T’avales la fumée ?
C’est reparti pour un tour. Fumer tue, on le savait.
Que ceux qui fument le savent, ce n’est pas peu dire avec ce qu’on lit sur les paquets de clopes. S’ils continuent à fumer, ça les regarde. Au pire, on pourrait dire : « C’est bien fait pour leurs gueules. »
Il y a temps de façon de se tuer, à commencer par naître, qu’on n’est plus là-dessus.
Travailler tue aussi, et pas que sous un pont roulant d’Arcelor, ou à Ghislenghien. Travailler tue surtout à l’usure, par intoxication, par épuisement, par stress, par ennui, par dégoût, etc.
Alors, va-t-on mettre sur les fiches de paie « Attention, le travail tue. » et d’énumérer le nombre de morts chaque année ?
Ce n’est pas pour demain.
Mais la ministre de la Justice poursuit sa carrière altruiste, poussée dans le dos par la Commission européenne, en concoctant une phrase définitive sur les étiquettes des bouteilles d’alcool. « A consommer avec modération » n’est pas assez éloquent pour le requiem annuel des 195.000 morts de cirrhose dus à l’alcoolisme.
Ce n’est pas tant que les alcooliques intéressent l’Europe, à part les PDG qui se sacrifient sur l’autel du Commerce et de l’Industrie par des rendez-vous au bar, les autres poivrots une fois morts ne perturbent plus les entreprises, non, ce qui préoccupent ce sont les coûts médicaux, 22 milliards d’euros ! Ce qui mettrait la bouteille de whisky à bien plus cher que son prix d’étalage.
Comme l’asbestose, l’alcool ne tue pas son homme tout de suite. C’est la mort lente qui coûte.
C’est insupportable pour Laurette qui pense redresser les entreprises par une leçon de tempérance avec une étiquette supplémentaire sous celle de l’appellation contrôlée.
Ainsi nous voilà prévenu : le fumeur qui boit est un double meurtrier : de lui-même et éventuellement des autres.
Loi inutile ?
Oui, si l’analphabétisme de nos citoyens les empêche de lire l’avertissement. Et si, même le lisant, ils s’en fichent.
Loi de contrainte qui n’entre plus dans le cadre général des lois, mais intègre le domaine privé des gens et empiète sur leur liberté et leur manière de vivre.
Si un fumeur choisit sa mort, comme un alcoolique la sienne, cela ne regarde qu’eux ! Est-ce qu’on va demander à Laurette si la vie de femme politique ne va pas écourter ses belles années de quinqua, et pourquoi fait-elle ce métier à risques que l’on dit être une drogue ?
Depuis quand Laurette s’intéresse-t-elle à nos mœurs, à nos habitudes, au point de nous retirer le cendrier de sous le lit et nous supprimer la canette de bière qui rafraîchit dans l’évier ?
Puisqu’il faut mourir un jour, ce ne sera plus que d’ennui en écoutant les leçons de Laurette.
Ce qui est gênant, c’est la manière.
On nous prévient, nous courons à la mort en usant de ces produits dangereux ; mais, en même temps, quel merveilleux moyen pour l’Etat de se faire des recettes d’accises et pour l’industrie et le commerce de se goinfrer des milliards de bénéfice.
Bref tout le monde serait content, l’industriel, l’Etat, le consommateur, si on ajoute la morale, c’est complet…
L’aspect économique de la consommation de l’alcool et du tabac est le domaine le plus sensible. Jusqu’à présent, il a empêché Laurette de faire fusiller les fumeurs et condamner les ivrognes à la prison.
L'Europe réalise un quart de la production mondiale et plus de la moitié du seul vin, qu’on se le dise.
Au nom du plan Marshall, on ne va quand même pas condamner les industriels qui promeuvent les cancers du foie ! Autant fermer les raffineries et autres usines de produits chimiques qui distillent le cancer aux populations environnantes.
Le secteur de la bibine n’a pas à se faire des cheveux blancs, les incinérateurs à Charleroi non plus.
Il y a d’autres secteurs où Laurette percevra demain un danger supplémentaire.
On sait que faire l’amour pour les hommes de plus de 60 ans est dangereux. Pourquoi pas un petit mot sur les paquets de préservatifs seniors, du genre « Si la branlette soulage la prostate, le coït à 60 ans prépare aux maladies cardio-vasculaire ».
La plupart des accidents de la route ont lieu lors des trajets pour aller et revenir du travail, pourquoi ne pas prévenir « Ne vous rendez pas au travail. Vous courez un grand danger ».
On sait l’émotion ressentie au soir des élections lorsque votre candidat les gagne ou les perd. Il y a eu des cas de rupture d’anévrisme par excès de joie ou de chagrin.
Pourquoi pas une loi afin de connaître les élus à l’avance ?
Ainsi, on pourra à Schaerbeek voter pour Laurette Onkelinx sans crainte de tomber roide.
La dame nous a déjà désarmés, nous livrant sans défense à la pègre et à la police, on ne fume plus qu’avec mauvaise conscience, boire est nuisible. A quand le bracelet électronique pour les dix millions de couillons de ce foutu pays ?