A France Baeckeland, Jean-Marie d’Huy et Henri Pons
On parle des affaires chez nous et du lent pourrissement du monde politique à partir de son maillon le plus faible, en l’occurrence le PS de Charleroi, mais en France, ce n’est pas triste non plus.
Le Liégeois qui s’est toujours cru un peu Français suit aussi les grandes affaires de mœurs en France comme il s’intéresse à la politique française. C’est ainsi qu’il a pour Ségolène Royal l’œil de Chimène et qu’il attend que la France l’étonne encore en élisant la belle Ségolène à la présidence de la République.
Il y a justement une affaire qui joint à la fois les délits de droit commun et la politique, en France, c’est l’affaire Clearstream. On en parle moins que l’affaire d’Outreau, bien qu’elle ne touche pas l’opinion sur le même plan, elle peut se révéler tout aussi explosive.
En gros, un faux impliquant Nicolas Sarkozy dans un bordereau bancaire a été fabriqué dans l’intention de nuire à l’homme politique. Ce faux aurait été commandité, sinon commandé, par les plus hautes instances de l’Etat. A l’heure actuelle, seul Dominique de Villepin est mouillé dans cette combine – mais il nie évidemment.
Procédant à des nominations de hauts magistrats, comme par hasard, le président Chirac, il y a quelques mois, a nommé au parquet de Paris un Procureur général de ses amis, espérant, sans doute, que certaines affaires délicates seraient mises dans le placard à casserole.
Mais les juges d’instructions – ils sont deux – n’entendent pas obéir aux injonctions. Entre les juges d'instruction de l'affaire Clearstream et les services du procureur de Paris, l'affrontement s'étale désormais au grand jour. L'audition attendue de Dominique de Villepin y est aussi pour quelque chose.
Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, les deux magistrats, nous font penser à la juge d’instruction des affaires de Charleroi, France Baeckeland, qui par son obstination et son désir de servir la justice et le droit, poursuit vaillamment ses enquêtes dans des milieux politiques versatiles et dangereux, seule contre tous pourrait-on dire.
C’est le lundi 6 novembre, que Jean-Marie d'Huy et Henri Pons ont marqué leur intention de convoquer le premier ministre et amorcer le bras de fer avec le procureur de Paris.
Première fausse surprise, les agendas de M. de Villepin au Quai d'Orsay n'ont pas été conservés leur a-t-on signifié. Voilà qui en dit long sur les intentions du premier ministre et de ses ministres de faire obstruction à la recherche de la vérité ; car, peut-on concevoir que des agendas de cette importance puissent être détruits dans les deux années suivantes de leur achèvement ?
Par rapport à la Belgique, évoquer la perspective de mettre en examen sur une affaire le premier ministre Villepin, c’est bien plus salé que vider quelques échevins de Charleroi des auges où ils bâfraient les deniers publics.
C'est en effet la question du sort réservé au chef du gouvernement qui oppose les juges au parquet. Dans un réquisitoire supplétif daté du 28 octobre, les services du procureur avaient préconisé la convocation de M. de Villepin "en qualité de témoin", à l'instar de Mme Alliot-Marie (Le Monde du 31 octobre). La ministre de la défense, dont l'audition a été autorisée par le conseil des ministres, a été interrogée, vendredi 10 novembre, sous un statut, qui scelle l'inexistence de toute présomption d'infraction à l'encontre de la personne interrogée.
D'évidence, MM. d'Huy et Pons apprécient différemment que le procureur général de Paris, l'implication de M. de Villepin aux sources de l'affaire Clearstream. Depuis plusieurs semaines, leur stratégie d'encerclement est apparue au fil des interrogatoires : ils s'efforcent de déterminer le degré de participation du premier ministre, qui était au moment des faits poursuivis (en 2003 et 2004) ministre des affaires étrangères puis ministre de l'intérieur.
En Belgique comme en France, avec la venue des nouveaux juges d’instruction issus des écoles de la magistrature, un vent nouveau commencerait-il à souffler ? Y aurait-il enfin une égalité de traitement entre les affaires des délinquants ordinaires et les délinquants de haut vol ?
En un mot, est-ce que la justice se déciderait enfin à être la justice pour tous ?
Attendons la suite, des fois qu’en Belgique, comme en France, l’un ou l’autre artifice, injonction ou mutation ne dérange la quiétude des magistrats instructeurs et casse la mécanique d’un procès possible.
De toute manière, la délinquance est aussi bien en haut comme en bas de l’échelle sociale ; mais, n’est-elle pas pire encore quand elle se donne des allures de « sauveteur du peuple » et dissimule sa rapacité et son goût du pouvoir sous les traits du démocrate aimant les citoyens ?
C’est à peu près le même crime que celui d’un curé qui abuse de son enfant de chœur dans la sacristie !
Quel bel homme avec une belle tête d’homme sincère, ce Dominique de Villepin !
Et quel coup fatal porté au cœur de ceux qui à défaut d’un esprit d’analyse sont conduits à l’admiration gratuite des belles gueules et des belles attitudes sur le marché public de la politique et du bagout, lorsqu’il convient d’admettre que les belles gueules peuvent être aussi de belles fripouilles.
Commentaires
Tu devrais postuler au Canard Enchaîné, Richard III!
Très juste si ce n'est que l'arrivée des "nouveaux juges d'instruction" n'est pas si récente ;voir le juge Di Pietro en Italie dans l'affaire Mani Pulite, un autre dans l'affaire Urba en France (aussi financement du PS) etc...Cela remonte à une bonne quinzaine d'années.
Postée le: michel | novembre 12, 2006 08:47 AM
Bonjour,
Je suis scandalisée de voir que le Juge D'HUY occupe une fonction aussi importante.
Je le considaire responsable de l'agonie de toute ma Famille et de la MORT de mon Père.
Maintenant au pôle financier !!!
Il a favorisé une escroquerie organisée.
Il a refusé d'instruire alors qu'une caution de 8 000Frs avait été versée.
Il n'a pas fait condamné un "individu" qui se faisait passer pour un entrepreneur constructeur qui avait établit de faux devis avec TVA.
Il a permis que du Travail au NOIR non sollicité soit payé avec TVA, alors que c'était un désastre, un enfer.
Et il a permis l'impunité à l'Expert Judiciaire qui a troncqué son expertise.
Maintenant il fouille dans les "affaires " des représentants de ce Pays.
Honte à ce que je vis ainsi que toute ma Famille dont Monsieur Jean-Marie d'HUY a une très grande responsabilité.
Marie-France GUILLOTON
Postée le: GUILLOTON | décembre 17, 2006 02:12 PM
Bonjour,Rassurez-vous, si j'avais menti j'aurais été poursuivie. Quant à mon Père il est bien MORT d'agonie à cause de ce "personnage" aidé d'un EXPERT Judiciaire "Menteur, Tricheur". Il ne faut pas accuser à tort de mentir. Allezvoirsur:http://www.deni-justice.net/justice/
Chercher avec GOOGLE: famille guilloton, vous verrez seulement une petite partie de la vérité. Vous avez mis du temps à répondre, nous, nous avons bâché la toiture car il pleuvait dans la maison, quinze mille Francs.
Bien sincèrement. Marie-France GUILLOTON.
Postée le: GUILLOTON | juin 20, 2008 04:59 AM