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31 mai 2007

Un libéral centriste.

Débat courtois, entre compères, à la radio entre Didier Reynders et Elio Di Rupo, au point de se gausser ensemble de Philippe Moureaux qui aurait traité de « salaud » l’éminence libérale.
On s’attendait devant ce consensus à une conversation aimable sur les grands sujets. On n’a pas été déçu, rien que des sourires et des attentions l’un pour l’autre.
Bien entendu, le gouvernement sortant a été félicité, puisque nos deux « amis » y ont placé des ministres.
Le bilan, dans tout cela ?
Pour les deux, c’est superbe. A croire qu’ils sont inscrits dans le même Loge !
Alors, auraient-ils escamoté le débat pour l’avenir ?
Au sujet du relèvement des pensions, des indemnités sociales, des bas salaires, du communautaire, des emballements des prix des produits courant de consommation, du fiasco de la mise en concurrence du gaz et de l’électricité, des ratages de la poste, du marasme des situations dans lequel les circulaires Arena plongent parents, enseignants et élèves, bref de tout ce qui ne va pas dans ce pays et dont le gouvernement porte la responsabilité au premier chef, rien, trois fois rien !
Parfois un petit différend… oh ! bien léger, entre les deux « debaters », aussitôt, Reynders fait remarquer à son collègue qu’il a mal lu la feuille de propagande MR des élections, ou c’est Elio qui donne quelques explications complémentaires de son programme, « en toute humilité » ce qui signifie, que rien ne saurait entamer la haute estime qu’il a de lui-même...

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Tous les sujets abordés furent lissés de la sorte.
C’est une technique éprouvée. On affirme ne pas écarter ce qui fâche. On prend la parole en « toute humilité » comme le répétait sans cesse Elio Di Rupo, pour dire en réalité, tout ce qu’on a entendu des dizaines de fois.
Mais quand fera-t-on le bilan d’une politique, d’un gouvernement, finalement du pays ?
Si même à 10 jours des élections, on n’en sait pas plus de la bouche des principaux protagonistes, alors c’est à désespérer de ne savoir rien de rien.
Les deux « complices » s’entendent à merveille pour réaffirmer leur loyalisme à la couronne et à l’indissolubilité des deux communautés dans un fédéralisme à la belge, bon d’accord. Mais alors, ils ignorent tout des demandes flamandes ou feignent-ils de les ignorer ?
Parce que ceux qui vont aller voter pour nos deux charmeurs doivent au moins savoir jusqu’où les partis wallons iront pour dire non aux Flamands ? Jusqu’à par exemple une déclaration flamnade unilatérale d’indépendance ?
Alors, je pense que pour BHV, c’est déjà presque conclu. La scission s’effectuera bel et bien, avec en compensation quelques avantages pour les 100.000 francophones qui sont du mauvais côté de la frontière linguistique.
Sauf rebondissement, ce sera Yves Leterme, qui succédera à Verhofstadt. Voilà qui donne le ton et qui réaffirme que non seulement 100.000 francophones, c’est une minorité en terre flamande, mais que 4 millions de Wallons l’est aussi au niveau fédéral.
Il ne faut pas mettre de l’huile sur le feu, avant les négociations qui s’ouvriront après les élections, mais il ne faut pas non plus que faute d’huile, le feu s’éteigne. Et nos deux ténors ont une vocation de pompier à éteindre tout par excès de précaution.
Les Flamands ne comprennent pas le refus des francophones d’ouvrir une nouvelle négociation institutionnelle. La réforme de l’Etat est perçue en Flandre comme devant être un mouvement perpétuel dont chacune des étapes recèlent les mobiles de l’étape suivante.
C’est malhonnête du côté wallon de ne pas en convenir.
A moins que le MR et le PS soient tombés d’accord sur la volonté de tout régler au fur et à mesure des reculades sans en informer leurs électeurs. Il existe des précédents. L’affaire des Fourons, communes bradées sur l’autel d’un accord qui concédait à la Flandre une supériorité sur les intérêts wallons et qui ne s’est jamais contredit, en est un fameux.
Des deux marchands de soupe, c’est encore Di Rupo qui apparaît le plus fragile. Ses malheurs avec Charleroi et son incapacité à exclure Van Cauwenberghe et son système l’ont très certainement marqué, mais ce qui fait défaut à cet homme, c’est ce qu’il tente de cacher sous son apparent sang-froid : son manque de conviction !
Alors, lorsqu’au début de l’échange poli, Reynders a affirmé qu’il ne sortirait pas socialiste de la confrontation, on avait l’impression que la réciprocité n’avait pas besoin d’être posée, tant Di Rupo est sorti, lui, depuis longtemps, bon libéral du débat politique bien avant celui-ci.

