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Le PS sabre au clair !...

-C’est l’ouverture, Messieurs, le prologue… taïaut au clairon de la Muette de Portici !... La campagne sera longue. Nous avons cinq mois afin de dresser un plan d’action. Nos forces sont éparses, mais décidées. Rappelez vous Jemappes, Valmy, Austerlitz. Nous étions Place Charles II isolés par les libéraux du Maréchal Didier, le maire faisant fonction d’un Liège fictif, soutenus à peine par quelques francophones embourbés dans des échauffourées avec comme appui les derniers voltigeurs de Charleroi, face à une armée adverse décidée. Pour cause de proximité avec le second tour des batailles présidentielles en France, prévu le 6 mai, nous avons remis au 10 juin la confrontation de nos hussards avec les cuirassiers du Vlaams belang. J’ai préparé, comme d’habitude, une proclamation aux troupes, que je lirai devant les pyramides, le jour voulu. …
-Qu’est-ce qu’il lui prend ? Il fait son Napoléon !
-C’est depuis qu’il a vu Ségolène-Joséphine Royal de Beauharnais…
-Ce doit être un grand changement pour lui !
-Le voilà amoureux d’une femme !
-On aura tout vu…
-Tu crois qu’il va attaquer la France, si elle ne veut pas l’épouser ?
-S’il défait les milices flamandes, il en est bien capable.
-Et tout ça pour un jupon !...
-Messieurs, nos troupes sont à cran. Les armes rouillent faute d’être utilisées. Il va falloir tenir la troupe cinq mois. Une épreuve pour les nerfs du côté francophone, où plane en permanence, sur le paysage politique, le fantôme d'un renversement d'alliance militaire. Ce qui ne détend pas l'atmosphère. Heureusement, nous avons les troupes de Ségolène-Joséphine en appui stratégique, quoique il faille se méfier de Hollande-Grouchy qui est fort capable de ne pas marcher au bruit du canon et de nous laisser seuls devant Leterme-Blücher, uniquement par jalousie sur ma personne.
-Tu as remarqué, au lieu du nœud pap…
-Oui, le bouton rouge de la Légion d’Honneur…
-Quand a-t-il succombé aux charmes de Ségolène-Joséphine ?
-Ça date du Congrès de Fontainebleau…
-Pour le bien de la couronne, on a voulu consacrer mon union avec Marie-Louise Milquet, dite Joëlle. Je dis, pas encore Messieurs. Laissez faire l’histoire préparer nos fils et nos compagnes. Aux armes citoyens. Marie-Louise, c’est pour plus tard. Quand j’aurai besoin d’un fils spirituel. On m’a prêté aussi l’intention de reconduire la violette, que j’aurais ravie des bras d’Alexandre Dumas fils. Il s’agit là d’une trahison de l’histoire, Messieurs, car il n’est là bel et bien question que de Marguerite Gauthier qui n’aimait que les camélias. Moi, Messieurs, ma violette est ségolénienne ou ne sera pas. Si vous souhaitez le retour de l’arc-en-ciel de Wagram, il faudra que nous défassions les deux présidents. Le genre de chose qui exacerbe la compétition, qui fait grimper l'adrénaline, mais qui, Messieurs, nous couvrira de gloire pour la lutte finale. (Il entreprend de chanter l’Internationale, mais sans succès. Les présents ont oublié le texte chez eux).

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-Tu crois qu’il va falloir le remplacer ?
-On aurait dû y songer depuis longtemps.
-Pourquoi ne l’a-t-on pas fait ?
-Tu vois quelqu’un d’autre ?
-Laurette-Pauline ?
-Encore une Buonaparte ! Non, alors…
-Alors, il faudra faire avec Napolio…
-Lefèvre-Daerden est parti à la rencontre d’Yves Leterme. Je compte sur des milices liégeoises, hélas ! mal intentionnées car sous l’influence de Willy-Hilarion Paul François Bienvenu du Puget, marquis de Barbantane-Demeyer (Général de division) qui caresse d’autres ambitions de commandement. Deuxième réflexion : cette campagne est problématique dès lors que les partis flamands, guildes fort belliqueuses, ont fait de la réforme de l'Etat un casus belli, et qu'en face, les métiers francophones prétendent qu'à ce petit jeu, il pourrait y aller de la fin de mon Empire... Faut-il préciser que le 10 juin, on aura le nez sur l'été, et négocier une réforme institutionnelle tout en travaillant à la formation d'un gouvernement, cela risque de bousculer juillettistes et aoûtiens ? Sinon de conduire à une crise de régime. Et au nom de la Belgique. Messieurs, ils ne passeront pas. Vive l’Empire ! Vive le roi !
-C’est la première fois qu’il associe le roi à l’Empire.
-Il anticipe. Il est déjà à la Restauration avec Philippe-Louis.
-A propos de Philippe-Louis, que va devenir son duché de Brabant si on fait du BHV à la scie circulaire ?
-Napolio n’a rien dit ?
-Il faudrait peut-être le lui demander ?
-Attends que Ségolène-Joséphine soit reine de France, que nous ayons perdu les élections et que le Maréchal Didier de Monvraicon soit adoubé à Liège. Il ne restera plus à Napolio qu’à se réfugier à la cour de Philippe-Louis et d’épouser une princesse du sang qui lui fera oublier Ségolène-Joséphine, en lui préparant des plats à la napolitaine.
-Peut-être même alors que la villa Clémentine sera libre ?

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