Le syndrome de la Téléphonite
On tente de faire survivre le foutu mode de vie qui fait actuellement rage sous nos climats par toutes sortes de subterfuges dont les gadgets ne sont pas les moindres.
L’un d’eux, le téléphone portable – utile pour un usage sélectif – peut nuire gravement à la santé.
Quoique nuisible individuellement de par son usage immodéré le téléphone portable peut l’être collectivement par la nécessité d’antennes relais.
Si on a interdit la clope dans les cafés, c’est qu’elle peut incommoder les non fumeurs. On a le même problème avec le portable, car qui dit portable dit antennes relais.
On mesure facilement dans l’environnement les hyperfréquences de radiations des stations relais. Un document gouvernemental australien de 1996 fait état de mesures effectuées à 250 mètres d’une station relais de Téléphones mobiles, à l’extérieur et à l’intérieur d’une école. Les valeurs trouvées, exprimées en watts par centimètre carré, vont de 15 à 45 microwatts par cm2.
L’antenne relais devrait être interdite sur des lieux habités. Comme la cigarette fumée sous le nez des non fumeurs, c’est le même principe. De quel droit installe-t-on une antenne relais, même sur un terrain privé, en sachant que dans un rayon de plus de 300 mètres les habitants vont être exposés à des fréquences qui peuvent perturber leur santé ?
« La Dernière Heure » rapporte que sous le porche d'entrée de l'église de Lasne-Chapelle-Saint-Lambert, en Brabant wallon, le curé du coin a affiché « Ici, débranchez votre GSM pour vous brancher sur Dieu. ». Cette initiative pourrait être sympa, quand on sait le nombre de rustauds qui perturbent les séances publiques, cinéma, conférence, etc. de l’ouverture de leur G à l’appel d’un correspondant. Et comme par hasard, la sonnerie a toujours la tonitruance d’une charge de cavalerie. Mais le curé de ladite est gonflé, car la fabrique d'église a fait installer en catimini une antenne dans le clocher, pour le compte d'un opérateur, avec la bénédiction de la commune ! Et il y a une école maternelle et primaire à moins de cent mètres.
Ah ! pognon quand tu nous tiens…
Les pouvoirs publics semblent être de mèche. L’antenne fait des rentrées fiscales. Ce joli monde considère que l’émission de micro-ondes est directionnelle, selon des angles bien définis, dans les plans horizontaux et verticaux. Bien entendu les concepteurs d’antennes relais se défendent de tout effet néfaste. Les cigariers ont eu la même attitude pendant 25 ans.
Mais il existe autour de l’antenne, derrière elle et sous l’horizontale des zones plus petites où des hyperfréquences sont également émises. Celles-ci peuvent, par exemple, entrer en résonance avec l’armature métallique en béton ou les poutres de soutien en acier présentes sur un toit. Ce phénomène risque alors de transformer les structures métalliques du toit en "réémetteurs passifs" pouvant affecter les occupants des appartements. "
Le bidule n’a pas le blindage du micro-onde de nos cuisines et peut être très agressif.
Le métier d’ardoisier, si ça continue, va devenir un métier à risques et pas seulement en tombant du toit. Une réglementation délimite l’exposition professionnelle aux hyperfréquences, mais les intervenants occasionnels ne sont pas forcément prévenus des risques encourus qui sont, en outre, fonction des caractéristiques propres à chaque antenne.
Nous sommes tous plus ou moins exposés à subir les conséquences de ce « nouveau progrès », une augmentation du risque de cancer dès, respectivement, 80 microwatts, 10 microwatts et 1 microwatts par centimètre carré. Ces valeurs dépendent du nombre de communications transitant par la station relais, elles varient donc selon le moment de la journée et de l’année.
Selon le rapport Santini australien, des personnes habitant à 200 mètres d’une station relais de Téléphones mobiles se plaignent de troubles divers tels que ménopause prématurée, fatigue chronique, perturbation du sommeil, allergies multiples…
Ce qui est sûr, c’est que le développement du Téléphone mobile et de ses stations relais participe à l’augmentation du champ électromagnétique autour de la Terre. Comme le font les antennes de stations radio ou de Tél.
À titre de comparaison, le rayonnement radioélectrique naturel du Soleil et des étoiles au niveau du sol, toutes fréquences confondues, est de 0,1 microwatt par mètre carré. Actuellement ce rayonnement est estimé – selon des mesures réalisées au cours des années 80 aux États Unis – à 10 microwatts par m2 à la campagne (sans source émettrice proche) et entre 20 et 50 dans les villes.
Il est grand temps d’étudier l’impact de ces modifications environnementales sur la santé publique. Et peut-être de résister à l’engouement pour le portable quand celui-ci n’est pas absolument nécessaire, ou au moins d’en limiter l’usage.
Je finis d’écrire ce truc, quand tombe dans ma boîte le petit livre bleu de Didier pour les Communales de dimanche. Tant pis pour lui. Les autres auront eu plus de chance…
Je le feuillette. Pour un qui s’y croit déjà, nul doute que sa « commune envie de propreté », de sécurité, de mobilité, pour Liège « plus ambitieuse » devrait également passer par « une commune envie de santé ».
Eh bien ! non… rien. Comme quoi les Reynders, les Defraigne et les Forêt ne sont que les histrions d’un progrès boomerang.
Le pognon en aura fait des ravages dans le libéralisme…