30 mai 2007

La nouvelle morale.

Il y avait par le passé une constante dans les organisations syndicales et les partis de gauche : le divorce qui existait entre l’idéal des militants doctrinaires et le pragmatisme des cotisants.
Les uns voulaient uns société égalitaire, tandis que les autres ne rêvaient que d’une société moins inégalitaire.
Les grèves « pour le principe » ont vu leurs dernières péripéties s’achever entre 60 et 61 en Belgique, et mai 68 en France.
Pour toujours figurer, les partis et les syndicats oublièrent ensuite les principes. Ils exclurent même les doctrinaires trop turbulents.
La FGTB a donc enterré les principes et ouvert des guichets de défense des salariés. Le débat s’est déplacé des usines aux tribunaux du travail.
Le PS, de son côté, renonçait à la lutte des classes en prétendant amender la société capitaliste en la réformant.
Cela fera près de 50 ans que cette politique a pris corps. Elle aurait pu porter ses fruits, si le capitalisme n’avait pas singulièrement évolué en s’internationalisant.
C’est à cette métamorphose que les forces de gauche « adaptées » ne peuvent donner la réplique. Elles ont été débordées par le renversement des valeurs morales, une « nouvelle » morale en quelque sorte, non pas le fruit de la précédente, mais plutôt son contraire. On a joué avec les mots en faisant de l’esclave antique, l’ouvrier-machine sans que cela passe comme un retour au passé, mais au contraire, comme un progrès considérable. On avait raison du point de vue économique et tort du point de vue de la morale.
Il suffit de baptiser « morale » le progrès économique pour passer à la nouvelle morale ! Ainsi l’exploitation de l’homme par l’homme devenait une juste chaîne hiérarchique dans laquelle chacun est à sa place « selon ses mérites ! ».
Les partis de gauche et les syndicats se sont engagés dans la propagation de cette curieuse morale de telle manière qu’ils ne peuvent plus faire machine arrière. Les partis conservateurs se sont rendus compte à la longue, du piège qui s’était refermé sur la gauche collaborationniste et ont décidé de l’exploiter, en énonçant avec calme et sang-froid les mêmes revendications, offrant des plateaux de télévision pour des « débats constructifs » à des gens que naguère ils n’auraient pas salués, s’appropriant les grands hommes et les valeurs de la gauche. Et pourquoi ne le feraient-ils pas, puisque le public ne se rend pas compte que sous la même étiquette se cachent des objectifs différents, mais tous adaptés à la nouvelle morale ?
Le Mouvement Réformateur a compris la leçon de Sarkozy et est en train de dire la même chose que le Parti socialiste. Si bien que l’électeur de gauche traditionnel est pris d’un doute et qu’il n’est dû qu’au vieux réflexe de classe – celui que les responsables du PS abominent – de maintenir à peu près le Parti socialiste à un niveau honorable. Mais en sera-t-il de même aux prochaines élections ? Et dans le futur ?

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La confusion est extrême. Elle est voulue par la droite. La gauche ne pourrait s’en défendre qu’avec un programme revenant à l’ancienne morale, celle qui se fonde sur la liberté de l’individu et la quête du bonheur pour tous, la justice et l’égalité, le choix enfin de pouvoir être ce que l’on est.
Hélas ! le réformisme a fait des ravages dans les bureaux du PS régionaux et nationaux. Quant on voit sur quoi tente de se différencier de Reynders, un Elio Di Rupo et même une intermédiaire comme Joëlle Milquet, à la limite pourtant de ce qu’ils croient être possible, on se demande quand le petit poucet en bonnet rouge va se faire dévorer par le grand méchant loup qui abandonne aujourd’hui Hume et Locke pour Dworkin et Rawls, en laissant croire qu’il est déguisé en Jaurès.
Voilà où en sont arrivés ceux qui croyaient qu’être de gauche, c’était dans le fond faire une place confortable à tous les travailleurs dans le cadre d’un Patro universel.
Dans un système essentiellement basé sur l’égoïsme et l’accaparement du travail aussitôt converti en biens personnels, c’est ce qui s’appelle un bide..
Bien entendu l’électeur n’est pas encore arrivé à ces conclusions. Il lui reste encore à s’enthousiasmer de la nouvelle morale et à donner une majorité libérale à la Région wallonne et qui sait au Fédéral lors des futures élections.
A moins de quelque désastre retentissant, il faudra encore au PS traverser bien des vicissitudes pour recouvrer une foi qui donnerait aux gens une bonne raison de voter à gauche.

