Les affaires sont les affaires.
A quelques mois des Communales, les affaires feront la rentrée chaude au mois de septembre.
Ce n’est pas possible que gros QI éteigne tous le incendies d’un coup, surtout que celui de Charleroi couve encore avec Van Cau et ses fidèles pyromanes.
Du côté du boulevard de l’Empereur, on met des cierges à sainte Gudule pour que les « erreurs » ne fassent plus la Une des journaux.
Le théâtre des galeries feraient bien de remettre en scène « Les affaires sont les Affaires » d’Octave Mirbeau, pièce de circonstance, avec la réplique digne d’un film de Michel Audiard : «Ton père ne peut pas être un malhonnête homme, puisqu’il est l’ami d’un ministre. »
Dans le pot-bouille d’audit, le va-et-vient des contrôleurs, on ne s’y retrouve plus. Qui est honnête et qui ne l’est pas ? En attendant les présumés innocents deviennent de plus en plus nombreux.
Si on faisait un sondage afin de connaître l’opinion, les ¾ des sondés estimeraient que l’enrichissement personnel, ce n’est pas grave et qu’à leur place, ils poigneraient de la même manière dans les caisses. On n’aime pas les voyous en Belgique, mais voler les Communautés n’est pas vraiment voler. Les arracheurs de sacs de vieilles dames sont avertis, pour être blanchis, il faut quitter l’artisanat. Voler en grand, n’est pas voler. En col et cravate, le voyou s’humanise. Il entre dans le grand cercle des bourgeois du Royaume dont les membres ont presque toujours un voyou dans le passé familial qui a changé opportunément sa blouse de forçat pour un complet trois pièces.
Parmi les malmenés de Charleroi, Cariat ne s’est-il pas dit ravi d’être inculpé ?
Les autres partis ne sont pas à l’abri d’un envoi de Commissaire du gouvernement. Le MR à Malmedy en sait quelque chose.
Jusqu’à la condamnation, ils font tous confiance dans la justice de leur pays. Après, s’ils sont condamnés, il doit s’agir d’une erreur, d’une mauvaise interprétation du dossier, enfin de quelque chose d’injuste qui fait écran à leur bonne foi. Certains n’hésitent pas à parler de complot.
Nous sommes d’abord inviter à faire la différence entre les prévenus et les condamnés. Quoique, cela va de soi, si vous en avez certains qui sont incarcérés présumés innocents, il n’y en a pas des masses qui sont condamnés à la prison ferme, la préventive couvre la peine, ou mieux, le sursis, le plus souvent, évite les séjours inopportuns.
En général, tout finit par la reconnaissance d’une série d’erreurs, mais de bonne foi. Ils s’en expliqueront le moment venu, sinon au Tribunal auprès duquel ils restent à disposition, ou devant les instances de leur parti, dont ils acceptent à l’avance un blâme, surtout s’il est léger.
Toutes leurs décisions sont courageuses et sont saluées par leurs homologues « qui auraient agi de la même manière ».
Ils le jurent tous, ils sont tout à fait transparents, même les obèses. Tout ce qu’on leur impute ne tient pas debout. Ils n’ont jamais pris le moindre centime, ils ont bien reçus les clients et les fournisseurs, parce que c’était la seule politique possible. Tandis que leurs invités faisaient bombance, eux mangeaient une frite boulet à la terrasse.
Comme souvent, il n’y a que des avocats contre d’autres avocats, ou des avocats contre des magistrats, ils agissaient honnêtement mais de manière illégale. Les confrères apprécient la fine dialectique.
Gros QI pourrait en témoigner, entre un socialiste corrompu et un MR malhonnête, il n’y a pas photo. La corruption n’est que momentanée, tandis que la malhonnêteté a un caractère permanent.
Comme a dit un jour Jacques Médecin, rapporté par le Canard enchaîné : « A aucun moment, je n’ai demandé de l’argent, mais j’en ai accepté ».
Tout n’est qu’une controverse autour de la notion de « biens sociaux » et de ses éventuels abus. Le voeu des prévenus, c’est de mieux répartir les abus entre les protagonistes et l’entreprise, de sorte que les responsabilités soient diluées. Un ouvrier qui accepte une augmentation de salaire de son patron, ne se rend-il pas complice d’abus de bien sociaux ?
De toute manière, ils sont tous innocents et ils entendent bien qu’un jour cela soit reconnu.
C’est l’électeur, plus que le juge qui décide.
Et on voit bien de ce point de vue, que le jugement rendu suivant le code judiciaire est presque toujours fautif.