Sale temps pour les blogueurs.
Sale temps pour les blogueurs (1) en cette fin d’année et le début de la suivante.
C’est que les estomacs sont barbouillés. Les chats finissent le foie gras dans les assiettes sous l’œil rond des maîtres. Le rance des excès ne porte pas à l’ouverture des ordis. Les plus plombés sentent une douleur aux gros orteils… la goutte qui fait déborder le vase.
Richard III peut aller se faire foutre. On se prend trop la tête à ses conneries. C’est pas demain la veille qu’on ouvrira son blog pendant les congés... Ce type ne fonctionne que lorsqu’on s’emmerde profond au boulot et qu’on a la rage de s’être laissé enfermer jusqu’au soir dans un bureau où il n’y a que deux mètres carrés à disposition, quand l’écran de l’ordinateur et tout l’attirail autour en bouffent près de la moitié.
Alors, oui, c’est chouette. Ce type a dû en baver. Ou c’est un vicieux qui retourne le couteau dans les plaies… ou… c’est un patron qui a fait faillite et qui a changé de bord, ou c’est un enculé qui s’est tapé un militant socialiste de Charleroi en petit tablier et fil à plomb !
On ne sait plus très bien si on va se coucher ou si on va finir la nuit sur place en écrasant un bout de graillon sur le velours du fauteuil IKEA d’une fesse trop lourde pour qu’elle se soulève.
Madame est pareille, tendue à cause d’Edouard. Elle l’a été toute la soirée, mais elle a donné le change. Le dernier invité est parti en titubant. Elle a fermé violemment la porte derrière lui avant qu’il ne démarre dans la nuit au volant de ses 1300 kilos de ferraille. Elle est comme le mari, envie de s’affaler n’importe où dans le décor apocalyptique de guirlandes aux ampoules mortes et des assiettes pleines de choses vertes et brunes sur la table dévastée.
Sa robe noire au décolleté vertigineux régurgite la coquille baleinée d’un soutien gorge dont les occupants ont été chassés de leur logement par le défaut d’un élastique.
Le fond de teint a fichu le camp. Elle ressemble à la poétesse androgyne qui récitait des vers en se branlant sous la table des biennales de la poésie en 99.
C’était quand même plus calme à Noël, avec la dinde fourrée de cochonnaille et cette vague odeur de pourri quand tante Marie embrassait à la cantonade en parlant du petit Jésus… cette puanteur à la violette, une marque familiale à laquelle on s’habitue d’une génération l’autre…
Dès vingt-trois heures, on s’était regardé en lorgnant l’horloge du coin de l’œil dans l’attente des douze coups, avec parfois un gargouillis de l’estomac de Félicien-la-couille, ainsi appelé parce qu’une oie lui en avait englouti une quand il n’avait pas trois ans.
A Noël, c’est la tournante. On ne verra plus les gueules d’enterrement qu’en 2010, si l’oncle arrive jusque là.
Au début du réveillon de l’an, Etiennette ne sait pas encore que c’est fini avec Edouard. Elle respire à l’aise dans sa robe ajustée, en attente d’un coup de fil de lui entre les fêtes pour un « aprem » à l’hôtel
Le raout de la saint Sylvestre, est plus chaud, aussi peu ouvert à l’intelligence et à la conversation que l’autre, mais grâce à la jeunesse, plus mouvementé.
Etiennette et Arthur ont une obligation de réussite. C’est la compette snobinarde…
Un challenge avec le couple Yvette et Paule, deux gouines légitimes et fines gueules, Jules et Julie, les amis d’enfance d’Etiennette et des voisins amis du club « Les angoissé du Trou Louette », plus une pute, Madeleine, qui fait des passes à 50 au Pont d’Avroy et qui a épousé un militaire de carrière en mission en Afrique.
Pourtant malgré ou justement à cause de la beuverie, le pari n’a pas été tenu. Le challenge est raté. Etiennette s’est défoncée pour faire rire, à défaut de bien bouffer. Comment donner le change quand on vient de rompre avec Edouard l’invité de la dernière minute, qu’Arthur avait invité parce qu’il a un faible pour la pulpeuse Maryse, la légitime d’Edouard, et que tout s’est dit en cinq minutes dans le couloir, alors que Maryse, devant, passait au salon et que Edouard lâchait à Etiennette en lui tendant son manteau, qu’il venait seulement pour ne pas éveiller les soupçons d’Arthur, mais qu’il ne fallait plus compter sur lui pour rien.
C’est tout le micmac de la société bourgeoise, des parties de cul aux sorties des bureaux, plus que la poire Williams qui est à la base des aigreurs
C’est permissifs à crever, les bourgeois.
-Il est en train de nous dire, ce con de Richard, que c’est permissifs les bourgeois, dit Arthur, qui a quand même ouvert la Toile et qui a glissé sur « ses » favoris.
Etiennette a jeté ses chaussures à hauts talons sous la table. De sa jupe fendue, Arthur aurait une large vision sur un slip rose s’il n’avait pas depuis longtemps décidé que ça ne l’intéressait plus.
-Tu sais ce qu’il écrit, ce salaud ?
-Fait chier…
-Non. Que tu as fait la gueule parce que tu ne couches plus avec Edouard et que Maryse me fait bander…
-Qu’il écrive toutes les saloperies qu’il veut, sur moi, sur Edouard, sur Maryse et même sur toi, j’en suis à un point de saturation que tu peux pas comprendre.
-Tu sais quoi ? On ferait mieux de dégueuler un bon coup et d’aller dormir…
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1. Sauf pour ceux qui publient le film complet de la pendaison du nouveau Nabuchodonosor.
Commentaires
Postée le: Olgunka-sk | avril 27, 2009 06:16 PM
Postée le: Olgunka-br | avril 28, 2009 12:11 AM