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30 juin 2006

Il faut libérer le soldat Gilad Shalit

Incapables de régler leur différend avec les palestiniens, parce qu’incapables de restituer les territoires de Cisjordanie et les biens des Palestiniens conquis à la guerre des Six jours, incapables de faire taire leurs religieux et une extrême droite liberticide à tout qui n’est pas Juif, incapables enfin de mesurer « les représailles » en fonction du dommage subi, disproportionnant la réplique, le gouvernement israélien d’Ehoud Olmert et son ministre de la défense, le travailliste Amir Péretz, en commandant à l’armée israélienne de pénétrer en profondeur dans le sud de la bande de Gaza, dans la nuit du mardi 27 au mercredi 28 juin, n’ont pas fait preuve de sagesse, ni de maturité.
On ne casse pas des noisettes avec un marteau-pilon !
S’il faut libérer le militaire Gilad Shalit, ce n’est pas en tuant des civils innocents de la bande de Gaza, ni de kidnapper des hommes politiques du Hamas qu’on trouvera la solution, mais, au contraire, en écoutant le peuple palestinien qui réclame la libération des geôles juives des femmes et des enfants qui y croupissent.
On sait bien que dans ce conflit l’opinion américano-européenne est anesthésiée par le pouvoir de ce minuscule Etat diffusé parmi nos médias et nos opinions transcendantes. Malgré cela, de nombreux citoyens européens, dont des Belges, en ont assez de ne percevoir dans ce conflit qu’un son de cloche, comme si nos intérêts n’étaient rien d’autre que de favoriser les uns au détriment de tous les autres.
L’Etat juif actuel détient une sorte de record, celui de la mauvaise foi qu’ont les peuples favorisés par le sort des armes.
Enfin, voilà des gens qui se réunissent sur un territoire aux noms des tribus qui l’occupèrent voici deux mille ans, font le vide autour d’eux à coups de canon et parviennent à se dire surpris qu’un peuple à terre cherche les moyens de se protéger de ces fureurs pour seulement exister !
En-dehors des gracieusetés offertes à ces trublions sous la forme de traités internationaux octroyant des territoires à des gens qui n’y ont aucun droit et ce au détriment des anciens propriétaires, quelle perversité a donc l’économiste capitaliste pour modifier ses sacro saints principes d’entreprendre et de faire chez soi ce qu’il plaît au citoyen, si c’est pour transformer le libéralisme en un gigantesque passe-droit spoliant des millions de personnes, si c’est pour nier le droit à la propriété au sein même du système capitaliste, si cher à Didier Reynders !
Il n’est nul besoin d’évoquer le droit de la propriété, pour la nier quand ça arrange !
A froid, chercher des raisons justes de ce « bouge-toi de là que je m’y mette », on n’en trouve pas. Les bras m’en tombent quand je lis que l’Etat d’Israël est le seul Etat démocratique de la Région, parce que dans ce pays il y a des élections ! Quel sens faut-il donner à la démocratie quand elle est niée aux autres ?

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Bien sûr qu’il faut sauver le caporal Gilad Shalit, comme il faut sauver tous ceux qui meurent de la main des sabreurs des deux communautés.
Et dans cette course à l’horreur, on peut se poser la question de savoir si Israël ne se délecte pas à l’avance des tirs de missiles des autres, des explosions dans des endroits publics qui tuent des Juifs, ce qui permet des « avancées » sur la terre ennemie, des constructions honteuses comme le Mur de Sharon et des assassinats ciblés qui font autant de victimes collatérales et pour lesquelles, en guise de requiem, on exprime à peine des regrets.
Non ! Mille fois non, par la morale, par le simple bon sens et par la réflexion philosophique on ne peut tolérer l’inadmissible, l’insoutenable, ces guerriers de Tsahal qui entrent et sortent comme d’un garage des malheureux d’en face, abandonnés par l’opinion et la lâcheté européenne.
Et sans rejoindre les extrémistes qui veulent expulser les millions de Juifs rassemblés par nos soins sur ces terres convoitées, on peut se demander si au lieu d’être Belges, nous étions Palestiniens : que ferions-nous ?
Oui, qu’il soit libéré ce soldat de Tsahal, à condition qu’il ne porte plus jamais d’armes et qu’il rentre chez lui, plus pacifiste qu’il n’en est sorti

29 juin 2006

Chagrins liégeois.

A chaque fois, c’est pareil. On s’étonne. On se demande comment c’est possible. Oui, c’est l’homme, ça madame… et la femme aussi, mais un peu moins.
Le mystère de la personnalité humaine, pas plus qu’un orage d’été ou le jet vainqueur de trois dés qui roulent sur un tapis vert, ne peut être enfermé dans la logique.
On a raison d’aimer Rousseau dans ses « Confessions », mais Jean-Jacques en qualité de philosophe, c’était fichu le doigt dans l’œil : « Je suis sûr que mon cœur n’aime que le bien – écrit l’auteur d’Emile. Tout le mal que j’ai pu faire dans ma vie a été le résultat de la réflexion, et le peu de bien que j’ai été capable de faire a été le résultat de l’impulsion.»
Alors, l’homme né bon ?… Pardon, pas aujourd’hui.
De même cette question rémanente : est-ce la société qui corrompt l’homme ou est-ce l’homme qui corrompt la société ?
Ce n’est plus d’actualité. On aurait plutôt tendance à écrire en ce jour noir : « On ne sait, de l’homme et de la société lequel corrompt le plus l’autre. »
Probablement qu’ils s’encouragent mutuellement ?
Alfred Adler situe la bête humaine dans trois paramètres : la profession, le social, la sexualité. Freud semblait réserver l’exclusivité au troisième. En l’occurrence, il n’avait pas tort.
Qu’il soit question des gènes au cœur des chromosomes, des fatalités de l’environnement, de la somme d’enseignements tirés des soupirs et des aveux sur le divan des psychanalystes, et encore, des lois de la gravitation universelle dans des conjonctions planétaires, rien n’expliquera jamais pourquoi chaque homme est différent et imprévisible.
Pourquoi, à peu de choses près, sommes-nous tous pareils et pourtant si différents, au point qu’une créature s’appelât Saint Vincent de Paul et une autre Dutroux, sans qu’on puisse déterminer, avant de connaître de leur personnalité et les étapes qui jalonnent leur vie, lequel est bon et l’autre monstrueux ?
Une figure géométrique s’inscrit sur la vitre gelée un soir de givre, un enfant pleure dans la nuit, on voit dans le jardin les empreintes d’un oiseau sur la glaise tendre, les derniers tisons jettent sur les murs les ombres fugitives d’ultimes rougeoiements… sommes-nous sous l’influence de toutes ces choses ou est-ce, de ne ni les voir, ni de les entendre qui font ce que nous sommes ?
Ne pouvant nous y reconnaître, nous ne pouvons l’expliquer. Ne pouvant nous y projeter, comment pourrions-nous les amener à nous y découvrir ?
Il y a des mystères dans l’homme qu’on explique chez les animaux que nous sommes par la vie des grands singes. Cependant, aucun primate n’atteint à notre sauvagerie, ne dépasse notre cruauté ou notre altruisme…

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L’homme écrit des poèmes dont il ne comprend pas le sens. Nous les lisons parfois de manière emphatique, nous en connaissons presque tous les mots et nous faisons semblant de savoir ceux que nous ignorons. Nous en écrivons d’autres que nous expliquons aux soirées languissantes. Nous nous quittons avec des airs entendus, la musique des mots encore dans les oreilles. Il y aura toujours un mystère que nous n’éluciderons pas, une motivation secrète qui n’est pas reconnue. Nos pensées et nos actes nous échappent…
Est-ce que la transgression de l’oméga qui se révolte contre l’alpha contredit Konrad Lorenz au point que l’anomalie supplante le courage, et que l’énergie et la confiance en soi seraient en un instant balayées par l’horreur ?
Peut-être bien, dans le fond, que la fatalité pousse à l’avance certains destins dans les abysses où ils se reconnaissent et s’interpellent entre eux, en-dehors de toute explication humaine ?
Peut-être sommes-nous fous, nous –mêmes, en voulant comprendre l’incompréhensible, ce que le bon sens populaire assimile à la folie ?
Et folie pour folie, sommes-nous prêts à notre tour, à massacrer ceux qui massacrent des enfants innocents ?
Ah ! les honnêtes gens sont bien plus proches qu’ils ne le pensent des assassins !

28 juin 2006

Loi naturelle contre loi du marché

-Mon cher Helmut, un nouveau mode de penser fournit un instrument révolutionnaire de mesure des populations. Depuis Herskovits, fondateur de l’américanisme noir, l’anthropologie considérait les cultures et les populations humaines comme égales.
-La tribu la plus primitive s’adapte avec plus de succès à son environnement que la nation la plus avancée.
-Mais le relativisme culturel ne reconnaît qu’une seule règle, professeur Young-Haldane, l’adaptabilité d’un peuple à sa situation présente.
-Certes, mais le relativisme culturel ignore la capacité qu’un peuple et sa culture ont d’évoluer avec bonheur face au changement.
-Aussi, cher Helmut, il faut atteindre au plus haut degré d’adaptation si nous voulons survivre. La liberté de choisir libéralise le marché du gaz. Bon. Du coup le gaz libéralisé coûte plus cher, donc je m’adapte et je retourne au foyer à bois.
Euro deals de Mac Donald vaut 1 €. Est-il meilleur pour autant ? Meilleur par rapport à quoi ? Je le mange et je m’aperçois que si j’ai évolué, lui pas ; car quelque chose m’arrive par l’arrière : le cholestérol ! Jacques Weber annonce que lui n’en a plus.
Ça fait 3 mois que je teste Danacol à cause de Jacques Weber. Je n'ai rien changé à mes habitudes alimentaires. Je mange et bois de la même manière et je fais de la natation. Mon taux de cholestérol et de triglycérides a augmenté en flèche ! Je m’inquiète pour lui, montagne de graisse et deux fois plus gras que moi… Je lui ai écrit : « J’ai déjà vu des faux culs, mais vous êtes une synthèse. » Il ne m’a pas répondu, terrassé par l’excès du bon cholestérol, sans doute ? Est-ce possible…
Quand je regarde un match de foot à la télé, je transpire sous les aisselles comme Ronaldo, dont il faut retenir qu’il a le maillot parmi les plus mouillés des équipes en quart de finale, en même temps qu’il est le Brésilien le plus décevant. Me refusant à décevoir Ginette, je teste le Rexona Shoot win. Depuis, je transpire toujours, c’est l’odeur qui a changé. Résultat, Ginette ne supporte plus de s’asseoir avec moi sur le divan, en plus sa libido est au plus bas. Alors, je m’adapte et je reviens à l’odeur sui generis, la meilleure, celle qui fait immédiatement penser au spiculum amoris de l’escargot.
J’ai renoncé aussi à prélaver le linge et à ne me sentir bien que dans des Adidas.
Lorsque la sélection, au nom de la conformité sera poussée à fond dans plusieurs générations, tout paraîtra en ordre, et pourtant le nombre de variants sera en forte diminution, le « pool » génétique de la population aura réduit ses chances à des perspectives de survies.
-Vous vous sentez bien, professeur Young-Haldane ?
-Je ne porte plus de caleçon, les slips me dérangent et les élèves m’emmerdent, mais je m’adapte.
-Irenaüs Eib-Eibesfeld, parlant des mécanismes innés, les a définis comme les « réactions et les états de l’animal dont dépendent le conditionnement et le savoir »
-On pourrait vous rétorquer les arguments avancés de S.L. Washburn et David Hamburg selon lesquels « L’évolution par la sélection établit la base biologique qui fait que beaucoup de comportements sont facilement appris ».
-Qu’est-ce que cela veut dire ? Dois-je m’adapter en fondant la ressemblance de mes goûts et de mes moyens sur le plus grand nombre ?

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-En réalité que voulez-vous dire par là ?
-La même chose que vous.
-Alors si c’est la même chose que moi, nous ferions mieux d’en rester là.
-Pourquoi ?
-Parce que nous devenons incompréhensibles. C’est-à-dire que nous voulons prouver notre adaptation en nous écartant des autres, ce qui est un paradoxe.
-Et si la règle ne l’était plus et que l’originalité qui signifie le désordre avait raison sur le chaos apparent, insatisfaisant et liberticide ?
-Et comment va Ginette ?
-Je ne sais de qui vous voulez parler ?
-Mais de la petite qui n’aimait que vos mauvaises odeurs et qui prit la fuite dès lors que vous les avez masquées ?
-C’est une personne fictive, bien entendu. Je ne regarde pas le foot à la télé.
-Bref, tous vos exemples sont faux ?
-Ne conviennent-ils pas dans ces décors peints que nous supportons et cette vie stupide que nous menons entre cour et jardin ?

27 juin 2006

Lakshmi et Guy publient les bans.

C’est fait ! Dollé, qui n’en voulait pas, vend Arcelor à Mittal. Le marchandage avec le Russe SEVERSAL a tourné court, après que les actionnaires d’Arcelor eussent fait la fine bouche. Ils ont eu raison, puisque l’Indien a relevé son offre de 10 %.
Le nouveau bidule restera au Luxembourg. Les Européens sont contents. Les actionnaires empochent. Il reste les ouvriers qui sont marrons ; mais de ceux-là qui s’en soucie ?
Là-dessus, Guy Dollé en remet une couche. Avec 45 % l’Indien n’aura pas la majorité absolue. Avec près de la moitié des actions, le reste étant dilué dans les places financières, Mittal sera le maître et gare aux abattis de Dollé, si celui-ci n’a pas prévu des garanties financières pour sa petite personne. Evidemment, on peut lui faire confiance. Les parachutes seront en or massif.
Ce sera donc Arcelor-Mittal.
Evidemment, on est prié d’oublier tout ce que Dollé et ses conseillers du Conseil d’administration d’Arcelor ont raconté sur Mittal, à savoir que le fakir ne savait faire que des ronds à béton et des rails de chemin de fer, que ses entreprises étaient de troisième ordre, juste bonnes à progresser dans la fabrication de grillages pour poulailler en pré pandémie aviaire.
Changement de décors, il s’agit de deux industries de pointe complémentaires, que Lakshmi Mittal est un fin génie des affaires et que le Dollé lui est à peine supérieur.
En Belgique, nos illustres chiffonniers de la ferraille parlementaire se réjouissent aussi, à tout hasard, on a vu tout au long des discussions que leur importance était égale à zéro, comme les trois cent mille membres du personnel de ces deux entreprises en fusion.
L’Haut-lieu est ravi qui avait placé des thunes dans l’Arcelor à 22 euros et qui se retrouve au comptoir avec des actions à 40.
Le groupe Mittal s'est dit "ravi" aussi du consentement de la direction d'Arcelor et a estimé "avoir payé le juste prix". A un poil près, c’était une émission ancienne de TF1 avec le présentateur Roy ressuscité !
Le téléspectateur qui bosse au SMIG chez Dollé est le moins ravi, tant il tient le patron d’Arcelor en piètre estime.

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L’ancien fiancé d’Arcelor, le sidérurgiste russe Severstal, contrôlé par Alexeï Mordachov, est fortement courroucé. Lui qui avait déjà proposé à Poutine de couper la jarretière, c’est pas de jeu ! A noter qu’il va se faire quand même un paquet de biftons en demandant des indemnités de rupture. A parier que lorsqu’il aura touché le matelas, qu’Arcelor-mittal va devoir trouver dare-dare des producteurs de gaz naturel en-dehors de la Russie, à moins que Dollé et l’Indien ne paient le prix de la désillusion.
Mais le fiancé évincé n’a pas mis son dernier kopeck dans l’affaire. Il se pourrait que l’or russe fasse changer d’avis Guy Dollé.
Des mauvaises langues suggèrent que "la soudaine amitié d'Arcelor et Mittal s'expliquerait par l'accord de maintenir la direction actuelle". Mieux que son préavis, le Dollé aurait principalement renégocier son contrat dans le nouveau groupe.
Décidément, ces maîtres du monde sont incorrigibles. Sur leur lit de mort, ils seraient capables de négocier avec l’Eternel !
Le nouveau groupe sera «basé sur les aciers à haute valeur ajoutée, qui privilégie la valeur par rapport au volume ». Il y a intérêt… pas que l’acier qui aura désormais sa haute valeur ajoutée ; quant au volume, les 60 k de Dollé vont presque valoir leur pesant d’or comme jadis on pesait les Khans dans le pays d’origine de Mittal.
Les syndicats français et belges braillent au scandale. Que voulez-vous qu’ils fassent, en-dehors de brailler ? Les deux compères les considèrent comme des nuls et n’ont jamais eu le moindre mot pour apaiser leurs craintes des restructurations prochaines.
Les balourds de la Région wallonne sont au même niveau, sauf que leur ancien Cockerill-Sambre duquel ils avaient monnayé une sortie pour 5 % des actions Usinor, reconverti en Arcelor, va remettre de l’huile dans le moteur du plan Marshall, pour quelques tours de piste, avant de disparaître dans les gouffres financiers que Di Rupo prépare. Alors, c’en sera fini des légendes et de John Cockerill. Nous n’aurons plus rien, si ce n’est le bassin sérésien de plus en plus au chômage.
Qu’importe, Mittal a donné des garanties, Guy Dollé aussi. On s’attend au pire. Pourvu qu’on n’égare pas ces précieux papiers, des fois qu’on les aurait mis dans le coffre-fort avec ceux d’Ecclestone !