29 mai 2007

Charleroi connexion.

La démission des échevins libéraux à Charleroi à 12 jours des législatives peut s’interpréter comme faisant partie de la campagne du MR, c’est une réaction que l’on peut comprendre. C’est celle de Joëlle Milquet et d’Elio Di Rupo. Mais, il y avait bien eu, auparavant, la promesse d’Olivier Chastel de quitter la majorité à Charleroi au cas où de nouvelles affaires non assorties de la démission des intéressés surviendraient.
Ce qui a perturbé cette logique, c’est la solidarité des trois formations dans une volonté commune de poursuivre le redressement de la ville, à la suite de l’inculpation de Jean-Pol Demacq et Jacques Van Gompel par la juge de Charleroi, France Baekeland, puis, de la part des libéraux de revenir sur leur décision.
Il était évident qu’il aurait fallu pour créer une association durable avec le MR et le CDh que le PS s’inspire du courant rénovateur et fasse place nette pour d’autres responsables au sein de la section locale du parti et désigne des mandataires tout à fait nouveaux. Avec Van Cauwenberghe président de l’USC, cela s’avérait impossible, à moins d’un grand courage politique de la part d’Elio Di Rupo. On sait qu’il n’en a rien été, avec les conséquences que l’on sait. Ce qui est plus désastreux est encore à venir, la juge Baekeland au fil des affaires pourrait encore inculper d’autres échevins ou responsables d’activités communales. Ce qui fait en réalité que le laisser-faire de Di Rupo à Charleroi n’aura servi à rien.
Dans les grandes villes wallonnes à majorité socialiste, existe encore, ou a existé, une drôle de manière de gérer les fonds publics.
A Liège, maintenant il y a prescription, mais que n’aurait-on déterré autour des événements qui ont concerné les travaux de la Place Saint-lambert !
Par exemple, l’expropriation miraculeuse des grands magasins de l’Union Coopérative, place Saint-lambert évitant une faillite et la mise en liquidation de ce membre important du socialisme liégeois de l’époque ?
Quelles auraient été les affaires ?
Comparables sans doute à celles qui ont été concomitantes à l’assassinat d’André Cools !
Et à l’époque du « trou », il n’y avait pas que le PS en première ligne. Le système libéral à la Destenay et sa folie bétonnière a été, probablement d’une manière identique à Charleroi, de gérer des situations à la limite de la légalité, parce qu’on n’avait pas « le temps », parce qu’on passait sur des procédures trop lourdes, parce qu’enfin on considérait la Loi comme peu adaptée à la localité, et parce que le système a toujours eu beaucoup d’amis à pourvoir.
Est-ce pour autant imaginer qu’en 2007, une nouvelle éthique balaie l’ancienne et que la morale serait enfin redevenue la partenaire principale dans les programmes des partis ?
Je ne le pense pas.

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D’une part, parce que la morale n’a jamais eu de place dans les partis en Belgique, et que, d’autre part, l’homme n’a pas une perception du bien et du mal suivant qu’il milite dans un parti, qu’il travaille ou qu’il vive de ses rentes.
Il y a très peu de caractères trempés.
L’homme résiste mal à la corruption et au désir d’enrichissement. La plupart de ceux qui crient au scandale en désignant des corrompus, sont-ils intègres ou souffrent-ils de ne pouvoir en faire autant ?
Pas mal de citoyens sont à l’affût d’une situation où se remplir les poches, d’autres se servent du marchepied d’un pouvoir de redistribution pour progresser dans une hiérarchie politique, d’autres honnêtes se font avoir par trop de naïveté ; mais, s’il y a bien une situation qui ne permet pas de montrer que l’on appartienne à l’une ou l’autre de ces catégories, c’est bien celle de président de parti.
Rester au-dessus de la mêlée suppose avoir pris ses distances des hommes et des événements. Le malheur est que pour être désigné par ses pairs, il faut au contraire s’être mouillé dans les cercles, avoir participé aux événements, noué des amitiés solides.
C’est un paradoxe.
C’est peut-être celui dont souffre tous les présidents de parti et, ces temps derniers à un bien mauvais moment, le président Di Rupo.
On se demande, puisque Reynders aime mettre en avant Sarkozy, quand surviendra la fragilité et la popularité déclinante de celui-ci, restera-t-il stoïque et digne ou bien abandonnera-t-il son image de « l’ami fidèle » ?
Quant à son rival socialiste, s’il faut comparer sa carrière avec celle de François Hollande, on ne devrait plus entendre parler de lui dès le mois de septembre.

