesquels ?
Les marchands de poulets rôtis la trouvent mauvaise. Ils restent confinés derrière leur comptoir en vain, personne ne vient leur picorer dans la main. Les flics sont confinés aussi à cause de leur surnom de poulet. Quand ils entrent dans le panier à salade, ils n’en sortent plus.
Quand aux pigeons voyageurs, Rudy Demotte l’a dit, il va s’arranger pour interdire qu’ils reviennent à Liège. L’Arrêté est prêt. Il n’ose pas faire un cygne de peur d’attirer l’attention d’un mâle.
Heureusement que nous avons nos experts. Ils se sont réunis avec les constitutionnalistes qui craignent que les Flamands ne repoussent leurs émigrés à la frontière linguistique. Francis Delperée a été vacciné. On a encore besoin de lui pour la prochaine réforme des Institutions. Il nous dira ce qu’il ne faut pas faire pour qu’on le fasse avec une chance de succès.
Faut-il confiner la dynastie. Les serres de Laeken sont admirables pour les confinements de luxe.

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Quant aux experts, on s’attend à une bataille. Faut-il les confiner aussi ? Ne sont-ils pas en contact permanent avec les animaux atteints ?
Comme il n’y a plus de zone naturelle en Wallonie et que tout le paysage y est saccagé par l’industrie, on respire ! Malgré tout, le ministre de la Santé a décidé de ne prendre aucun risque et il va étendre la mesure à l'ensemble des zonings. Les chauves-souris des grottes de Han seront confinées chez le garde-chasse du village et même le chanteur folklorique carolo Beaucarne a enfin mis son canari dans sa petite « gaïeule ».
La Belgique confinée, on craint qu’elle ne ressemble aux villes des grandes grèves de 60-61, quand les ouvriers savaient encore se défendre.
Roger mené se dit confiant. La petite entreprise ne se confinera pas dans les magasins du rez-de-chaussée. Il a décidé d’ouvrir son colombier dans les combles de son syndicat.
La Belgique n'a pas encore connu de cas de grippe aviaire, contrairement à ses deux pays voisins, l'Allemagne et la France. Mais cela ne saurait tarder. Il serait en effet inadmissible que nous soyons à la traîne des grandes puissances qui nous entourent.
Les autorités sanitaires du royaume sont en état d'alerte et organisent des tests lors de chaque cas de mort suspecte de volatiles. On espère avoir notre H5N1 bientôt. Il suffira de recueillir le dernier soupir du canard dans l’alcootest reconverti que le gendarme tendra à cet effet.
A la suite d’un procès-verbal diligemment rédigé, le ballonnet sera dirigé chez Lise Thiry, nouvelle femme de l’année et sur laquelle tous nos espoirs ne sont plus fondés depuis longtemps.
Ainsi la Belgique confinée aura échappé une fois de plus à l’envahisseur venu de l’Est, grâce à Rudy Demotte et à l’Haut-lieu, patriote et mobilisé.
Une vaccination générale est prévue après la pandémie, attendu que le public confiné ne pourrait rejoindre les poulaillers accrédités à cet effet, d’autant plus que nous ne disposons que d’un vaccin inefficace et en si petit nombre qu’il faudrait pour que la population entière bénéficiât de sa protection, au moins cinq millions de morts.
Rudy Demotte y réfléchit avec Marie Arena pour la partie « emplois libérés ».

20 février 2006

Bouger son froc devant les dictatures.

Ce n’est pas le fait d’avoir limogé le ministre des Réformes Roberto Calderoli, un fasciste nostalgique de la Ligue du Nord, que Berlusconi, le premier ministre italien, inquiète, mais par les motifs donnés à cette exclusion. Le commandatore espère ainsi apaiser les tensions provoquées dans le monde musulman par les « insultes » de Calderoli à l'islam.
Là-dessus, on nous brode un portrait de Calderoli qui le ferait détester cordialement par tous : raciste, nostalgique de Benito, etc. Cela, Berlusconi le savait en s’engageant dans une alliance avec la Ligue du Nord. Par contre, ce qui est nouveau, c’est que Calderoli s’est déclaré pour la liberté d’expression - ce qui pourrait être paradoxal, si l’on tient compte de ce qu’il est – mais en l’occurrence cet homme était parfaitement en droit de défendre cette liberté, menacée par des intégristes manipulés par les ayatollahs et les raïs, dans une Europe qui tourne à tout vent et qui donne la désagréable impression de défendre moins la liberté, que son commerce avec le Moyen Orient.
Il aura donc fallu de violentes manifestations devant le consulat d'Italie à Benghazi, en Libye, pour faire caner l’illustrissime Berlusconi. Tout le monde sait bien qu’aucune manifestation spontanée n’est possible dans un pays comme la Libye qui ne soit fomentée par le pouvoir lui-même. Ici, c’est la Fondation Kadhafi dirigée par Seif el-Islam Kadhafi, un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui avait sommé Silvio Berlusconi de prendre des mesures urgentes contre ce ministre sous peine "de voir ses intérêts et ses relations avec la Libye passer par une phase délicate et décisive de réévaluation. »
Le premier ministre n’a pas hésité. Il a fait même mieux. Après avoir obtenu le départ de M. Calderoli, le chef du gouvernement italien a annoncé avoir téléphoné à Mouammar Kadhafi et avoir obtenu l'assurance que ce "grave incident", dont il a déploré les tragiques conséquences, n'aura aucune conséquence négative pour les relations entre les deux pays.
Voilà un bel exemple de ce qui attend désormais l’Europe à chaque fois qu’elle aura une politique assurant ses ressortissants de la liberté d’expression. Face aux réactions de ceux qui n‘aiment pas que cette liberté puisse s’exprimer, tous les gouvernements européens feront comme l’italien. Et tout sera dit.
La liberté d’expression n’étant pas défendue par ceux chargés de la défendre, les ennemis de cette liberté d’expression, c’est-à-dire toutes les dictatures (voir la Chine avec Yahoo) nous contraindront à leur demander l’autorisation de critiquer leurs régimes. Déjà des petits malins en Europe préparent des textes dans lesquels nous pourrions voir des restrictions sévères quant à notre droit à la critique des religions.
Bien sûr, Calderoli est un provocateur d’un parti d’extrême droite. En lui-même, il n’offre aucun intérêt. Ses provocations sont à la mesure du personnage. Cependant, c’est l’excès de liberté et l’exagération, le portrait charge, la satire et la polémique qui en fin de compte font bouger les choses.
A nous conduire comme des petits bourgeois peureux, nous avons l’exemple de 38, Edouard Daladier descendant de l’avion après l’entrevue avec Adolphe Hitler et le peuple l’applaudissant comme s’il avait obtenu un accord garantissant définitivement la paix. On a vu ce qu’il en a été.

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Rien ne nous permet de dire que la lâcheté d’aujourd’hui nous fera vivre en paix à côté d’une nation musulmane qui se cherche et n’a pas encore su se dégager de ses despotes, ni de ses règles religieuses qui nous paraissent sortir de notre ancien moyen-âge.
Les véritables menaces et provocations que l’Islam fait courir sur le monde occidental ne regardent pas les musulmans, elles regardent ceux qui ont peur de la liberté d’expression de leurs ressortissants et de leurs émigrés qui pourraient rapatrier de « mauvaises pensées » dans le pays d’origine.
La liberté venue d’Occident et propagée par la seule force du droit contre l’injustice, de la laïcité contre le délire des prêtres et de la révolte contre l’absolutisme des dirigeants, voilà ce que le despotisme intégriste musulman ne supporte pas…
Nos Machiavel aux petits pieds pensent que l’on peut infiniment discuter avec des gens qui n’hésitent pas à se servir du terrorisme ou à être terroristes eux-mêmes dans une partie de bras de fer avec l’Occident.
On frémit en cas de conflit ouvert, de la manière dont nos ministres défendraient notre liberté. Du reste, ne sont-ils pas en train de la grignoter aussi, par l’autre bout, en installant des micros, des caméras partout et en autorisant les simples forces de police à violer « légalement » notre vie privée.
S’ils veulent pacifier les rapports entre les dictatures et les démocraties en réduisant nos libertés, c’est la bonne façon de servir la soupe à Ben Laden et aux pires activistes d’un Islam conquérant.

19 février 2006

Harcèlement.

-Madame Gisèle Lanuit vous êtes la personne de confiance qui gère les cas de harcèlement dans votre entreprise, la société Klaus Strophobi, spécialisée dans le réchauffement des eaux au passage de celles-ci dans les rues chaudes. Pouvez-vous décrire votre entreprise pour nos stagiaires du FOREm ?
-La Klaus Strophobi récolte les eaux réchauffées par des chômeuses remises au travail qui parcourent les rues chaudes la bouilloire à la main.
-Ce personnel est harcelé ?
-Tous les jours.
-Par qui ?
-Par nos clients, par nos chauffagistes…
-Et le personnel de direction ?
-Aussi.
-Ils sont nombreux à la direction ?
-Monsieur Klaus, le patron, et son fils Claude, le futur patron.
-Par qui avez-vous été nommée personne de confiance ?
-Par le comité de sécurité et surtout d’hygiène.
-Vous aviez postulé ?
-Oui. Je suis la seule à ne jamais emprunter l‘ascenseur, je connais la femme de Monsieur Klaus et mon mari est chauffagiste.
-Oui. Je vois. Vous êtes intouchable !
-Pas tant que ça. Je dois repousser sans arrêt les assauts de la clientèle.
-A ce point ?
-Non seulement la clientèle, mais aussi les badauds.
-Vous ne faites pas votre métier sur le trottoir ?
-Non. Je suis sur poste fixe dans un rez-de-chaussée.
-Vous attendez l’eau chaude ?
-Oui, en quelque sorte.
- Que faites-vous pour aider les harcelées et les harcelés ?
-C’est grave en Belgique, vous savez. Une entreprise sur quatre est confrontée à des problèmes de harcèlement. Une personne sur 5 a été ou sera harcelée… Presque aucune entreprise n’a un règlement intérieur contre le harcèlement. J’ai posé la question à Roger Mené des classes moyennes.
-Qu’a-t-il dit ?
-Il a déposé plainte en prétendant que je le harcelais.
-Quel est votre point de vue ?
-C’est difficile à dire de la vitrine de mon rez-de-chaussée, on peut difficilement dire que la clientèle se satisfait elle-même…Ce n’est qu’une fois à l’intérieur qu’elle libère ses instincts… C’est partout pareil, vous savez… Quand vous considérez qu’au Conseil des Ministres, s’ils sont 15, du point de vue de la statistique, trois ministres sont harcelées.
-Pourquoi harcelées et pas harcelés ?
-On s’attaque le plus facilement aux faibles.

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-Vous avez un règlement d’ordre intérieur chez Klaus Strophobi ?
-Oui. Il est affiché au mur, juste au-dessus de l’eau chaude.
-Que dit-il ?
-Que si la clientèle veut éviter des ennuis pour harcèlement, il est obligatoire qu’elle paie à l’avance.
-Et elle paie ?
-Evidemment. Si ce règlement était affiché partout, ça refroidirait les malhonnêtes.
-Il n’est pas en vigueur partout ?
- Le manque de vigueur est un drame, une perte de temps pour tout le monde.
-Votre emploi est-il bien rémunéré ?
-Nous travaillons à la commission.
-La grande et la petite commission !
-Nous avons beau nous méfier, mais plus nous débusquons d’harceleurs, plus il en vient de nouveau… Nous changeons de statuts souvent : les flics, le fisc, la Ville… mais celui dont il faut se méfier le plus, c’est Klaus Strophobi… heureusement que je connais sa femme qui a fait l’eau chaude avec moi, dans le temps…
-Vous l’avez déjà dit. Mais, il existe bien des manières d’être harcelée ?
-Oui, les pires harcèlements sont moraux et insidieux. L’Armée du Salut, les Œuvres de paroisses, les religieux, Saint-Vincent… ici dernièrement des islamistes voulaient me voiler !... Les prêtres catholiques sont des harceleurs par la bande, si je puis dire… Comment faire pour y échapper ?
-Oui, comment faire !