26 juin 2006

Une justice islamique aux quatre cents coups !

Nos ecclésiastiques moyenâgeux renifleurs d’adultères et passionnés d’exorcismes, qui mettaient sous les corps impurs les fagots du bûcher, sont remplacés par des aumôniers qui troussent leurs pantalons en sautant les ornières en chantant « youkeidi youkeida ». Diversification oblige, parfois les porteurs des derniers brandons de la foi se muent en père Gilbert, loubard obsolète et un peu kitsch, mais « sympa ».
L’élocution hachée, le verbe dru, la technique reste efficace pour les repentis, les sans papiers et les stabilisés à la méthadone. Pour les nouvelles catégories d’originaux, la sauce s’allonge à l’eau de la fontaine cléricale.
De n’importe quelle manière, même par recommandation du curé de paroisse, les places à prendre ne le sont dorénavant que par la grâce des partis.
La religion de nos pères n’est plus ce qu’elle était.
Et c’est tant mieux. Elle a assez fait de mal comme cela.
Dixit le bon curé d’Ars, il faut bien aux masochistes les salutaires fessées, les lapidations aux gros cailloux, au nom de l’abstraction que l’homme créa en inventant dieu.
Voilà les remplaçants de Torquemada tout trouvés dans les gugusses des tribunaux islamiques.
On a les prêtres qu’on mérite. Mais se faire juger par les ayatollahs et les mollahs des banlieues de Foujaïrah, un bled puant le dollar du côté des Emirats arabes, c’est de la poisse.
Chahine Abdel Rahmane un pauvre type du Bangladesh et une de ses compatriotes s’étaient « vendus » comme domestiques à une famille du coin. Surpris au lit par le patron, aussitôt déférés devant le tribunal des prêtres, lui se voyait condamné à mort et elle à recevoir cent coups de bâtons.
Une cour d'appel des Emirats arabes a commué en peine de prison suivie de déportation la sentence du baiseur ; mais, la baisée recevra bien ses cent coups de bâtons, avant qu’on ne la réexpédie d’où elle vient, si elle sait encore marcher jusqu’à l’avion après avoir été corrigée par le bourreau islamiste.
A l'instar de l'Arabie saoudite voisine, la justice des Emirats applique la charia, ou loi islamique basée sur le Coran.

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Des cas semblables ne sont pas isolés dans ces pays de grande amitié avec la démocratie américaine. L’Europe, elle-même, flirte outrageusement avec les princes du désert. En attendant que les puits se tarissent et que les familles alliées aux dynasties régnantes de ces océans de sable ne se reconvertissent en savetiers du Caire, vendant aux touristes des fausses montres Cartier, il y a encore quelques belles années de collectes d’information sur la barbarie et l’usage que l’on en fait au nom de Dieu.
Après, ces pays inhospitaliers rentreront dans l’anonymat, car ils n’intéresseront plus personne ; si bien que nous n’aurons même plus à connaître des folies furieuses de leurs lois religieuses.
Quelques fins de race enturbannées viendront claquer leurs derniers dollars dans nos casinos, tandis que leurs industriels vendront leurs participations dans nos industries pour une dernière tournée des putes à cent mille dollars la passe.
Et tout sera dit.
Leur moyen âge se refermera comme une huître sur les derniers domestiques et sur les populations de chameliers, dans toute la rigueur d’Allah. Tandis qu’en Europe, les mollahs bien drillés par la soupe occidentale, fomenteront en cachette des complots visant à promouvoir leur Dieu, par rapport au nôtre, comme Oréal dispatche ses produits.
Les femmes de là-bas, momentanément ou pour toujours, étaleront pour nous leur nostalgie dans les hijabs de plus en plus couvrant, au fur et à mesure de la progression de la foi !
Merde ! On a eu toute la peine du monde à se débarrasser de notre moyen âge, et même de manière relativement récente, quand on se souvient de la chape de plomb qui pesait encore sur la jeunesse au début du siècle dernier, pour ne pas à nouveau retomber dans d’autres singeries…
C’est dur de n’être qu’un homme, animal parmi les autres animaux. Mais lui inventer des destins supérieurs et particuliers aux autres espèces, c’est se moquer de l’éthologie !

25 juin 2006

Profession : Rénovateur Progressiste.

-On te voit plus. Tu travailles ?
-Oui.
-Allais ! Qu’est-ce que tu fous ? Tu n’es plus inscrit au barreau ?
-Si. Mais j’en avais marre de plaider commis d’office. Alors, je me suis recyclé.
-Dans le privé ?
-Non.
-Dans le public ?
-Allons, réfléchi, qui est-ce qui engage le plus notre corporation, à part les gens qui se frottent à la Justice ?
-Le Parti socialiste ?
-Voilà. Tu as deviné.
-Bref, tu te lances dans la politique.
-Pas du tout. Du moins, pas encore Mais je suis sur la bonne voie.
-Tu es quand même payé ?
-Tu connais un avocat qui travaille pour rien ?
-Raconte ?
-Il n’y a rien à raconter. Gros QI m’a engagé comme chef d’atelier.
-Il se lance dans l’industrie ?
-Non, dans la rénovation. Je suis depuis la semaine dernière, chef des ateliers du progrès.
-Ton boulot, consiste à surveiller ceux qui rénovent ?
-Pas seulement. Nous formons des plans sur les comètes de l’avenir.
-Il y en a beaucoup ?
-Il y a plus d’ateliers que de comètes. Mais chaque section doit définir quelle est sa vision de l’avenir.
-C’est tout ?
-Non. Mais en fonction de la vision de l’avenir qui sera choisie par Gros QI, on rénove en même temps.
-Puisqu’il n’a pas encore choisi, comment peux-tu rénover ce que tu ne connais pas ?
-Allons, tu es avocat comme moi, tu sais comme sont les choses et que rien ne se fait sans le désir du chef. Si tu parviens à percer dans les propos du chef, sa vision du futur, tu peux en attendant que sa vision triomphe, rénover, c’est-à-dire écarter tous ceux qui n’entrent pas dans cette vision.
-C’est ce que tu fais ?
-Comme tu le vois.

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-Et toi ta vision du futur ?
-Je n’en ai pas encore.
-Pourquoi ?
-J’attends que Gros QI choisisse parmi les devoirs rendus des Ateliers du progrès, la version qui –si elle n’est pas directement inspirée par lui – en sera fort proche.
-…de sorte que…
-Eh oui ! ce sera la mienne aussi.
-Tu as toujours été assez opportuniste.
-Tu en connais qui ne le sont pas dans le métier que nous exerçons ? C’est, en principe, la plus nulle de toutes les professions libérales. Nous pourrions aussi bien vendre des lacets sur la Batte ou entrer dans la Magistrature et faire une belle carrière ; car, notre métier n’en est pas un tout à fait, puisqu’il ne s’agit que de s’exercer à l’art de la parole. J’ai la chance de vendre le rénovateur que tout le monde attendait. C’est un produit lustrant qui rend brillant le plus terne des cabots.
En plus, c’est un métier d’avenir, quand tu vois le parc automobile de ces messieurs… il est urgent de simoniser tout ça.
-Tu as raison. Tu n’as pas besoin d’un coup de main ?
-Non. Pas question.
-Je suis aussi avocat !
-Justement, tu imagines, si je les connais.
-Eh bien ! je te remercie.
-De rien. Vas donc voir au MR.
-Quoi ? Eux aussi ?
-Qu’est-ce que tu veux… C’est général…
-Si toi tu fais ateliers du progrès, eux font plutôt dans l’atelier protégé.
-Je sais. Les places y sont plus chères encore qu’ailleurs.
-Pourquoi ?
-Ils n’ont même pas encore épuisé la liste de protégés que Jean Gol avait déposée sur le bureau de Louis Michel, alors, tu penses…

24 juin 2006

Entre inquiétude et chagrin.

Deux semaines après leur disparition, on reste sans nouvelles de Stacy (7 ans) et Nathalie (10 ans).
Ce constat, plus qu’une information, la presse l’annonce avec une certaine résignation qui apparaît aux yeux de certains comme l’évidence d’une impuissance : celle d’une police qui ne peut tout élucider.
Depuis le début de cette épouvantable affaire, alors que l’angoisse montait au souvenir de Julie et Mélissa, les instances officielles, bien relayées par les médias se sont attachées à nous démontrer que le système judiciaire avait changé. Et c’est vrai. L’empressement à rencontrer le désir des parents et des citoyens à faire vite, les moyens considérables déployés, l’absence d’arrogance ou de désinvolture des magistrats et l’arrivée sur place d’un renfort fédéral sont des preuves d’une bonne volonté et du désir de bien faire.
Force est de constater que jusqu’à présent les résultats ne sont pas à la hauteur des moyens déployés. Et que si la comparaison avec les anciennes méthodes avantage sérieusement la nouvelle, faire des fouilles spectaculaires comme à la Chartreuse, parce que c’est un endroit désert et abandonné, sans aucun indice qui permette d’arpenter l’endroit avec raison, ressort plus de la gesticulation, que de la démonstration d’une compétence accrue.
Il en va ainsi de toute chose, on s’agite, on s’évertue à mieux faire ; oui, mais à mieux faire comment et par rapport à quoi et contre qui ?
Le désir de bien faire et que cela se sache, est-ce condamnable, même s’il y a dans l’effort produit une arrière pensée de propagande à l’égard d’un public rendu sceptique ? De ce point de vue, rien n’a changé depuis l’affaire Dutroux, quand au plus fort des déconvenues et des ratages, la police et la gendarmerie ne cessaient de se justifier.
L’efficacité de A à Z n’existe que dans les films policiers.
L’illumination, le flair et l’intuition ne flottent pas dans l’air de nos commissariats.
L’inspecteur Barnaby élucide tout, souvent après une belle collection de meurtres, ce qui n’est pas vraiment un exemple de rapidité intuitive. Quant à Maigret, si certains de nos policiers en prennent l’allure, la ressemblance s’arrête là.
Les lois renforcées, les suspicions et les moyens de surprendre le citoyen dans ses appels téléphoniques, ses comptes bancaires et ses démêlés avec ses voisins, ces « progrès » ne sont possibles que par l’évolution des moyens techniques, complétés par les avancées d’une science propice à la recherche et l’exploitation des indices, la lecture d’ADN et l’analyse fine des tissus et des matières des « témoins inertes » exploitables. Les devoirs se font parfois au détriment des libertés du citoyen, sans qu’il s’en émeuve. Nous sommes en Belgique, pays de la placidité et la foi dans les élites.
Malraux ne croyait qu’à l’efficacité de la police des garnis. Evidemment, c’était dans un autre temps.
Dans l’affaire qui nous préoccupe, la police, ne pouvant compter sur des indices sérieux, s’en remet aux témoignages et aux effets du hasard. C’est mince.
La race des Dutroux et des Fourniret n’est malheureusement pas éteinte. Elle existe depuis toujours. Aucune mesure collective de sécurité n’a empêché les prédateurs d’agir.
Il ne faut pas s’y résigner, certes, mais il faut en prendre son parti et apprendre à vivre comme dans un vivier partagé entre goujons et brochets.

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Comment ?
Sans vouloir verser dans le tout répressif, il faut rester logique avec les faits. Un pédophile psychopathe est inamendable, sauf dernière découverte thérapeutique, relâché, il constitue un danger permanent. Il serait donc normal qu’on ne le relâchât point.
Quand bien même cela serait ainsi, l’espèce n’en serait pas détruite pour autant.
Reste que les pantouflards que nous sommes font une découverte, celle que tout peut arriver dès que l’on sort de chez soi. On peut reprocher aux parents de laisser courir dans la rue des enfants jusqu’à 3 heures du matin, mais, y compris de la journée, un défaut de surveillance d’une minute est suffisant pour que des êtres chers disparaissent.
Alors, ne leur jetons pas la pierre.
Le relâchement de l’éducation parentale est général.
Il est dû en partie à l’appauvrissement culturel, lui-même souvent dépendant d’un manque de moyens financiers et d’un travail valorisant.
Si l’éducation fout le camp, le crime lui persiste, mieux, il fait florès quand la déglingue est générale. Je n’irai pas jusqu’à dire que le système est responsable de la disparition des deux fillettes, mais il a certainement une part de responsabilité.
Enfin, l’essentiel, c’est qu’on les retrouve vivantes. On fera les comptes après.

23 juin 2006

Notions d'aviculture.

L’animal le plus près de l’homme est le poulet.
Qui a observé dans une basse-cour le comportement de ces volatiles est édifié. C’est tout à fait nous, du poulet prospère à celui tout déplumé.
Les Konrad Lorenz du dimanche peuvent observer le comportement de la basse-cour en visite chez la tantine de Libramont.
A peut becqueter tous les autres, B peut becqueter tous les autres sauf A, C peut becqueter tous les autres sauf A et B, et ainsi de suite. C’est le dernier poulet qui reçoit des coups de bec de tous les autres et n’en peut donner à personne. Parfois, il y a des préséances qui coincent. C, domine D et D domine E, mais E donne des coups de bec à C. C’est une perturbation révolutionnaire de l’ordre établi. On pense à une filiation des poulets dominants, en langage humain, cela s’appelle « les fils de… ». Mais on n’a jamais vu le dernier poulet donner des coups de bec à un de ses dominants. Lui est là pour souffrir, voire mourir, ce qui arrive parfois.
La hiérarchie sociale n’est pas le propre des sociétés d’oiseaux. Mais, c’est la société du poulet qui supporte le mieux la comparaison avec l’homme.
En Belgique, par exemple, quand un de nos poulets favoris veut sauver l’entièreté de la basse-cour, il entre en conflit avec l’instinct grégaire de conservation des acquis, cette force intérieure si difficile à canaliser et qui lui fait faire les pires conneries. C’est ainsi que l’on déchoit de l’ordre établi et qu’on peut se retrouver becqueter de tous les autres.
Vous ne verrez jamais un de nos hommes politiques voler au secours d’un collègue classé juste en-dessous, et encore moins sauver celles et ceux qui se font becqueter par tous les autres.
Cette manière éthologique de voir les comportements humains est à l’inverse de l’anthropomorphisme. Nous sommes bel et bien des poulets déguisés en homme et non l’inverse. A tel point que le Parlement est souvent confondu avec une basse-cour par rapport au Sénat.
Quand on n’ignore plus rien du phénomène, tout s’explique facilement.
Moriau (poulet C) démissionne de l’USC de Charleroi, parce que le poulet A lui commandait de rénover le poulailler et que les poulets proposés, tous becquetés au sang, n’ont pas été admis par les poulets dominants.
Cependant suivant l’avis d’un poulet rénové, le PS carolo étant mérulé, Moriau, le poulet C, démissionne parce qu’il doit des comptes au poulet A (Di Rupo) et qu’il passe au-dessus du poulet B (Van Cau) pour présenter Ingrid Colicis qui voudrait bien monter dans la hiérarchie et ne plus se faire becqueter par tout le monde. D’accord, dit-on parmi les poulets dominants, à condition qu’elle fasse ses preuves.
Lesquelles ? S’insurge Ingrid Colicis « puisque, le dos écorché, je n’ai aucun pouvoir de becqueter le dos de mes supérieurs. »
Si c’est pour prendre leur place, pas question goguenarde Van Cau. En fin de compte, Van Cau devient le poulet A dans son poulailler, et classe Ingrid Colicis juste en-dessous des « fils de… » et Moriau se fait becqueter par tout le monde. Quant à l’ancien poulet A, aux dernières nouvelles, il le reste, mais dans un autre poulailler. (Comprenne qui pourra.)

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On en est là.
Tant sa caquette, personne n’y comprend plus rien.
Certains écolos ont voulu reconstituer la scène dans un poulailler en rase campagne électorale.
Les poulets ont été unanimes, ça dépasse leur compétence. Mieux, ils ne comprennent plus le comportement humain.
Que le poulet avocat passe tous les autres, sous prétexte qu’il est avocat, voilà qui est bizarre. Plus bizarre encore, que le poulet A adore les avocats, et qu’en ayant à foison dans ses poulaillers, il ne choisisse des poulets dominants que parmi eux, voilà qui est inquiétant.
La différence entre les autres poulets restant tient à peu de chose : la mémoire !
C’est comme si Lucien Cariat était soudain à la dernière place des poulets éboueurs et que ce serait un de ces derniers qui prenait de l’ascendant sur lui. Mais, le souvenir du poulet dominant qu’il a été, est tel, que même à la casserole, la poule au pot menace encore et que le petit poulet éboueur hésite.
Du coup pour ramener la paix dans le poulailler, Gros QI veut mettre tous les vieux coqs à 1000 euros.
Sera-t-il entendu ? Quand les poulets se battent au point que les plumes volent, tandis que le bruit augmente, on se demande si la surenchère de Gros QI aura le succès escompté en octobre, pour la nouvelle éclosion ?
Mais la race PS n’est pas seule en cause. Il y a un poulailler MR à Malmédy qui tourne mal aussi.
L’aviculture serait-elle en danger ?

