Leterme dimane keû !
C’est déjà la rentrée politique. Et pour cause : la proximité des élections communales.
On voit déjà les ténors des deux communautés jouer les mâles qui se défient devant les femelles (nous).
Dans une entrevue publiée jeudi à Paris par le quotidien français "Libération", M. Leterme, ministre-président de la Région flamande, parle durement des francophones, mais c’est uniquement pour qu’il soit entendu des pointus de son bord.
Du coup Di Rupo qui a ses « tchèsses di bwès » réplique de la même manière.
Mais les journaux qui n’ont rien à se mettre sous la dent en cette période creuse rapportent les propos des uns et des autres suite à l’interview de Leterme. Et ça fait un mini scandale.
Rapporter les propos aigre-doux de ces pintades à la parade amoureuse dans ce blog ? Pas question, sinon de les résumer de la façon suivante :
Leterme – Ti m’fès potchî foû d’mès clicotes, nom di diu !...
Di Rupo – Clô t’gueûye vormint.
C’est que pour Leterme, les Francophones de la périphérie ne s’adaptent pas à cette langue si merveilleuse qui est la sienne et ça l’énerve. Et de parler avec frénésie de la ligne Maginot de sa frontière linguistique.
A vrai dire nous ne nous adaptons pas non plus aux discours approximatifs dans la langue de Molière des Flamands du gouvernement. Ils pourraient faire un effort quand même ?
Di Rupo s’est-il trouvé personnellement insulté au point que notre Mazarino national renvoie la balle au bond ? N’était-ce pas comme toujours la confusion des temps du conditionnel chez nos amis du Nord qui l’aurait énervé à tort ?
Mais, la suite des propos du Président « d’avô châle » est très éclairante sur la façon dont les Wallons et les Bruxellois ont été bradés par les « Anciens » des partis traditionnels de l’époque, lorsqu’il dit : « …la frontière linguistique a été artificiellement tracée sur base des rapports de force politique, sans se soucier de la volonté d'appartenance de la population. »
Ainsi, dès les années soixante ont été vendus des gens qui sont passés d’un régime linguistique à un autre pour ménager la susceptibilité flamande et permettre à l’Etat belge de se fédéraliser à notre désavantage pour qu’il survive encore un peu !
Mais qu’elle est belle la démocratie en Belgique, quand des individus trahissent la confiance de leurs électeurs pour des questions de tiroir-caisse.
Quand je pense que les mêmes poussent des cris d’horreur quand ils constatent que les Israéliens ont fait pareil avec leur mur de la honte !...
Quant à dire ce qui est juste ou ce qui ne l’est pas dans cet Etat d’opérette, c’est autre chose. Songeons qu’à Bruxelles 90% de francophones et 10% de néerlandophones sont nécessaires pour qu’un Parlement généreusement représentatif de cette minorité fonctionne afin de satisfaire Leterme. Dans ces conditions, les francophones doivent s’attendre à ce que leurs mandataires les déculottent pour qu’à l’issue de ce marché de dupes, ces derniers puissent laper encore l’assiette au beurre.
Quant au reste de la basse-cour francophone, c’est la crise nerveuse simulée.
Chez les lilliputiens Isabelle Durant stigmatise la virulence des déclarations d'Yves Leterme. Selon elle, sur ce point, le ministre-président flamand ne se distingue guère du Vlaams Belang.
Milquet du CDH, se rappelle Nothomb et ses courbettes aux Autorirés en critiquant comme l’aurait fait son prédécesseur l’indécence de Leterme de s’exprimer devant une opinion publique étrangère.
On passe les vaticinations de Reynders sur le thème et on a ainsi fait le tour des répliques des Compagnons de la chanson de 1960 à nos jours.
Voilà, on est contents. C’est la rentrée. Il était temps. On commençait franchement à s’emmerder aux informations de 19 heures 30.
La RTBf va faire la soudure avec le contingent de l’ONU qui va appuyer les soldats libanais à la frontière avec les Juifs.
Leterme et le Moyen-Orient au secours d’une télévision francophone, il fallait le faire.