18 février 2006

T’as 5 minutes, qu’on cause…

Bien sûr la défense et l’illustration de la langue française...
On en est à l’anglais, après... le chinois, sans doute.
On a la langue qu’on mérite. L’anglais qui était une langue d’affaires et d’affairistes est devenue également celle des colloques et des scientifiques. Nos beaux esprits cliniciens parlent anglais entre francophones tant les publications qu’ils feuillettent ignorent le français. Les jeunes tiges de l’intelligentsia de demain font des séjours au bord de la Tamise. Elles acquièrent ainsi la langue porteuse, mondiale comme dirait Jean-Claude Van Damme, notre anglophile national. Snobisme ? Nécessité ?... constat bourgeois, pratique surtout pour une belle carrière, sous-entendu par là avec statut et pognon. Cela va de soi.
Alors dernier cocorico avant la fermeture, c’est bien dommage, parce que le français, quand même, c’est la précision, c’est le détail, l’art de dire le contraire de ce que l’on écrit quand on a de la finesse, comme de dire rondement et sans fioriture les vérités ou les pseudo vérités. Le français sonne comme du cristal, l’anglais comme une cornemuse.
Mais qu’importe puisque jadis, c’était le peuple qui « inventait » la langue, alors qu’aujourd’hui, il la défait.
Dépassé par les mots techniques, élaborant hâtivement des mots d’académie afin de suppléer au désert qui s’installe, alors qu’il devrait sortir spontanément de la foule comme jadis, le français s’avilit à cause de tous ceux qui le pratique de la même manière que l’anglais, y incorporant sans les assimiler des mots étrangers, amalgamant les cultures de façon hâtive et sans précaution. Ce n’est plus le français qui lie et ennoblit les apports, mais les apports qui diluent l’esprit français dans une sorte de brouet adaptable au temps, certes, mais sans l’élégance de jadis…
Seuls les Canadiens du Québec se défendent bien devant l’ogre qui est passé de l’anglais à l’américain pour mieux les étourdir avant de les anéantir, en innovant des répliques contre les afflux malséants qui les cernent. C’est à tel point que les Hexagonaux et j’y joins les Belges se moquent des Canadiens par l’effet de la bêtise de l’ignorant qui se moque de son maître. Nous ne comprenons plus nos frères exilés, non pas à cause de leur « terrible » accent, mais en raison de leur invention constante, de souche et de race françaises, ce que nous, les nouveaux bâtards ne savons plus faire.
La dernière et seule victoire est à la Pyrrhus et elle est belge.
Les Flamands qui du point de vue de la langue sont encore plus mal lotis que nous, s’évertuent depuis la frontière et les Lois linguistiques à sauver leur idiome. C’est un combat que nous n’avons pas su mener contre l’Anglais. En Flandre, nous faisons figure d’envahisseur et nous nous comportons vis-à-vis d’eux avec arrogance, comme l’Amerloque sur le pont de l’Alma, vis-à-vis du franchouillard avec béret basque et baguette de pain sous le bras. Malgré toutes les Lois, rien n’y fait. Au point que les Flamands ont fait pression pour arrêter les recensements linguistiques qui montreraient chiffres à l’appui l’inanité de leurs efforts.
Mais, ils ne désespèrent pas qu’un jour s’arrêtât l’hémorragie. Au moins eux, ils espèrent.
Nous n’espérons même plus, trop avachis sans doute, trop américanisés, trop anglo-saxonnisés par cinquante années de dévotion musicalo-technico-gadgeto-sportivo-manie.

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Les classes à pognon l’ont compris depuis longtemps qui finiront par abandonner la langue maternelle pour prendre celle de leur compte en banque avec l’accent texan pour faire sérieux.
Alors, avant de monter à l’échafaud, juste un moment messieurs les Anglais. Please, before la norme Cambridge school n’attend pas… It only takes one minute to decide, mais pas avant une dernière entrée en piste... cocorico ultime de justesse avant la grippe aviaire du pigeon niché sur Big-Ben qui va emporter Fontenelle, Grevisse, Littré et même ce fou de La Châtre avec Saint-Simon et Flaubert dans les abysses de l’oubli… Ce dernier discours de l’universalité de la Langue française.
« Un des plus grands problèmes que l’on puisse proposer aux hommes est cette constance dans l’ordre régulier de notre langue. Serait-il vrai que par son caractère la nation française ait souverainement besoin de clarté ? La prose française se développe en marchant et se déroule avec grâce et noblesse. Sûre, sociable, raisonnable, ce n’est plus la langue française, c’est la langue humaine… Et c’est pourquoi les puissances l’ont appelées dans leurs traités ; elle y règne depuis les traités de Nimègue. La philosophie lasse de voir les hommes toujours divisés par les intérêts de la politique, se réjouit maintenant de les voir d’un bout à l’autre de la terre se former en république sous la domination d’une même langue ». Antoine Rivarol.
Voilà. C’est la fin. Rivarol, classé radotant de droite, s’est planté. Anatole France aussi, tous… Sartre aurait dû écrire son essai d’ontologie phénoménologique en anglais et Gide, dans les sables chaud du désert eût davantage excité les folliculaires s’il se fût décidé à conter comment il se fit enfiler par un chamelier, en langue berbère. On n’y peut rien. Les derniers lecteurs d’un français déjà approximatif qui est le mien, je l’avoue, le savent, les pommes sont cuites et, encore chaudes sur la langue. Elles aident à trouver l’accent d’Oxford, à moins qu’il ne soit préférable d’adopter celui du Juif new-yorkais, rapport au commerce …
Que Louis XV ait abandonné quelques arpents de neige à l’Anglais ou que Napoléon ait bradé la Louisiane pour des canons, ne nous fera pas plus chaud au cœur qu’entendre « nos espoirs » poètes avec quatre mots français et le reste en verlan arabe ou les nouveaux rappeurs dont les onomatopées couvrent mal les limites de l’art répétitif aussi assommant que les anglophones parisiens nous étourdissent de leur rock montmartrois.
Après tout l’anglais, c’est facile. On n’a qu’à penser le contraire du français pour se faire comprendre. Exemple : bit en anglais, c’est bien le sexe de la femme, non ?

17 février 2006

Anastasie en sauvetage du plan Marshall ?

L’effet « caricatures » a eu au moins deux conséquences en Belgique. La première, de voir les rondouillards de la politique songer plus à leur réélection qu’affirmer haut et fort la liberté d’expression face à l’obscurantisme religieux ; la seconde, on a reparlé de la censure et l’Haut-lieu s’est souvenu des ciseaux d’Anastasie qui traînaient dans les tiroirs de Jean-Paul Philippot, le ponte parachuté à la tête des guignolos de la RTBf.
Et tandis qu’aux Etats-Unis, des parlementaires ont convoqué les sociétés qui, tels Google, Yahoo, Microsoft ou encore Cisco, aident le gouvernement chinois à traquer les dissidents, chez nos élites, c’est le contraire.
Les couloirs bruissants de la RTBF gardent l’écho du reportage intitulé « Le plan Marshall va-t-il sauver la Wallonie? » qui porte un regard « caustique » sur les coulisses et la mise en scène de la chose, paraît-il, et qui, visionné – hors coupures évidemment – n’est pour nous qu’une forme de journalisme chèvrechoutiste comme on en a si souvent l’habitude en ces contrées de pensée unique.
Il paraît que la séquence avait été tournée en septembre 2005 en pleine concélébration du renouveau wallon déjà sacralisé comme une merveille, marshallisé par la fine fleur de nos marchands de bonheur.
Van Cau en perdition, le repreneur n’étant autre que l’empereur lui-même, Philippot, bien assis à côté du chauffage central de son local du Reyers, aurait trouvé le safari d’Alain Desthexe, en outsider du plan Marshall et interviewé par les deux rigolos Michel Hucorne et Philippe Lorsignol, fort impertinent. Il aurait convoqué le petit personnel afin qu’il révise « Le plan Marshall va-t-il sauver la Wallonie ? » dans lequel Destexhe affichait sa mauvaise humeur. Ce que voyant, par un reste de dignité nos lascars auraient obtempéré en défendant que leurs noms paraissent au générique. Ce qui fut fait, le monde se fichant du générique.
Pour l’heure Philippot ne se rappelle plus de rien et n’est au courant de rien, Yves Thiran, directeur de l'Information et de l'Ethique (excusez le ronflant du titre) ayant été chargé par le sieur Philippot de la patate chaude.
C’est que le sérénissime réunissait le Comité permanent mardi pour examiner les candidatures au poste très convoité de directeur des antennes.
S’il y a bien une chose sacrée à la RTBf, ce sont bien les nominations. Le talent, on s’en fout, mais les nominations, quand même !...
Nommer un directeur des antennes pour redonner dynamisme et cohérence aux grilles télévisées de la chaîne publique (la une, la deux, RTBF Sat et, bientôt, Bel Arte) et ainsi chapeauter le directeur de la télé (Alain Gerlache) et les responsables de chaîne (Eric Poivre, Carine Bratlazsky, Jean-Frédéric Laignoux , n’est-ce pas la tâche la plus noble qui soit ?
Résultat des cogitations : vendredi.
Alors, vous pensez, la censure !... Et l’autre-là, avec son éthique sur les bras, qu’il se démerde. L’ennui, c’est que ça grogne à la base. Mais, cela n’a-t-il pas toujours grogné et parfois pour des causes tellement infinitésimales…

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La Libre Belgique résume assez bien les conséquences de l’affaire : « Cette polémique vient malheureusement occulter la teneur du reportage. Car les questions posées, à l'évidence, ne manquent pas de pertinence. Tout comme les témoignages d'entrepreneurs et d'universitaires wallons interrogés sur l'efficacité des mesures gouvernementales. L'impertinence, quant à elle, réside surtout dans le ton sarcastique incarné par «Super Wallon». Un crime!? ».
Nous voilà donc avec un cas de censure sur les bras.
Le premier après l’affaire des caricatures danoises où le clavier « bien tempéré » des interviewés du système avait permis aux dents de porcelaine de Laurette Onkelinx de faire « cheese » devant les dites caméras de ce même RTBf censuré.
Comme toujours le courant se partage entre deux eaux, les passifs et les indignés.
Les premiers sont affiliés au PS où les consignes du chef sont strictes et les indignés se trouvent dans tous les milieux, y compris ceux assez troubles d’un MR qui s’indigne quand il n’est pas au pouvoir.
C’est égal, l’affaire des caricatures fait plus de dégâts dans le camp de la liberté par ceux qui s’en réclament que par ceux dans les dictatures Proche Orientales et émigrées qui s’y opposent.
Car si, au lieu des prêchi-prêcha, le personnel politique avait condamné la poussée intégriste en la comparant à des actes de pur banditisme, sans biaiser en « cherchant à comprendre le malaise musulman » peut-être que Philippot eût cherché en vain la paire de ciseaux d’Anastasie dans le fond de ses tiroirs et que messieurs Michel Hucorne et Philippe Lorsignol se fussent reconnus dans leur ouvrage.

16 février 2006

Un vrai confédéral…

Quand on parcourt les programmes des partis francophones pour 2007, année où les Flamands reviendront sur la polémique au sujet de Bruxeles-Hal-Vilvorde, les régionalisations, l’emploi, la sécu, etc., force est de constater qu’en fait de contre-feux, le front Wallonie-Bruxelles donne l’impression d’une armée mexicaine désunie où les chefs s’entendent sur le minimum qui se résume à la défense des glacis que l’on occupe, quitte lorsque la position devient intenable à se replier sur des positions préparées à l’avance, comme on dit dans les Etats-majors déconfits.
Les Flamands se disputent et se font des crocs en jambe en lorgnant la progression du Vlaams Belang, sauf quand il s’agit de porter au fédéral leurs divergences profondes d’une Wallonie qui n’a adopté du fédéralisme que la multiplication des emplois de ministres et qui, pour le reste, est d’un attachement aveugle à une Belgique qui n’existe plus depuis 30 ans !
Les discours de Reynders et Di Rupo sont très éclairants. C’est entendu, ce sont de bons Belges attachés à la dynastie, le Royaume d’Ostende à Arlon, et qui veulent que les Wallons s’ouvrent davantage aux Flamands et apprennent leur langue, ce qui ne serait pas une mauvaise chose, s’il y avait le même sentiment d’amour d’outre la frontière linguistique. Ce dont on s’aperçoit très vite à partir de Tongres et de Hasselt, c’est que, en-dehors des zones de la côte et des grands centres commerciaux, la plupart des Flamands répugnent à parler le français. Souvent ils se réfugient dans une incompréhension volontaire pour ne pas répondre à une simple demande de renseignement.
Oui, apprendre le flamand est une bonne chose. Mais je comprends que cela blesse une grande partie des francophones de la périphérie bruxelloise devant les brimades et les mauvaises volontés dont ils sont victimes tous les jours des autorités flamandes responsables.
Notre bonne volonté ne suffira pas. Il est clair qu’il faudra trouver autre chose pour freiner l’appétit flamand sur Bruxelles et arrêter sa fringale d’autonomie à notre détriment.
Or, de par leurs discours lénifiants Reynders et Di Rupo se sont disqualifiés vis-à-vis de l’opinion francophone et vis-à-vis des responsables flamands. Quand on est méprisé de ses adversaires, il y a de grandes chances pour que ceux-ci passent outre des décisions arrêtées et qu’ils en veuillent toujours plus.