22 juin 2006

Conservatoire du conservatisme.

-C’est stupéfiant !
-Vous trouvez ?
-Superbe !
-Ah bon !
-Vous avez vu la salle ?
-Bien sûr, j’étais à côté de vous.
-Alors qu’est-ce que vous en dites ?
-Ce sont toujours les mêmes.
-Comme ils étaient enthousiastes…
-Cette manie qu’a le chef d’entrer, de sortir, d’entrer et ainsi de suite, suivi de la soliste.
-C’est la tradition.
-J’ai reconnu le type qui ouvre et qui ferme les portes à la Ville.
-On peut être portier et mélomane.
-Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Je me suis fait la réflexion qu’il avait eu des places gratuites.
-Vous trouvez que c’est cher payer le soutien aux « Petits sapins ardents » de la Cité du même nom ?
-Quand même. La boutonnière à dix euros, plus l’entrée. Ce n’est pas donné.
-Quand c’est sublime, ça n’a pas de prix.
-Parlez pour vous qui veniez pour que l’échevin de la culture vous remarque.
-Il n’était pas là.
-Il n’aimerait pas la musique ?
-Pensez-vous, le plus cher budget de la Ville ! Vous voyez ce parterre ? Les notables… et Daniel Barenboïm au pupitre. C’est exceptionnel.

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-Je me suis endormi !
-Je le sais, je vous ai donné un coup de coude pour vous réveiller.
-Je n’ai pas compris. La soliste est Chinoise ?
-Marina Poplavskaya, vous trouvez, un nom pareil ?
-Et Pomakov qui n’est pas resté jusqu’à la fin.
-Forcément. Il n’a interprété que deux extraits en duo.
-Non, vraiment. Je ne comprends pas.
-Vous ne comprenez pas quoi ?
-Que l’on puisse tomber en pâmoison pour ça.
-Je vous le concède, il y a une sorte de rituel qui peut irriter un néophyte. Mais un mélomane averti ne peut qu’être émerveillé.
-Justement, j’ai vu dans la salle Jean-Marie Averti. Vous n’allez pas me dire qu’il paie sa place ?
-Bien sûr que si. Il s’est reconverti critique.
-Vous avez lu ses articles ?
-Ils sont bien faits.
-Ils ne tarissent pas d’éloges. C’est d’un bourgeoisisme chiant ! Je l’ai connu tout jeune plus à gauche…
-Qu’est-ce que la gauche vient faire dans la critique ?
-Il a évolué.
-Tout le monde évolue, mon cher.
-Ainsi vous, que ne feriez-vous pour placer vos sonnets !.
-Ne recommencez pas avec ça.
-Avouez que la musique, dans le fond, vous vous en foutez, comme Jean-Marie Averti. Lui, c’est pour jouer un rôle dans la vie mondaine. Vous, c’est pour le prix « jeune poète ». Vous savez bien que cette année ce sera Proutskaya et que l’année dernière, c’était Rizembard. Vous souhaiteriez changer les choses ? Vous n’ignorez pas que c’est impossible. Tout est connu d’avance, truqué, vendu. Et savez-vous pourquoi ?
-Non !
-Parce que ces gens n’y connaissent rien, en musique comme en poésie, et même en peinture. Or, pour cacher leur inculture, voire leur goût exécrable, ils passent leur temps à consacrer des gens qui le sont déjà par d’autres qu’eux. C’est plus sûr…
- L’organiste de Saint-Jacques ? Séraphin Droitfil ? Le poète Jean-Paul Riverain ? Jean-Marie Averti ?... même Joseph Broutex, le scénariste !...
-Ils se sont emmerdés comme moi et comme vous, Karl Hubert. Sauf que moi, je m’en fous.
-Pourquoi êtes-vous venu ?
-C’est vous qui m’aviez invité…
-Il fallait ne pas venir.
-Ah bon ! Et où j‘aurais pu voir des gens de gauche ? Au Premier mai, peut-être ?

21 juin 2006

Zénith ? Non : nadir !..

.Ah ! ce n’est pas en Belgique que l’on verrait le premier ministre traiter le chef de l’opposition de lâche, comme Villepin l’a fait pour François Hollande.
Non pas qu’une courtoisie exemplaire règne dans nos instances politiques, mais parce qu’il n’y a guère de monde dans l’opposition quand le MR et le PS se partagent les places.
Il serait peu séant que Verhofstadt se commît avec des inconnus du grand public.
C’est dommage, parce qu’à part les affaires socialo/socialistes (malheureusement ce n’est pas un plan d’action électoral !), à quelques mois des communales, les programmes manquent de relief.
Nous nous contentons de diatribes entre subalternes : le MR Chastel et le clan de Van Cau ou
Bernard Anselme et son opposition à propos des affaires immobilières à Namur.
A ces petits riens viennent s’ajouter les trémolos de J-P De Clercq lors de sa démission à la province de Hainaut, rappelant Michel Serrault dans « La gueule des autres » avec la réplique désormais célèbre : « Fils d’ouvrier, petit-fils d’ouvrier, ouvrier moi-même », sauf que le démissionnaire est avocat, bien entendu.
Une nouveauté cependant, Di Rupo fait des effets d’annonce avec la pension minimum à mille euros, aussitôt il est contré par Bruno Tobback du SP, qui propose une augmentation des pensions plus équilibrée par l’ajout annuel de primes identiques pour tous les types de pensions. Di Rupo a-t-il pu imaginer une seconde ramener les basses pensions à mille euros, sans augmenter les autres ? Il allait faire VIPOS, les trois quarts des pensionnés.
Décidément, le PS n’a pas de chance. A moins, nouvelle hypothèse, que Gros QI soit à sa tête depuis trop longtemps et qu’il ne discerne plus très bien ce qu’il convient de faire pour redresser le parti. Ce serait alors au Bureau de le débarquer, en même temps qu’une belle revanche pour van Cau.
Bref, la campagne pour les communales ne battra son plein que dans les deux derniers mois, d’ici là, les vacances pour tous et l’oubli pour quelques-uns, semblent être la formule qui tient lieu de plan d’action.
Pourtant, en faisant le gros dos, le PS risque de perdre plus qu’il n’y aurait à gagner en se montrant plus offensif et revendicatif.
Des larves qui n’en reviennent pas de leur bonheur, ce sont les membres du Front national, copie dégradée de la version française. Sans programme, sans leader et pourrait-on dire, sans avocat, mais avec seulement un médecin, le Front ramasse tant qu’il peut les voix des déçus de tous les partis en place. Il ratisse large à Charleroi dans des terrains minés par la gestion désastreuse des socialistes locaux. Le MR semble peu touché par le phénomène, mais au bout de la course, il pourrait être plus accablé qu’il n’y paraît, si un leader de la force d’un Jean-marie Le Pen voyait le jour et se mettait à la surenchère sur la droite de Reynders.
Reste que l’électeur est déboussolé. Il faudra du temps à effacer la perte de confiance.
Même à Liège, le pourcentage de l’extrême droite pourrait étonner les prévisionnistes.
Evidemment, tout cela n’aura pas la dimension du Vlaams belang.
Anvers n’est pas au bout de ses surprises.

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Des Communales, il n’y aura guère que deux ans avant les Législatives. On a laissé pourrir des situations de conflit entre les communautés et bien malin qui pourra dire comment le contentieux sera abordé et avec qui.
Les écolos peuvent se faire du souci sur leur sort futur. Ils ne parviennent pas à décoller dans les sondages. Alors qu’on les entend partout, que leurs cadres sont sympas et que leurs programmes ont au moins le mérite d’exister, ils ne convainquent pas vraiment !
C’est que les avocats du PS sont plus souples et font moins intellos que leurs représentants. Au PS, tout en dénonçant une certaine forme de populisme, c’est toujours la tournée des fêtes de quartier qui donne ce petit air canaille à la Mathot et qui plaît encore, quoique la page soit tournée des salles acclamant l’idole sérésienne.
Ce qui est toujours aussi consternant, c’est le constant effort de faire du centrisme la religion des partis traditionnels, de la gauche à la droite.
La morne plaine qui se découvre de cette manière à de quoi plonger la Belgique dans une mélancolie qui n’est pas prête de cesser.
La tentation de traduire sur son bulletin de vote l’opinion du « tout pourri » en est la conséquence la plus vérifiable.
Le malheur de l’état actuel de la démocratie n’est-il pas que nous ne nous y croyons plus ?
Y avons-nous seulement cru ?

20 juin 2006

Entre dégueulasses

-Qu’est-ce que tu veux, c’est la vie !
-Quoi, c’est la vie ! Qu’est-ce que tu veux dire ?
-Je veux dire que tu ne peux rien faire, puisque c’est fait.
-Comment, je ne peux rien faire ! Et si j’y allais leur dire ?
-Leur dire quoi ? Tu empêcherais quoi ?
-Mais c’est dégueulasse.
-Et alors ? Si eux ne se croient pas dégueulasses, pour eux, ils ne sont pas dégueulasses.
-Ils sont quoi ?
-Des gens qui vivent comme toi et moi…
-Alors, ils ne se respectent pas.
-Comment ils ne se respectent pas ?
-Non. Si eux ne se voient pas dégueulasses, alors qu’ils le sont, comment osent-ils se regarder dans une glace.
-Comme tout le monde. Pourquoi ne pourraient-ils se regarder dans une glace ? Tu t’y regardes bien. Tu te trouves dégueulasse ?

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-Moi, je ne le suis pas.
-Pour eux tu l’es.
-Elle est forte celle-là. Avec qui elle était, avec moi ou avec lui ? C’est moi qui ai téléphoné au 63 006 987, peut être ,
-Maintenant, elle est avec lui, donc elle n’est pas avec toi.
-Elle l’était avant.
-D’accord. Mais toi, avant « avant », tu n’étais pas avec elle et quand tu l’as été, tu étais devenu un dégueulasse.
-Possible, mais moi je l’étais pour la première fois. Par contre elle, elle ne sait pas elle-même combien de fois elle l’a été.
-Le nombre de fois ne fait rien à l’affaire. Tu as été dégueulasse aussi.
-D’après toi, c’est une affaire qui se passe entre trois dégueulasses. Et il n’est pas important de savoir qui l’est plus que les autres.
-C’est à peu près ça.
-C’est la meilleure ! Puisqu’on a plus ou moins un truc à se reprocher, tout se passe entre dégueulasses et on aurait intérêt à la fermer.
-En gros.
-Puisque nous sommes des dégueulasses, ceux qui ne le sont pas le seront un jour, il n’y a plus qu’à se foutre de tout !
-Il y en a quand même qui…
-Tu es mal placé pour traiter tout le monde de dégueulasse, à moins que tu sois le seul à ne pas l’être.
-J’allais justement le dire. Je crois ne pas en être un.
-Tu viens de me dire que tous les dégueulasses disent la même chose. Qu’est-ce qui me fait croire que tu n’en es pas un ?
-Voyons, tu me connais ?
-Et alors ? J’aurais dû le connaître aussi, l’autre. Et ce n’est pas pour autant qu’il ne le soit pas.
-Tu sais bien que je n’ai jamais pensé à une autre.
-Et comment, je le saurais ?
-Enfin, nous ne sortons qu’ensemble, comment veux-tu qu’elle ait quelqu’un ?
-Ah ! en plus de ne pas être dégueulasse, il faut aussi que tu m’assures qu’elle ne l’est pas non plus. Alors vous êtes deux dans le monde à ne pas l’être. Vous êtes formidables, quoi ?
-C’est à peu près cela.
-Mais la mienne valait cent fois la tienne, avant qu’elle ne parte avec l’autre.
-Je ne te permets pas de dire ça.
-A côté de la tienne, la mienne est un lys.
-Un quoi ?
-Un lys.
-Pauvre taré !
-Cocu !
-Elle ne sort pas du bar à putes !
-Et la tienne peut pas bouger son slip ailleurs qu’à Bouffioulx.
-Pourquoi ?
-Parce que l’odeur de la décharge neutralise.
-Je vais te l’arranger tellement ta gueule, que t’auras plus rien d’humain.
-Va-y pour voir ?
-Mais qu’on est cons !
-Quoi qu’on est cons !
- T’as bien dit le 63 006 987 ?
-Ouais !
-Mais c’est le téléphone de la mienne !
-Quoi elles seraient parties ensembles ?
-Faut croire.
-Et lui, ce serait elle ?
-Ah ! c’est dégueulasse !...
-C’est pas ce que je te dis depuis le début ?

19 juin 2006

Une puce innovante.

Vrai la gueuserie a le drapeau en berne. Les as de la galipette n’ont plus que le choix entre l’usine et l’atelier. En-dehors, il n’y a que la taule.
L’idéal pour le patron, les miches au soleil.
Ce n’est plus la tolérance zéro, mais double zéro.
Enfin, le bourgeois respire. Ça redondance qui n’avait rien à cacher, cachera même plus son ombre quand il ira pisser.
La technologie est prête.
On n’attend que le ministre pour couper le ruban.
Après les discours et le champagne, les petits fours c’est pour nos gueules au-dessus de 180°.
De quoi il parle, l’autre, diront les obèses et les bonards de la machine à décerveler ?
Mais, mes loulous de la puce à identification par fréquence !
C’est un animal qui correspond d’où on veut et à qui on veut, de la valeur d’un demi timbre poste. Cette haute fréquence peut s’introduire partout, même dans le slip de l’infidèle, sans que les espionnés y entravent que dalle.
Le barbare s’appelle RFID (radio frequency identification).
La chose est un ordinateur communicant d’une puissance provisoire à l’ordinateur de ma grand-mère et qui date de 20 ans à peine.
C’est Marc de Fréminville qui le dit. Avec un nom pareil, les barons du système seront rassurés. Car Fréminville rassure d’abord et avant tout les détenteurs de portefeuilles bancaires, les couillons qui croient qu’ils vont devenir bourgeois et les voyous établis honnêtes depuis des réussites dans la démocratie active. Et d’énumérer la traçabilité (mot nouveau contrairement à son emploi ancien) dans tout ce qu’on veut, du livre de bibliothèque, à la soupe au chou des hospices pour vieux avant l’âge, jusqu’à piéger la bague de la main de ma sœur dans la culotte du grenadier.
C’est dire l’intense usage et le retour à la morale par dénonciation électronique !
Les ploucs du pentagone pourraient larguer de ces puces interconnectées sur des zones à risque, de sorte que les héros de l’US Army n’auraient plus qu’à sortir les blindés du garage juste pour anéantir sur renseignements précis les vilains barbus qui font tant de tort à l’Amérique triomphante !
C’est que ça jase, ces mécaniques-là !
Avec eux, on sait tout. Le temps qu’il fera demain et pourquoi, hier, c’était la drache. Ce que les ours polaires mangent le dimanche et pourquoi mon beauf est chômeur depuis 20 ans.
Ces grands auxiliaires de la bourgeoisie paisible peuvent être fixés sur les plaques des voitures, si bien que le radar ne serait plus au coin de la rue, mais embarqué, comme le pépé à l’arrière.

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France Télécom en pète de rire son ceinturon d’accrochage au pylônes : 13 milliards de machines en Europe ont la possibilité de communiquer entre elles.
Fréminville est aux anges, malgré des grincheux qui s’inquiètent de l’usage qu’on pourra faire de ses petits mouchards.
Les grands magasins s’apprêtent à vider tous les vigiles et les inspecteurs en filature de la clientèle, alors qu’une association de consommateurs interpelle la conscience collective « Big brother est peut-être déjà dans votre chariot alimentaire ?».
La complaisance bouffonne du public aidant, il ne manque plus aux dragées Fuca de prendre à bord une puce photographiante pour jauger l’étron bloquant.
Quand tout le monde reconnaîtra tout le monde, il sera inutile de voter, puisqu’on saura à l’avance quel est l’heureux élu du jackpot électoral.
On aura ainsi fait le tour et comme tout ce qui n’est pas permis est défendu, il suffira de nous coller une puce quelque part pour nous punir anticipativement de ce que nous n’avons pas encore fait mais qui ne saurait tarder.
Les bourgeois qui n’ont rien à se reprocher pourront ainsi se voir reprocher leur médiocrité naturelle, leur avarice profonde et l’impudeur de leur opulence… quand les puces électroniques par une sorte de retournement d’opinion fréquent chez ceux qui ne sont pas payés pour, feront du marxisme au lieu du capitalisme.
Mais il sera trop tard pour les arrêter.
Il faudra dire aussi que le capitalisme y aura mis beaucoup du sien par la persévérance avec laquelle il réduit l’effort des uns à ne torcher que le cul des autres.

18 juin 2006

L’écologie énode.

