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Les élections aux Etats-Unis.

200 millions d'Américains ont voté mardi 7 novembre pour renouveler la Chambre des représentants, un tiers des sénateurs et 36 gouverneurs. L'opposition démocrate a conquis la Chambre des représentants et la majorité des postes de gouverneurs. Au Sénat, les résultats viennent de tomber : les Démocrates y sont également majoritaires avec un siège de plus que les Républicains. C’est donc une victoire complète.
Qu’est-ce que cette élection va changer pour nous, et pour l’électeur américain ?
Pratiquement rien. C’est que, aux Etats-Unis, comme en Belgique d’ailleurs, les programmes de la majorité et de l’opposition sont assez semblables. Les deux partis gagnent et perdent en titillant l’électeur du centre.
Lorsque Bush a fait envahir l’Irak au nom des vertus qu’il voit dans la démocratie américaine, il a commencé par mentir à l’opinion concernant le danger d’une arme atomique de Saddam Hussein, les démocrates et notamment Hillary Clinton étaient d’accord.
Il fallait en finir avec le terrorisme et trouver un responsable autre que l’insaisissable ben Laden.
Depuis, l’enlisement de l’armée, les morts chaque jours plus nombreux de militaires, l’opinion américaine a basculé dans le camp des quelques pacifistes qui étaient regardés de travers en 2001, après le 11 septembre.
Dès lors, sentant le vent, les démocrates n’ont plus soutenu la politique américaine en Irak pour finir par la critiquer.
Cependant tout le monde s’est bien gardé parmi les adversaires de Bush de proposer un plan de rapatriement du personnel militaire stationné en Irak, comme il serait logique de le faire.
Autrement dit, l’enlisement des Etats-Unis est bien réel en Irak et il se pourrait que cela dure au-delà du mandat présidentiel de Bush, sans que les Démocrates y puissent grand-chose.
Sur la question de l’écologie, si le candidat malheureux à la présidence, Al Gore, a promené partout dans le monde son film catastrophe sur le réchauffement de la planète, il n’est pas sûr que Hillary Clinton, si elle était élue à la présidence des USA, ratifierait le traité de Kyoto.
Enfin, puisque 80 % des énergies naturelles ne sont pas renouvelables, il est clair que le système capitaliste qui promeut l’expansion continue et l’exploitation à outrance des matières premières générant le profit va précipiter la planète dans le chaos et accélérer la venue des désastres auprès desquels les famines et les guerres d’aujourd’hui seront peu de chose. Or, les discours sur l’excellence du système capitaliste, son incomparable supériorité sur tous les autres et l’amalgame que l’on fait avec la démocratie elle-même, ne sont évidemment pas les moyens de réfléchir à une autre gestion du travail des hommes.
A ce niveau, les Américains sont loin d’avoir jeter leur gourme. L’opinion y est depuis toujours conservatrice. Il faut reconnaître que des socialistes aux libéraux, l’Europe en est réduite au même aveuglement.
Sommes-nous ensorcelés par le système capitaliste au point que nous en chanterions encore les louanges les pieds dans l’eau de Bruges à Gand, comme dirait Brel, pour ne parler que de notre petit pays, si par malheur la fonte des glaces haussait les océans, ne serait-ce que de 5 centimètres ?

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Enfin, en ce qui concerne la politique internationale des Etats-Unis, sa vision du monde est une pure aberration moralisatrice. Est-ce un bienfait pour l’humanité, sinon même pour Israël, cette façon de « sentir » les choses au Moyen-Orient ?
Cette semaine encore, dix-huit Palestiniens, dont quatre femmes et quatre enfants, ont été tués et plus de 20 blessés, mercredi, lors de bombardements israéliens à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza. Ce genre d’information revient de façon rémanente sans que s’émeuvent des entités comme l’Europe et l’Amérique.
Quand on sait que l’électorat juif en Amérique vote traditionnellement démocrate, peut-on imaginer que celle-ci au pouvoir cherchera une solution équitable en Palestine ?
Certes nous n’aimons pas la politique de Bush, nous en sommes même arrivés à ne pas aimer l’homme. Et que sa politique soit dorénavant regardée à la loupe par les démocrates ne soit pas une mauvaise chose, c’est incontestable ; mais, imaginer que l’Amérique va changer de cap dans ses options fondamentales, non. Elle restera bel et bien le plus gros pollueur de la planète, poursuivra son exploitation des pays les plus pauvres au nom de la libre entreprise, restera au côté d’Israël dans ses pires exactions et contribuera à accélérer, malgré elle, la fin du capitalisme, malheureusement dans les pires conditions qui soient pour l’humanité.

Commentaires

La Bible dit: "tu asserviras la terre et les animaux!".Quand les dérives du profit et la servitude des passions sont renforcées par la servitude religieuse, ça craint!Le seul espoir, selon moi, vient des "créatifs culturels", ces micro-associations qui veulent rompre avec la pensée unique du profit et des dogmes. Elles foisonnent partout, et surtout aux USA. Le jour où elles fusionneront brutalement, comme les gouttes d'eau s'agglomèrent aux petites poussières de l'atmosphère pour former en quelques instants un déluge de pluie, on pourrait assister à une révolution soudaine. J'ai depuis quelques années l'impression que notre société est en équilibre instable et qu'une chiquenaude pourrait bien la faire basculer brutalement. Qu'ils se dépêchent avant que nous ne passions l'arme à gauche: je ne voudrais pas manquer le feu d'artifice.

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