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Nous voilà à parler de solidarité francophone et d’un axe Wallonie-Bruxelles, sans que rien ne se concrétise. De qui se moque-t-on ?
Encore que, si ce rien cachait une volonté d’en découdre avec l’appétit flamingant et que nos responsables s’étaient entendus au moins sur le refus de toutes nouvelles concessions, quitte à aller jusqu’à la rupture ! Mais, tout le monde sait qu’il n’en sera rien, et que nos deux compères n’ont pas besoin de se consulter pour savoir qu’ils lâcheront encore du lest. Encore et toujours… alors, on peut se demander qui tire les ficelles de leur mollesse : la Cour, les industriels ? Certainement par leurs affiliés, c’est sûr.
L’ennui avec nos leaders, c’est qu’ils se sont entourés de gens qui pensent comme eux, mieux, qui pensent par eux. C’est particulièrement vrai au parti socialiste où des esprits indépendants, comme le Liégeois Jean-Maurice Dehousse, sont placés dans des retraites dorées, mais qui les éloignent et les empêchent de rallier l’opinion contradictoire qui manque tellement à la gauche.
Il vaut mieux d’en rire, mais la Belgique fédérale n’est plus qu’un fantôme dont Verhofstadt agite le linceul les jours de grande inquiétude en ajournant toute décision, comme pour BHV et le sort des minorités confrontées aux Droits de l’Homme.
Le fédéralisme est à réinventer, si l’on veut poursuivre. Sinon, il faudra que les grandes communautés s’arrangent pour Bruxelles et tout sera dit.
Mais avant le séparatisme pur et simple, il y a l’étape intermédiaire qui serait le confédéralisme. Soit l’union de deux Etats souverains qui acceptent qu’une Autorité centrale gère leur image au niveau international et qui ont une grande autonomie interne. Tels sont en l’occurrence les Etats-Unis d’Amérique.
Cette déconfiture de l’Etat belge selon la conception de 1830 serait peut-être la solution si nous avions des dirigeants francophones convaincus et qui abandonneraient leur vision monarchiste traditionnelle et surtout qui feraient l’impasse sur leur façon de gérer la vie politique, avec le clientélisme, le diktat des présidents et la pensée unique, sans oublier la chasse aux mandats fructueux.
Ce n’est pas le cas.
Ce ne l’est d’autant moins que le libéralisme se veut social à l’heure qu’il est, autrement dit, il concurrence le PS sur son terrain. Heureusement que l’un et l’autre se bagarrent pour la conquête du centre, ce qui est normal pour le MR et insensé pour le PS. On voit que la discorde flamande n’a pas le même caractère que la discorde francophone et c’est peut-être par là que nous montrons notre faiblesse dont profitent les Flamands.

15 février 2006

Haut niveau.

-Vous allez vous lancer bientôt sur la glace. Avez-vous conscience que vous représentez la Belgique ?
-Ouais. Je suis Montois et donc hyper-Belge…
-Vous faites un programme court ?
-Ouais. Tous mes programmes sont courts. Le dernier n’a pas fait 12 secondes.
-Comment est-ce possible ?
-J’aime la glace. Vous comprenez ? Je ne peux pas résister à l’avaler. Alors je tombe.
-Tiens comme c’est curieux. Vous êtes sûr que nous parlons de la même chose ?
-Ouais. Je me lance dans un programme court en ayant en tête que je représente la Belgique montoise... la meilleure.
-Dans quelle discipline ?
-C’est notre faiblesse. Nous n’avons aucune discipline. La célèbre indiscipline de parti.
-Les Belges sont trop surréalistes ?
-Non.
-Pourquoi non ?
-Parce que nous ne savons pas ce que c’est.
-Quoi, le surréalisme ?
-Ouais.
-Vous croyez ?
-En tout cas dans ma discipline d’indiscipliné. Nous, ce qui compte, c’est se lancer sur la glace en programme court. Pistache, vanille, citron…
-On ne parle pas de la même glace, là ?
-C’est le programme court : pistache, vanille, citron… un titre de référence. Celui de mon coach Emil van Piperzeen, un montois d’adoption. On commence par pistache et malheureusement, je n’ai jamais pu présenter la suite, rapport aux chutes. Jamais le public n’a vu vanille, citron… des perles podiumables !
-Que pensez-vous des Russes ?
-Mythiques !...
-Des Chinois ?
-Mythiques…
-Des Français ?
-Pathétiques…

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-Comment se fait-il que la Belgique ne soit nulle part ?
- Nous existons partout, sauf sur glace.
-Jamais sur le podium ?
-Comment voulez-vous qu’on soit sur le podium quand on n’a pas de patinoire où s’entraîner…
-Comment à Mons, pas de patinoire, malgré le goût du Chef pour la glisse ?
-Lui ? Il ne s’intéresse pas… le patin, oui, mais les patins, non.
-Alors, comment faites-vous ?
-Nous nous entraînons sur gazon.
-Je comprends pourquoi les terrains de foot sont endommagés.
-Vous ne comprenez rien du tout. C’est un gazon artificiel… une invention belge… Le malheur c’est que nous glissons sur des skis. Le patin large est à inventer. Les lames actuelles ne sont pas compatibles.
-Vous tacklez ?
-C’est une glisse spectaculaire, mais avec beaucoup de chutes. Malgré tout, en programme court, nous hisserons bien haut un jour nos trois couleurs…
-Vous voyez qu’on y vient…
-Ouais. Vert, blanc, jaune…
-C’est pas les couleurs nationales !
-Non. Pistache, vanille, citron…
-Ce ne sera pas encore pour cette fois-ci ?
-Non. Il faut attendre, une autre Belgique, un autre entraîneur… Nous avons approché Ecclestone. Il n’est pas contre. Nous signons un accord secret qu’il garde dans son coffre fort, quitte à payer le dédit en trois fois… enfin la Région wallonne est au courant. Monsieur Happart a été sondé… Il hésite…
-…peut-être des autres patineurs ?
-Non. C’est impossible nous sommes deux à nous entraîner sur gazon et notre contrat va jusqu’en 2012…
-En 2012, vous aurez 53 ans !
-Et alors, vous savez l’âge du roi ?
-Mais, il ne patine pas…
-Qu’en savez-vous ?
-Vous croyez qu’il pense à se reconvertir ?
-Il entraîne déjà les Montois au sacrifice… C’est certain que si un jour nous montons sur le podium, ce sera grâce à lui, à son repli sur Mons....
-Ce sera pour quand ?
-Tout est prévu. Les plans, les cadres, le château… tout. On attend les ordres du Chef…
-Pour 2006 encore ?
-Excusez-moi, il faut que je m’échauffe. Si vous voulez, je vais écourter le programme court. Je reviens dans trente secondes, après ma chute…

14 février 2006

Un Valentin qui fait tintin !

T’as les fleurs et le vase ? J’apporte l’eau !...
Il n’y a pas que les titillés d’Allah et les maboules du prophète qui semblent nous la bailler belle. En Inde, les amateurs de Vishnou en remettent une couche par solidarité du Sous-continent envers les incontinents de la casuistique mahométane.
Les compatriotes exacerbés de Lakshmi Mittal ferraillent contre quelque chose qui reste à débattre et qui est moins sot qu’il n’y parait…
Les paranos de Shiv Sena ne veulent plus de la Saint-Valentin en Inde !
Ils ont fait irruption dans une échoppe, se sont emparés des cartes de la Saint-Valentin et les ont brûlées dans la rue.
Jusqu’à présent ce geste fort n’a pas été commenté par nos gazetiers et par aucun des hésitants du « petit cadeau », les fauchés, les don Juan qui comptent plusieurs maîtresses, les radins et les pervers sexuel qui n’en ont rien à foutre du petit amoureux de Peynet, con comme la lune et habillé par un Paco Rabane en phase avec les astres.
Si Shiv Sena prenait pied en Belgique, le réflexe anti-Valentin pourrait s’étendre aux autres fêtes et commémos.
Notre propension à la résistance aux dilapidations obligées des fêtes du calendrier y trouverait son compte. Il suffirait que s’affiliassent à Shiv Sena les traumatisés des déferlements festifs pour avoir la conscience nette et étendre ce refus de la Saint-Valentin à d’autres fêtes tout aussi intempestives. Par exemple faire l’impasse sur les ronds de camembert coloriés, les colliers de nouilles et les papiers peints cisaillés que nos chers petits troquent volontiers aux grandes occasions contre des jeux vidéo ou des karts miniatures. Refuser d’obéir aux traditions qui voudraient dissimuler des œufs en chocolat dans la salière ou faire semblant que l’âne de Saint-Nicolas mange la carotte du 5 décembre avec le même appétit dans toutes les chaumières, tandis que des parents piégés par l’usage posent sur la table du salon, à la place du grand saint bien absent cette nuit-là, des objets de la valeur d’un mois de salaire et qui seront bientôt brisés dans l’allégresse des jeux brutaux du lendemain.
Adieu Halloween et la débauche de citrouilles, la bague saphir et or blanc du 10me anniversaire de mariage, finis les cadeaux à belle maman, de la babouche tunisienne, au parka canadien, oubliés le set de table et la bouteille de Médoc apportés avec des sourires jaunes chez des amis qui ne boivent pas de vin, parce qu’ils ont un ulcère à l’estomac. Il n’y aurait plus que des rapports aimables et sans autre souci que l’aménité gratuite et, éventuellement sans en faire une obligation, une petite enveloppe de 20 euros de tantine à son neveu qui apprend bien à l’école…

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Que disent nos nervis indous pour soulager nos consciences et nous rendre leur mouvement sympathique ?
« 30 activistes de Shiv Sena ou l'armée du seigneur Shiva ont inspecté dimanche les boutiques à travers la capitale financière de l'Inde (ouest) afin que les commerçants ne vendent pas des cartes à l’occasion de la Saint-Valentin. ‘’Nous ne sommes pas contre l'amour mais nous ne voulons pas que les gens célèbrent le jour de la Saint-Valentin, car c'est un concept occidental’’, a expliqué un responsable du Shiv Sena au quotidien Hindustan Times. »
Dans les collèges de la ville, les étudiants ont été mis en garde de ne pas célébrer le jour des amoureux sur les campus par crainte de violence, selon les médias.
A Lucknow, capitale de l'Uttar Pradesh, l'Etat le plus peuplé d'Inde (centre), des activistes hindous ont menacé d'humilier publiquement les couples qui se risqueraient à marquer la Saint-Valentin.
30 fous de Shiva, c’est un début modeste. Il n’y a pas encore péril en la demeure pour que tremblent ceux qui sont toujours en état de recevoir un présent et jamais en état de rendre la pareille.
Pour les autres, tous les espoirs sont permis.
A Liège, il y a beaucoup de ces petits commerces de riens qui occupent le terrain et qui font croire qu’on n’en est pas à la fin de la diversification du commerce de détail. On y entre par désoeuvrement et on en sort avec un cadeau encombrant qu’on n’offrirait pas à son meilleur ennemi et qu’on présente avec d’infinies précautions et avec des « oh » d’encouragement et d’entraînement à la personne qui surtout ne voulait rien à cette occasion, mais qui vous ferait la gueule quinze jours si vous aviez le malheur de la prendre au mot.
On se débarrasse de la chose avec soulagement et on se condamne à la voir longtemps sur le marbre de la cheminée vivant reproche du plus parfait mauvais goût. Comme l’autre qui gère la chose sera tôt ou tard à se poser la question de comment s’en défaire, surtout si c'est incassable, on se regarde amoureusement et on ne regrettera pas son débours pendant un petit quart d’heure. C’est peu…
Il y a eu par le passé des ruptures pour moins que ça.
Grâce à Shiva et à son mouvement, on pourra peut-être un jour vivre sa vie plus naturellement : on n’achète pas le sourire de la personne qu’on aime.
Comme quoi, tous les terrorismes ne sont pas à rejeter.

13 février 2006

Brûlerons-nous Voltaire ?

