Il faut libérer le soldat Gilad Shalit
Incapables de régler leur différend avec les palestiniens, parce qu’incapables de restituer les territoires de Cisjordanie et les biens des Palestiniens conquis à la guerre des Six jours, incapables de faire taire leurs religieux et une extrême droite liberticide à tout qui n’est pas Juif, incapables enfin de mesurer « les représailles » en fonction du dommage subi, disproportionnant la réplique, le gouvernement israélien d’Ehoud Olmert et son ministre de la défense, le travailliste Amir Péretz, en commandant à l’armée israélienne de pénétrer en profondeur dans le sud de la bande de Gaza, dans la nuit du mardi 27 au mercredi 28 juin, n’ont pas fait preuve de sagesse, ni de maturité.
On ne casse pas des noisettes avec un marteau-pilon !
S’il faut libérer le militaire Gilad Shalit, ce n’est pas en tuant des civils innocents de la bande de Gaza, ni de kidnapper des hommes politiques du Hamas qu’on trouvera la solution, mais, au contraire, en écoutant le peuple palestinien qui réclame la libération des geôles juives des femmes et des enfants qui y croupissent.
On sait bien que dans ce conflit l’opinion américano-européenne est anesthésiée par le pouvoir de ce minuscule Etat diffusé parmi nos médias et nos opinions transcendantes. Malgré cela, de nombreux citoyens européens, dont des Belges, en ont assez de ne percevoir dans ce conflit qu’un son de cloche, comme si nos intérêts n’étaient rien d’autre que de favoriser les uns au détriment de tous les autres.
L’Etat juif actuel détient une sorte de record, celui de la mauvaise foi qu’ont les peuples favorisés par le sort des armes.
Enfin, voilà des gens qui se réunissent sur un territoire aux noms des tribus qui l’occupèrent voici deux mille ans, font le vide autour d’eux à coups de canon et parviennent à se dire surpris qu’un peuple à terre cherche les moyens de se protéger de ces fureurs pour seulement exister !
En-dehors des gracieusetés offertes à ces trublions sous la forme de traités internationaux octroyant des territoires à des gens qui n’y ont aucun droit et ce au détriment des anciens propriétaires, quelle perversité a donc l’économiste capitaliste pour modifier ses sacro saints principes d’entreprendre et de faire chez soi ce qu’il plaît au citoyen, si c’est pour transformer le libéralisme en un gigantesque passe-droit spoliant des millions de personnes, si c’est pour nier le droit à la propriété au sein même du système capitaliste, si cher à Didier Reynders !
Il n’est nul besoin d’évoquer le droit de la propriété, pour la nier quand ça arrange !
A froid, chercher des raisons justes de ce « bouge-toi de là que je m’y mette », on n’en trouve pas. Les bras m’en tombent quand je lis que l’Etat d’Israël est le seul Etat démocratique de la Région, parce que dans ce pays il y a des élections ! Quel sens faut-il donner à la démocratie quand elle est niée aux autres ?
Bien sûr qu’il faut sauver le caporal Gilad Shalit, comme il faut sauver tous ceux qui meurent de la main des sabreurs des deux communautés.
Et dans cette course à l’horreur, on peut se poser la question de savoir si Israël ne se délecte pas à l’avance des tirs de missiles des autres, des explosions dans des endroits publics qui tuent des Juifs, ce qui permet des « avancées » sur la terre ennemie, des constructions honteuses comme le Mur de Sharon et des assassinats ciblés qui font autant de victimes collatérales et pour lesquelles, en guise de requiem, on exprime à peine des regrets.
Non ! Mille fois non, par la morale, par le simple bon sens et par la réflexion philosophique on ne peut tolérer l’inadmissible, l’insoutenable, ces guerriers de Tsahal qui entrent et sortent comme d’un garage des malheureux d’en face, abandonnés par l’opinion et la lâcheté européenne.
Et sans rejoindre les extrémistes qui veulent expulser les millions de Juifs rassemblés par nos soins sur ces terres convoitées, on peut se demander si au lieu d’être Belges, nous étions Palestiniens : que ferions-nous ?
Oui, qu’il soit libéré ce soldat de Tsahal, à condition qu’il ne porte plus jamais d’armes et qu’il rentre chez lui, plus pacifiste qu’il n’en est sorti