L’écologie prend souvent ses plus vilains coups, des mains des écologistes.
Tandis qu’Evelyne Huytebroeck à trottinette électrique et Jean-Michel Javaux à bicyclette sont en vitrine, la plupart des écolos ont toujours l’humeur voyageuse pétaradante. Pour qu’une action écologique soit efficace, il faut un effet de masse. C’est beau l’exemple. Quand il n’est pas suivi, c’est ridicule.
Laisser sa voiture au garage parce qu’elle pollue pour prendre l’avion pour ses vacances, est-ce une bonne idée ? Rien que pour décoller de Zaventem un Airbus consomme 1500 litres de kérosène. Changer de déodorant pour ménager la couche d’ozone, alors que l’usine à côté rejette des m³ de gaz par jour, est-ce se croire efficace ?
On voit régulièrement des chauds partisans d’une ville propre promener leurs chiens pour la grosse commission du matin sans être munis du sac plastic indispensable.
Les mêmes promeuvent des sacs biodégradables pour l’avenir. On sait comme un déchet canin se comporte mal dans une main manipulant du papier, même recyclé. Les écologistes propriétaires d’un chien seront-ils les derniers pollueurs à utiliser le plastique comme emballage ?
Il n’y a pas pire consommateur d’énergie que les maisons à récupération solaire, pivotantes suivant la rotation du soleil et isolées par une triple paroi de verre. Car, tout cela a été construit à grands renforts de technique, de fuel et d’argent et l’élaboration en usine a consommer de l’électricité en diable. On est loin de la cabane champêtre. Surtout que ces chaumières ont un prix et ne sont accessibles qu’à des gens capables de payer leur maison deux fois le prix d’une maison ordinaire.
On n’explique pas aux gens qui vivent sur 20 m² comment ils peuvent trier leurs déchets dans 3 poubelles distinctes, comme on glisse prudemment sur la pollution supplémentaire qu’est pour l’environnement une usine de traitement des déchets.
Notez qu’il faut rendre cette justice aux écolos, ils sont – au moins dans leurs propos – partisans d’une meilleure répartition des revenus du travail et – quoique pour la plupart d’entre eux – fonctionnaires, actionnaires… fiers de l’être, ils sont prêts à modifier le système égoïste en cours, quoique l’écologie soit une idée de luxe pour un monde élitiste.
Evidemment, ce qu’ils ne feront pas, c’est de réfléchir et proposer un autre mode de vie. En d’autres termes, forcer l’intérêt par un plan d’avenir qui ne soit pas sur le modèle capitaliste standard que nous connaissons. C’est étrange, car la première cause de pollution, c’est le système. Le premier et redoutable danger de faire de notre planète un égout invivable, c’est encore lui.

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Mais voilà. L’écologie est un mouvement qui est intéressé à la gestion et qui participe aux différents pouvoirs, alors… Non pas qu’il use de la chose de la manière dont certains socialistes se comportent, en poignant dans les caisses, mais le pouvoir est terre de compromis. Ainsi, à défaut d’un élan unanime, nous sommes tous bons pour la recherche d’un consensus, c’est-à-dire, l’impossibilité de sortir du système économique qui nous étouffe et nous conduit à l’immoralité publique et au désastre.
Certes, nous trierons nos déchets, bien entendu nous serons attentifs aux pollutions que nous diffusons par nos comportements de consommateurs riches, nous ferons comme si, en nous imaginant que les glaces du pôle fondront moins rapidement grâce à nous, nous arrêterons la progression des déserts, bref nous nous comporterons en bons petits soldats de la survie de l’espèce.
Ainsi, avec les lois propices à notre bonne santé, nous ne fumerons plus l’herbe à Nicot, nous ne boirons plus des vins et spiritueux, nous roulerons à 20 à l’heure dans les agglomérations et à peine plus sur les autoroutes, nous ne mangerons que des produits bio et dépourvus d’engrais et de pesticide. Nous serons gentils et prévoyants, sauf pour les ouvriers et les étrangers que le système condamne (Il faut tout de même que tout cela soit produit par des gens). Ainsi, scouts de la nature, gardiens des bois et des forêts, fervents partisans des ours et défenseurs des pigeons des villes, malgré les déjections et les dégâts de ces derniers, nous arriverons tout gaillard au terminus général, quand la terre ne sera plus qu’un vaste étron, dont nous serons la seule tache claire, comme le voient déjà les cosmonautes dans le ciel à propos de nos autoroutes, véritables arbres de Noël permanent dès la tombée du jour.
Nous mourrons tous dans une seule décharge où se mêleront, pêle-mêle le pus des bons et des méchants, vidangés par la terre qui se débarrassera de nous et des affreux, dans le même soubresaut final. Ne sommes-nous pas une seule et même putréfaction ?

17 juin 2006

Une belge-attidude

-A part quelques voyous, les Belges forment une grande famille !
-Albert, c’est révoltant. Se faire traiter de parasite social constitutionnel par ce sale type de Richard III !
-Que veux-tu, mamour, c’est un médiocre, incapable et envieux, aigri depuis l’enfance, qui s’en prend à nous qui voulons une Belgique forte et chaleureuse.
-Encore un pauvre !
-Pas seulement… un pauvre vicieux, quartmondiste probablement, mais dangereux. Il ne se contente pas de vivre de notre charité. Il veut aussi manger dans nos porcelaines de Sèvres.
-Rouler dans ma voiture et dans la tienne ? Squatter notre maison de campagne ? Passer trois mois en Grèce sur le bateau de ton ami ?
-Oui. Il veut ce que nous avons…
-Et en échange, il nous donnerait ce qu’il a ?
-C’est-à-dire rien.
-Il ne sait pas que nous nous démenons pour assurer de beaux jours à nos petits protégés, qu’enfin nous sauvons douze chinois chaque année, que j’envoie ma femme de chambre vendre des îles de paix à notre place… que nous faisons régulièrement un chèque à Charles pour son affreux Téléthon….
- A propos tu fais quoi aujourd’hui ?
-J’ai rendez-vous chez mon coiffeur…
-Richard dirait, je vais au coiffeur.
-Oui, c’est un rustre.
-Et après ?
-Je déjeune avec Sylviane.
-La femme du bâtonnier ?

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-Nous nous occupons du « petit nid bleu ». Nous préparons le Conseil de l’ASBL « Les joujoux parmi nous ». Nous espérons la participation d’Antoinette de Burnautige, la sœur missionnaire, qui a collecté des fonds pour les sherpas aveugles de l’Annapurna.
-Est-ce qu’il sauve des jeunes, Richard III ?
-Il ne sait pas ce que c’est.
-C’est un égoïste. Sait-il seulement où est l’Annapurna ?
-C’est un malade mental… L’après-midi, à l’ouvroir libéral…
-Je t’ai dit de ne pas dire « ouvroir ». Cela fait paternaliste fin de siècle, tiens, l’incendie du Bazar de la Charité, que ça fait. Dis plutôt, je me consacre aux œuvres, et surtout n’ajoute pas « de charité ». Tu sais comme ils sont les communistes.
-Il n’y en a plus.
-Que tu crois. Ils le sont tous restés, enfin ceux qui ne sont pas des libéraux progressistes, ni des socialistes rénovateurs…
-Les socialistes ?
-Ils sont nos alliés. Ils travaillent pour la même prospérité que la nôtre, mais collective, enfin tu ne pourrais pas comprendre. Car tout cela n’est qu’en apparence.
-Puis, je fais les boutiques pour m’habiller jeudi, à la réunion de Reynders.
-Tu ne trouves pas qu’il a maigri depuis qu’il est président ?
-Il est chou, comme tout. J’irai ave Lucette, la femme de l’entrepreneur. Elle sera en bleu pervenche. J’ai vu. Elle fait auxiliaire de police… Son père faisait des frites. Il lui en reste quelque chose.
-L’entrepreneur qui est en prison ?
-Non, celui qui vient de sortir. Et toi ?
-Comme d’habitude, mamour, je travaille… je travaille et je travaille encore…
-Tu travailles trop !
-Il faut bien que dans ce fichu pays, il y ait des citoyens qui entretiennent les fainéants du genre de Richard III
-Encore ce sale type ?
-Quelqu’un du café philo m’a fait son portrait physique par déduction du psychique.
-Alors ?
-C’est un infirme de naissance, bossu probablement qui vit d’une pension d’invalide.
-Alors, on comprend tout. C’est le conseil du 16 aujourd’hui. Ne te mets pas en colère comme l’autre fois.
-Si tu savais comme tout le Conseil a été odieux avec moi… mon ex-femme et mes deux filles n’y ont pas été par quatre chemins. Si tu veux encore ton jeton de présence, tu devras y assister la prochaine fois.
-Me trouver à côté de ton ex, c’est trop, Albert.
-J’essayerai de m’arranger. Peut-être qu’en parlant des restructurations et l’augmentation des dividendes, qu’elles oublieront ta présence.
-Tu vas en licencier combien ?
-Ne m’en parle pas ! C’est assez pénible.
-Et ensuite ?
-Je préside une réunion du club de golf.
-Tu essaies le nouveau parcours ?
-Pas le temps. J’ai encore du travail. Un bureau directeur du MR.
-C’est quoi l’ordre du jour ?
-La situation au PS.
-Quoi, vous allez les aider ?
-Non. Tu penses. C’est pour nous préparer au rendez-vous d’octobre. Nous avons décidé de mettre l’accent sur le social. Et dans un sens, Richard III nous aide malgré lui.
-Oui comment ?
-Sa haine des socialistes est telle, qu’en comparaison nous passons pour des philanthropes.
-Dans le fond, il n’est pas si mal que ça, Richard III. Tu disais qu’il était bossu ? C’est dommage, sinon nous l’aurions invité, par curiosité, pour la commémo du mois de novembre.
-Dix-sept ans la chute du Mur, tu imagines ! Et ton père qui est mort deux jours avant dans la salle des coffres de la banque de ton frère, lui qui avait tellement peur des rouges !

16 juin 2006

Eloge du parasitisme social.

Quand les 2/3 des citoyens travaillent avec des bas salaires, sont au chômage, prépensionnés ou pour, une bonne partie, pensionnés, quand le reste survit des indemnités de la mutuelle ou de l’aumône du CPAS, on peut se demander de quel droit le 1/3 restant traite les autres de parasites ?
Parce qu’enfin, une société qui accumule de tels fiascos est-elle défendable ? N’est-elle pas elle-même parasite ?
Puisque aussi bien le suffrage universel est une parodie de démocratie et que l’Haut-lieu ne tient aucunement compte des cris qui sortent de la géhenne d’en-dessous, je me suis demandé si le parasitisme social volontaire au petit niveau de la rue, n’était pas une forme de résistance aux ordonnateurs de la tragédie sociale que nous vivons.
La définition suivante du parasite social institutionnel est claire :
« Quiconque vit par la force sur le dos des autres de façon visible, constante et impunie. Les synonymes de '"parasite social institutionnel" sont : "Übermensch légal", "rentier de la spoliation légale", "esclavagiste officiel", "exploiteur du peuple".
Indépendamment des petits parasites sociaux qui sont journellement montrés du doigt, épinglons ceux que l’on cite rarement et qui, pourtant, le sont peut-être davantage que le co-habitant qui perçoit des indemnités de chômage de chef de famille ?
Il y a, l’actualité nous en montre quelques hardis spécimens, les parasites sociaux institutionnels dans la caste supérieure des partis et notamment du socialisme. C’est une forme contemporaine de l’exploitation des faibles par les puissants. Beaucoup d’hommes politiques d'Etat sont des parasites sociaux institutionnels. Les plus visibles, le sont par leurs mandats juteux publiés dans les journaux, les indemnités que l’Etat (nous) leur verse généreusement… sans notre accord. Ils sont souvent dénoncés comme mandataires peu scrupuleux, ce sont de réels parasites sociaux.
Il existe, par ailleurs, toute une faune que l’on peut ranger dans le parasitisme social :
- Au sommet, nous avons les Hauts Fonctionnaires, administrateurs du socialisme pseudo-démocratique et libéralo-chrétien. Ils sont formidablement bien payés et ont des traitements souvent supérieurs à leur ministre de tutelle. Ce sont des avocats pour la plupart ou de Gros QI sortis des Universités, fort peu avertis des classes inférieures, généralement acquis à la politique moins par idéal que pour les perspectives d’emplois qu’elle génère.
- D’une certaine manière, les syndicalistes aussi sont des parasites sociaux institutionnels. Les privilèges que leur accorde la législation du travail leur permettent, de gagner davantage que les salariés qu’ils défendent, pour des revendications non agressives – donc non dangereuses - depuis qu’ils ont abandonné la lutte émancipatrice. Ces syndicalistes de l’Haut-lieu, avocats pour certains, sont les faux nez de l’Etat auquel ils servent de faire-valoir dans les missions « tampons » ou courroies de transmission.
- Dans une dernière catégorie on peut placer des gens incroyablement riches comme les propriétaires fonciers agricoles qui empochent les subventions de la Politique Agricole de l'Union Européenne, des bourgeois petits et grands, qui peuplent parfois sans vergogne les logements subventionnés, en y prenant la place des vrais pauvres.

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Après avoir fait le tour et oublié en cours de route certains gros parasites sociaux (il devrait pouvoir s’en trouver par milliers dans les planques du parlement et des ministères européens à Bruxelles et à Strasbourg et qui ont pour mission, avec la sueur de notre travail, de contenter les fantaisies du bourgeoisisme triomphant) demandons-nous si à notre niveau, le parasitisme social n’est pas une forme militante de la lutte contre l’Etat capitaliste ?
Parce qu’enfin, peut-on reprocher à un être réfléchi de refuser à se faire enrôler de force par de nouveaux esclavagistes ? Les besognes infamantes, en ce qu’elles ne donnent jamais à leurs servants les moyens de se cultiver et de s’améliorer moralement et physiquement, ne sont-elles pas devenues des punitions ?
L’Haut-lieu planqué le cul au chauffage central l’hiver et l’été les couilles à l’air dans des bureaux aérés, aura beau nous faire croire que le travail ennoblit l’homme, le sien, certainement, mais le nôtre ?
Comme a écrit le grand La Bruyère qui n’était pas avocat, mais n’était pas sans mérite :
« …Il ne manque cependant à l’oisiveté du sage, qu’un meilleur nom ; et que, méditer, parler, lire, et être tranquille, s’appelât travailler. »
Aussi, dans cette société d’où les infâmes s’extraient de l’anonymat pour leur gloire personnelle, résistons en les imitant et devenons parasites.

15 juin 2006

Une gauche qui rêve de l'Amérique !

« America is back » avait été le slogan du grand retour après l’humiliation du Vietnam, d’une Amérique forte en gueule et volontaire dans le choix de « son » capitalisme. La chute du Mur de Berlin et la fin du communisme avait réglé le sort du monde. Nous serions tous les fils du capitalisme dur à la Reagan et à la Thatcher. L’intransigeance avait aussitôt débuté par les diminutions spectaculaires de l’impôt sur la fortune. L’Europe sociale avait suivi, évidemment, avec les coupes sombres dans les revenus du travail et des allocations sociales à seule fin d’alimenter la liberté d’entreprendre, à savoir l’enrichissement de quelques-uns au détriment du plus grand nombre.
Cette politique est toujours d’actualité et ne soulève apparemment aucune controverse des partis de gauche collaborant avec ceux de droite dans la gestion des affaires publiques.
On a opposé le système rhénan au système texan, pour distinguer les deux voies possibles du capitalisme, le premier étant plus social, le second purement libéral. C’est évidemment ce dernier qui a supplanté son rival. Nous allons vers des dérégulations, des « moments de vérité » pour la justification des continuelles descentes des salaires ; tandis que le Président Gros QI offre les poils du cul du Lumeçon à Leurs Majestés à Mons, entre deux conférences de presse sur sa crème à rénover en essai à Charleroi.
On pourrait se poser la question « Avons-nous bien compris les principes du capitalisme actif, des fois qu’ils créeraient de la prospérité en Amérique et de la misère en Europe, auxquels cas nous serions des incompétents ?
Ce qui frappe dans les grandes villes américaines en 2006, c’est le contraste des îlots de prospérité dans des océans de misère. D’une avenue avec résidences gardées, tapis rouges et grooms qui ouvrent et ferment les portières de voiture, on bifurque à droite ou à gauche pour être confronté à la saleté, les ordures, les tags et les dégradations de toutes sortes. Certains trottoirs du Bronx sont des sortes de tunnels de tôles qui protègent les passants des chutes de pierres des façades… Est-ce cela la vitrine que nous admirons tant ?
La dégradation est visible partout. Le capitalisme triomphant s’y corrompt dès que l’on quitte la protection des gardes spéciaux, milice civile payée et agissant comme une armée. L’aventure la plus dangereuse débute dans les beaux quartiers même, morcelés en zones de droit et de non-droit suivant une géographie capricieuse touchant aux fluctuations de l’immobilier.
Dans ces terres inhospitalières vivent des gens, des Américains touchés par une dégradation sociale et physique.

