Les beaux zemplois du FOREm
Aujourd’hui tabacologue.
-Monsieur About Phil comment devient-on tabacologue ?
-Une grande expérience de la cigarette s’impose.
-Vous avez beaucoup fumé ?
-Plusieurs paquets par jour.
-Vous fumez toujours ?
-Juste pour mon projet pédagogique.
-Combien ?
-Pas une pendant les vacances, par contre parfois un paquet sur un après-midi quand je suis en démonstration.
-Et en consultation ?
-Lorsque je convaincs un fumeur d’abandonner son paquet sur mon bureau, je le finis, par souci de ne pas gâcher la marchandise.
-Bref, vous ne fumez plus ?
-Pour le plaisir, non. Uniquement pour le travail.
-Que faisiez-vous avant de faire tabacologue
-J’étais gestionnaire de stress à la STIL.
-Pourquoi en êtes-vous parti ?
-Selon une méthode américaine, j’ai voulu prendre sur moi tous les stress et je suis devenu un grand stressé moi-même, sans que les victimes d’agression soient déstressées. Cela devenait insupportable.
-Comment avez-vous été engagé à la Communauté comme tabacologue ?
-Vous savez, ce n’est pas difficile. On engage tout le monde, sous condition d’un petit examen.
-Vous l’avez réussi ?
-J’ai battu le record de dix cigarettes en dix minutes.
-Vous avez des résultats ?
-Les gens disent qu’ils ne fument plus et on les croit. Le personnel n’est pas armé pour contrôler. J’ai voulu les doter, mais avec la nouvelle loi sur les armes, cela devient difficile.
-C’est une question de ressources ?
-Oui, les gens sont sans ressources. J’ai beau leur dire du moment que les ressources humaines sont satisfaites – et elles le sont puisqu’ils sont là – être sans ressources tout court ça peut s’arranger. Ils me croient dificilement.
-Vous avez des exemples ?
-Oui, moi. Après mon départ de la STIL j’étais sans ressources. La tabacologie m’a permis de mêler ressources et ressources humaines. Aujourd’hui je fume des clopes et je suis payé pour.
-Que conseilleriez-vous aux jeunes qui débutent ?
-Surtout de ne pas les rouler eux-mêmes. Les tabacs en vrac sont de mauvaise qualité.
-Je veux dire ceux qui ne fument pas ?
-De leur dire que s’ils n’ont jamais fumé le mérite n’est pas grand. Pour ne plus fumer et avoir du mérite, il faut avoir fumé. Logique, non ?
-Vous leur conseillez de fumer ?
-Ecoutez, si vous êtes ici pour m’interviewer, ce n’est pas pour me tirer la fumée du nez. Cependant, je leur dirais qu’il faut fumer pour montrer la volonté de ne plus le faire.
-Que pensez-vous, monsieur About Phil, des taxes sur le tabac ? Est-ce de nature à dissuader le fumeur ?
-Le fumeur, s’il est conducteur, est le premier à contribuer au renflouement des caisses de l’Etat. C’est donc un patriote. Il n’est pas comme Juste Hennin qui ne fume pas et va dépenser ses millions à Monaco. Accorder un prix élevé au tabac, c’est montrer sa grande valeur. Je vous donne un exemple qui ne concerne pas le tabac. Vous savez combien coûte une dose d’héroïne ? Les journaux en chiffrant en millions d’euros les saisies effectuées sur des trafiquants donnent des idées à la délinquance et poussent ces produits à la hausse.
-Que devraient-ils faire selon vous ?
-Ne parler des prix qu’en termes de clinique. A l’hôpital, l’héro ne coûte presque rien.
-Vous êtes donc pour la réduction des prix du tabac et de la drogue ?
-Au moins, on devrait essayer.