28 mai 2007

Touchez pas à la comptée !

Ah ! il ne faudrait pas me décourager, me prendre pour plus con que je ne suis, sans quoi je retourne à la politique française, la plus balaise au monde…
Notez que ça arrangerait bien nos grands consolateurs, qu’un voyou, jugent-ils, vident les lieux dans lesquels ils ensemencent nos faibles esprits de la vérité première.
Quand même, l’avalanche des décrets non suivis d’effets, sinon au flop garanti, comme la règlementation sur les armes, est un signe d’impuissance.
C’est ainsi que le gouvernement wallon - PS-CDH - du 8 décembre 2005 instaura le principe d'une déclaration de mandats (plus les mandats dérivés, les indemnités, traitements et jetons de présence) d’un élu en dehors de son mandat local. Malheur ! c’est un fiasco de plus. Le décret est inapplicable !
C’est Philippe Courard (PS) qui l’écrit dans la circulaire envoyée le 23 mars dernier.
Dix-huit mois après le vote du décret et cinq mois après l'installation des conseils communaux, les arrêtés d'application ne sont toujours pas sortis.
Il y a comme une réticence des enthousiastes qui nous représentent à nous dire ce qu’ils pompent aux citoyens en plus de l’indemnité du mandat de base..
La grande oeuvre éthique de Di Rupo et Joëlle Milquet tombe à l’eau. « L’ardor » n’y est plus. Di Rupo se serait-il endormi en cours de route du plan Marshall ? Lui, le moraliste, le purgeur des mauvais esprits carolos aurait-il une défaillance ? Et l’évanescente aurait-elle l’orange de campagne immangeable ?
Courard « èdji » aurait dit Tchantchès, sur son piédestal d’Outremeuse !
Donc, c’est officiel : il n’y a pas d’échec... Ce n’est qu’un petit retard d’application.
Les mandataires locaux et les députés wallons n’en veulent pas, majorité et opposition s’opposent, mais c’est pour la frime. En réalité tout le monde est soulagé.
On se rappelle qu’à l’adoption, les votants avaient traîné des pieds. Chef des réfractaires, Jean-Marie Happart - c’est dire l’aversion - était prêt à engager un bras de fer… Avec l’apothéose verbale de Jean-Claude Van Cauwenberghe : « Ce strip-tease fiscal complet n'est pas à l'honneur de la démocratie wallonne. », il était rassuré.
La démocratie wallonne n’est plus ce qu’elle était. L’a-t-elle jamais été, quand on sait comme certaines villes et communes sont gérées ?
L’argent de nos fins de mois difficiles, il est dans les mains de nos sacristains, pardi ! Quant à la quantité de sauce qui lie le rôti, saura-t-on jamais ?…
Courard va donc revoir son texte, une réforme de réforme en douceur, pour ne pas avoir l’air de le changer en profondeur. Pendant ce temps Joëlle et Elio ont les yeux braqués sur le 10 juin.
Le Plan Marshall réoccupe les esprits. Personne n’a un vrai bilan de cette pétaudière, alors on nous dit que « ça va » et nous le croyons.

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Courard gamberge une mouture plus souple de son décret.
Et puis, on fera le compte après les élections, quelques fois les majorités changent de camp. L’opposition du MR vive et scandalisée pourrait se modifier du tout au tout.
On voit d’ici un retour de Kubla au volant des affaires. Les circuits, il connaît, puisqu’il a failli nous gâcher le « plus beau du monde » à Francorchamps.
Si Courard restait dans l’urne ? Qu’on aurait oublié jusqu’à son nom ? Ce serait un autre tonton qui modifierait le texte.
Penser qu’il a fallu cinq ans de gestation au fédéral pour avorter dans les conditions présentes !
Décidément, si ça continue, je retourne à la politique française.

