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Sapiens tyrannosaurus 2006

En voyant tous ces éminents personnages, certains à l’échelon local, quelques uns à l’échelon national, tomber de haut pour des questions de gros sous, mais toujours sans perdre la face ou paraître contrariés devant les caméras ou dans des voitures banalisées de la police, je me disais qu’il n’y a pas de différence entre la tête d’un honnête homme et celle de quelqu’un qui ne l’est plus… On se pose parfois la question « qui tient qui ? » tant du policier en civil au prévenu, on ne sait qui est enchaîné à l’autre par décision de justice.
Tout compte fait, en me regardant dans une glace, je pense que l’homme est bon à tout et que l’honnêteté n’est souvent qu’une façade. Cette qualité ne requiert pas un mérite bien particulier. Ce n’est parfois qu’une question de chance.
C’est même facile d’être honnête quand on naît dans certains milieux et diablement plus difficile quand on vient de nulle part, c’est-à-dire de la rue.
Le comble, c’est que les juges ne jugent pas au mérite et surtout ne tiennent pas compte des circonstances atténuantes si celles-ci sont dues à la misère. Je crois même au contraire que les délinquants salés par les juges ont le faciès quartmondiste et que leur enfance n’est qu’une suite de malchances et de désastres. Ainsi l’appareil judiciaire rejoint l’opinion et la police de proximité – comme on dit – dans le délit de sale gueule.
Idem dans la vie professionnelle, tout ce qui se termine en iste et quelques fois en ier seront nécessairement moins bien lotis que ceux dont le métier se termine en ogue, être pompiste ou rhumatologue, là est la question.
On n’a pas besoin d’étudier Conrad Lorenz pour comprendre que l’agressivité de l’animal et de l’homme, c’est kif-kif. La parade amoureuse d’un jars ou d’un mec consiste, l’un comme l’autre, à jouer des mécaniques, à faire effet…
La rivalité entre deux termitières donne une idée des affrontements des Juifs et des Palestiniens. L’instinct de combat est si vif que souvent les animaux combattent contre leurs propres congénères ; mais, on peut dire que nous avons fait mieux depuis 14-18.
Qu’on se rassure, l’agression n’a rien de pathologique, elle est un instinct. Quand un type vous plaque au mur, le cutter à un millimètre de vous tailler le kiki, ce n’est pas grave. C’est inscrit dans ses gènes. Nous sommes des violents. Le bonhomme qui ramasse l’oiseau tombé du nid ou qui se lève pour céder sa place à une vieille femme dans un bus, c’est plus inquiétant, lui n’est pas normal !
C’est ainsi qu’en politique, les écologistes qui trient les papiers, s’inquiètent du réchauffement de la planète et font des composts au fond du jardin, ce n’est pas normal. Pour être dans les normes, il faut piquer dans la caisse et casser la gueule à celui qui ose prétendre que vous êtes en train de voler l’argent public, se foutre de la fonte des glaces et cirer ses chaussures sur le bas des tentures d’un hôtel où vous venez de baiser la femme de votre meilleur ami.

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On nous dit que l’évolution a inventé des mécanismes ingénieux pour diriger notre agressivité vers des voies inoffensives. Deux primates vont s’affronter en grognant et en se reniflant. ; mais c’est un jeu. Ils simulent… Celui qui a les plus grandes canines chasse l’autre. L’homme n’a pas ce dispositif de sécurité. Il ne joue pas. Son instinct d’agression semble avoir dépassé son utilité première. Autrement dit, l’homme est plus con qu’un gorille. C’est bien ce qu’il m’avait semblé.
Reste à savoir lutter contre la violence.
Un observateur qui a entrevu la manière dont la vie se déroule dans les entreprises, n’ignore pas que l’agressivité y est célébrée comme une vertu. La division du travail en est le résultat. Les vaincus font en général le sale boulot à bas salaire. Les challenges réussis ne sont que les trophées des spécialistes en peau de banane. Dans toutes les compétitions de ce type, les perdants restent sur le carreau. C’est même recommandé de vider les losers.
Il y a des « métiers » qui sont de véritables punitions. Comme il faut bien qu’il y ait des esclaves modernes pour les occuper, on a inventé toute sorte de contraintes qui sont des substituts d’agressivité ; alors qu’il aurait suffi de surpayer ces emplois pour qu’il y ait au moins une motivation réelle.
Il y a des patrons connus du FOREm qui ont la réputation de faire souffrir les intérimaires. On se refile les adresses des deux côtés du bureau. Quand on n’est pas bien jugé ou qu’on gêne, hop, on fout l’impétrant chômeur faire une cure chez ces patrons malades mentaux, des fois que pour l’occasion, le malheureux s’empoignerait avec l’olibrius. Ce serait alors, sur un rapport circonstancié, très facile de rayer « le violent » ou, à tout le moins, le pénaliser de quelques semaines.
Les salauds qui jouent à ce petit jeu font, paraît-il, leur devoir civique.


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