Ce titre pourrait être de la pièce de Labiche. C’est moins drôle…
Le fanatisme ou le Mahomet de Voltaire est une tragédie peu connue qui dénonce l'islam et les monothéismes. Que les intégristes en aient boycotté la lecture à Genève l’année dernière n’a guère suscité de polémiques en Europe. Lors des réactions sur les caricatures de Mahomet, nous avons vu les dirigeants de l’Europe soudain se réveiller, arrondir les angles, pensant à leur avenir politique et excusant davantage les protestataires que défendant les citoyens attachés à la liberté. Cette veulerie de nos dirigeants a été surtout ressentie en Belgique moins comme une attitude de conciliation que comme une lâcheté dont nous ne serons pas crédités par les fanatiques que nous ménageons et qui ne rêvent que d’une confrontation de « civilisation ».
En 1741, date à laquelle cette pièce a vu le jour, Voltaire ne prétendit jamais faire œuvre d'historien; il se savait tragédien. Le vieux Zopire, shérif de La Mecque, a eu jadis deux enfants enlevés, par Mahomet. Or, Zopire tient captifs deux esclaves du Prophète, Séide et Palmyre, ignorant qu'ils sont, en réalité, ses propres enfants... Cet argument - l'échange des enfants à l'insu d'un père prêt à venger leur absence - est l'un des ressorts les plus classiques de la tragédie, depuis Eschyle. Il est ici prétexte à un face-à-face philosophique entre Mahomet et Zopire. Mahomet, qui assiège La Mecque, donne le choix à Zopire: revoir les siens ou défendre sa patrie. Zopire, vieillard inexorable, ne fléchit point et, tel le Créon de Sophocle, préfère sa cité à sa descendance. Mahomet, rongé par la haine, convainc alors le jeune Séide d'assassiner Zopire, son propre père: «L'amour, le fanatisme, aveuglent sa jeunesse; il sera furieux par excès de faiblesse.» Derrière l'histoire, la satire. Voltaire désigne, la vertu comme principal ressort du fanatisme. Sous sa plume, Mahomet apparaît comme un nouveau César, un stratège qui sait que l'Empire romain n'est plus, que la Perse est vaincue, que l'Inde est réduite en esclavage, l'Egypte abaissée, et que Byzance s’éteint... L'heure de l'Arabie est arrivée: «Il faut un nouveau culte, il faut de nouveaux fers; il faut un nouveau dieu pour l'aveugle univers.» Sa religion, Mahomet la voit donc comme une politique. Il ne croit pas aux dogmes qu'il impose au peuple, mais sait que ce dernier les épousera avec la fureur des fanatiques. Le Mahomet de Voltaire revendique le droit de berner le peuple pour peu que ce soit avec grandeur. Il sert un dieu qui s'appelle Intérêt et auquel Voltaire oppose l'Equité. Une charge contre l'islam. Mais aussi contre toute forme d'impérialisme. Force est de constater que Voltaire n’est pas si éloigné d’une réalité que les événements récents nous confirment. Plus en Orient qu’ailleurs, les peuples ne font pas les Lois et ce ne sont pas les meilleurs, mais les pires qui poussent les musulmans sincères et pacifiques à l’irréparable. Il est regrettable qu’en Belgique personne n’ose avoir un langage de fermeté à l’encontre d’un fanatisme religieux qui ne peut aboutir qu’à des excès. En dénonçant les assassins avec vigueur, il serait plus facile d’en dissocier la majorité pacifique des musulmans.
La scène est à la Mecque : Zopire, Phanor.
Zopire.
Qui ? Moi, baisser les yeux devant ses faux prodiges !
Moi, de ce fanatique encenser les prestiges !
L' honorer dans la Mecque après l' avoir banni !
Non. Que des justes dieux Zopire soit puni
si tu vois cette main, jusqu' ici libre et pure,
caresser la révolte et flatter l' imposture !
Phanor.
Nous chérissons en vous ce zèle paternel
du chef auguste et saint du sénat d' Ismaël ;
mais ce zèle est funeste ; et tant de résistance,
sans lasser Mahomet, irrite sa vengeance.
Contre ses attentats vous pouviez autrefois
lever impunément le fer sacré des lois,
et des embrasements d' une guerre immortelle
étouffer sous vos pieds la première étincelle.
Mahomet citoyen ne parut à vos yeux
qu' un novateur obscur, un vil séditieux :
aujourd' hui, c' est un prince ; il triomphe, il domine ;
imposteur à la Mecque, et prophète à Médine,
il sait faire adorer à trente nations
tous ces mêmes forfaits qu’ici nous détestons.

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Que dis-je ? En ces murs même une troupe égarée,
des poisons de l' erreur avec zèle enivrée,
de ses miracles faux soutient l' illusion,
répand le fanatisme et la sédition,
appelle son armée, et croit qu' un dieu terrible
l' inspire, le conduit, et le rend invincible.
Tous nos vrais citoyens avec vous sont unis ;
mais les meilleurs conseils sont-ils toujours suivis ?
L' amour des nouveautés, le faux zèle, la crainte,
de la Mecque alarmée ont désolé l' enceinte ;
et ce peuple, en tout temps chargé de vos bienfaits,
crie encore à son père, et demande la paix.
Zopire.
La paix avec ce traître ! Ah ! Peuple sans courage,
n' en attendez jamais qu' un horrible esclavage :
allez, portez en pompe, et servez à genoux
l' idole dont le poids va vous écraser tous.
Moi, je garde à ce fourbe une haine éternelle ;
de mon coeur ulcéré la plaie est trop cruelle :
lui-même a contre moi trop de ressentiments.
Le cruel fit périr ma femme et mes enfants :
et moi, jusqu' en son camp j' ai porté le carnage ;
la mort de son fils même honora mon courage.
Les flambeaux de la haine entre nous allumés
jamais des mains du temps ne seront consumés.
(La suite dans toutes les bonnes librairies.)

12 février 2006

Rou-Rou…

Nous sommes des malades mentaux qui s’ignorent. La moitié des gens regarde l’autre moitié par en-dessous, en se disant qu’elle est fêlée.
Ceux qui se passent de psy font dans l’horoscope ou versent des fonds à une secte. Ils ont un gourou, croient aux Petits gris. Ils se font entuber par le « sage » qui prétend venir de la galaxie U352. On n’a encore rien trouvé de mieux pour baiser à l’oeil.
Vous me direz nos braves curés de campagne n’ont jamais fait autre chose.
En ces temps de disette morale, c’est le malin qui attrape l’autre. Des humoristes croquent une tronche enturbannée, des psychopathes y voient leur prophète !... Il est interdit de reproduire l’effigie de l’illustre. Ça fait un bail qu’il a cané (570-632)… pour faire le portrait de mémoire, l’humoriste devrait avoir 1400 ans au moins…Le ton monte. Les croyants s’exacerbent. Des lascars brûlent le drapeau danois. Des ayatollahs nient l’holocauste.
On retourne au Moyen-Âge à cause des pieds nickelés d’Irak, de Syrie et des intégristes expatriés en démocratie. Alors, c’était malsain pour la santé d’émettre des doutes sur la réalité des livres saints des cathos On rigolait pas sur la question de croire ou pas. C’était pas le moment de douter. On y revient… Ils se passent le relais. C’est au nom du veuf de la riche commerçante Khadija, qu’aujourd’hui on nous les brise.
A part les imbéciles, les autres tirent des croyances les plus saugrenues quelques plantureux avantages. L’ésotérisme, les lignes de la main, les horoscopes, les surates, les ondes, les religions ou tout ce qu’on voudra. L’industrie de pointe et d’avenir : Dieu !...
Depuis l’âge des cavernes, l’homme n’a pas trouvé mieux.
La jobardise humaine laisse du rabiot aux spécialistes.
-Dieu m’a dit !...
-Ah bon ! s’il lui a dit, c’est que c’est vrai…
Il y a des sous à prendre. Et ça y va rondement.
La Chine célèbre la fête du printemps de son calendrier lunaire. Elle entre dans la très propice année du Chien. Ils y croient dur comme fer, les Chinois. A la différence avec nous, ils plongent les chiens dans leur court-bouillon, les gros de préférence.
A Tongxian, on les achète sur pied, avant de les passer à la casserole. Ils appellent les chiens comestibles « rou rou ». Pourquoi on ne ferait pas pareil ? Si nous mangions nos idoles, nos détenteurs de vérité, nos prophètes, peut-être seraient-ils moins chauds à nous en conter?
A table avec nos « rou rou » dans les assiettes, il y aurait moins de candidats.
-Que tu fais ?
-Je finis l’ayatollah et je sors de table…

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Les barbus sont comestibles. Il suffit de les tremper.
Ces moments-ci, j’ai fait la tournée des colloques. C’est un jeu où le psy est collectif, avant d’être colloqué. On s’assied. On entend les autres. Personne n’a rien à dire. Tout le monde parle.
- Raël est venu d’ailleurs. Il va repartir mieux friqué qu’il est venu, ordre de Dieu !... Il l’a dit. Peut-être avec Dolorès, mon épouse, s’il veut bien. Elle apprend à faire l’amour dans une maquette de la future soucoupe volante aménagée en garçonnière pour le gourou. Mes deux immeubles sont à lui. J’ai signé. Depuis que je crois, ma vie s’est transformée. Avant j’avais un bel appartement et je me levais à 11 heures. Aujourd’hui j’ai des puces depuis que je dors sur une botte de paille. Mais, je suis heureux.
-J‘ai trompé mon mari parce que je croyais qu’il me trompait et ce n’était pas vrai. Maintenant qu’il me trompe, je suis jalouse et je ne prends plus la pilule quand je fais l’amour avec le gourou. Ainsi, si j’ai un enfant, ce ne sera pas de lui, mais de celui qui est notre père à tous. La prophétie s’accomplit. Je serai vengée de ce qu’il ne m’a pas fait. Ezéchiel, le gourou de la rue Aux-Frênes, aura des fils et des filles ; mais c’est seulement de ses filles qu’il aura à nouveau des fils et des filles. Il se contentera d’une relation stérile avec ses fils.
-Va chez Fernand, le mage du quatrième gauche. Il prend moins cher que celui d’en face, le Sénégalais retraité de la poste. En plus, il ne fait pas le sang de poulet rapport à la grippe aviaire. Il te dira si Germaine va revenir ou non et si elle sera convenable à l’avenir…
-Et toi, qu’est-ce que tu fous ? – Moi, je fais de la philosophie. – T’y crois ? – Je suis déçu. –Pourquoi ? – Ils ne sont même pas fichus de me guérir du durillon que j’ai à la plante du pied gauche ! – Je sais, c’est des nuls. –Ouais. On devrait porter plainte. – Oui. On devrait.
-C’est la faute à Platon…
-Non. A Voltaire.
-Tu crois ?

11 février 2006

A qui ira le Grand Prix ?

Le malheur, pour nos bonimenteurs patentés qui avaient établi leurs tréteaux à Francorchamps pour amuser la clientèle, c’est qu’il s’est passé un laps de temps trop court entre les promesses du baratin habituel et le résultat qui tombe à l’instant dans nos bruissantes oreilles.
Le Grand Prix 2006 n’aura pas lieu, d’où 18 millions à ce sacré Bernie Ecclestone qui avait bien un contrat en béton, signé par un des jumeaux Happart et mitonné par Serge Kubla. Seulement on va s’arranger. Bernie n’aura droit à aucune indemnité. Il oublie les papiers compromettants et les folles surenchères. En échange on va lui refiler le fric sous une autre appellation. Que feriez-vous à sa place ? Qu’il ait l’oseille en une, deux ou trois fois, du moment qu’il l’a ? Il est prêt à jurer que Kubla et Happart n’avaient rien signé, cet homme. On le comprend.
Ce n’est pas tout, pour que le mirifique parcours ait lieu en 2007, la modification de la chicane, la construction de nouveaux paddocks, l'adaptation du Virage de la Source et la construction d'une tribune de 4.600 places à cet endroit, la création de nouveaux parkings et l'amélioration des voies d'accès, la création de 4 nouvelles tribunes permettant d'atteindre une capacité totale de 20.000 places, ont reçu l'approbation de principe de la Fia. L'estimation du coût de ces travaux s'élève à 17.900.000 €.
Soit une facture certaine de 36 millions d’euros, sans compter les rallonges possibles, ce qui pourrait amener la chose à une quarantaine de millions.
Pour faire passer la sauce, on va chipoter sur le sponsoring et le goût extrême des industriels pour le mécénat. Ainsi, on pense « récupérer » de six à 12 millions sur les 40 arrondis. Ce n’est pas sûr… Mais le baume fictif, le placebo soulage et le public est content.
Et pourquoi pas sponsoriser le circuit avec la vente des produits wallons à la foire de Libramont par les frères Happart eux-mêmes ? Le fromage de Herve et le vrai sirop de Liège en ont peut être plus sous le capot qu’on ne le pense, depuis que l’Haut-lieu les promeut jusqu’en Chine ?
Tout le monde est déçu : les commerçants spadois, l’Haut-lieu évidemment, les sportifs et surtout les Wallons qui en général s’en fichent du grand Prix et d’Ecclestone, même si Bernie ressemble à un leader de « Led Zeppelin ».
On les revoit encore nos super-camelots de la chose publique se rejetant mutuellement les responsabilités, il y a tout juste trois semaines. L’air futé des ministres Antoine et Marcourt au sujet de la fameuse close de sauvegarde dans le coffre-fort d’Ecclestone signée imprudemment par Happart et imaginée par Kubla, l’air rigolard de Michel Daerden, façon de dire qu’il ne lâchera pas un rond du plan Marshall pour les libéralités de Kubla avec l’argent des contribuables.