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On frémit aux discours de nos hommes politiques qui s’avouent incapables de changer le système capitaliste et on est accablé de les entendre nous préparer aux adaptations nécessaires de l’économie mondialisée !
Si c’est pour en arriver à ce vivant modèle de l’échec que sont les villes américaines, ce n’est vraiment pas la peine.
La politique communale des deux grandes villes que sont New York et Washington est quasiment en faillite dans tous les domaines urbanistique, social, humain. Les déficits sont à la hauteur. Ils se chiffrent par centaines de millions de dollars.
La plupart des autres villes américaines sont dans des situations analogues.
Pas que dans le Bronx que des gens dorment sur les trottoirs. South-Dallas n’est pas mal non plus qui s’enfonce dans la crasse et l’odeur des poubelles. San Francisco, la ville de la misère de la middle class, ces nouveaux « homeless » incapables de payer un loyer régulier et qui vivent dans leur voiture, San Francisco ne saurait être plus ravagée qu’elle ne le sera par le prochain séisme !
« Uncities » non-villes suivant Wells, travaillées par la guerre des gangs, les luttes pour le crack, et les ghettos qui redeviennent des « abris » de zone pour les Noirs qui perdent peu à peu les droits qu’ils avaient acquis par les mouvements de droits civiques, oui, tout cela n’est pas du cinéma.
Si nous n’y prenons garde, si nous laissons aller tous nos mandataires à leur penchant naturel, c’est ce qui sera notre lot demain.
On le voit bien par l’augmentation prodigieuse des délinquants en Amérique que cette Société ne va pas bien du tout. L’Europe emboîte le pas. Le crime y augmente et les prisons sont trop étroites au flux croissant de criminels.
Et si rien ne se décide qui ne soit conforme au modèle de l’économie mondiale instiguée par les USA, c’est parce que nos pleutres de gauche se croient toujours en concurrence avec le système communiste qui a vécu. Non, Messieurs, il est mort. Comme mourra demain, le système qui vous plaît tant.
Vous n’avez plus guère de temps pour inventer une autre alternative.
Si vous ne le faites pas, on le fera pour vous, mais sans vous

14 juin 2006

Consultation chez le docteur Schultze.

- A première vue, vous êtes guérie.
-Mais je n’avais rien !
-Vous êtes bien Irène Creutzfeld-Jacob.
-Oui. Mais je suis ici pour les radios d’Anne-Marie Cruveilhier, ma belle-soeur.
-Pourquoi vous êtes-vous déshabillée dans la cabine ?
-C’est vous qui me l’aviez demandé.
-Et ensuite, pourquoi n’avez-vous rien dit avant de passer au scanner ?
-Au début j’ai pensé que j’allais avoir les radios de ma belle-sœur à la sortie du photomaton.

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-Bref, vous pouvez être rassurée. Vous n’avez pas de démence abiotrophique. Mais, je n’en dirais pas autant de votre belle-sœur pour son ulcère à l’estomac.
-Comment ? Elle ne m’a jamais dit qu’elle avait un ulcère à l’estomac. Elle est venue pour un érythème noueux…
- Ah ! oui, le syndrome de Löfgren. Tiens, se serait-on trompé de fiche ? Vous avez bien dit Anne-Marie Cruveilhier ? Je vois une néphrocalcinose, quand même, avec un retard de croissance et un début de rachitisme. C’est le syndrome de Lightwood !
-Ma belle sœur mesure 1 mètre 80 pour nonante kilos !...
-Elle n’a pas 7 ans ½ ?
-Elle a 48 ans !...
-J’aime mieux ça, parce qu’avec le syndrome de Lightwood, elle aurait à peine dépassé le mètre trente…
-Elle a bien fait de ne pas consulter à 7 ans ½.
-Vous pouvez le dire.
-Eh bien ! Non… je ne trouve pas la fiche de votre belle-sœur.
-Pourtant, c’est votre confrère Leriche qui demande les radios.
-Vous auriez pu le dire plus tôt. C’est pour une angine de poitrine ? Fumeuse ?
-Elle n’a jamais fumé.
-Vous êtes sûre qu’elle s’appelle bien Anne-Marie Cruveilhier ?
-Oui.
-Elle est mariée ,
-Oui.
-Ce n’est pas son nom de jeune fille ?
-Non.
-Nous y voilà… Elle s’appelle de son nom de jeune fille ?
-Anne-Marie Poncet.
-Bon. J’ai une fiche d’Anne-Marie Poncet, 48 ans, 1 m 80, 90 kilos. Erythème noueux, disiez-vous ? Je veux bien. Nous n’avons trouvé qu’une tumeur fibro-épithéliale de Pinkus à évolution très lente…
-C’est grave ?
-Bénin. Au contraire. Ce sont de petites tumeurs plantaires, des poromes eccrines. C’est bénin je vous dis.
-Et les radios ?
-Quoi les radios ?
-Celles que ma belle-sœur espère avoir pour le docteur Leriche ?
-Mais Leriche soigne l’angine de poitrine et pas la plante des pieds.
-Quoi, il y a un spécialiste de la plante des pieds ?
-Mas il y a un spécialiste pour tout, Madame.
-Pourrais-je avoir au moins les radios ?
-Il faudra qu’elle repasse pour la plante des pieds.
-Et pourquoi pas directement chez le docteur Leriche ?
-Parce que le docteur Leriche n’est pas spécialiste de la voûte plantaire. C’est le docteur Bogorad, il fait les pieds et les yeux, syndrome des larmes de crocodiles. Il est en vacances ! C’est un marrant. Attendez que je consulte l’ordinateur pour voir qui le remplace… Tiens, c’est moi ! Peut-être bien que nous avons également radiographié les pieds de votre belle-sœur. Si c’est le cas, il faudra qu’elle paie un supplément pour les pieds, parce que ce n’est pas ce que nous devions radiographier. Attendez que je fixe un nouveau rendez-vous. Le 28 août, ça tombe bien, le docteur Bogorad sera rentré de vacances et moi je serai parti.
-Alors, elle n’aura pas à payer un supplément ?
-Hélas ! Si elle passe par mes services en intérim du docteur Bogorad, il faudra bien que je crédite son compte d’un supplément. Il me faut une pièce comptable, vous comprenez ?
-Alors qu’est-ce que je lui dis ?
-Qu’elle repasse en août et d’ici-là elle recevra la facture de mon intervention.
-Merci, docteur Schultze. A bientôt.
-N’oubliez pas d’aller régler à la caisse votre scanner, en foi de quoi vous recevrez un papier pour retoucher à la mutuelle.

13 juin 2006

Juste un mot sur le mondial.

Non, je ne décrierai pas le foot.
Que 22 types dans une prairie courent après un ballon, se le disputent pour l’envoyer dans les filets de l’adversaire, soient des actions tout à fait limpides et ordinaires, cela ne fait aucun doute. Le foot est un sport comme un autre, qui a l’avantage de se jouer n’importe où et qui sert aussi bien d’amusement aux travailleurs après le boulot que de défoulement aux jeunes désoeuvrés des banlieues.
Mais que cette saine banalité se déroule au centre de cinquante mille personnes qui ne font rien d’autres que s’engueuler et boire des bières, que les vedettes, la balle au pied, soient des dieux, payés comme les pires escrocs du système sans que cela soit répréhensible, que des gens se privent de tout pour acheter un billet du spectacle, cela dépasse l’entendement.
Par ce côté, le foot devient un phénomène social.
De l’étude qui en est faite, il ressort que les foules ne changeront guère : engouement subit, passion pour le « héro », dangerosité de l’erreur collective, mauvais goût, nationalisme imbécile, frivolité et inconséquence, voilà les attributs qu’il faut craindre, non pas sur les stades, mais après, quand dans la vie publique, la vie citoyenne, les passionnés (pas tous mais la plupart) n’auront gagné qu’un peu plus d’immaturité et un peu moins de sens critique.
Ainsi se gomment les paradoxes d’une société dans laquelle le smicard parvient à faire abstraction de sa misère pour s’enthousiasmer d’un type qui perçoit 100 fois plus que lui pour taper du pied dans un ballon.
Du coup, que vaut le travail et comment concevoir de telles disparités, si ce n’est en admettant qu’elles aient lieu partout ailleurs que dans le sport et presque toujours du fait du prince, c’est-à-dire de façon injustifiée.
En réalité, le sport annoncé sur tous les supports médiatiques, commenté avec les trémolos des voix incantatoires des reporters qui participent aux transes collectives, est moins un sport, qu’un outil pour déconcentrer les foules de leurs vrais problèmes, les faire douter des priorités et anesthésier leur besoin de justice.

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Cette coupe du monde aura peut-être permis à quelques mandarins de voler un peu plus leurs semblables, à quelques chefs d’Etat de faire oublier leur népotisme et aux Indiens pauvres d’Amérique du Sud de mâcher un peu moins de feuilles de coca.
Mais pour tous, elle aura été un degré de plus descendu dans l’excès inutile, une indécente manière de gommer une autre actualité qui en reculant, fait aussi reculer l’humanité entière.
A côté des coupes en métal doré qui ne valent rien en elles-mêmes et que brandissent les vainqueurs, l’introduction des notions financières de récompense est une invention assez récente, puisqu’elle s’amorce dans les années 1920. Avant, depuis l’aventure du cirque romain, les vainqueurs étaient adulés, choyés, fêtés, rares étaient ceux qui retiraient directement de leur exploit, les biens qui leur auraient permis de se la couler douce jusqu’à leur mort. Depuis, cette récompense s’est considérablement gonflée au point d’atteindre des sommes astronomiques pour l’achat des joueurs et leurs traitements.
N’est-ce pas là le signe évident du capitalisme triomphant ? Un capitalisme de toute évidence affranchi de toute morale et qu’il serait vain de vouloir réhabiliter, comme s’efforce de le faire le MR en Belgique, au point d’inventer une morale « adaptée », comme s’il était possible d’en présenter une qui ne fût pas une odieuse parodie.
En cette coupe du monde, de l’aveu même des bonimenteurs qui s’extasient sur les salaires de leurs stars, on pense avoir atteint le sommet de ce que l’on peut faire.
Je ne le pense pas. Les chiffres pharamineux ont encore une marge de progrès. Elle tient dans le détricotage des acquis sociaux et de la chute des salaires des citoyens. Car, où croyez-vous que les fortunes que l’on jette à la tête des Zizous, Beecham et autres merveilles footballistiques, proviennent ? Mais de notre travail, pardi !...
A la suite de cette réflexion, comme paraissent encore plus stupides ces aficionados des banlieues pauvres, peints comme pour aller à la guerre, vociférant des slogans qui lorsqu’ils contiennent deux idée, les dépassent, s’engouffrant dans les cars en sonnant de la trompette, et en sortant ivres plus qu’à moitié, revenant après le match déçus ou triomphants, et dans les deux cas cherchant la castagne !...
Fin de race, fond sordide, immuabilité de la bêtise, on aura tout dit, sauf que de cette même foule sortiront peut-être des Robespierre, des Jaurès et des Martin Luther King.

12 juin 2006

Une gauche à la danoise…

Gabrielle Coluche – Vous voilà beau, Gros QI, tout vêtu en Danois !
Héliogabale -: «L'admiration est un abandon heureux de soi-même » disait Sören Kierkegaard, inscription que j’ai lue sur une maison de Kolding. Jugez-moi sur mes résultats et vous verrez.
Gabrielle Coluche – Le succès des Etats membres de l’Union européenne a été assuré grâce à leurs bons modèles sociaux. On assiste à une remise en cause de nos systèmes de solidarité. Dopé par la globalisation de l’économie, le modèle libéral de privatisation et de détricotage de la sécurité sociale paraît indépassable. La régression sociale devient inévitable, car l’Etat « providence » fait obstacle à la compétitivité. Comment un parti comme le PS va-t-il gérer les pertes de pouvoir d’achat de ses électeurs qui semblent accompagner l’évolution capitaliste ?
Héliogabale - Si l’autorité n’a pas d’oreilles pour écouter, elle n’a pas la tête pour gouverner, cette devise de Fredericia…
Gabrielle Coluche - …au Danemark…
Héliogabale - …au Danemark, je l’applique dans la direction du gouvernement wallon. Quelles sont les caractéristiques réelles du modèle nordique ? Est-il transposable chez nous ? Quels enseignements en tirer pour faire évoluer notre propre modèle social ? Voilà ce que j’ai ramené du Danemark. On peut dire que je ne suis plus d’accord avec le modèle ancien socialiste.
Gabrielle Coluche – Comment, Gros QI, vous n’êtes plus socialiste ?
Héliogabale – Depuis longtemps. Nous avons opté pour un parti flex-sécurité.
Gabrielle Coluche – La mondialisation, la libre concurrence, l’individu triomphant du plus grand nombre, c’est le projet danois et donc le vôtre…
Héliogabale – Nous nous inscrivons dans la rénovation profonde du parti. Un parti plus réaliste et axé sur les impératifs du moment.
Gabrielle Coluche – Vous pouvez-nous les rappeler ?
Héliogabale – Nous avons repris le slogan de Louis-Philippe « Allez et enrichissez-vous ! »
Gabrielle Coluche – Et à l‘Institut d’Emile, ils sont d’accord de revenir à 1830 ?
Héliogabale – Il ne faut pas oublier que Louis-Philippe est un des ancêtres de l’actuel prince consort du Danemark, le prince Henrik, marquis de Monpezat. Et puis Louis-Philippe était un socialiste flexible moderne.
Gabrielle Coluche - Les Etats nordiques semblent allier prospérité économique, prélèvements fiscaux importants, protection sociale performante, chômage limité. N’êtes-vous pas déjà au plafond des taxes et impositions diverses en Belgique, supérieures au modèle danois pour avoir une chance de réussite ?
Héliogabale - La route qui mène chez un ami n'est jamais trop longue, dit mon collègue danois, Bendt Bendtsen, ministre de l’économie. Le peuple en bavera beaucoup, nous le savons. Mais il faut passer par là pour retrouver la foi en un socialisme flexible de progrès.
Gabrielle Coluche - Qui suit les avis de chacun construit sa maison de travers, dit-on à Odense…

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Héliogabale – …au Danemark, faut-il le préciser. Soyons sérieux, avec l’Institut d’Emile, j’explore les modèles sociaux nordiques et j’ai déjà quelques pistes d’évolution du modèle social belge.
Gabrielle Coluche - Nyrup Rasmussen, Président du Parti socialiste européen, ancien Premier ministre Danois vous a séduit par son projet. Vous comptez le présenter à qui pour sa réalisation ?
Héliogabale – Nous agirons légalement. Nous l’avons toujours fait, en ne présentant pas le projet aux citoyens, comme pour la Constitution européenne ; mais à des sponsors comme Monsieur Dollé d’Arcelor, ou l’Indien Mittal. Monsieur Bill Gates n’est pas contre. Vous voyez nos solides références ?
Gabrielle Coluche - Quelles sont les conditions sociales de la flex-sécurité danoise ?
Héliogabale – La flex-sécurité est déjà d’application à Mons. Je vous annonce à ce propos que nous allons jumeler avec Arhus, ville danoise de la province jutoise. Et que nous attendons que Monsieur Cariat soit sorti d’affaires pour le nommer à un poste important.
Gabrielle Coluche – Et que pense Rudy Demotte de ce nouveau cap du parti ?
Héliogabale – Nous l’avons laissé au carrefour de trois exigences : l’efficience, la justice sociale et la prospérité économique.
Gabrielle Coluche – Et qu’y fait-il ?
Héliogabale – Mais la circulation, pardi. Nous avons toujours prévu des hommes aux emplois qui leur conviennent. C’est ça la force de notre flexibilité. Elle s’adapte partout.

11 juin 2006

Dixit Bourdieu, distinction quand même !

