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Une connerie militante.

Pour nos vacanciers les plus assidus des côtes méditerranéennes et des pays du Maghreb, Européens réguliers des « Tour Operator », posant pour la photo dans les médinas et les villages « traditionnels » au lieu des bords de piscine et des zones réservées, un changement radical de l’aspect extérieur de la femme marocaine s’opère devant eux. Le hidjab, le voile islamique, est devenu la règle.
Pour qui se souvient de la liberté de se montrer dans des vêtements à l’européenne ou se prélasser en maillot sur les plages, la volte-face de la femme marocaine est spectaculaire. Les Imams triomphent !
On peut dénoncer la bêtise, on ne peut l’éviter quand elle gagne sur les populations. Cette nouvelle affectation de pruderie ne serait qu’un mal, propre aux bourgades reculées, si l’immigration massive des populations maghrébines vers des pays économiquement attractifs, on pense évidemment à la Belgique, ne nous posait aussi la question du hidjab.
Et pas de n’importe quelle façon. Si les mœurs évoluent au Maroc au point d’arrêter l’évolution légitime vers plus de liberté de la femme, c’est en partie à cause de la pression insidieuse des voilées sur les autres. Les islamistes influent par petites touches progressives sur « l’attitude de retenue ».
Les différends dans nos écoles au sujet du port du voile, le flou qui persiste à défendre le droit de se vêtir comme bon nous semble et cette difficulté que nous avons de nous exprimer depuis qu’il faut craindre pour un oui, pour un non, de se faire traiter de raciste, voir d’être menacé de poursuite, font progresser l’intégrisme et régresser l’émancipation de la femme africaine.
La lâcheté ambiante a toujours profité à l’extrémisme religieux. Et en Belgique, elle est proverbiale.
Je ne vois pas pourquoi quiconque se considère comme laïque dans un pays qui reconnaît la liberté des cultes n’aurait pas le droit à dire son mépris des religions misogynes et liberticides, comme le sont toujours les religions juives et chrétiennes, dépassées en cela par la musulmane.
Nous sommes accablés du suivisme de gens simples et honnêtes sur bien des points, mais qui ne se reconnaissent plus comme tels dès qu’il est question de religion.
Qu’est-ce que les villageois du Maghreb savent de l’évolution de la vie dans les grandes cités modernes pour se permettre de revendiquer le droit d’y exercer leurs pratiques moyenâgeuses ?
Au nom des mœurs ?
Quand des jeunes gens n’ont rien à dire sur le choix de leurs futures, quand les frères « punissent » leurs sœurs pour la liberté de leurs relations et leurs tenues vestimentaires, quand les parents, qui ne connaissent rien ou pas grand-chose de la manière de vivre ailleurs que dans leur gourbi, contestent un autre point de vue que le leur, qu’il soit permis à ceux qui ne sont pas d’accord de protester et d’affirmer haut et fort que si chacun fait chez soi ce qu’il veut, il ne peut en aucune manière faire pression sur ses proches, ni sur l’opinion publique.
Aujourd’hui, ce qui inquiète c’est une progression des lois et méthodes islamiques de manière telle que le phénomène apparaît profond et durable, suite à une pression sans précédent des intégristes à l‘intérieur et à l’extérieur des zones d’influence du phénomène religieux.
Au Maroc, la volonté des religieux s’affiche même à l’université. En 2006 certains groupes d'enseignants rejettent ouvertement, au nom de l'islam, la théorie de Darwin sur l'évolution des espèces ou le mythe platonicien de l'androgynie sur la différence des sexes.
Ils en sont à tant de stupidités qu’ils courent sans le vouloir rejoindre nos « Disciples de Jéhovah » qui croient dur comme fer que le monde a été créé voici trois mille ans !
D’ici à ce que l’on révise le code marocain de la famille dans le sens d’un retour aux sources, il n’y a que l’espace d’une croyance de Mahomet selon laquelle ses prosélytes seuls avaient le droit de vivre. Ce danger pourrait se concrétiser en réelle catastrophe aux élections de 2007, dont le roi du Maroc, pas très démocrate lui-même, peut à juste titre craindre le pire.

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En suivant ce courant, il conviendrait de supprimer les portables, la télévision et la radio, que la femme soit condamnée aux moucharabiehs et aux séquestrations et qu’enfin se lapidassent toutes les créatures qui auraient perdu leur qualité de vierge avant le mariage arrangé.
On voit l’hécatombe chez nos porteuses d’hidjab même !

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