Une vraie gauche à l’Europe ?
La France a une longueur d’avance sur l’Europe pour sanctionner les pèdzouilles qui ont confisqué l’Etat, les balayer et réfléchir à un autre type de Société moins libérale et plus socialiste.
Evidemment, pas un socialisme mou, maqué à la guimauve libérale, comme c’est le cas en Belgique ; un vrai de vrai avec d’autres représentants du peuple que des avocats et des fonctionnaires.
La compromission de Chirac dans des magouilles soufflées à l’oreille de son valet Villepin ne fait aucun doute. Reste à savoir si le couple va démissionner ou s’il faudra que le Peuple français le chasse ?
De toute manière, la politique de la France est à un tournant et nous aussi, par entraînement naturel, si veules pourtant avec nos lourdeurs flamandes et la peur wallonne que le Nord se détourne du Sud.
Les semaines et les mois qui vont suivre seront décisifs pour le sort de millions de personnes en Europe. Vont-elles continuer à gober les mouches, ou vont-elles – elles aussi – remercier les parasites qui vivent sur leurs dos sous prétexte qu’ils sont aux affaires parce qu’ils sont leurs délégués, alors qu’elles subissent leurs lois sous la contrainte ?
De même les relations internationales.
Je ne sais pas si nous avons fait une bonne affaire en intégrant à l’Europe les pays du Nord anciennement communistes ?
Car voilà des Polonais bien américanophiles, sans compter les nouveaux venus des Balkans présents et futurs, qui sortent d’avoir dégusté avec les apparatchiks communistes et qui n’ont pas encore réalisé que si sous Staline ce n’était pas précisément la liberté, sous Bush on en est fort éloigné aussi.
La différence ? C’est la façon d’égorger l’adversaire intérieur. Les Communistes avaient les goulags et les exécutions sommaires. Les Américains ont les lois du marché de la société de consommation qui produisent les millions de chômeurs et les misères que l’on sait.
Quant aux ennemis extérieurs que ce soit à la kalachnikov ou aux mines antipersonnel, ils se valent. Les cocos et les yankees, ont le même CAP de boucher.
Bien entendu, je ne suis pas naïf au point de croire qu’en chassant quelques pourris de droite la France va faire un nouveau 1789. Surtout avec le couple Hollande-Royal, on n’est pas près d’un vrai virage à gauche. Mais derrière l’affaire Clearstream, c’est la structure de la République voulue par le général de Gaulle qui se fissure. Le président Chirac incarne le Père Ubu par l’excès de concentration des pouvoirs dans la main d’un seul homme. Le suivant – quel qu’il soit – devra rendre des forces et de la vigueur au Parlement et aux législateurs. Et enfin prévoir une 6me République, la 5me ayant montré ses insuffisances.
Cela fait beaucoup et tout peut arriver.
Dixit Chirac qui n’osera plus se représenter quoique il y ait encore cru jusqu’en début 2006, Villepin usé jusqu’à la corde et parfait nullose en timonier adjoint, ce sera entre Sarko et les socialistes que cela se jouera. L’attrait du pouvoir qu’a la gauche caviar, fait qu’on se bouscule au portillon. Et puis cette gauche-là, comme la gauche belge n’est pas véritablement capable de représenter le peuple, sauf quelques-uns, ce qui est mieux que rien, de Fabius à Montebourg, en passant par Manuelli, il y a matière à faire son marché en attendant mieux.
Bref, la France n’est pas le cheval malade de l’Europe.
Ce serait plutôt nous, avec nos insignifiances, notre bourgeoisisme persistant et notre inébranlable croyance dans un système libéral pur, malgré les dégâts visibles, mais loin des préoccupations de l’Haut-lieu et que donc il feint de ne pas voir.
Mais cela nos éditorialistes ne le perçoivent pas. Nos socialistes s’en moquent et nos industriels ne s’en inquiètent qu’à peine, non pas qu’ils croient être mis out un jour, mais parce qu’il est de bon ton de se plaindre pour soulager les prélèvements de l’Etat sur les profits.
En attendant les événements français, admirons pour le plaisir le show Chirac-Villepin. La sincérité avec laquelle ils nous mentent. Comme ils mettent la main sur le cœur en parlant avec enthousiasme de leur bonne foi. A les voir si plein d’honneur, si enflammés pour que la justice fasse son travail, alors qu’on a les preuves écrites du contraire, imprégnons-nous de leur image afin que nous gardions en mémoire comme le goût du pouvoir pervertit l'homme.
N’oublions pas que ces délinquants non démasqués c’est la voyoucratie qui perdure. C’est l’assassin sitôt son crime commis qui se mêle aux badauds horrifiés et qui crie avec eux « A mort l’assassin ! ». C’est enfin l’aspiration à une démocratie plus juste plus humaine qui disparaît dans un régime qui cache sa violence sous des dehors bon-enfant et qui exhibe ses despotes sous le nom de philanthrope.