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T'as le nouveau règlement ? C’est pour offrir…

Lundi, le bureau du PS a approuvé, à l'unanimité moins une abstention, des propositions de changements d’Elio Di Rupo. Ces modifications seront transmises aux 14 fédérations du PS qui discuteront avec les militants. Le débat et le vote sur ces changements auront lieu au prochain congrès administratif et politique du PS.
Elio veut renforcer le pouvoir du bureau sur les fédérations et les sections du PS. Si une section ou une fédération se rebelle, ses pouvoirs lui seront retirés.
Les barons et les avocats seront d'accord, évidemment. Eux qui ne dépendent plus ou presque des fédérations dont ils sont issus, mais du seul bureau du boulevard de l’Empereur à Bruxelles.
C’est le 3 septembre qu’on va touiller tout ça dans la grande marmite de la cuisine intérieure. Le prétexte, c’est évidemment Charleroi qui l’a fourni avec les entourloupettes échevinales, les cumuls indécents et les sociétés annexes. Mais, la véritable raison est la crainte de Di Rupo de se voir dépassé sur sa gauche par un vrai programme socialiste d’une Fédération comme Liège. Malgré ses ténors qui tiennent les brides et veillent à l’orthodoxie, une fronde n’est pas exclue, avec des militants jaloux de la montée en puissance des Montois et un certain dégoût du socialisme mondain.
Ce qui est gênant, c’est de faire passer la pilule de l’affaiblissement volontaire de l’autonomie interne des Fédérations et Sections au profit du « Sage des sages » qui se verrait bien une sorte de dictateur éclairé, président des fédérations avec des co-présidences partout où se réunissent Fédérations et Sections. Elio est un habitué des doubles, voire triples casquettes. Cela lui en ferait une vingtaine de plus. A sa retraite, il pourra se reconvertir chapelier.
Les temps sont à la surveillance accrue, donc à la méfiance. A cause de Charleroi, il n’a plus foi en ses informateurs. Il sera donc « l’œil et l’oreille du boulevard » partout où les gens ne seront pas de son avis. Ça promet des parties d’engueulades…
Le principal changement statutaire accorde un pouvoir d'intervention au bureau en lieu et place des organes jugés défaillants.
Qu’est-ce qu’un organe défaillant ?
Sans garde-fou, cela peut être autre chose que poigner dans les caisses, gérer à son profit une intercommunale ou placer sa famille dans l’assiette au beurre.
Cela peut être tourner Di Rupo en bourrique ou exprimer une opinion de gauche
Les dynasties sont trop bien enracinées là où se renifle l’argent. Elio, s’il poursuivait l’objectif de moraliser l’appareil, serait vite poussé vers la sortie, par ceux-là même dont il a fait la fortune.

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Il s’agit bel et bien de la poursuite et l’expansion d’un pouvoir personnel. Et de cela, les barons s’en fichent. Mieux, d’une manière cela les arrange. Si par malheur l’un ou l’autre d’entre eux passait à la trappe sur la liste socialiste aux élections communales, Gros QI pourrait à dater du 3 septembre, montrer du doigt « les rebelles » et bidouiller la liste comme il l’entendrait.
Le souvenir de Napoléon sous le Consulat le hante, puisque un triumvirat pourrait voir le jour en cas de défaillance totale des grognards de la base.
Nous voilà prévenu, dorénavant le PS repris en main sera orthodoxe, capitaliste, démocrate et bourgeois, ou ne sera pas.
L'établissement des listes électorales, par exemple, la vérification des comptes, celle des cotisations des membres ou le respect des contrats de renouveau, pourraient revenir aux gestionnaires centraux.
Elio Di Rupo a donc décidé d’abandonner la manière douce, qu’il avait employée sans grand succès lors des différentes affaires à Charleroi. Il va donc privilégier les frappes chirurgicales contre des hommes des Fédérations et des Sections qui auront failli. A l'avenir, le président et le bureau du parti pourront agir au quart de tour.
Reste à savoir ce que le militant de base qui n’est ni avocat, franc-maçon ou héritier d’une baronnie, en pense ?
S’il y a des opportunistes pro-Elio à Liège, tous ne sont pas à la botte du Montois. On verra dès septembre ce qui en sera de cette nouvelle prise de pouvoir d’un homme qui s’affirme de jour en jour, plus autoritaire, plus intransigeant, qui s'est fait la spécialité d' incarner un socialisme de façade de centre-droit, aux antipodes d’un idéal qu’il s’ingénie à enterrer en faisant mine de le glorifier.

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