Quand on s’appelle Mouyard et que l’on est MR et administrateur de la société de logements à
Tamines, on rejoint Chastel de Charleroi pour faire le décompte des gens du PS impliqués dans des affaires louches.
Ce qui ne veut pas dire que tous les MR sont des purs et tous les PS des pourris. Cela signifie seulement que les majorités absolues PS dans les communes et sociétés dérivées ont été saisies pour la plupart de l’ivresse de commander seules et de faire fi de l’idéal socialiste.
C’est une histoire vieille comme le monde. On déclame contre les riches. On rameute le populo sur les injustices. L’heureux sort vous met à la place de ceux que l’on décrie et qu’y fait-on ? La même chose que les riches, pardi ! On oublie l’humiliation collective, pour ne se ressouvenir que de la sienne propre. C’est humain, mais ce n’est pas socialiste.
Marivaux dans son aimable roman « Le paysan parvenu » n’a besoin que de quelques mots pour expliquer le phénomène : « Je voulus m’instruire des devoirs de ma nouvelle place ; mais, après un peu d’attention, je vis qu’ils consistaient à savoir placer les gens au fait, sur le zèle desquels on pût compter, et à se réserver le plaisir de recueillir et de consumer le fruit de leurs travaux. Cette méthode me parut douce et aisée, et l’expérience m’a appris qu’on s’y habituait facilement. »
Cela explique très bien les reproches que l’on fait à Michel Legros, ponte du PS, et personnage important au Foyer taminois, d'avoir utilisé très régulièrement le personnel de la société de logements sociaux et du matériel à des fins personnelles et tout cela pendant les heures de service. Mais que la grâce lui en soit faite, si Monsieur Legros s’est mal placé devant la justice, ce n’était que pour réaliser des travaux à son domicile, certes, mais encore construire des boxes à chevaux. Ce dernier détail change tout, anoblit sa cause, si l’on peut dire. Monsieur Legros est donc un homme de cheval, un cavalier, un homme du monde. De cela, évidemment, le Tribunal tiendra compte.
Et c’est en cela que la Justice belge est bien une justice de classe qui reconnaît les siens. Il est possible qu’en fouillant dans les archives, que cela soit à propos de la carolorégienne ou de la taminoise, il s’est sans doute trouvé dans la longue histoire de ces sociétés, l’une ou l’autre affaire de vol simple du chef d’un ouvrier dont le but était de se monter en matériel de construction, pour se poser la question de savoir à combien cet indélicat employé a écopé en amendes et jours de prison ?
Les préjudices étant minimes si on les compare aux faux, usage de faux, abus de biens sociaux et escroqueries, dessous-de-table, malversations, frais de déplacement exagérés et attributions suspectes de logements sociaux de ces messieurs du PS, il serait naturel que les peines encourues de cette dernière affaire fussent exemplaires et, en tous cas, supérieures au vol d’un tournevis ou d’une scie sauteuse, vu que ces délits étaient de nature à nuire gravement à la prospérité de cette belle œuvre qu’est le logis social.
Or, l’expérience du passé - on se rappelle les tribulations de certains, suite à l’affaire Cools et à la découverte d’une drôle de comptabilité à la fédération liégeoise - nous laisse rêveur quant à l’exemplarité de la Justice en certains cas.

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La Société à deux vitesses qu’annonce la passivité libérale face aux dégâts de la mondialisation de l’économie, se prolonge tout à fait naturellement par une justice à deux vitesses. Certes, ancienne pratique, l’une, de facto et comme qui dirait, allant de soi, entre hommes de cheval et l’autre, appliquée aux fâcheux de la gueuserie. On aurait pu imaginer une Laurette Onkelinx ardente au désarmement des populations, moins laxiste à l’égard de la vénerie et de la chasse à courre des gens de haut apanage, toque rose et bleue lignée, de la gentry du boulevard de l’Empereur.
Il faut croire qu’entre deux couplets de l’Internationale, l’Haut-lieu a toujours la cote et que ce n’est pas demain que Di Rupo changera de partenaires pour sa partie de bridge du café du Commerce.
C’est dommage. Encore que… ce parfum d’ancien régime n’est pas sans charme.
Si les gens bien élevés dans les Droits de l’Homme et du Citoyen, nourris à coups de citations de Jean Jaurès, investissant pieusement dans l’ex-voto à Emile Vandervelde se mettaient à boire du gros rouge sur le zinc des chômeurs et des pensionnés, où irions-nous ?
Heureusement, la lutte des classes étant absolument rayée du vocabulaire progressiste, il va de soi que la distinction ne pourrait être taxée de mépris pour les classes laborieuses. Le caviar n’est pas interdit de consommation, comme les armes de poing…

10 juin 2006

Lettre ouverte aux citoyens-cons.

Le citoyen-con se plaint. Il se lamente. Il exige d’être mieux protégé.
Jaloux de ses prérogatives, l’Etat ne supporte pas d’autre terrorisme que le sien. Il ne demande pas mieux que de voler au secours du citoyen-con. Sous des dehors compréhensifs, il serre la vis et rogne un peu des libertés qui restent. Par vice ? Par vertu ? Non. Simplement parce que le côté économique de l’organisation sociale lui échappant totalement, il reporte sur le citoyen-con toute sa volonté de pouvoir. Il faut démontrer que puisqu’il n’est pas invité quand Dollé et Mittal discutent le coup sur le sort de dizaine de milliers de travailleurs, lui - l’Etat - sert encore à quelque chose !...
Le citoyen-con ne comprend pas. Il se demande comment avec toutes les protections qu’on lui donne, il se sent de plus en plus malheureux, inquiet, désemparé, traqué. C’est qu’on le surveille. Des radars, des caméras, des écoutes téléphoniques, des interdictions de dire des convictions qui ne plaisent pas au plus grand nombre, sont là parce qu’il les a souhaités et voilà que, maintenant qu’il les a, les accidents sont toujours aussi meurtriers, les escrocs toujours aussi efficaces, les petits voyous toujours aussi performants et les Hans Van Temsche toujours aussi pervers dans les rues d'Anvers.
Et tandis qu’il réagit avec effroi aux propos incendiaires des intégristes musulmans, l’Etat se frotte les mains et sous prétexte de la dangerosité extérieure, entreprend des restrictions intérieures, bientôt corroborées dans le climat de crainte qu’il entretient en multipliant par dix les effets d’annonce du geste d’un maniaque ou d’un pervers.
L’embêtant, c’est que le citoyen-con ressent plus le poids des interdits et des prescriptions que la petite crapule du coin de la rue. Alors que le personnel politique délinquant, celui-là même qui criait à la vertu et à la Loi nécessaire, se fout de sa gueule, il se sent doublement con, refait… le citoyen-con !...
Un canif à cran d’arrêt, mieux un pistolet du grand-père résistant dont il ne sait pas s’il marche encore, deviennent un crime. Un souvenir innocent, se transforme en pièce à conviction ! Tout cela par un jeu d’écriture, une décision lointaine, une affaire bruxelloise concoctée dans des cabinets ministériels où il n’aura jamais accès et où personne – jamais – ne lui demandera un avis… Alors, tout en souhaitant que tout objet contondant, toute lame, tout engin de tir disparaissent à tout jamais, il s’aperçoit que cela ne va pas ainsi et que plus on le désarme, plus le crime s’arme et plus il se sent enchaîné au destin d’un Etat dont il commence à douter de la sincérité. Il perd de son autonomie et de la libre possession de ses objets personnels… Le pays se désarme, soit, un ou deux millions d’objets, de ferrailles qui ont ou qui sont encore capables d’ouvrir le feu, certes, mais dont on n’a jamais parlé. Un million de tireurs potentiels qui n’ont jamais tiré pourrait devenir un million de délinquants !... Tout cela parce qu’un salaud sort dans la rue pour « se » faire quelqu’un qui n‘a pas l’apparence d’une épaisse flamande aux yeux bleus !
Et les crimes des fous, des racistes, des maniaques se suivent avec la même régularité depuis un siècle sans grand changement dans les statistiques, sur le temps que le citoyen-con voit son univers qui bascule.

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C’est que le citoyen-con croit que les Lois changent les hommes et que les criminels en puissance vont s’y soumettre et qu’ainsi le risque zéro sera l’œuvre de Laurette Onkelinx. C’est que le citoyen-con croit qu’en faisant des lois contre le racisme, le raciste va disparaître et qu’on ne l’entendra plus.
C’est que le citoyen-con pense, qu’en mettant le paquet de clope hors de portée des indigents, on ne fumera plus.
Alors, le citoyen-con se réjouit qu’on interdise tout… sauf l’alcool qui fait bon an mal an plus de victimes à lui tout seul que toutes les drogues ensembles. Le citoyen-con voudrait que l’on interdise l’alcool aussi. C’est l’Etat qui ne veut pas. Il a peur du ras-le-bol et d’un soulèvement de gens parmi lesquels il y aurait le citoyen-con.
Quand comprendra-t-on que cette folie sécuritaire, cette rigueur dans le bien dire, cette manière forte de veiller à notre santé, n’est qu’une volonté de conserver le pouvoir par une sorte de force centrifuge qui nous aspire dans une dictature molle, mais inquiétante !
J’en suis à me demander si ça vaut encore la peine de s’exprimer par les moyens les plus modernes pour revendiquer un droit à la différence de la moutonnante attitude ?
Qu’est-ce que ça fait, après tout, que j’aboie en do quand la Loi m’ordonne d’aboyer en si ? Si ce n’est qu’avec le temps, le fait de conserver dans mon tiroir un tire-bouchon en métal pourra me conduire aux Assises ? Tandis que, les citoyens-cons regroupés diront en chœur que c’est bien fait pour ma gueule.
Il y a des tentations ainsi de rentrer sous sa tente, cerné par les cons, réduit à l’impuissance, de la fermer définitivement par excès de dégoût.
Et puis on se dit, c’est trop bête à la fin, de finir en silence, comme si on était d’accord avec eux ?
C’est trop bête de voir les juristes, les politiques et les citoyens-cons se ruer aux élections communales choisir entre la peste et le choléra, les mêmes histrions qui bouffent ma liberté, sous prétexte de sécurité, alors qu’ils savent bien que s’ils nous font des Lois inutiles, c’est bien parce qu’ils souhaitent passer pour des héros et être réélus dans leurs communes, parce qu’ils aiment être au devant de nous, goûter à leurs petits fromages et s’émanciper des propres lois qu’ils édictent.

9 juin 2006

Allô 6 6 6 ! Vous avez du feu ?

-Il y a quelques jours nous étions le 6 du 6, 2006. Et il ne s’est rien passé !
-Détrompez-vous... Nous avons tous basculé du côté du mal.
-C’est-à-dire ?
-Avez-vous remarqué le sourire crispé de Didier Reynders ?
-Oui.
-Et le regard soudain lubrique d’Isabelle Durant ?
-Là, oui, je l’ai remarqué plus nettement.
-C’est parce que vous vous intéressez davantage aux femmes. Mais le regard dubitatif de Di Rupo qu’il lance à son ami de trente ans Van Cauwenberghe, vous a-t-il échappé ?
-Il est vrai. Seraient-ils tous sous l’emprise de Satan ?
-Hélas !... Mais nous aussi.
-Nous aurions tous basculé ?
-Je finis de vous le dire.
-Que va-t-il se passer ?
-Rien. Si ce n’est que les forces du mal se seront emparées définitivement de la Belgique, de l’Europe et du monde !
-C’est la fin ?
-Pensez-vous ! Voilà longtemps que nous étions sur le fil. L’accumulation des 6 nous aura été fatale. C’est tout. Un internaute fait le lien entre Lucifer et l'économie actuelle. Il affirme ainsi que 666 est le code de la Banque mondiale et que les cartes de crédit aux États-Unis commencent par 666. Ce n'est pas tout: les codes sur les produits d'alimentation égalent toujours 666.
-Le système capitaliste dans les mains du diable ? bigre !
-Ce n'est pas récent. Voilà longtemps que tout ce qui touche au fric est l’exclusivité de l’immoralité et du désordre.
-Vous voulez dire que notre économie ?
-Complètement.
-Ceux qui la défendent ?
-Totalement. Demandez donc au président de la FEB d’enlever ses chaussettes ? Il refusera net.
-Pourquoi ?
-Parce qu’il a les pieds fourchus. Et pourquoi Joëlle Milquet ne dévoile jamais se poitrine au téléspectateur ?
-Par décence ?
-Vous n’y êtes pas. Au-dessus du téton gauche, on voit Saint-Jean qui feuillette le Nouveau Testament. Dans le verset XIII:16, Jean écrit: « Et elle fit que tous reçussent une marque au-dessus du sein gauche, et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir le nom de la bête ou le nombre de son nom».
-Vous y êtes allé voir ?
-Vous en connaissez beaucoup qui peuvent en dire autant de la présidente du CDh ?
-Non. Mais ce n’est pas une preuve.
-C’est vous la preuve puisque vous mettez ma parole en doute, comme tous les Belges aujourd’hui.
-Comment va-t-on pouvoir vivre dorénavant dans les mains du Malin ?
-De la même manière qu’avant. Rien ne sera changé en apparence, à part que toute morale aura disparu.
-Mais le système capitaliste n’en avait guère !
-Cela ne se savait qu’à demi, quand l’honnête homme s’interroge. Comme l’honnête homme n’existe plus, tout le monde se saura voleur et volé.
-Cette ultime perversion est plus franche et plus honnête en somme ?
- Oui. Mais comment va-t-on punir les scélérats, puisque nous serons convaincus d’être à peu près tous de la même confrérie ?
-Nous ne punirons plus personne, pardi !
-Vous n’y êtes pas. Les 3 x 6 veulent au contraire que soient punis les innocents et mis les fripouilles aux honneurs.

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-Si je suis bien votre raisonnement les magouilleurs du PS devraient être couverts d’honneur et les lampistes qui sur ordre ont déversé les merdes de l’ICDI dans la carrière de Bouffioulx, condamnés aux plus lourdes peines ?
-Voilà. Vous y êtes. Vous comprenez à présent qu’il n’est pas bon d’être innocent de nos jours ?
-Tout ça à cause du 6-6-06 !

8 juin 2006

Effrois dans les sondages.

Ce qui était à redouter arrive sur ses bas bleus. Exit le PS pour cause de voyoucratie, voilà les ardents bidouilleurs du libéralisme classique qui se pointent, sans compter les hyènes d’extrême droite qui accompagnent toujours les convois qui sentent la chair humaine.
Je l’ai écrit dans ce blog il n’y a guère, s’il n’y a plus de gauche en Belgique, il est certain que l’embryon d’une possible gauche ne peut être trouvé que dans les décombres de la gauche caviar et pour le moment caviardée par les viandards de la politique.
Les épisodes actuels de la truanderie carolorégienne, namuroise et même montoise ne prêchent pourtant pas pour l’arrêt de la descente en flèche des amis de van Cauwenberghe, mais aussi, hélas, de Di Rupo,.
On voit bien que le récent sondage postposé de publication par la RTBf sur Charleroi plonge le PS dans une sorte de séisme dont le MR tire profit. Et que si ce sondage se révélait aussi négatif pour l‘ensemble des communes de Wallonie, il se pourrait que Gros QI soit le président de la plus forte déculottée du PS de toute l’après-guerre, ce qui pour les gens, comme Laurette Onkelinx, qui ne tarissent pas d’éloges sur le génie montois, constituent un désaveu complet de leur flair politique.
C’est donc ce jeudi que la RTBf convoquera Van Gompel, Chastel, Salvi et Nollet, le quatuor représentatif du panel politique carolorégien pour un tour de table instructif. A moins que l’enjeu dépassant la ville, les pointures au destin national ne soient présentes ?
Les Belges seraient-ils plus vertueux qu’on le pense ? C’est que le capitalisme ambiant, qui est en lui-même la plus belle escroquerie du XXIme siècle, ne prépare pas tout spécialement le citoyen à faire assaut de vertus.
Si le crime ne paie pas toujours, il se pourrait que la logique venant aux masses, celles-ci ne découvrent dans l’imposture du MR bien plus de criminalité en germes que dans le PS.
C’est qu’au PS, ce ne sont que les fous de pouvoir et les carriéristes qui sont en cause. Au MR c’est toute l’idéologie libérale qui n’est qu’une pourriture sans nom, que des hommes et des femmes défendent, devenant ainsi les instigateurs et les initiateurs de cette pourriture.
On voit immédiatement la différence.
Elle n’apparaissait plus guère en ces temps de centrisme exacerbé. Elle saute aux yeux immédiatement dès que l’alternative de changement propulse un MR cent fois plus souillé de sang et de merde que n’importe quel autre parti.
Cela n’enlève rien à la fièvre collaborationniste qui a pris les dirigeants du PS dès qu’ils ont senti tout le parti qu’ils pouvaient tirer en places, profits et pouvoirs de cette société corrompue jusqu’à l’os. Ce serait une faute que d’abandonner à la merci des arrivistes, toute une population exploitée doublement par le libéralisme agressif de l’économie et par le faux-semblant d’une gauche qui n’en a plus que le mot.
Il faut donc que le PS survive et qu’une mutation s’y opère. Mais pas celle escomptée par Di Rupo dont la tactique de ses Ateliers du Progrès et sa manière d’installer un homme de main pour faire rapport, n’a pour seul objectif que de sauver sa clientèle et les personnages trop connus qu’il nous balade de législative en législative.

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Non. Il faut, à ce pays et à l’Europe, une véritable gauche incarnée dans un parti qui rompe avec les pratiques du libéralisme. Un parti qui sente les aspirations légitimes des gens et non pas un parti qui flaire l’argent pour réclamer sa part.
Peut-être finalement serait-il bon pour atteindre cet idéal que le PS se dégraisse au point d’être rejeté dans une opposition qui ne serait pas une sale d’attente pour le prochain train, mais pour s’y refaire, retrouver son éthique et son idéal.
Reynders peut craindre un parti de gauche dans une opposition réelle. Il n’a donc pas intérêt à ce que le PS s’affaiblisse trop. La solution pour les libéraux ne peut être que celle des majorités relatives avec d’autres partenaires. Ainsi, chacun, à l‘assiette au beurre, partage et, en même temps, prend sa part. Ce fut le grand tort des prédécesseurs de Di Rupo de préconiser le scénario collaborationniste dont Cools et Spitaels furent les chantres. La faute actuelle de Gros QI est d’en avoir poursuivi les pratiques et ne pas en avoir senti les dangers.
Aujourd’hui, il est trop tard. Le PS va droit au vote sanction.
Sauf si la Justice fait diligence et ne s’intéresse plus à d’autres anomalies, surtout celles des habitations sociales. Alors, il resterait quelques mois pour effacer le désastreux parcours carolo dans la conscience collective.
Dans le cas contraire, même communale, la cure d’opposition pourrait rendre du sang frais à la gauche exsangue.

