Onkelinx fait pan pan !
Tandis que la législation sur les armes se durcit en Belgique, au point que même les flics n’auront plus le droit de rentrer chez eux avec leur arme de service, tout se passe dans l’opinion comme si cette mesure – bien accueillie - va faire diminuer les agressions et les suicides.
Rien n’est moins sûr.
Ce dont on est certains, c’est que seuls les voyous partageront avec les policiers en service, l’avantage d’être armés.
Faut-il s’en réjouir dans une démocratie qui n’offre pas une garantie de protection à 100 % des citoyens ? La preuve n’est-elle pas dans la montée de la délinquance, malgré l’augmentation des effectifs de police ?
Sous le coup des meurtres à Virginia Tech, la population en redemanderait encore des Lois contre les armes qui tuent. Pourquoi ne pas interdire les tournevis, les ouvre-boîte et les brochettes à merguez, aussi dangereux et d’une manipulation autorisée ?
Cependant, on en est à ce point de la bêtise confondante, que personne ne voit que l’interdiction parfaite, absolue, d’armes de défense, c’est avant tout la marque des dictatures. Ah ! il aurait été calamiteux du temps de la Wehrmacht entre 40 et 45 que nous eussions été en possession ne serait-ce que d’un tromblon à un coup !
Ainsi livré pieds et poings liés à une démocratie pointilleuse, soupçonneuse et allant dans le sens du poil du Belge qui regarde sous son lit avant d’aller dormir et qui a dans sa musette dix histoires terrifiantes sur les mésaventures de voisins braqués, malmenés, violés, nous voilà mûrs pour tous les coups de force.
Les brigadistes, les échauffés de droite, les catastrophés de gauche, les patriotes exacerbés, les militaires visionnaires pourront se donner le mot : la Belgique n’est plus qu’une vaste bergerie, l’occuperait qui veut.
La résistance ? Parlons-en. On a vu comme on désarme facilement les paras sous nos régimes humanitaires.
Eh bien ! au lieu de me rassurer, cette mesure supplémentaire m’inquiète.
Que fera dorénavant un policier sur le chemin du retour quand il sera le témoin d’une agression armée ? Rien évidemment. Et il aura raison. Ce n’est pas de ses petits poings qu’il va éviter la balle qui sortira du révolver d’en face.
Comme devrait être inquiet l’habitant isolé, quand il ferme les volets le soir, que la gendarmerie la plus proche est à 10 kilomètres et son voisin à cinq !
On a fait des prodiges d’information il y a à peine quinze jours, de ce couple de vieux torturés par des crapules qui en voulaient à son magot. On a vu la dame sur son lit contusionnée racontant le martyr de son mari, mort des coups à lui portés.
On aurait pu se demander «mais que fait la police ? », seule habilitée à défendre le citoyen désarmé, vulnérable et proie offerte ?
Elle fait ce qu’elle peut, aurait-elle répondu. Tout en sachant qu’entre l’agression, quand elle est signalée au plus près des faits et les secours, il se passe presque toujours une bonne heure.
Ce qui laisse largement le temps aux salauds de parfaire leur crime et de s’en aller tranquillement par la grande porte.
S’il faut interdire absolument tout port d’armes de poing et à fortiori de guerre dans les lieux publics, il n’est pas raisonnable de laisser le citoyen chez lui à la merci du premier briseur de vitre qui renifle l’odeur de l’argent.
Ce n’est pas seulement le fait d’une dictature de pousser si loin l’interdiction, c’est enlever toute possibilité aux faibles de s’en sortir lorsqu’ils sont agressés dans leur pré carré.
Fort heureusement, il en est de même de toutes les Lois, elles ne sont respectées que lorsqu’elles sont frappées du coin du bon sens. Celle-ci étant particulièrement discutable, Onkelinx en personne, ne peut pas au vu des statistiques, savourer la victoire de son petit putsch, même s’il y a des admirateurs de son initiative.
En effet, malgré le battage médiatique, les rallonges des délais, peu d’armes privées ont été rentrées à la police pour destruction. Si bien qu’aujourd’hui la moitié des belges est en infraction et passible d’une amende, voire d’un emprisonnement.
Il a toujours été discutable d’élaborer des Lois sur le champ des émotions, des faits divers ou des événements internationaux. Elle devrait savoir cela, elle qui est au pouvoir depuis plus de vingt ans !
Madame Onkelinx est une femme dangereuse qui surfe sur l’émotion des gens pour arriver à ses fins. Elle le fait souvent en ne s’entourant que d’avis qui partage à l’avance son point de vue, si bien que ses lois s’avèrent la plupart du temps mal fagotées, dès que le soufflé de l’événement est retombé.
Ici, elle prête la main à un coup de force, celui d’un remake « Tueurs fous du Brabant wallon » qu’elle n’aura pas prévu, mais qu’elle aura favorisé par son inconscience.
Ah ! la ministre, à défaut de Schaerbeek, nous aura bien eus !