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Enfin le ton goguenard et prudent du ministre-président, prêt à tout pour étouffer l’affaire, quitte à toucher à la sainte cagnotte du plan Marshall.
Eh bien ! c’est fait. Dix-huit millions à l’artiste des circuits et la même chose en travaux divers. A croire que l’année dernière encore, Shumi roulait à du 300 à l’heure entre les nids de poule, tandis que la foule mal contenue par des barrières pourries se retrouvait quasiment au plus près des pneus des vedettes du show.
« Une vraie gifle pour le CDH qui souhaitait un GP à petit prix », titre la Dernière Heure en oubliant le coup de pied au cul des électeurs de tous ces menteurs qui nous dirigent. Milquet pourrait éventuellement proposer un grand prix de caisses à savon…
Quand je pense que le gouvernement wallon reconnaît implicitement qu’il faudra injecter 36 millions d’euros dans la Formule 1, et que le sieur Defourny a été mis en faillite pour moins que ça !...
Et la curatelle que devient-elle ? On n’en parle pas. Evidemment quand on aura payé les huissiers, le juge du tribunal de commerce et quelques équilibristes de l’économie et des finances, sans compter les porte-jarretelles de la sémillante Fabienne Demarcin, il restera peau de balle…
On tremble à la pensée que ce sont les mêmes qui vont jouer les « très au courant » avec Mittal et Dollé, dans une autre partie de catch !
A propos, combien la banque Lazar a pris en cash pour établir le dossier du bon choix, entre Mittal et Arcelor ?
Mais surtout, à l’annonce de notre forfait en formule 1, quel pays va séduire Ecclestone et rafler la mise pour l’organiser chez lui ?
Ce serait un comble, 18 bâtons à Bernie, 18 aux travaux publics pour perdre Francorchamps !
Certains de nos artistes au Parlement wallon rien que d’y penser vont faire des malaises dans les mois qui viennent. José, il y a quelques années en a fait un pour moins que cela, devant les gendarmes flamands. Il est vrai que c’était dans les Fourons.

10 février 2006

Mittal, ARCELOR, Verhofstadt...

...les trois font Laspeyres !...

La désignation de la banque d'investissements appelée à conseiller les autorités belges dans le cadre de l'OPA de Mittal sur Arcelor n'a pas eu lieu mercredi.
A peine esquissée par le fédéral, voilà la désignation qui tarde à démarrer ! A l’heure où s’écrivent ces lignes, on penche vers jeudi ou vendredi pour la grande révélation de la banque qui aura touché le jackpot. Passé ce jour, on entre dans le week-end et il ne resterait en l’Haut-lieu que les femmes d’ouvrage qui ne peuvent quand même pas décider pour Verhofstadt… quoique ?
Ça commence fort !...
Ce gouvernement vit à contretemps, alors un de plus… pour le 175ème anniversaire du bidule, ce n’est pas grave ; mais être à contretemps l’année Mozart, ça la fout mal !...
Selon le porte-parole du Premier ministre, la procédure au niveau des 3 exécutifs (fédéral, Wallonie, Flandre) a pris plus de temps que prévu.
La procédure est la suivante : on boit une tasse de café dans trois salles séparées. Comme certains procéduriers sont de la procédure dans les trois salles, trois tasses de café, c’est beaucoup pour un après-midi, d’où suspension, puis remise, parfois ulcère, rarement perforation…
En cause l’économie des deniers publics et la mauvaise qualité du café.
L’Arabica de la rue de la Loi est à la base de la culture fédérale et la cause de bien des drames.
Di Rupo, avec sa moumoute de travers, à l’air de sortir du Monastère Colonial de Los Frailes
De Sto. Domingo Mèrida, seulement après trois tasses de négociation serrée.
Pas étonnant à ce que tout le monde boive la tasse…
Si les Exécutifs ne sont déjà pas d’accord au départ et si les experts des trois s’en mêlent, ne reste plus que l’Indice de Laspeyres ( Laspeyres index) pour rendre le débat au plus confus possible et mettre tout le monde d’accord.
Les zigues de l’économique qui broutent le petit déj dans les cabinets ministériels savent de quoi je parle. C’est la méthode statistique, en un mot.
Au lieu de construire les prix, on construit l’avis final.
Pour la bonne bouche, voici la formule :

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Trois banques expertes ont été approchées et ont rendu des offres de prix. Il s'agit de Lazard, ABN Amro et Morgan Stanley. La main sur le cœur, aucune ne connaît rien aux affaires de Mittal Steel, ni de Dollé d’ARCELOR. Elles ne connaissent que les prix pratiqués pour ce genre d’expertise : un million d’euros cash !
Quand le fric est dans la caisse, on se secoue, on compulse les dossiers, on s’informe et ô miracle ! la lumière descend et inonde de sa limpide clarté les obscurs couloirs bancaires.
C’est proprement divin. Celui qui a gagné une somme approchante au Loto sait de quoi je parle.
Je signale que pour cent mille euros, je donne un avis sous pli recommandé au gouvernement dans les trois jours. (Prix à débattre)
Je suis aussi expert que les banques approchées, puisque je ne connais rien des deux mastodontes, exactement de la même manière. En plus, je garantis que je suis honnête. Ce qui, pour mes trois concurrentes, serait fort délicat à prouver.
Mon personnel dont on ne voit que le haut sur la photo est habilité dans le short run. Période du temps qui n’est pas assez longue pour que le gouvernement puisse s’en lasser.
Partisan du stochastic model, je m’engage à fournir en kit montable les formules décrivant les relations entre nos deux candidats. Si bien qu’ainsi, le fédéral et les Régions pourraient préférer l’un et l’autre, alternativement, sans que le public y entrave que dalle, la relation exacte n’étant jamais connue en économie, comme chacun sait.
C’est égal, ce Mittal-là, je sens qu’il va nous coûter la peau des fesses. Comme déjà Guy Dolé nous coûte les premiers chômeurs de la fonte à Seraing et ailleurs.
Et si on leur facturait le million d’euros, à ces lascars ?

9 février 2006

La revue de la semaine.

Quelle sombre bouffonnerie !...
Une semaine pareille on en voit rarement.
Le monde musulman produit des émeutiers sur le simple rapport d’illuminés enturbannés qui s’offensent de quelques dessins !... Et voilà la meute qui suit et qui réclame des têtes !... C’est-y pas con un homme saisi par l’esprit religieux à un point pareil ? Si le scrupule religieux n’entend pas s’exposer à l’humour, c’est parce que les absolutistes craignent l’absurdité de leur comportement et les contradictions dans lesquelles ils s’enferment, dégageant aux yeux de tous, le ridicule et l’odieux de toute casuistique.
Pire, on a vu à Gaza - que l’Europe tient la tête hors de l’eau par ses subsides - des excités vouloir casser et même pire les vitres de la délégation européenne !... C’est comme si un mac tuait sa marmite à coups de pompe…
Une seule satisfaction : les amis de la liberté se sont comptés. A part quelques socialistes qui voient la main de l’extrême droite quand ils n’ont pas d’intérêt à y mettre la leur, il y a unanimité. La liberté contre l’arbitraire religieux, il n’y avait pas à balancer… Les Francs-maçons du PS devenus jésuite ? Il faudrait poser la question chez nos rosés roses-croix liégeois.
L’autre bouffonnerie est plus centrée sur l’Europe, quoique l’Inde y soit un peu pour quelque chose.
C’est Mittal contre ARCELOR, bien sûr, avec cette offre d’achat hostile.
Je ne savais pas que les patrons étaient « hostiles » entre eux, quand ils sont tous bien d’accord pour l’être des personnels.
Et notre gouvernement d’y aller l’air capable, alors qu’il n’y comprend goutte, les intentions réelles étant masquées par la gueule enfarinée des deux financiers, noyées sous des tonnes de plans, plan et rataplan…
Quand on les voit, les deux magnas, on se demande s’ils étaient marchands de bagnoles d’occasion, jamais ils pourraient en vendre une.
Ah ! elle est belle la main de la providence qui met des centaines de milliers de travailleurs à la disposition de ces psychopathes de l’accaparement des biens des autres…
On fait quoi, chez ARCELOR et chez Mittal ?
Les ouvriers font dans l’irrationnel de croire aux vertus du travail, les deux font plutôt dans les dividendes à deux chiffres. Les intérêts sont contradictoires, mon pote, faut pas être économiste pour comprendre ça…
La dernière bouffonnerie est plus intime et concerne une personne devant la meute des médias en quête de sensationnel.
C’est l’histoire d’Isabelle Dinoire, la greffée partielle du visage, dévorée par son chien. Si la prauvre femme ne s’était pas exposée lors de la conférence de presse, tôt ou tard, un journal aurait découvert sa retraite et violé son intimité. Alors, c’est chapeau d’avoir affronté la meute. La bouffonnerie viendrait plutôt de ces Rastignac de l’actualité en quête de sensationnel et qui en vivent très bien du reste. Il paraît qu’il y avait des gens venus du monde entier pour montrer aux populations avides de spectacle, le nouveau visage.
L’exploit chirurgical est passé presque inaperçu. Comme quoi, le fantôme de l’Opéra fait toujours recette. Là, ils se sont plantés. Ils n’ont vu qu’une jeune femme cherchant ses mots et comme victime d‘une hémiplégie faciale. On assure que cela ne pourra que s’améliorer. Mais, prudents, certains ont certainement déjà envisagé un rejet de la greffe et passé en secret des contrats, avec des personnes touchant plus ou moins Isabelle.
Tant qu’à faire, autant que ceux-là assument leur réputation de salaud jusqu’au bout.
Vous me direz, il y a un public pour ça. C’est la loi du marché. Quand il y a un créneau, il se trouve toujours un loustic à faire du blé, voyez les deux aux OPA hostiles.
Le rôle éducatif de la presse, ils s’en fichent. La déontologie, ils s’en tamponnent. Notez que faire de l’info nounouille, bêtifier à longueur de colonne et faire reliure les pompes des forces-vives, ce n’est pas mieux non plus. C’est moins salaud, faut reconnaître, mais guère utile pour faire avancer le schmilblick.
Alors, on se demande…
Triste spectacle que cette bouffonnerie des derniers jours.

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Bouffonnerie tous azimuts, au cœur même de ce que nous donnons comme impression générale : toujours aussi cons quand il s’agit d’épiloguer sur Dieu, cette hypothèse que nous avons créée de toutes pièces et qui nous poursuit depuis l’âge des cavernes; toujours aussi stupidement et cupidement accrochés à un système capitaliste qui n’en finit plus de faire des dégâts et qui est aussi dégueulasse pour les petites gens que son avatar communiste ; enfin chassant le fait-divers à l’odeur fauve des cuvettes et le fond des caleçons d’une humanité en charpie dont on dit qu’elle vit en Europe dans un système de liberté, alors que se mettent en place les caméras à nous fouiller l’âme à cru ; on peut se poser la question de savoir si au lieu de descendre des branches, nous ne nous mettons pas à y remonter...


8 février 2006

Mittal, or not Mittal ?