7 juin 2006

Vocation liftée.

On est une bande de jeunes. On n’est pas trop cons. On a compris qu’on réussira jamais dans la petite délinquance. Restent deux voies : celle de mon père qui a bossé trente ans chez Alidur, qui vient de se faire virer parce qu’Alidur déménage au Pakistan.
A trois semaines de se faire lourder, mon père avait sollicité Alidur pour me placer à la fonderie aluminium, c’est mieux payé, sauf qu’on y crève des poumons ; enfin, c’était juste pour que j’aie un pied à l’étrier. Le patron avait dit oui. Il savait bien la fiente, qu’il allait les mettre et que mon vieux était out.
La deuxième voie, celle de la délinquance en col blanc, c’est la plus sûre, la plus lucrative, mais la plus difficile.
Pour délinquer col blanc, faut d’abord des fringues. Faut voir les voyous du PS à Charleroi, tous fringués de première.
Comme Tony s’est fait épingler pour un bête sac trouvé par terre (Il a eu du pot et n’est pas parti en maison, parce qu’il n’a pas seize ans.), on a réfléchi qu’en col blanc, y a plus de pèze et de respect. Les juges blairent bien les bien-mis et les qui parlent à l’aise.
Donc, avec les copains, on a repris l’idée qu’on n’avait pas d’avenir en fouillant les poubelles et les fafiots des riverains et qu’il fallait s’élever pour réussir.
Avec le pognon qu’Alex avait filouté chez sa mère, on s’est fringué super. Le costard gris foncé, la chemise comme mon cul quand il est propre et la cravate des harengs qu’on voit sortir des Institutions européennes ou d’un Conseil communal.
Avec ça, t’es encore nulle part.
Il a fallu qu’on apprendre (je sais que c’est pas correct, mais je suis pas encore arrivé au temps de la conjugaison qui faudrait) à écrire et à parler. On suit des cours accélérés chez le Causeur. C’est un vieux philosophe qui a fait dix piges de cabane pour une histoire de sachet de frites qu’a mal tourné sur la foire d’octobre, un jour qu’il avait bu. C’est trop long à expliquer. On cause déjà mieux et pour ce qui est des fautes, vous pouvez juger la rédaction que vous lisez actuellement, le sujet étant « Qu’est-ce que je ferai plus tard ». Même qu’on s’est marré quand le Causeur nous a dit « Si tu écris que tu veux faire flic, je te fous mon poing sur la gueule ! ».
Quand on sera bien armé pour se pousser, notre idée c’est de nous inscrire dans un parti, n’importe lequel, mais comme on n’est pas des bourgeois, on pense que c’est le mieux de s’inscrire au PS, vu aussi, qu’on a des grands exemples à Charleroi, à Namur et ailleurs. Moi, j’y ai envoyé un mot à Cariat. « M’sieu Cariat, vous êtes mon idole. J’apprécie votre parcours. Vous avez pas un conseil pour ma carrière ? ». Il m’a pas encore répondu, mais je crois pas qu’il oubliera.
Comme on n’est pas de Charleroi et que Charleroi est tout quadrillé et que les places se retiennent dix ans à l’avance, on a pensé à Liège, vu qu’on est Liégeois.
Seulement, pour s’inscrire et payer la cotisation, ça fait pas un pli, on vous demande rien, mais pour être quelque chose dans la place, faut se lever tôt avec toujours la main sur l’eustache. La lame, c’est bon, t’en as peu qui comprendre pas (même problème que pour apprendre), quand t’appuie ton outil sur le tarin de la tante qui résiste.
L’affiliation, c’est bonard. Fastoche, tu sors la monnaie. Pour l’estrade, c’est autre chose. Tu dois forcer les marches, te frayer un sentier à coup de coupe-coupe parmi les avocats qui encombrent, sans oublier les fils de pute qu’ont papa sur l’estrade. Y a tellement du monde qu’on aurait fini par retourner aux sacs à main, si Bénard du Tronc-d’Eglise (son blase, c’est une anecdote, c’est trop long à expliquer) n’avait eu une idée géniale. Entre délinquants, ça se comprend à demi mot. On a vécu à Sainte-Marguerite le déclin de la Camora pousser dehors par le Maghreb qui elle-même est bousculée par les violents des Carpates. La politique, c’est comme la rue, ce n’est qu’un rapport de force.
Si tu te pointes avec la gueule enfarinée en demandant pardon à l’avance quand on t’écrase les orteils, t’es foutu, mon biquet. Mais, si tu le prends de haut, que tu joues de la muscu et qu’on sent que celui qui te résiste va se faire estourbir, ça fait pas un pli, avocat ou fils de, tu fais ta trouée et t’arrive à la table des dégustations négociées.
J’y suis pas encore, certes. Mais avec Bénard du Tronc-d’Eglise, on a coincé dans un coin le type qui range les chaises après la réunion. On l’a un peu arrangé, pas trop pour pas qu’il porte plainte. Maintenant c’est mes zigues et Bénard qui rangeons.
Prochaine étape, devenir homme de sécurité avec l’objectif de porter une serviette d’un de ceux qui se gobergent et qui encaissent sur l’estrade.
Ce ne sera pas facile.

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Faut choisir sa victime. On demandera des conseils chez les pros à Charleroi.
Le causeur nous a dit qu’après l’estrade, faut causer au monde. C‘est con le public, mais faut quand même trouver des mots qui apaisent, faut les branler dans leurs têtes de piaf. Les avocats font ça très bien. Faudra qu’on en travaille un pour qu’il nous explique. Puis on s’attaquera au fils de. On a déjà remarqué : le fils de, c’est souvent un couillon. On n’aura pas même besoin de la lame cinq pouces pour le convaincre, un cutter pourrait déjà y faire, afin qu’il cause de nous à papa.
Au bout, c’est la réussite, la consécration. Peut-être même le bureau… Tu te rends compte, le sommet d’une carrière : le Bureau… On y rêve !

6 juin 2006

Rock-garage.

-David Gorre, vous venez de la Wallonie profonde, de Liège plus exactement, au festival de Cannes, alors que vous ne présentez aucun film, pourquoi ?
- Pour la même raison que j’étais à Forêt-national en mars et que je n’ai aucun Cd en préparation.
-Mais vous n’êtes pas dans le groupe U2 !
-Non. Mais j’étais dans la foule.
-Ce qui est certain, c’est votre participation à la journée du XV août en Outremeuse au mois de juillet. Et pourquoi fêter le XV août en juillet ?
-Je suis surbooké pour août et le Comité des fêtes a bien voulu changer les dates.
-Vous serez sur le podium ?
-C’est possible. Mais je ne sais pas lequel. J’hésite entre celui de la place Del’Cour et celui de la place de l’Yser.
-Une question d’acoustique ?
-Non. Une question d’encaustique.
-Expliquez-vous.

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-Ma tournée est sponsorisée par la Cire « l’Abeille » et j’attends des consignes.
-Que pensez-vous des films présentés à Cannes ?
-Je n’en ai vu aucun. Il paraît qu’ils étaient tous mauvais.
-Comment le savez-vous si vous n’en n’avez vu aucun ?
-J’étais extra au bar du Martinez et j’ai entendu les conversations.
-Votre prochain CD, c’est pour quand ?
-Sortie la semaine prochaine… enfin, si ma femme a fini de les emballer.
-Vous êtes toujours chez Koh-I-Nhor, la maison de disques fétiches des groupes liégeois les plus en pointes ?
-Non. J’ai changé, vu mon refus d’abdiquer toute personnalité.
-Mais, vous n’en avez pas ! C’est ça principalement qu’on vous reproche.
-Justement. C’est le style neutre aujourd’hui. Vous verrez sur le CD. « Chante My love », le troisième morceau…
-Pour un morceau, c’est un morceau. Vous n’y allez pas par quatre chemins…
-Je suis du centre / et je m’en ventre / Ma ville, c’est pas Mons/ Vas-y et fonce / Je suis du centre / Faut me comprentre…
-Liège n’est pas une ville du centre !
-Je parle du centre ville, bien entendu.
-Comment s’appelle votre nouvelle maison de disques ?
- The duffel-Coat.
-Quel rapport ?
-Parce qu’un jour j’ai attendu chez Monfils trois heures pour un subside. Heureusement que j’avais ce vêtement. Il paraît qu’il coupe toujours le chauffage central dans la salle d’attente pour refroidir l’ardeur des candidats au subside.
-Et vous l’avez eu ?
-Non. il avait distribué la dotation de mille euros à un poète liégeois, hélas, non encore disparu et au Club de pétanque de Droixhe.
-C’est dommage !
-A moitié, puisque je suis neutre et du centre et qu’en principe, je suis toujours de bonne humeur.
-Que pensez-vous des courants actuels ?
-Un courant qui n’est pas porteur, le mien, est celui que je préfère ; mais, je serais prétentieux d’en parler, en oubliant les courants porteurs.
-Et alors ?
-Voilà, c’est fait. J’ai parlé des courants actuels et je n’en dirai pas plus.
-Vous semblez remonté contre des gens comme Al Brooze et Burd Della. Pourquoi ?
-Ils ont vendu un million de disques et c’est un plagiat. Ils ont copié mon « Allergolène Royal » de bout en bout !
-Comment cela se peut-il puisqu’ils ont sorti le CD l’année dernière et que vous sortez la plage du vôtre en simple six mois plus tard ?
-Vous ne comprenez pas qu’ils avaient mis une puce électronique dans ma guitare basse et qu’ils étaient au courant de tout ce que nous faisions.
-Vous avez des preuves ?
-Oui. J’ai eu longtemps la puce à l’oreille. Malheureusement elle s’est barrée.
-Qu’allez-vous faire ?
-Prendre le plagiat pour nous, en espérant qu’on ne nous dénoncera pas.
-Vous êtes courageux.
-Non. Je suis neutre et prudent.

5 juin 2006

Utilitarisme et soupe populaire.

Les partis de gouvernement, de la gauche à la droite, ont tous adopté la philosophie anglo-saxonne libérale, et ce depuis l’abandon du principe de la lutte des classes du défunt PSB. Cette philosophie de gouvernement est analytique et ne s’occupe vraiment que de questions futiles, celles d’une gestion quotidienne d’adaptation du peuple aux lois du marché.
Nos préoccupations et notamment les tensions entre le capital et le travail, la notion de solidarité entre les citoyens, la paupérisation d’une partie de la population qui touche aujourd’hui la middle class et l’inquiétude exprimée des dérives d’un capitalisme insolent, n’ont aucun rapport avec la philosophie anglo-saxonne de gestion de l’Etat. En conséquence, les réponses du libéralisme ne sont que des demi-réponses, avec des mesures aléatoires et précaires.
Ce n’est pas le rôle du Mouvement Réformateur de répondre au désir des collectivités de plus de liberté et de progrès. Pour la droite libérale, cette attente se résume à la seule liberté d’entreprendre. Par contre, le silence des dirigeants du PS est accablant.
Les lois de contraintes pleuvent. Mais ce sont des lois contre le racisme, pour la sécurité routières, contre le tabagisme, pour plus de contrôles des citoyens, pour les aggravations des peines, des amendes, de la TVA. Aucune n’apporte des solutions pour ce qui touche à la justice et à l’éthique. On dirait que l’Etat redouble de contraintes et n’est jaloux de son autorité que sur des leurres dérivatifs, afin de mieux se soustraire aux plus importantes interrogations qui concernent les points essentiels du fonctionnement de la démocratie.
C’est que la culture anglo-saxonne adoptée à l’unanimité ne s’attache qu’à la logique, la logistique pourrait-on dire, philosophique et épistémologique, en ignorant superbement l’axiologie, c’est-à-dire l’étude des valeurs morales.

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Où en est, l’éthique d’une philosophie politique ?
C’est ainsi que s’établissent des lois tournant toutes autour du commerce, organisant la nature des rapports de subordinations entre les individus, pénalisant les uns et valorisant les autres, qui n’ont rien à voir avec les exigences d’une morale supérieure. C’est de ce noyau que partent aujourd’hui toutes les autres composantes sociales, prenant en charge l’individu du berceau à la tombe, pour une vie dans un ordre donné, sans lui demander son avis et en ne tenant aucun compte de la critique qui percerait à travers l’opacité des opérations d’Etat.
Un exemple d’immoralité politique en Belgique, a été le refus du PS de consulter la population sur le projet de la Constitution européenne.
L’illusoire sécurité par le renforcement actuel des polices résulte d’une propagande pour la garantie des personnes et des biens, mais surtout des biens, dans la pure tradition d’un Robert Nozick, dont madame Thatcher s’est inspirée.
Qu’est ce philosophe américain ? Une sorte d’ultra-libéral conservateur qui, en plaçant l’individu et l’association des individus au-dessus de tout, promeut la réussite personnelle par la destruction des valeurs collectives et la haine de la solidarité, condamnant l’Etat au seul souci de l’Ordre et du gardiennage des « individus dangereux ».
Voilà quel type de société on défend aujourd’hui en Belgique. Et c’est aussi une des raisons du divorce entre les politiciens et la population.
Les vrais problèmes sont ceux qui concernent le plus grand nombre et qui embarrassent la conscience collective. Toutes les broutilles inconsistantes qu’on nous fait ingérer, les fausses valeurs que l’on nous dit d’admirer, les débats auxquels on demande notre participation, n’ont rien à voir avec ce qui « qui tourmentent et gênent la vie » selon Valéry.
Il nous importe que Madame Arena et Monsieur Jean-Claude Marcourt décident de mesures en faveur de l’emploi et sur le même temps restreignent le droit des chômeurs à être indemnisés. Ces mesures ne servent qu’à occuper le devant de la scène à six mois des élections. Et n’apporteront aucune amélioration dans la vie des gens.
Comment se fait-il que dans une économie sans cesse vantée comme une des plus performantes qui soit, la précarité devient le lot de tous les travailleurs et quels sont les causes d’une paupérisation accrue ?
Utilitarisme ou suivisme : que devons nous espérer ?
Quel est le critère essentiel de nos décisions collectives ?
Qu’est-ce qu’une répartition équitable de la production de biens d’une société organisée ? Qu’entend-on par la construction d’une société juste ?
Le jour où des audacieux se poseront ces questions, peut-être la gauche pourra-t-elle renaître ?
On peut toujours rêver, non ?

4 juin 2006

Une connerie militante.

Pour nos vacanciers les plus assidus des côtes méditerranéennes et des pays du Maghreb, Européens réguliers des « Tour Operator », posant pour la photo dans les médinas et les villages « traditionnels » au lieu des bords de piscine et des zones réservées, un changement radical de l’aspect extérieur de la femme marocaine s’opère devant eux. Le hidjab, le voile islamique, est devenu la règle.
Pour qui se souvient de la liberté de se montrer dans des vêtements à l’européenne ou se prélasser en maillot sur les plages, la volte-face de la femme marocaine est spectaculaire. Les Imams triomphent !
On peut dénoncer la bêtise, on ne peut l’éviter quand elle gagne sur les populations. Cette nouvelle affectation de pruderie ne serait qu’un mal, propre aux bourgades reculées, si l’immigration massive des populations maghrébines vers des pays économiquement attractifs, on pense évidemment à la Belgique, ne nous posait aussi la question du hidjab.
Et pas de n’importe quelle façon. Si les mœurs évoluent au Maroc au point d’arrêter l’évolution légitime vers plus de liberté de la femme, c’est en partie à cause de la pression insidieuse des voilées sur les autres. Les islamistes influent par petites touches progressives sur « l’attitude de retenue ».
Les différends dans nos écoles au sujet du port du voile, le flou qui persiste à défendre le droit de se vêtir comme bon nous semble et cette difficulté que nous avons de nous exprimer depuis qu’il faut craindre pour un oui, pour un non, de se faire traiter de raciste, voir d’être menacé de poursuite, font progresser l’intégrisme et régresser l’émancipation de la femme africaine.
La lâcheté ambiante a toujours profité à l’extrémisme religieux. Et en Belgique, elle est proverbiale.
Je ne vois pas pourquoi quiconque se considère comme laïque dans un pays qui reconnaît la liberté des cultes n’aurait pas le droit à dire son mépris des religions misogynes et liberticides, comme le sont toujours les religions juives et chrétiennes, dépassées en cela par la musulmane.
Nous sommes accablés du suivisme de gens simples et honnêtes sur bien des points, mais qui ne se reconnaissent plus comme tels dès qu’il est question de religion.
Qu’est-ce que les villageois du Maghreb savent de l’évolution de la vie dans les grandes cités modernes pour se permettre de revendiquer le droit d’y exercer leurs pratiques moyenâgeuses ?
Au nom des mœurs ?
Quand des jeunes gens n’ont rien à dire sur le choix de leurs futures, quand les frères « punissent » leurs sœurs pour la liberté de leurs relations et leurs tenues vestimentaires, quand les parents, qui ne connaissent rien ou pas grand-chose de la manière de vivre ailleurs que dans leur gourbi, contestent un autre point de vue que le leur, qu’il soit permis à ceux qui ne sont pas d’accord de protester et d’affirmer haut et fort que si chacun fait chez soi ce qu’il veut, il ne peut en aucune manière faire pression sur ses proches, ni sur l’opinion publique.
Aujourd’hui, ce qui inquiète c’est une progression des lois et méthodes islamiques de manière telle que le phénomène apparaît profond et durable, suite à une pression sans précédent des intégristes à l‘intérieur et à l’extérieur des zones d’influence du phénomène religieux.
Au Maroc, la volonté des religieux s’affiche même à l’université. En 2006 certains groupes d'enseignants rejettent ouvertement, au nom de l'islam, la théorie de Darwin sur l'évolution des espèces ou le mythe platonicien de l'androgynie sur la différence des sexes.
Ils en sont à tant de stupidités qu’ils courent sans le vouloir rejoindre nos « Disciples de Jéhovah » qui croient dur comme fer que le monde a été créé voici trois mille ans !
D’ici à ce que l’on révise le code marocain de la famille dans le sens d’un retour aux sources, il n’y a que l’espace d’une croyance de Mahomet selon laquelle ses prosélytes seuls avaient le droit de vivre. Ce danger pourrait se concrétiser en réelle catastrophe aux élections de 2007, dont le roi du Maroc, pas très démocrate lui-même, peut à juste titre craindre le pire.