27 mai 2007

Les législatives en Belgique…

…où les libéraux attendent l’effet Sarkozy !

On croyait en être débarrassé. Voilà que le système à la belge nous pète à la figure une fois de plus, car il est obligatoire. C’est écrit en toute lettre sur la lettre de convocation. On se serait accommodé de la politique française. Il y a du mouvement et de la tragédie dans la politique française, de la plastique avec les femmes, des intentions criminelles avec les hommes, c’est un monde shakespearien. Rien qu’à la manière dont Sarkozy s’est accroché à la fonction qu’il briguait depuis le sein maternel, c’est mieux qu’un pou collé à la racine des cheveux. Il a du talent, ce petit bonhomme !
Et puis ceux qui sont sensibles à la rhétorique, en ont eu pour leur patience ; car, des journalistes en passant par les grands talents oratoires du parlement, c’est un festival.
En Belgique, même les universitaires ont comme une stupidité nationale qui leur fait une peau de rhinocéros que la grâce ne saurait percer et si l’on ajoute à cela la spécificité flamande et son impossibilité d’employer les conditionnels de la langue française, on en arrive à un sabir, comique vu d’ailleurs, mais fatalement invalidant pour l’intelligentsia belge qui perce parfois sous les décombres de la bêtise redondante et de la pensée confuse.
Ainsi de la visite de Sarkozy à Bruxelles. Dès que le Président français eut serré la main de Verhofstadt, il prit une autre démarche, un peu roulante, vingt fois il remonta son nœud de cravate, fit glisser son veston vers l’avant d’un mouvement d’épaules, bref, on aurait dit un petit marchand d’un souk de Hammamet en train de rouler un Tour-opérateur sur l’authenticité d’une montre Breguet.
Mais voilà, on vote le 10 juin. Il faudra s’y faire.
On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de candidats. Ça nous tombe dessus comme une pluie de grenouille un jour d’orage d’été. Déformation sans doute, je scrute chez les femmes MR un fond d’air canaille, une manière dans le sourire d’attiger le pigeon. Certaines ont même les yeux dans le beurre qu’on voudrait être celui d’un vice accompli. Au moins, elles laisseraient percer un petit quelque chose d’humain.
Quant aux hommes, ceux qui passent le moins bien, c’est parce qu’ils n’ont l’habitude de sourire que devant leur compte en banque et qu’il faut bien faire un effort pour la photo. Le plus mal à l’aise, sur le prospectus que j’ai devant moi, c’est Alain Destexhe. On devine sous l’effort des zygomatiques une propension à la sévérité qui ne serait pas rédhibitoire si ne perçait aussi un air d’autorité intransigeante qui me fait penser à un ancien concierge d’école, du temps où le personnel était vêtu de cache poussière du directeur, au déboucheur des chiottes. Avec celui-là, c’est inutile de discuter. Il aura toujours raison. On est à la colle !

