Une loi, une foi, un roi.
Nous conservons sous notre apparente démocratie, les principes de l’Ancien Régime.
Quoique royauté, la Belgique a fait de la souveraineté du peuple un principe que devraient relayer les élus.
Jadis, la religion du royaume était aussi celle des sujets. En sommes-nous fort éloignés ?
Bien après que s’abrogeassent les apophtegmes du XVIme siècle « une loi, une foi, un roi », les tendances au monopole religieux persistent.
Aujourd’hui la religion, c’est l’argent.
Pourrait-on dire sans trop s’aventurer que la loi est celle du système économique, que la foi, celle de l’argent et que le roi cautionnerait le tout au nom du peuple souverain ?
Ainsi se dessine mieux le Nouveau régime, fort peu différent de l’Ancien.
Sous sa forme actuelle l’Etat établit l’unité religieuse et conclut un pacte social avec l’Eglise (la banque).
Au temps de Machiavel, les conséquences désastreuses des comportements monopolistes ne se révélèrent pas de prime abord à la masse des contemporains aveuglés.
En 2007, Machiavel prêcherait pour la conversion des non-conformistes à la banque.
Les gens croient désormais que le système capitaliste est la vérité révélée.
Après s’être mollement défendus d’entrer dans le système, les partis de gauche s’y sont quand même résolus en réclamant leur part de l’ouvrage, avec leur part du gâteau.
Ce n’est pas, comme le prétendent les entrants, afin de miner la forteresse, mais bien de participer à sa défense et à sa conservation.
L’Etat belge est donc un Etat d’Ancien régime n’ayant changé que les étiquettes. Les mandataires ont circonvenu leurs administrés pour en faire des « patriotes ». L’amalgame entre la notion de patriotisme et le système capitaliste est accompli.
Comme la Nation allemande fut, au moment de ses aberrations suprêmes, toute dévouée à son chancelier de 1935 à 1945, nous assistons en Belgique au fanatisme des populations à l’égard de son führer (la loi) qui leur promet l’argent (la foi).
On sait ce qu’il en est de l’opinion, traversée de doute, et aussi changeante que les saisons. L’étrangeté de la permanence de sa foi est un phénomène relativement nouveau qu’il faut attribuer, comme au Moyen Age, à l’inculture générale.
Ainsi donc, vive le capitalisme. Que ce système soit la méthode Coué à la satisfaction générale.
Hélas ! le capitalisme évolue, les gens pas.
La loi, la foi, le roi, deviendrait un credo difficile à respecter.
C’est ici qu’interviennent les grands commis de l’Etat. Ceux qui passaient pour nos défenseurs, l’étaient seulement du système. Il n’y a plus de controverse. Si nous ne réussissons pas, c’est que nous ne le méritons pas.
La logique de l’événement jette à la rue des milliers de familles, humilie des centaines de milliers d’hommes et de femmes, qui pourtant poursuivent leur quête du bonheur dans cette même foi et dans cette même loi.
Ce serait complètement incompréhensible, si les philosophes et les chercheurs qui se sont penchés sur ce dilemme n’avaient trouvé la pierre d’achoppement à l’édifice.
La trahison des clercs !
Les mandataires chargés du relais des populations au pouvoir n’assument pas.
En finalité, la dérive de la gauche collaborationniste est seule en cause.
Le serpent se mord la queue. On revient à la case départ…