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Un homme hors du commun.

Sous des dehors d’une dame d’œuvres, Elio Di Rupo est tellement égocentrique que, lorsqu’on ne parle pas de lui, il croit qu’il n’est pas là. D’où la confusion des zélateurs.
-Est-ce que tu crois qu’on peut le déranger ?
-Attends qu’il revienne.
-Mais, il est là !
-Oui, mais il n’y sera vraiment que lorsqu’il aura parlé à la tribune. Que voulais-tu lui dire ?
-Je voulais savoir si les Libéraux sont tristes.
-Pourquoi ?
-Parce qu’ils ne sont pas socialistes.
-Ça devrait le faire rire, même absent...
Vous savez comme sont les présidents de parti. Entre deux élections, ils s’étiolent. Ils se sentent inutiles. Pas Elio. Il estime que les élections suivantes se gagnent à la fin du scrutin précédent. Il distribue déjà les mandats quatre ans à l’avance. Pour ceux qu’il vient de gagner, ce sont les meilleurs qui s’en vont. Une sorte de main malheureuse…
Il a des théories sur tout et notamment pourquoi les femmes sont difficilement à parité avec les hommes : c’est qu’elles les méprisent trop pour vivre à leur hauteur.
Il serre des mains, sourit du même sourire que Sainte-Thérèse de Lisieux, quoique il n’y croie que pour sauver la dynastie ou quand il distribue des tracts à la sortie d’une église de Mons.
Tout fait nombre en démocratie, y compris les imbéciles. Avec un peu d’entraînement, on peut leur confier des pancartes qui exaltent un premier mai, le socialisme révolutionnaire des socialistes réformistes.
Il y a au moins un point commun entre Elio et Paul Vanden Boeynants, il leur arrive de dire « d’une part » et oublier « d’autre part », de s’écrier « premièrement » pour passer directement au « troisièmement », sans doute pour ne pas entrer en contradiction avec les idées qu’ils ne défendent pas.
Il ne l’avoue pas, mais Elio est pour la peine de vivre plutôt que pour la peine de mort. C’est pourquoi le parti est pour que le travail pénible se fasse aussi ; mais, à certaines conditions, comme par exemple la décentralisation à terme dans les pays émergents. Ainsi, on oblige les ouvriers des pays pauvres, en soulageant les ouvriers de Belgique.
Di Rupo n’est pas le seul à l’affirmer : l’argent aide à supporter la pauvreté.
Il est pour le Télévie de RTL.
Les hélicoptères Agusta sont payés par les impôts et la recherche contre le cancer par la charité télévisuelle. C’est dans l’ordre des choses.
Un jour Pierre Desproges s’est écrié dans un sketch : « Il ne suffit pas d’être heureux. Encore faut-il que les autres soient malheureux ». Il avait copié outrageusement Jules Renard qui, dans son Journal, avait écrit avant lui « Ils ne suffit pas d’être heureux : il faut encore que les autres ne le soient pas ». J’ai toujours admiré l’effronterie des hommes politiques qui, grâce à un mot de différence, leur permet de passer à travers les mailles de la justice. Si Elio ne s’est jamais mouillé, il doit avoir été éclaboussé tellement par les autres, qu’il est le plus tordu du parti.

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Elio n’est pas touché par le chômage, cependant le chômage le touche. Il le dit souvent : on ne naît pas pauvre, on le devient par le chômage. Lui, pourtant est né pauvre, il est devenu riche par le chômage des autres. Curieux destin tout de même !
On dit des socialistes qu’ils ne défendent plus la classe ouvrière. Mais, il faudrait savoir ce que l’on veut. Elio en abolissant la lutte des classes les a toutes supprimées. Comment voulez-vous qu’il défende la classe ouvrière, puisqu’elle n’existe plus !
Il dit des autres qu’ils sont racistes puisqu’ils méprisent aussi bien les blancs que les blacks ; tandis que lui, on sent qu’il déteste plus la droite que la gauche. C’est mieux, quand même ?
Mais, pour conclure, ce n’est pas Elio qui critiquera jamais les riches. Les riches ne sont-ils pas des pauvres qui ont réussi ? La condition de pauvre n’est jamais très éloignée de la condition de riche. Souvent, les pauvres qui ont réussi ne l’ont été que parce qu’ils ont su s’inscrire au bon moment au Parti. Son bureau est plein d’ex-voto et de brosses à reluire. Il ne les montre à personne. Par modestie, diriez-vous… Non, par prudence. C’est ainsi qu’Elio fait depuis dix ans le malheur de son tailleur, à cause qu’il a le bras long et un bras court, comme Guillaume II.
Que ceux qui ont eu recours à lui se rassure. Il habite un rez-de-chaussée et ne prend jamais l’ascenseur et puis Guy Mathot est mort il y a un an, Guy Coeme revient très fort, Busquin est pensionné et Guy Spitaels ne s’en remettra jamais.
Voilà notre homme en selle pour le plan Di Rupo, quand il sera avéré que le plan Di Rupo prendra des allures de catastrophe, il sera encore temps de l’appeler le plan Marshall.

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