Nos experts sont en pleine coulée…
La Belgique qui n’entend rien, pas plus que les autres d’ailleurs, à l'OPA hostile lancée par Mittal Steel sur son concurrent Arcelor, va prendre de la distance quand même et ne devrait pas se prononcer sur le fond du dossier avant longtemps. C’est toujours ainsi que cela se passe quand les économistes experts, qui n’y entendent pas davantage, procèdent dans leurs cabinets douillets à l'analyse des projets, moyennant quelques solides contributions.
C’est que les projets, d’USINOR à ARCELOR on en a eu et des mirifiques qui se sont soldés par la débandade actuelle, alors, un de plus ou un de moins, Mittal Steel doit en avoir aussi et des plus mirifiques encore sous la pédale.
Ça a dû gamberger ferme lundi quand le Premier ministre Guy Verhofstadt, flanqué des ministres-présidents Elio Di Rupo, et Yves Leterme, a reçu dans la matinée le PDG d'Arcelor, Guy Dollé, puis l'après-midi, le patron de Mittal Steel, Lakshmi Mittal.
Guy Dollé : Vous avez déjà tous les projets que je vous avais soumis lors de la reprise d’USINOR.
Elio Di Rupo : Oui. Mais c’était pour présenter ensuite le projet de démantèlement des hauts-fourneaux.
Guy Dollé : Vous savez, les projets vont et viennent. Les projets auxquels nous avons renoncé, n’étaient pas si mal foutus que cela…
(Dollé aurait dû savoir que ce n’était pas le moment d’annoncer les fermetures et revoir ses plans à la baisse. C’est moche pour un PDG de ne pas avoir prévu le coup de Mittal)
L’après-midi :
Lakshmi Mittal : Nous avons revu à la hausse les plans d’USINOR, plutôt que les fermetures d’ARCELOR… Nous avons l’intention d’investir massivement dans deux ou trois nouveaux hauts-fourneaux…
Elio Di Rupo : Elle est pas mal votre chemise…
Lakshmi Mittal : C’est du vrai cachemire… je vous en enverrai douze douzaines…
Et pendant ce temps :
Nous avons demandé, tant à Arcelor qu'à Mittal, leur pleine collaboration pour pouvoir analyser leur projet industriel, papotte Guy Verhofstadt, en fin de journée, avec les économistes les plus distingués du royaume.
T’as déjà vu un mec qui ouvre son coffre-fort afin de faire voir à la concurrence ce qu’il y a dedans ?
Nos responsables vont courir les compléments d'information" et les "engagements verbaux", a poursuivi Elio Di Rupo.

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C’est qu’on est attractifs, nous, avec nos bas salaires et les mesures pour aider les petits patrons comme Lakshmi Mittal, à s’en sortir…
Roger mené est déjà prêt à l’affilier aux « classes moyennes », rayon, artisanat…
Et à qui on va demander d’analyser tout ça, en plus des analyseurs de cabinets, chaque cabinet a le sien bien entendu, mais à une banque d'affaires qui sera désignée mercredi matin, pardi, en toute indépendance, bien entendu et la main sur le cœur…
C’est que « extraneous estimates » qui est le plus qualifié pour l’estimation des paramètres ? Mais la banque d’affaires, mon neveu. Une banque qui n’aurait ni de près, ni de loin, à voir avec ces métallos grossiers qui débarquent avec leurs grosses ferrailles… Nos fins ébarbeurs vont polir tout cela. Vous me direz, une banque d’affaires qui n’a rien à voir avec les deux mastodontes du fer et de l’acier, ça existe ?
Faut croire…
C’est ça l’économie. Celui qui n’y croit pas, c’est inutile. Il ne comprendra jamais rien.
Lundi, Elio Di Rupo évoquait le mois d'avril, voire le mois de mai, avant que le dossier ne soit clôturé. On ne sait plus. Peut-être même que Mittal aura changé d’avis d’ici là ou que Dollé, l’irréductible, aura vendu ses propres actions à l’Indien et que nos experts pédaleront encore un temps dans la semoule, histoire de mériter leur cacheton… tandis que déjà les panneaux à Seraing d’ARCELOR auront été remplacés par les autres.
Il ne resterait plus alors qu’à Elio a faire semblant qu’il n’a pas été mis devant le fait accompli pour nous sortir un beau discours sur l’ « entrepreneurial ability » ce fameux esprit d’entreprise qui lui a permis de doper ses propres troupes de son socialisme renouvelé (derived demand).
En clair, personne ne pourra rien si ARCELOR change de main, comme personne ne pourra empêcher les nouveaux propriétaires de se conduire selon les intérêts de leurs actionnaires à savoir la famille Mittal.
La Wallonie possède actuellement 2,3% des actions d'Arcelor. L'offre lancée par Mittal Steel valorise son concurrent à 18,6 milliards d'euros. Déjà fortement troué par Francorchamps, le bas de laine du plan Marshall se remaillerait au curry Lakshmi, le seul authentique produit capable de donner à nos métallos le goût de vivre sur le trottoir comme à Calcutta…
Par Brahmâ, il paraît qu’en Inde on est moins regardant sur la caricature que chez les Arabes.
C’est toujours ça…

7 février 2006

Tout ça, c’est la faute de…

-Vous voilà bien agité, Monsieur pointu !
-J’ai eu une révélation.
-Comme Jeanne d’Arc ?
-Non. Une révélation qui coule de source.
-De source sûre ?
-De source absolument sûre.
-C’est quoi cette révélation ?
-L’agitation à propos des caricatures de Mahomet…
-Eh bien ?
-C’était voulu par l’extrême droite.
-Là n’est pas le problème, Monsieur Pointu. Il s’agit de défendre la liberté d’expression.
-Pas du tout. C’est l’extrême droite qui a lancé les caricatures dans le but de mettre le monde arabe à ébullition, lui-même manipulé.
-Qui ?
-Le monde arabe.
-Par qui ?
-Par leur extrême droite.
-Je ne vois pas où est le débat sur la liberté d’expression dans ce que vous dites.
-Ce débat est dépassé.
-Par qui ?
-Par l’extrême droite.
-Mais vous voyez l’extrême droite partout.
-Partout. Elle entre partout. Elle est dans tout…
-Dans les discours de Di Rupo ?
-Lui, c’est le seul gardien… le rempart contre les extrêmes… L’autre jour, j’écrivais un article sur le PS. Je me suis arrêté à temps. J’étais en train d’écrire un article d’extrême droite !
-Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?
-Je sentais un malaise dans l’expression, un début de mauvaise foi. Lorsque je me suis laissé aller à dénoncer les administrateurs socialistes de la Carolorégienne, j’ai senti que je devenais d’extrême droite.
-C’est curieux, ça…
-Les révélations sur Olivier Chastel, celui par qui le scandale arrive, m’ont confirmé dans mes craintes.
-Vous êtes donc d’extrême droite, Monsieur Pointu ?
-Pas du tout. J’ai déchiré l’article et en ai écrit un autre.
-Sur quoi ?
-Sur la belle jeunesse socialiste liégeoise.
-Vous êtes sûr que vous n’avez pas récidivé ?
-Absolument sûr. Voulez-vous que je vous lise l’article ? C’est ça qui les met en rage…
-Qui ?
-L’extrême droite, quand rien n’échappe à la vigilance de l’homme de gauche.
-Ainsi avec les caricatures ?
-C’était cousu de fil blanc. Un dessinateur d’extrême droite publie des dessins dans un journal d’extrême droite, que croyez-vous qu’il arriva ?
-Rien. Puisque ces dessins étaient du mois de septembre de l’année dernière. Et depuis quand des journaux de droite, n’auraient-ils pas le droit de publier des caricatures ?
-Oui. Mais pas pour exciter les musulmans. Ils sont déjà bien excités ainsi.

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-Donc, que des gens publient des textes ou des photos et que dans des dictatures sous l’emprise des religieux, on s’en inquiète au point de brûler des maisons et menacer de mort des personnes innocentes, ne vous font ni chaud, ni froid !
-Non. Parce que tout est voulu par l’extrême droite. Je n’entre pas dans leur jeu.
-Et qu’aurait-il fallu faire ?
-Rien. Pas de provocation. Le calme souriant d’un Di Rupo.
-Votre démocratie est admirable ! On ne doit plus jamais rien dire, de peur de froisser. Comment faites-vous ?
-J’écris des articles sur la belle jeunesse liégeoise, comme je vous l’ai dit. Je photographie un car Léonard en partance avec une société de gymnastique. Je demande au bourgmestre de Liège ce qu’il pense de la sucrée de Wépion. Je parle de la ducasse de Mons…
-C’est faire barrage à l’extrême droite ?
-J’en suis convaincu..
-Avec ça, vous ne favoriserez jamais que ceux que vous interviewez, monsieur Pointu. Alors, pourquoi prendre la peine d’écrire ?
-Comment ?
-Oui. Pour ne pas favoriser l’extrême droite, il faut renoncer d’écrire. Ainsi, tout ce qui sortirait des presses seraient d’extrême droite, donc illisible. L’idéal serait que plus personne ne lise une ligne. Et ainsi si l’extrême droite prend le pouvoir, vous n’y aurez pas contribué. C’est déjà ce que font les musulmans dans la rue qui brûlent des drapeaux et cassent les vitres des ambassades, sans jamais avoir vu les fameuses caricatures de Mahomet.
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6 février 2006

Une chouette fille.

Chère Sophie, ton manque d’argent m’accable.
J’y vois comme un méchant coup du destin qui ne s’explique que par la méchanceté des temps qui broie ceux qui ne sont pas nés pour spéculer sur le travail idiot que le sort réservait jadis aux esclaves.
Que tu vendes ta bibliothèque pour payer ta dette à l’EDF, bien que cela se passe à Bayonne, me fait penser aux livres qui se brûlèrent jadis parce qu’ils n’avaient pas l’heur de plaire au régime en place.
Toi, tu vends, parce que ta liberté ne plaît pas à l’EDF et aux patrons en général.
Tes rayons vides seront plus éloquents pour moi que je sais ta pensée suffisamment ample pour les remplir de ton imagination.
Tous tes auteurs sont encore là, ceux que tu as aimés et que nul ne pourra te ravir.
Mais, qu’est-ce que c’est que cette société qui affiche « complet » pour 25 % de ses enfants et les jetant à la rue, leur réclame en plus des factures d’électricité ?
J’admire la vacuité des propos tenus pour ces malheureux dessins humoristiques dont on parle tant cinq mois après leur parution et le foin que des arriérés mentaux font aujourd’hui sur le « sacrilège ». Evidemment, tout est orchestré par des religieux des Etats totalitaires comme la Syrie et l’Iran, relayés par les récents vainqueurs des élections palestiniennes. Ces maboules « outrés » auront beau saccager des ambassades, brûler des drapeaux, le véritable sacrilège n’est pas là. Il n’est pas dans l’événement de ces foules mal informées et peu au fait, il est en France, comme en Belgique et dans tous les autres pays d’Europe. Il est dans la disparition de la possibilité d’avoir un travail décent pour tous.
Voilà la vraie actualité sur laquelle on ne se penche que pour jeter de la poudre aux yeux des gens : former des jeunes, pratiquer des séminaires d’embauche, des réflexions sur la mobilité, les salaires, les diplômes, augmenter les mises à l’essai et pratiquer le renvoi sec, sans motif et sans préavis.
Jamais un mot sur le système en lui-même dont c’est l’échec majeur. Jamais un mot sur l’étonnante fin d’un libéralisme dénaturé qui sombre dans la mondialisation.
Si tu es en froid avec le système, chère Sophie, c’est que ta mission n’était pas d’entrer en fabrique jeunette et en sortir cassée et sans plus aucun enthousiasme à quarante piges, jetée par des palefreniers de la finance comme un kleenex.
Ta mission était de témoigner de l’air du temps, observer autour de toi et t’insurger sur ce que tu vois, afin de rendre compte sur la Toile et par d’autres moyens, telle cette histoire écrite dont tu m’as fait tenir un exemplaire où l’on voit le courage d’une bonne femme exploitée par le patron et battue par un amant dégueulasse.
Une histoire simple, juste et troublante de vérité, comme il y en a tant, mais que les gens dissimulent par modestie et pudeur.

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Je lis tes blogs, je sais ta sensibilité et ton intelligence.
Tu es la meilleure et du coup, on devine pourquoi ces gens t’en veulent tant.
Ils t’en veulent parce que tu n’entres pas dans leur moule. Tu les effraies parce que tu as percé leurs manigances et dévoilé leurs vieux trucs d’exploitants et d’escrocs.
Tu gênes en un mot.
Rassure-toi tout le monde ne te jette pas la pierre. Il n’y a pas que des salauds, chère Sophie.
C’est un honneur pour moi de te connaître. Ta pauvreté te rend davantage respectable.
Tu es incomparablement plus utile à la société même si celle-ci te rejette, que ces Assis et gavés du régime. Tu es la garante que tout n’est pas perdu et que si au milieu de toute cette pourriture toi et quelques autres parvenez à survivre quand même, et dire la vérité noyée sous les mensonges, vous aurez fait plus pour le progrès et la venue d’un autre monde que tous les mirliflores des avant-scènes réunis.
Tiens bon Sophie.
Nous leur ferons payer un jour, tout ce qu’ils t’ont fait baver.

oeilsauvage_64@yahoo.fr

5 février 2006

Ecartement… écartèlement.

