A prinde li grand bleû må d’arèdje.
Les affaires à Charleroi ne sont que les aspérités visibles d’un iceberg. Logiquement, tout le personnel politique ne vole pas, bien sûr ; mais un certain nombre à qui nous avions accordé notre confiance ne la méritait pas. Le pourcentage nous en est inconnu.
Qu’ils se rassurent, le Titanic Belgium ne coulera pas pour si peu.
D’autant que l’électeur ne tient pas compte des indélicatesses de nos indélicats. Non pas que l’électeur adore se faire gruger ; mais, malin - comme il se croit – il admire que l’on pût le rouler. Beaucoup de citoyens se disent qu’ils en feraient autant. Le Belge est-il peu scrupuleux ? Le peuple n’est pas en mesure de se tester. Il faut comprendre comme les petits sont taxés en Belgique, pour savoir qu’on s’y croit au coin d’un bois.
La performance du voyou déguisé en honnête homme fait douter de la morale.
Les Arsène Lupin et les Robin des Bois ont la cote. A mi-chemin entre le délit et la redistribution aux pauvres des biens généralement acquis malhonnêtement par les riches, ils sont la revanche de l’humiliation quotidienne de ceux qui n’ont rien et qui travaillent pour ceux qui ont tout.
Oui, mais ces gens qui se présentent comme tels, ne volent pas aux riches, ils volent aux pauvres, comme en général les ministres des Finances le font impunément. Et c’est sur ce constat que devrait s’arrêter notre belge attitude.
Sortant de taule, l’élu du peuple indélicat le prend de haut et nous en bouche un coin. Sa notoriété ancienne et la puissance des médias qui l’ont mis sous le feu des projecteurs sont des éléments non négligeables de propagande. D’aucun à Charleroi n’attend même pas le verdict et la fin de sa peine pour en appeler à l’opinion publique. On voit même un avocat carolo pris dans la tourmente et qui jure qu’il se présentera aux prochaines élections.
La présomption d’innocence, quand l’argent de la collectivité est en jeu, est une vaste fumisterie ; tant il va de soi de puiser dans les caisses quand on est en position de le faire. On n’a pas d’exemple jusqu’ici d’un homme intègre qui aurait refusé l’assiette au beurre par scrupule et probité.
C’est la course à l’échalote.
Les jalousies et les coups fourrés sont directement inspirés de l’intérêt des ajouts financiers des emplois supplétifs au traitement de base.
Cependant si le public réfléchissait un peu, il ne rigolerait plus.
La Belgique est le troisième pays le plus taxé d’Europe.
A-t-on jamais réfléchi que c’est de notre argent dont se servent nos voyous favoris ?
S’est-on bien imprégné de l’idée que le fric ramassé dans les poches du citoyen aurait pu lui faire moins mal avec une gestion honnête. Et pour tout autant que cette honnêteté se répercute jusqu’au ministre des finances, des réduction d’impôt s’en seraient suivies ! (Là, je rêve.)
Avis aux mal logés, les mal servis des habitations sociales : si le fric dégagé des loyers allait dans les constructions et les ravalements plutôt que dans les poches des administrateurs ?
Hein ! on rigole moins…
Il manque à ce pays de la rigueur. Il manque à ce pays de bons gestionnaires. Il manque à ce pays des gens qui feraient de la politique pas pour faire carrière, mais pour faire régner la justice sociale. La politique ce n’est pas un job, c’est un sacerdoce. Enfin, ça le devrait…
Du plus bas, jusqu’au plus haut échelon, il y a des économies à faire.
Il est anormal que les députés se votent eux-mêmes des rallonges.
Il est aberrant que la TVA pénalise les économiquement faibles plus que les riches, selon la remarque de Renan qu’il n’y a pire injustice que celle qui consiste à traiter également de choses inégales.
Oui, s’il faut reprendre aux pourris ce qu’ils nous volent, il faut que les gens honnêtes qui nous représentent, aient également moins de prétention à paraître et jouir d’un confort au-dessus de nos moyens.
Il est anormal qu’un type qui roule dans une C2 débourse pour une BMW d’un ministre.
Gros QI cherche-t-il le moyen de se refaire, lui et le PS, aux prochaines élections ?
Qu’il préconise un audit sur les dépenses « de prestige » de l’Etat ; qu’il rabote les pensions et les retraites excessives afin d’augmenter les petites pensions ; qu’il milite pour la suppression d’impôts directs à ceux qui gagnent moins de 1500 euros par mois.
Démagogie ? Populisme ? Impossibilité ?
Non, mais… qu’est-ce que c’est que cette démocratie ?
Pour ce qui est de curer les égouts à Charleroi, gros QI n’est pas au bout du siphon. Deux grosses Fédérations font et aussi peuvent défaire le PS : Liège et Charleroi. Gros QI n’est qu’un chef qui s’est acquis le bureau. Il y règne en ploutocrate. Qu’arriverait-il s’il y régnait en démocrate ?
Que les deux grosses Fédérations s’en souviennent et voilà Gros QI et ses Montois redevenus les surnuméraires d’une solution de pis-aller. Heureusement pour Gros QI, c’est sa faiblesse et les divisions des autres qui font sa force.
Il suffirait qu’une des deux Fédérations s’énervent… Charleroi est en passe de l’être.