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En suivant ce courant, il conviendrait de supprimer les portables, la télévision et la radio, que la femme soit condamnée aux moucharabiehs et aux séquestrations et qu’enfin se lapidassent toutes les créatures qui auraient perdu leur qualité de vierge avant le mariage arrangé.
On voit l’hécatombe chez nos porteuses d’hidjab même !

3 juin 2006

On fait comme si…

Selon le FMI, on estime à plus de 500 milliards de dollars, soit 2 % du produit mondial, le montant annuel du blanchiment d’argent.
C’est probablement en-dessous de la réalité. Enfin, si l’on considère que l’argent propre est, à l’occasion, le produit du blanchiment, on arrive à des sommes astronomiques.
Dans cette perspective toutes les banques ont, seront ou auront été le support et le véhicule de l’argent sale, parfois à leur corps défendant, souvent en connaissance de cause.
En 2006, le seul but, le seul critère qui vaille, la fin et les moyens en soi, balayant toutes les théories sur les systèmes de société, fondateur de l’avenir et le garant du présent, que l’on soit à la Silicon Valley, ou à la maison carolorégienne, roi de tout et despote absolu : c’est l’argent.
Peu importe qu’il soit gris, noir, sorti de la drogue ou du sexe, gagné à la sueur du front des autres, acquis en spéculant, par héritage ou par parabellum, il faut en avoir, sinon on est socialement mort.
Là-dessus, on essaie d’expliquer que si on en est arrivé là, c’est que quelque part, ça a foiré dans la tête de l’homme moderne.
Le curé dira que c’est le meurtre de Dieu, les royalistes celui du roi, les sociologues l’émergence d’une république de l’économie, les philosophes une absence de moralité publique. Bref, c’est l’éthique qui plie bagage et bonsoir les dégâts.
Pourtant, on fait comme si.
Nos hommes politiques, nos économistes, nos Européens, jusqu’à la caissière de chez MAKRO voient toujours dans le système capitaliste l’incomparable moyen de vivre et prospérer.
Seuls quelques rêveurs peu suspects d’être des cocos, se lamentent en disant : « Quel est le moyen de faire autrement ? »
C’est vrai que du vestiaire libéral, les œuvres des maisons du peuple, en passant par les fabriques d’Eglise, l'UNESCO et le petit sou des pauvres, ils sont tous des ratichons dans l’âme et les porte-drapeau farouche du libéralisme… la grosse majorité des gens fait comme si… tout en pensant le contraire.
-C’est foutu. Mais j’ai blanchi à mon petit niveau le pognon de ma tante d’Honfleur. J’ai un immeuble dans lequel j’ai fourré huit Camerounais et trois Maghrébins. Et je vous emmerde.
-C’est foutu. Je n’ai rien, mais mon patron m’a promis une augmentation. J’ai gagné mille euros au Loto et ma femme fait plongeuse en noir au bistro « Chez Mimile » les jours d’affluence. Et je vous emmerde.
-C’est foutu. Reynders me prend mille euros fin d’année sur ma pension de huit cents. Je peux rien y faire, alors je me débrouille. Je fais la soupe popu, les poubelles et j’ai de la chance de n’être pas citoyen de Kinshasa. Et je vous emmerde.
Si bien qu’on en est au consensus par l’absurde et qu’on n’est pas près de sortir d’où nos intellectuels nous ont plongés en habillant le vol pur du capitalisme, d’une morale de circonstance.
L’argent, critère implacable, loi des marchés, compétitions nécessaires, concurrence internationale : les vaincus, c'est-à-dire les neuf dixièmes de la population mondiale, n’ont qu’à souquer ferme sur la galère où ils ont été embarqués de force.
L’esclavagisme ? C’est pire aujourd’hui qu’avant-hier. Les droits de l’homme ? Vous vous foutez du monde ?

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Ils n’ont à s’en prendre qu’à eux-mêmes, les cons, trop vieux, incapables, obsolètes à crever disent tous les discours de Di Rupo, à Frank Vanhecke, en passant par sa grâce Milquet, sans oublier milord Reynders, évidemment d’une autre manière, question de style, mais en rognant sur les budgets, en rayant les chômeurs en mégotant sur les petites pensions, bref en se conduisant en conducator du Veau d’Or.
Soit : l’argent est le principe ordonnateur de toutes choses. Le bourgeois pourra sauver sa petite qui a besoin d’un rein. Il s’en foutera de savoir qu’un paumé du quart monde a vendu un des siens pour tenir le coup un mois de plus.
Il s’agit de financer sa vie, subsidier la démocratie et l’on n’ira pas regarder comment du président Bush à, parfois, l’humble troupier wallon d’un obscur Conseil communal, ils se débrouillent.
On aura vaguement une idée des détournements de fonds des gens du pouvoir. On aura trouvé les candidats en touillant dans l’élite avocatière. Placés le fric, comme Janssen de chez Solvay, dans des lieux sûrs, nos incomparables ne pourront que prospérer dans la champignonnière des intérêts communs.
Société d’économie mixte, partenariat, montage, sponsoring, associations : l’argent moteur sert quelques-uns au détriment de tous les autres. Et on appelle ça gérer une Société !
Comme les intérêts privés s’imbriquent dans les secteurs publics, que les parastataux sont des commerçants d’Etat et que le monde des affaires, des médias, des sports et du gangstérisme s’interpénètrent sous le seul critère de l’argent, on ne s’étonne plus que les derniers juges intègres aient fort à faire, que les démocraties ne soient plus que des parodies et que les acteurs principaux, soient devenus des escrocs, appréciés de tous et félicités par le peuple pour leur réussite exemplaire !

2 juin 2006

Une ardente entrée de plus.

-Erard va refaire son entrée !
-Il ne manquerait plus qu’il ne la refasse pas, avec la vedette qu’est devenue Charleroi, il était temps qu’on trouve quelque chose à Liège. Quoique Erard, ce n’est pas aussi rigolo que Cariat vilipendant Chastel.
-Pourquoi on ne trouve jamais rien pour rire, à Liège ? On fait tous des gueules comme Saint-Lambert.
-Ça arrive quand on est trop honnête.
-Et avec le paquet cadeau, on met Lambert Lombard en exergue. Ça va être poêlant !
-L’ont-ils assez répété leur joyeuse entrée !
-Oui. Voilà cinq cents fois qu’on la répète.
-C’est grâce à Erard de la Marck que la Principauté vivra les heures les plus fastueuses !
-Pourtant, c’était un curé et pour le remercier on a rasé son église.
-Puis, les socialistes qui avaient besoin d’argent pour renflouer l’Union Coopérative ont fait un trou place Saint-lambert !
-C’est monstrueux ce que tu dis !... C’est plutôt Destenay et sa folie bétonnière… que même pour le remercier on a baptisé un boulevard de son nom.
-Comme quoi les Liégeois ne sont pas rancuniers.
-800 figurants, un spectacle presque cinématographique !
-Pourquoi presque ?
-A cause de la pellicule. C’est trop cher…
-Il y aura tous les costumes sortis des réserves du théâtre royal.
-Le grand gag-man André Gilles boira du petit lait.
-C’est qui, celui-là ?
-…le député permanent des grands événements.
-Par exemple, le tremblement de terre de 1988, c’était lui ?
-Le dynamisme sismique, ce n’est pas son domaine. Lui, c’est l’artefact… l’humain quoi !
-Enfin tant qu’il ne vient pas de Charleroi…
-On partira de la caserne Fonck..
-C’est curieux tout le dynamisme liégeois vient de la caserne Fonck. Faut croire que les gamelles ont toujours suscité chez le badaud un engouement simple…
-Laisse-moi deviner la suite… Je parie qu’on va finir en son et lumière devant le palais !
-Exact.
-Ça va coûter combien à l’ardente cité ?
-100.000 euros.
-Ils veulent nous déguiser en abrutis moyenâgeux tout au long du cortège. D’après les toiles de Breughel et de Bosch, on avait de ces gueules ! On rigolait pas à Liège, le 30 mai 1506.
-Pareil aujourd’hui… On n’a d’ardent que la connerie… alors, là, d’une abondance…
-C’était pire ! On n’avait qu’un haut-de-chausse pour toute la vie. Quand tu vois le nombre de magasins qui te proposent des vêtements au centre ville !
-On n’avait plus de dents à 30 ans.
-Quand on arrivait jusque là…

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-Et l’autre, le gros Erard, la panse qu’il avait dans son carrosse. Il devait déjà nous prendre pour de beaux cons…
-Tu crois que ceux d’aujourd’hui ?
-Pareil. Mettre 100.000 euros pour se déguiser en croquants, comme si on l’était pas restés !
-D’accord. Mais en costumes d’époque, la misère a plus de panache.
-C’est ardent, quoi…
-C’est quand l’affûr ?
-Le 4 juin.
-Merde, pourquoi pas le 30 mai ?
-Parce que la technique impressionnante ne peut se déployer qu’un dimanche. A cause du trafic.
-Tu parles d’une reconstitution à l’identique !
-Enfin, cela permettra de dépanner les 800 pauvres types qui vont cachetonner en figurants ce jour-là.
-Comme on dit à Charleroi, il n’y a pas de petits bénéfices.
-Pour les autres, ce sera ardent, mais gratuit. On s’emmerdera beaucoup, mais ce sera très réussi. Comme on dit dans les gazettes.
-Je me suis laissé dire qu’il y aura les petits métiers de Liège. Le problème c’est qu’ils ont disparu et qu’à la place des pipiers et des tonneliers, on allait faire venir les banquiers, les escrocs et les électroniciens, mais que la plus forte guilde sera celle des chômeurs !
-C’est impossible, sous Erard les chômeurs étaient des mendiants et les escrocs étaient au pouvoir.
-C’est bien ce que j’ai dit. Ils seront tous là.

1 juin 2006

Un nouveau Dalaï Lama

Gérard Dufeuillet de la Dépêche du borinage - Un clou chasse l’autre, comment dois-je dire, éminence, monseigneur, sire… à propos des méditations belges de sa gracieuseté ?
Le Dalaï Lama – Appelez-moi Tenzin. Les belges et moi méditerions ? Vous me surprenez.
G.D.- On vous a surpris, en pleine cérémonie bouddhiste, chuchoter à l’oreille d’Anne-Marie Lizin.
Tenzin – Anne-Marie et moi, c’est du domaine privé. Je coule ma sérénité dans son fond de solitude et nous communions sur les paroxysmes de nos jouissances humaines.
G.D. – Pas la moindre confidence, même sur l’oreiller ?
Tenzin – Nous nous délivrons de nos aspects humains sur des tiges de bambou entrelacées et croyez-moi, ça fait mal… comme tout mal vaut tout bien…
G.D. – Donc, vous ne connaissez rien aux problèmes actuels ?
Tenzin – Dans la méditation, j’ai surpris la sémantique comportementaliste d’Elio Di Rupo. Du reste, il m’a demandé une audience de consultation.
G.D. – De quelle nature ?
Tenzin – Il souhaite permuter.
G.D.- C’est-à-dire ?
Tenzin – Il me donne les clés du parti et moi je le fais mon successeur en Inde.
G.D. – Di Rupo, Dalaï Lama en exil ?
Tenzin – Pourquoi pas ? Il le sera bientôt au boulevard de l’Empereur !
G.D. – Justement. Ne croyez-vous pas que Elio Di Rupo en fait trop en partageant son temps de travail entre la Région wallonne (Namur), le PS (Bruxelles) et sa bonne ville (Mons) ?
Tenzin – Son Ipséité irréductible en délaissant Charleroi la magnifique, et Liège l’Ardente, le futur Dalaï Lama belge gère mal par téléphone, par mail, par SMS, de sa voiture, de son bureau, de sa maison, les problèmes qui lui sont soumis, Elio Di Rupo n'a plus guère le temps de voir ses fidèles. La question qui se pose désormais est de savoir si les affres quotidiennes que son parti subit ne finiront pas par compromettre son gros QI ?.
G.D.- Et les affaires de Charleroi ? Les gère-t-il correctement ?
Tenzin – Très mal.
G.D. – Pourquoi ? Serait-il trop indulgent ?
Tenzin – Au contraire. Il est beaucoup trop dur avec des âmes innocentes !
G.D. – Innocentes ! Certains sont en aveux, d’autres en passe de l’être. Il y aura des condamnations, peut-être même de la prison !
Tenzin – Vous ne comprenez rien au carma de ces ardents socialistes. Quand je serai président du parti, je convoquerai le bureau et ceux que l’on croit coupables sous un grand chêne de vos Ardennes. Là, après une nuit de méditation que j’aurai passée dans un 5 étoiles le plus proche avec Anne-Marie qui est ma conseillère dans la recherche de la parthénogenèse accélérée, dès l’aube je retrouverai mes fidèles sous le chêne et néanmoins sous la pluie et je leur dirai comment je vois nos braves militants de Charleroi.
G.D. – Quoi vous les absolvez !
Tenzin – Mais de quoi sont-ils coupables, mon enfant, de trop aimer le peuple ?
G.D. – C’est trop. Expliquez-vous ?
Tenzin – Voilà des cœurs purs, des socialistes opportunistes de proximité. Ils ont été remarqués pour leur travail et honorés comme il se doit. Leur élévation ne leur a pas tourné la tête. Au contraire. Ils ne souhaitaient qu’une seule chose : faire don de leurs personnes au parti, aux pauvres, à la plèbe, aux travailleurs en deuxième ou troisième vie…

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G.D. – Bon. Passons.
Tenzin – Mais, ils ne le pouvaient pas, prisonniers de leurs cages dorées, environnés des vapeurs délétères de l’argent. Alors, comment se rapprocher des petits, des humbles ?
G.D. – Oui, comment ?
Tenzin – Mais en se réincarnant en hommes du peuple utilitariste ! Vous croyiez qu’ils volaient, alors qu’ils se rapprochaient de vous ! Au point que touchant à son comble l’humiliation, certains ont revendiqué l’honneur d’être en prison ! Vous entendez, sur la paille des cachots !
G.D. – Parlez-en, la paille est chez vous ! Ici, c’est mieux que sous le chêne que vous aurez choisi pour le bureau et les repentis dans notre Ardenne profonde.
Tenzin – Admettons. Mais le geste est symbolique. A la Baraque, en compensation, la mousson est fraîche. Il pleut souvent.
G.D. – Et Di Rupo en Inde saura-t-il vous remplacer ?
Tenzin – Le problème est différent. Pour redresser la barre, tellement on m’a volé, il faudra qu’il rétablisse les punitions anciennes.
G.D. – Des punitions de quel genre ?
Tenzin – Il devra faire venir des bourreaux de Chine. On pend le repenti par les pieds et on le scie en deux, en commençant par ses choses de la vie. Le meilleur bourreau est celui qui maintien le repenti en vie le plus longtemps.
G.D. – C’est horrible !
Tenzin – La paix en Inde est à ce prix, mon fils.
G.D. – Que pensez-vous de la Chine, mon Dalaï Lama ?
Tenzin – J’ai fait la Chine à pied. J’étais celui qui vendait de la serge ; Vous en voulez encore ?
G.D. – Non. Je n’ajouterai pas un quart à votre dû…