D’un jour à l’autre, on s’écarte l’un de l’autre. De qui à qui ? Mais le rupin d’une gueusaille…
Ce n’est pas qu’on avait des atomes crochus, une façon de se dire qu’on est dans le même bateau, lui sur le pont en duffel-coat à serrer la main du capitaine, puis s’appuyant au bastingage se perdant dans l’infini d’une mélancolie à respirer l’air marin, l’autre dans le vague désir de dégueuler à côté de la salle des machines, à compter les coups sourds des pistons dans le jeu des bielles, tandis qu’une odeur de mazout monte des soutes… non, non, les distances ont toujours été quasiment réglementaires, l’ordre social respecté. Mais, on n’y peut rien, on s’écarte.
L’un respire de mieux en mieux l’air marin, l’autre de plus en plus le mazout.
C’est dû à quoi ?
L’inflation rampante, le grossissement par 40 de la loupe Euro, la vie suggérée du standing impossible, les dettes d’autrefois qui deviennent les créances d’aujourd’hui, la vision de plus en plus focalisée sur l’irrésistible ascension de l’homme épanoui, envié par d’innommables spectres du désastre capitaliste ?
Un peu de tout.
L’impression se distille au goutte à goutte sur les douze heures par jour de vie sociale.
C’est le spécialiste qui reçoit son malade un petit quart d’heure pour soixante euros, contre le patient qui attend ses 543 euros de pension pour payer sa note de gaz ; c’est un ministre qui passe dans sa BMW, matériel dû à la dévotion nationale, pour qu’il appuie sur un bouton et fasse glisser la vitre arrière pour dire dans un sourire à RTL et RTBf grelottant sur le pavé de la rue de la Loi : « la réunion a été fructueuse. Nous n’avons pris aucune mesure. Nous devons encore nous concerter avec les partis. » ; c’est Mittal en tournée européenne qui serre des mains puis qui s’en va en oubliant de serrer celles qui l’ont fait ce qu’il est ; c’est le quart des Belges qui se fout des trois-quarts restant et les trois-quarts restant qui se foutent des neuf dixièmes de la planète…
C’est brusquement l’absurde des situations qui saute aux yeux de l’honnête homme, tandis que brutalement l’ordre social lui flanque à la figure les cases d’un grand jeu de société avec tous les clichés réunis simplificateurs : des diplômes, des situations financières, des règles de manière à distinguer le bon du mauvais, le beau du moche, du rigolo du pénible, du profond du superficiel, du bourgeois du minable, selon des schémas et des reprises d’après des critères que l’on croit nouveaux et qui le sont depuis Charlemagne.
Il suffit d’une étincelle d’intelligence pour s’apercevoir que tout cela est faux, outré, usurpé, scandaleusement injuste, en un mot : immonde.

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Mais les dés sont pipés. L’affaire est entendue. Ne seraient même pas pris au sérieux ceux qui, parmi nos illustres, déclameraient contre eux-mêmes. Par exemple si Paul Frère revenant du golf du Zoute, faisait arrêter sa voiture au bord de la mer et enlevant ses chaussures marcherait sur le sable pour réfléchir afin de déclarer à la meute des médias regroupée derrière lui : « C’est con. Comment ai-je pu gagner tous ces millions dont je ne sais plus que faire ? Qu’ai-je fait de mieux que le type qui sort de l’usine à 55 ans avec la montre que la direction lui a offerte à l’occasion de sa préretraite ? Pourquoi ai-je été si bien, beaucoup mieux payé, qu’un artiste qui va laisser un chef-d’œuvre dans sa mansarde qu’il quitte les pieds devant faute d’avoir eu les moyens d’y survivre ? Certes, à 80 ans ai-je besoin de plus de soin qu’un jeunet de 50, mais combien y a-t-il de vieillards de mon âge attendant qu’expire une mourante vie dans un home où crever prend tout son sens quand les trois autres de la chambre à quatre s’incommodent de vos hoquets et de vos râles ? »
C’est étrange qu’il n’y ait jamais de suite à la logique du parvenu après la navrante confidence. Il entre, au contraire, dans l’interview d’illustres, une satisfaction muette et intérieure, une satisfaction de soi-même d’avoir échappé au pire, c’est-à-dire à la vie de la majorité des citoyens de ce foutu pays, mais qui ne se manifeste pas, qui reste intérieure, comme seulement le fruit d’une réflexion qui ne doit pas gagner les autres et qui s’enfouit dans la conscience, comm un coin dans la mémoire…
Maintenant si au lieu d’une personnalité, force-vive de la foire aux vanités, c’est un moins que rien qui parlerait comme Frère, à celui-là point de RTBf, de RTL, grelottant ou ébaubi sur le sable du Zwinn. Il peut déballer son ressenti dans l’absolu anonymat. Il n’intéresse strictement personne. S’intéresserait-il seulement à lui ? Il faut croire que cela ne lui est pas possible, qu’il est noué comme Frère, les ministres, les bourgeois et les autres par cette timidité de l’être qu’on appelle pudeur, mais qui n’est que la peur de la vérité.
Pourtant puisqu’il n’a rien, il n’a rien à perdre, pas de statut, pas de spécialité, pas d’arrhes, pas d’honoraires, pas de perspectives d’un héritage juteux, même pas un job qui ferait qu’il mettrait de côté pour une petite maison, plus tard, pour dans vingt ans. Il n’a rien et il n’aura jamais rien, et pourtant il se tait. Il vote socialiste, par découragement, il voterait aussi bien Front National. Ce n’est pas que ce soit un exclu récent, non, mais il s’est exclu, mort socialement avant de naître, par le pas de chance, par le manque d’adaptation à la dégustation avec des cris d’extase de la sombre merde du quotidien.
Voilà bien une étrange société qui fonctionne exclusivement pour quelques-uns au détriment du plus grand nombre !
Ça fait longtemps que j’étudie le comportement de la majorité des gens face au riche, face aux inégalités. Ce qui me saute aux yeux, c’est l’immense défaite intérieure, celle d’une capitulation irrémédiable devant les événements dont la majorité aurait renoncé à modifier le cours, par un découragement et une démission telle que, même déléguer une forme de pouvoir alangui pour un simulacre de démocratie, est déjà fort au-dessus des forces...

4 février 2006

Les trouillards qui nous gouvernent

Vit-on jamais pareille polémique à propos de la caricature d’un personnage historique ? Et qu’y aurait-il eu de plus, que ce personnage soit un religieux ?
Alors, pourquoi faire un fromage aujourd’hui ? Serait-on devenu plus con qu’il y a trente ans, quand Marcel Gotlib publiait dans l’Echo des Savanes un dessin dans l’esprit de ceux que les Musulmans ne tolèrent plus aujourd’hui ?
Que l’indignation travaille les immatures de la comprenette et les excités de l’intégrisme, passe encore. On comprend, qu’il y a derrière les foules souvent illettrées et qui, de toute manière, ne lisent pas la presse danoise, certains ayatollahs qui ont une haine viscérale des étrangers.
Mais que certains éditorialistes trouvent « imprudent » cet usage de l’ironie, que la ministre Onkelinx se dise « choquée » d’au moins un dessin parmi les douze publiés en septembre de l’année dernière, et qu’enfin l’Union européenne elle-même bafouille des justifications qui sont en réalité des excuses, voilà qui en dit long sur l’enthousiasme qu’ont certains démocrates à défendre la liberté de la presse.
Les mentalités de nos responsables ne sont plus celles de 1971. La fine politique est en 2006 de la même farine que celle qui consiste à faire du commerce. On ne se veut mal avec personne et ce faisant on se moque de défendre la liberté d’expression. Pas qu’Onkelinx qui ne se mouillerait plus, nous avons les frères Trouillard : Franco Frattini et Peter Mandelson, Commissaires européens, qui en sont là par amour du pactole que leur procure leur emploi et qu’ils ne voudraient quitter pour rien au monde. Landelson a été jusqu’à déclarer : «le fait pour d'autres journaux européens de republier ces caricatures ne fait que jeter de l'huile sur le feu de l'insulte initiale. Cette initiative est plutôt grossière et plutôt immature».
On se demande pourquoi on les paie, ces Trouillard ?
Y en a marre de vivre la queue entre les jambes parce qu’on a besoin de pétrole ou qu’on a peur de la bombe des fous d’Allah….
A partir du moment où chacun peut librement exercer sa religion, pratiquer son culte sans installer son matériel de façon à n’incommoder personne, que ces gens produisent et même feraient du porte à porte pour vendre leurs bibles, quelles soient coraniques ou catholiques, sans qu’ils en soient empêchés, je ne vois pas bien pourquoi les autres ne pourraient pas à leur aise et dans les endroits qui les accueillent à cet effet dire qu’ils n’en ont rien à foutre des momeries des adorateurs d‘Allah et de son prophète.
En quoi cela peut-il perturber la célébration de leur culte, que des écrivains comme Rushdie, des dessinateurs du Jyllands Posten, ou n’importe qui dans le public créent des œuvres qui émettent des avis contraires ?

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Si dans des bleds pourris, c’est interdit, parfois sous peine de mort, de penser autrement, je paie des impôts en Belgique, comme partout ailleurs en Europe d’autres électrons libres de mon espèce pour défendre le droit de dire ce qu’on pense. Comme dirait Anatole France : « Dire ce qu’on pense est un plaisir coûteux, mais trop vif pour que j’y renonce jamais ».
Si certains trouvent en Mahomet leur montagne de sagesse, qu’ils se disent que ce n’est pas en terrorisant les autres qu’ils parviendront à les convaincre de gravir les mêmes pentes de la sagesse. Personne n’a de monopole en la matière.
C’est plus fort qu’eux à ces ratichons de nous la bailler belle… quant aux pauvres cons qui suivent la kalachnikov à la main, rien qu’à les voir, même Allah fouterait le camp…
Prépondérante, omnisciente, polyvalente, au nom du grand des grands devant lequel tous les autres dieux n’auraient qu’à la fermer et prier en silence, on a déjà vu par le passé des religions plus dominatrices encore, finir par chavirer..
A l’article 25 de la Constitution, nous apprenons que la presse est libre; la censure ne pourra jamais être établie; il ne peut être exigé de cautionnement des écrivains, éditeurs ou imprimeurs. Lorsque l'auteur est connu et domicilié en Belgique, l'éditeur, l'imprimeur ou le distributeur ne peut être poursuivi.
Les religions sont des systèmes de pensée propres aux pratiquants ; libre aux autres de critiquer, voire de les tourner en ridicule.
Sinon, il faudrait une police de l’opinion avec une censure active et des censeurs lisant tout et capables d’une heure à l’autre arrêter une publication, voire mettre des livres sous séquestre.
Alors que les excités aillent voir ailleurs, sauf dans le cas des dictatures musulmanes prêtes à les accueillir, ils n’ont pas de place dans les démocraties.
Félicitons le Danemark pour la fermeté dont il a fait preuve en refusant de présenter ses excuses. Un collectif ne peut pas présenter les excuses d’une Nation sans son accord. Et blâmons Laurette Onkelinx de son manque de courage pour défendre cette liberté d’expression, même si elle ne partage pas ce genre d’humour, ce qu’on avait compris depuis longtemps.

3 février 2006

…Enrichissez-vous !

Mahmoud Ahmadinejad président iranien est bien d’accord avec Bush sur au moins un point : son pays ne renoncera pas à son programme d’enrichissement. Sauf que tonton USA parle de fric et lui d'uranium.
Alors, ils poussent leurs peuples à s’enrichir ce qu’ils faisaient déjà bien tout seuls.
A part ça, les propos du président de la plus grande démocratie au monde sont plus nuancés. Ce qui fait dire à l’éditorialiste du Monde qu’il est affaibli et pour qui veut enrichir les autres et donc s’enrichir soi-même, c’est plutôt moche.
Autant Mahmoud est sûr de lui, autant Dobeliou bat le beurre. Avec une cote de popularité qui passe de 57 % à 40 %, notre grand démocrate est en train de faire perdre son parti au scrutin législatif de mi-mandat en novembre. Les Démocrates pourront propulser Hilary Clinton à la charge suprême d’ici deux ans. C’est comme si c’était fait.
Comment Bush en est-il arrivé là ?
A voir tomber en Irak leurs soldats comme les quilles d’un bowling de Vegas, les populations américaines ont retourné leur opinion sur le président. Si c’est ça gagner la guerre, il valait mieux la perdre ou, meilleur encore, ne pas y aller du tout. Car, l’hécatombe en plus des pertes humaines se double d’une hémorragie financière qui met à mal l’économie et empêche le redressement financier d’un pays qui en a bien besoin.
Bush qui comptait sur les populations du Sud avant le cyclone Katrina qui dévasta la Louisiane, n’a plus guère de chance de rameuter sa clientèle pour le « bon » vote, après les inondations.
La dette extérieure fait le reste.
L‘Europe avait vu en lui le président catastrophe du siècle. C’est fait. Dobeliou, digne fils de l’autre finit le travail. Il n’y a plus guère que la droite dure et pure façon MR qui le croit champion du libéralisme, capable d’étonner le monde.
Décidément ces fils de riches, planteurs ou pétroliers, avec leur intégrisme et leur patriotisme à la noix sont les pires présidents d’un pays pourtant généreux en grandes gueules sans projet.
Pendant ce temps, M. Ahmadinejad critique le directeur de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie nucléaire), Mohamed ElBaradei, alors que l'agence devait décider vendredi d'informer le Conseil de sécurité des Nations unies sur le dossier nucléaire iranien. Il poursuit calmement son programme nucléaire sans que Bush puisse faire autre chose que gesticuler.
Saddam Hussein qui n’avait pas d’arme de destruction massive s’est fait envahir pour moins que cela.

