Marcourt et l’effort citoyen.
-M’sieu Marcourt, vous êtes pour une culture de l’effort ? Comment allez-vous la mettre en pratique ? Vous aiderez les éboueurs quand ils ramasseront vos poubelles ?
- L'organisme public wallon de la formation et de l'emploi n’en fait pas une secousse.
-M’sieu Marcourt, comment réagissez-vous aux critiques de la Cour des comptes sur la gestion de ses marchés publics par le Forem ?
-Des mesures seront prises par l'installation d'un comité d'audit interne qui aidera et vérifiera en continu.
-C’est-y pas vous, M’sieu Marcourt, qui êtes payé pour que tout baigne avec la dame Arena?
-L’image du Forem est détestable. C’est un « Etat dans l’Etat » !
-Faudrait savoir si l’Etat n’est pas la cause première de « l’Etat dans l’Etat » ?
-C’est pas qu’on ne fout rien, Marie et moi, ce sont les autres qui ne suivent pas… On a scindé placements payant et gratuit; on renforce le partenariat là où il est moins performant; on vient de fixer des indicateurs avec de véritables objectifs; on va l'évaluer...
-On dit au Forem que vous prenez la tête à tout le monde avec vos formations à répétition quand l’emploi est aussi rare qu’un stage qui finit en engagement ferme. Aider des demandeurs à trouver l'emploi et à répondre adéquatement aux offres, n’est-ce pas les faire glander d’un apprentissage ringard à l’autre ?
- Au travail, aux études, au chômage, partout, il faut cultiver l'effort. Le Wallon ne fait plus d’effort, sauf pour resquiller dans la file des guichets du Standard.
-Mais, M’sieu Marcourt, il faut au travailleur et au chômeur, sans oublier le p’tit pensionné, plus d’efforts pour survivre cinq minutes que vos pareils qui sont poissons dans l’eau des ministères !
-La formation c’est fichu, si la majorité des chômeurs a de faibles qualifications, ou des qualifications qui n'ouvrent pas à l'emploi. Il faut renforcer les formations qualifiantes, rendre ses lettres de noblesse à l'enseignement technique et professionnel.
-On n’y est plus, M’sieu Marcourt. On ne demande plus au débutant s’il est intelligent et s’il à l’esprit d’entreprise, puisque ce n’est jamais que pour faire de la merde et bosser comme un somnambule. Le travail à la base n’exige plus que la seule présence. C’est trop séquencés, ergonomisés, coupés en rondelles vos triomphes d’établi. Par contre, vous trouveriez dix, quinze, vingt demandeurs d’emploi plus compétents que vous et certainement meilleurs dans l’organisation de votre ministère. C’est ça que vous ne voulez pas admettre !
-Nous sommes dans un processus de changement culturel avec le Forem. De fait, il doit suivre les situations. Les études d'impact vont dans le sens de la "traçabilité" des demandeurs. Parce qu'il y a des filières au noir; et qu'il y a des mouvements : des gens rentrent dans un secteur puis en sortent rapidement à cause des conditions de travail ou de rémunération. Il y a des problèmes récurrents dans les abattoirs, par exemple. Ici aussi, le Forem évolue : on ne doit pas faire de l'assistanat ou de l'occupationnel; on doit aider les gens à se prendre en charge et les suivre.
-Baratin, foutu foireux discours !... tu parles d’une « traçabilité ». On vous voit bien dans un abattoir, voilà qui serait utile, un tablier bleu, le couteau à découper d’une main, le gant de fer de l’autre et Marie à la machine aux boudins. Foutu merdique foulard que les ministresses se jettent sur l’épaule dans les ministères aujourd’hui, tout le fourbi chic dans l’armoire métallique des vestiaires. Ah ! votre dégaine en bottes blanches et couvre-chef plastique, pas de quoi se faire réélire !
-Disons aux chômeurs : vous êtes dans une difficulté cruelle, regardez quand on est un bon élève comme moi où on arrive ! Mais si vous avez la possibilité d'avoir un emploi beaucoup plus merdique que le mien, vous devez la saisir; sinon cela se saura et on dira de vous « Ho les vilains » ils ne veulent pas l’emploi et ils font du tort à la Wallonie !... Ils détruisent la bonne opinion qu’à de nous l’étranger !... C'est moi qui ai insisté auprès du Forem pour une transmission normalisée des informations à l'Onem.
-Mais, m’sieu Marcourt, vous faites la donneuse ?
-Non. Je rentabilise l’effort et honore le courage et je montre du doigt les mauvais Wallons.
-Cela étant, les chiffres de l'emploi restent déprimants.
-C’est incompréhensible, plus les emplois se créent, plus le chômage augmente ! Malgré la mutation industrielle, la demande d'emplois augmente plus vite que sa création.
-Attendez, comment est-ce possible ? L’effort ne servirait à rien ?…
-C’est en tous cas, ce qui ressort du rapport que j’ai sous les yeux.
-Pourquoi vous faites chier tout le monde, dans ces conditions ?
-Par principe…
-Alors là, vous !....