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Saddam Hussein, bouclier humain de l’Iran, c’est drôle quand même !
"Ils sont vraiment culottés. Ils veulent nous priver de notre droit à la technologie nucléaire, et ensuite nous vendre l'énergie nucléaire à un prix très élevé" se marre aux tribunes de Téhéran Ahmadinejad, dopé par le feu vert des ayatollahs qui font parler les morts puisqu’ils sont inspirés par Khomeiny dont l’esprit souffle sur les mosquées chiites, comme chacun sait.
Les Américains sont humiliés. Les Européens décident de ne rien décider, afin de peaufiner les termes d'un projet de résolution qui notifierait le Conseil de sécurité des activités nucléaires iraniennes. Et au Conseil de sécurité la Russie et la Chine pensent aux réserves de brut de l’Iran, et semblent compter les coups, sans vraiment choisir leur camp.
Les américanolâtres qui sont nombreux en Belgique espèrent que la haute estime dans laquelle ils tiennent les Etats-Unis se trouvera corroborée par un « sursaut » de la grande Nation. Mais le temps passe et le camp des « anti » gagne du terrain. D’ici à ce que la politique de Bush fasse tort au MR…
C’est bien la première fois qu’Israël qui se trouverait en première ligne si l’Iran avait le feu nucléaire, n’est pas soutenu à fond par l’Amérique.
Les temps changent. D’autant qu’avec Sharon hors circuit, les va-t-en-guerre de Tel-Aviv ne sont plus si chauds, eux qui ont gagné toutes leurs guerres grâce aux dollars et à l’appui technologique des USA.
De défi pour la démocratie, le Moyen-Orient devient le problème de l’Amérique.
Voilà un des plus grands gaffeurs de l’après guerre installé à Washington, bien mal en point.
Il ne reste plus à la Maison Blanche qu’à reconnaître que la Chine et l’Inde font plus d’efforts qu’elle pour la recherche scientifique. Ce qui pour l’Administration Bush serait une manière de faire part au monde qu’elle a touché le fond.

2 février 2006

Awel !... zébaradism’ ????

Il y avait longtemps… C’est reparti pour un tour de chauffe de « zébaradism’ » : les Flamands très dubitatifs d’abandonner les loques humaines que nous sommes devenus because Bruxelles, et ce que la ville et sa région représentent pour ceux qui ont la fibre flandrienne ; les Wallons : grelottant d’amour et de tendresse derrière leur premier Di Rupo pour une Belgique unitaire en oubliant qu’elle est fédérale depuis un certain temps.
Là-dessus le discours du roi téléguidé comme il se doit par un Verhofstadt qui craint que son rival Yves Leterme ne prenne son fauteuil de premier.
La partie chaude du discours dite en français pour en atténuer l’effet chez les pointus, le roi n’a pourtant pointé du doigt que le Vlaams Belang qui prône la destruction de la Belgique, et certains partis flamands « démocratiques » qui poussent le bouchon toujours plus loin dans leurs revendications autonomistes, comme le cartel CD&V-N-VA, justement de la formation d'Yves Leterme.
Quant à nos Rattachistes, gendebiensistes et autres énergumènes de notre francitude, le roi a peut-être considéré qu’ils travaillaient trop du bonnet phrygien pour les ignorer.
Toujours est-il que la Flandre est sous le choc.
Enfin, c’est ce qu’on lit sur les papiers noircis de l’autre côté de la ligne de démarcation.
Chez nous, c’est-à-dire côté barbarie, on est tellement peu de choses que nous n’intéressons plus le roi et les Flamands qu’à travers l’opinion dirupossienne, de sorte que nous rassurons l’élite et la finance par avance.
Que demander de plus, mes Loulous ?
Pour marquer notre attachement, il devrait y avoir la remise du Tchantchès d’honneur à la Cour et un dépôt de gerbe au soldat Inconnu pour faire complet. On se demande comment nos éditorialistes n’y ont pas pensé.
Le roi a parlé de deux genres de séparatistes : l’explicite et le feutré. L’explicite, c’est celui qui déploie dans les rues le drapeau du lion noir, dès qu’un malheureux parle le français en Flandrie. Le feutré, c’est le Flamand qui use de son droit démocratique de voter pour des formations qui ne plaisent pas aux Constitutionnalistes de l’Université de l’ULB et de l’ULg.
C’est quand même beaucoup de mondes, soit presque une majorité de la Communauté flamande.
Si une telle majorité aussi désastreuse voyait le jour en Flandrie, qu’on se rassure : la Tour de l’Yser resterait encore en Belgique. Il suffirait de trouver une parade comme ARCELOR finira par en trouver une avec l’aide de l’Europe contre Mittal Steel. Par exemple : un pays de l’Union européenne peut-il se reproduire comme un virus en se coupant en deux ?
Vous voyez d’ici l’Europe envahie par la Belgique ? Le Belge devenir deux, puis quatre et ainsi de suite !

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Comme on le voit, pas plus que les règles de la libre concurrence, les sacro saintes lois de la démocratie ne sont là que pour être contournées « quand c’est nécessaire » par ceux-là même qui en ont la garde et ce serait notamment le cas si une majorité flamande ouvrait la voie au séparatisme pur et simple.
Nous avons cependant marqué des points. Notre pouillerie a été officialisée par le roi. Il l’a clamé haut et fort. C’est justement parce que la Flandre est riche et florissante qu’elle ne doit pas oublier de faire l’aumône aux portes de ses églises et aux frontières de ses riches provinces. Charles Quint le gantois n’eût pas parlé autrement.
En général, les rois adorent toucher les écrouelles. Leur magnanimité éclate en ces moments de grandes effusions avec le Tiers Etat par le pouvoir qu’ils ont de guérir les pauvres.
A part Louis XIV qui ne l’aimait pas et Louis XV qui s’en foutait, il semble aux rois que leur pouvoir émane directement du peuple, ce qui ne les empêche nullement de prendre des décisions avec tout le monde sauf avec lui.
Eviter l'embrasement «à la française» de nos banlieues, c’est déjà presque dans la poche. Sauf l’un ou l’autre couillon qui rappliquerait avec un litre de naphte de chez le droguiste et qui ne saurait pas que la mode en est passée.
Quand « fédéralisssm’ » c’est incomparablement mieux que le « zébaradism’ », il n’y a plus rien d’autre à faire qu’à parler « d’empois » et d’une fâcheuse tendance de certains à la xénohobie, surtout quand ils portent jaquette et qu’ils ciblent Lakshmi Mittal. Ce n’est pas Lui qui le dit ainsi, mais moi, au vu des points de vue de l’élite de la Nation certainement entendue par le monarque.
On cherche à contrer le racisme par l’intégration des jeunes étrangers dans le monde du travail. Sur la lancée, on ferait bien de réfléchir au racisme antivieux qui condamne la plupart de ceux-ci à la survie avec 500 euros par mois.
« Ce n'était pas une «standing ovation» mais la longueur -inhabituelle- des applaudissements fut un bon baromètre de la bonne réception du discours de Nouvel An du roi Albert II par les autorités du pays », nous bonnit la Libre Belgique. On comprend ce journal. Avec un nom pareil, s’il veut garder son titre, il a intérêt à pousser à l’unité.
Et comme mon cousin avait oublié de me placer au premier rang des huiles, je ne pourrais mesurer à l’applaudimètre si cela valait une émission de Drucker ou de Vrebos.
Pour le roi, il faut surtout «ne pas tirer de conclusions hâtives de l'observation de certaines différences économiques» et plutôt exploiter les atouts dont on dispose. C’est aussi mon avis. C’est d’autant plus facile pour nous Wallons, qu’en fait d’atout, nous n’en avons aucun.
Cela nous laisse donc beaucoup plus de marge… pour la belle insouciance.
Je passerai demain en Flandre pour la collecte, merci d’avance.

1 février 2006

Dollé et Mittal, nouveaux manœuvres gueulards.

Dans la partie que se jouent les deux rigolos de l’acier, l’Indien Mittal et le Français Guy Dollé, la partie qui nous intéresse, c’est l’entreprise qui se défait des hauts-fourneaux de l’ex cockerill-Sambre après avoir juré qu’elle poursuivrait les investissements promis d’USINOR, à savoir ARCELOR.

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C’est déjà tout un mic-mac où l’on voit les affaires qui s’arrachent comme des petits pains, par des financiers qui agissent comme s’il n’y avait pas des hommes derrière leurs machines. Les assurances de Mittal au premier ministre Guy Verhofstadt sont certainement du tonneau de l’autre compère, même s’il a déclaré préserver l'emploi des 13.000 belges travaillant chez Arcelor, en cas du succès de son OPA hostile.
Ce qui est plaisant, c’est comme on voit une boîte de l’importance d’ARCELOR dirigée par l’actionnaire principal qui dispose de tout et commande à tout avec seulement 5,6 % du capital, le restant de l’actionnariat étant composé de la multitude des boursicoteurs à l’affût d’un euro de plus-value pour lâcher l’action à qui la veut, de la Région Wallonne qui s’apprêtait à liquider les actions de l’ex-Cockerill pour alimenter son plan Marshall et qui maintenant n’ose pas faire des mamours à Mittal de peur de se mettre à dos les syndicats, des actionnaires français dans la même position, comme vient de le rappeler Thierry Breton, ministre français des finances et, pour compléter le lot, quelque gredins de la finance à l’affût d’un coup, soit du beau monde, celui faisandé et pourri de la finance.
Reste qui alors à émouvoir ?
Mais l’opinion publique.
Pour ce faire, on parle de la qualité des produits d’ARCELOR, par rapport à la camelote indienne de Mittal. On vocalise sur l’Europe et sa seule réalisation dans la concentration industrielle « grandiose ». Enfin, malgré les licenciements, le mauvais vent des réformes, voilà la direction d’ARCELOR qui fait les yeux doux aux travailleurs de l’entreprise.
Pour un peu, on réengagerait les licenciés et remettrait brique à brique le haut-fourneau éteint, si on n’avait pas déjà récupéré de la ferraille dessus…
Et pas qu’à Liège, les mamours, en Lorraine à Charleroi, partout… c’est comme une nouvelle naissance, une grande association humaine…
Ils se foutent de qui, les guignols ?
Alors, l’électrochoc de l’opinion, ça fait combien d’actions pourrait se demander de Londres, le nabab venu d’un des pays les plus pauvres de la planète ?
Les pontes de ce côté du Chanel, soudain aimables, espèrent qu’en faisant état de leurs préoccupations à des gouvernements européens, que le caractère hostile et l'absence de discussion préalable avec Mittal (ce qui est faux), sauteront aux yeux des populations et des actionnaires.
Que le tordu qui fait le compte de la caisse s’appelle Dollé, Lakshmi Mittal ou son fils Aditya, qu’est-ce qu’on en a à foutre ?
On se demande en quoi nous sommes concernés ?
« L’empois » mais voilà dix ans que plus personne ne se fait d’illusion, alors chavirer avec Dollé ou sombrer avec Mittal, quelle importance ?
On voit bien une des failles de l’entreprise capitaliste : la déshumanisation complète de ses objectifs et la fin d’une responsabilité collective nationale. Les gens sentent depuis longtemps que les tentatives de rameuter l’opinion sont vouées à l’échec.
C’est trop tard, le capitalisme mondialisé est allé trop loin dans son mépris des hommes.
Pour nous, il est déjà foutu. Ce n’est plus qu’une question de temps. Comme de savoir par qui et comment, il sera abattu…
Les usines de ce type sont des petits bagnes où l’on ne demande pas aux travailleurs d’être intelligents mais de compléter les machines par leur présence réflexives jusqu’à ce qu’on trouve une nouvelle machine capable de les remplacer ou, autre alternative, l’envoi ailleurs de la ferraille pour raison de décentralisation exotique.
C’est en effet là-dessus que les deux marlous devraient fusionner, tant leur politique est semblable.