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Côté Ecolo, il doit y avoir quelques sauvageonnes aptes à la friandise. Mais on sent que ce parti est moins riche en avocates et en propriétaires. Les visages sont moins typés, moins âpres, plus populaires, avec des traits plus anguleux, conséquence d’aïeux façonnés à la hache par les tâches auxquelles on les astreignait. La troupe est telle une harde qui refuse l’obstacle devant la perspective d’en croquer malgré un désir d’aisance, d’une installation définitive dans le bourgeoisisme rassurant. Le défaut rédhibitoire des Ecolos, c’est qu’ils sont trop honnêtes.
Isabelle Durant et Jean-Michel Javaux ont eu du mal à bourrer les listes. Les derniers tiroirs nous représentent le mieux. Le fond du chapeau nous révèle. Pas trop d’avocats, plus de petits fonctionnaires, moins de gros diplômes, mais peut-être de ce fait plus sensibles et finalement imprégnés d’une intelligence de cœur supérieure à l’intelligence livresque.
Je me suis toujours demandé pourquoi les femmes mariées accolaient le nom du type avec qui elles couchent au leur ? Si l’homme est plus connu que l’épouse, pour gagner des voix que ne ferait-on pas ! Sinon, c’est assez indécent de divulguer le nom de ceux sous lesquels elles ahanent et soupirent. C’est de mauvais goût.
Quant aux hommes, le seul qui aurait mérité de faire de la politique française et qui n’aurait pas dépareillé à « Controverse », c’est Jacky Morael. Enfin, un Belge intelligent ! C’est tellement rare qu’il faut le souligner.
Le PS c’est autre chose. Il y a dans les têtes qui défilent sur le papier une sorte de connivence comme si des doctrinaires valeureux qui ont réussi à sortir nos arrières grands parents des mines de charbon où des salauds les exploitaient dès l’âge de 8 ans, il ne reste à la troisième ou la quatrième génération que des personnes d’œuvres qui servent la soupe populaire en se bouchant les narines. Comment la belle tête noir corbeau du président du PS n’est-elle pas envahie des cheveux blancs des soucis venus de Charleroi ? C’est à demander l’adresse du coiffeur…
Non, ces gens ne sont plus représentatifs de l’effort. Le redressement des injustices ne les intéressent plus. Ils se sont coupés des réalités de la rue en suivant le courant embourgeoisé, encanaillé dans le fric et la vision capitaliste de la promotion sociale.
Peut-être bien y a-t-il de ci, de là, un « nouveau » qui voudrait être au sein de ce parti une boule de bowling ; mais, il est vite neutralisé. Et voilà ce qui caractérise les socialistes et les libéraux et ce que les Ecolos n’ont pas encore : un certain air de neutralité, de conformité adéquate qui règne en maître sur la placidité belge et sur les élections.

26 mai 2007

Ah ! Raphaëlle Bacqué…

Tandis qu’en Belgique nos speakerines journalistes flirtent outrageusement avec la politique, comme Mesdames Delvaux, Reuter et Ries, on dirait qu’en France elles couchent plus carrément : Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn, Christine Ockrent et Bernard Kouchner, Beatrice Schoenberg et Jean Louis Borloo, Marie Drucker et François Baroin
Si ce n’est que le fruit du hasard, cela prouve néanmoins que les milieux de la politique et du journalisme s’interpénètrent, si je puis m’exprimer ainsi.
Est-ce que les politiques tentent de la sorte d’influencer l’opinion ?
On sait que les plus influents d’entre eux n’ont pas besoin de se coltiner avec le « petit » personnel. Un coup de fil à Lagardère ou à Bouygues est autrement plus efficace.
Toute autre question est de savoir ce qui attire tant les hommes politiques chez les femmes journalistes ?
L’effet bénéfique de carrière ne peut pas être retenu. Ne serait-ce pas plutôt l’attraction qu’une femme journaliste exerce sur des millions d’auditeurs ordinaires de la même manière qu’elle touche aussi des auditeurs exerçant un mandat politique ?
J’en ai fait moi-même l’expérience en tombant raide devant les prestations de Raphaëlle Bacqué du journal Le Monde à des émissions politiques d’Arte et de TV 5.
Magie d’une femme connaissant son sujet, vive et intelligente, emportée par ses déductions et son bien dire… vue par le cœur de la midinette qui sommeille dans chacun d’entre nous !
La confidence dans l’aparté à des journalistes plutôt élégantes, aux visages célébrés des messes télévisuelles, n’est pas incompatible avec le « bain de lumière » des plateaux de télévision. Mariage curieux de la discrétion et du tape-à-l’œil, il n’y a rien de contradictoire à se laisser aller à des chuchotements « entre nous » et le paraître des grandes soirées télé. Les hommes de pouvoir aiment autant séduire une femme que cent mille. Cela a ceci d’avantageux que l’intimité n’a pas besoin de poses, ni de cris. Les statistiques font connaître la popularité nationale. Les notions ne sont pas les mêmes. Le « vous prenez quelque chose » au Fouquet’s a déjà une connotation sexuelle. La journaliste à le choix d’entrer ou de ne pas entrer dans le jeu.
Pour certains personnages d’Etat, le désir d’accéder aux people n’est pas négligeable.
Il est plus difficile d’être dans l’imaginaire du public quand on est à l’UMP ou au PS que d’être un bon joueur de tennis ou un footballeur célébré.
Sans compter que de l’union, le couple devient mythique et peut transmettre la « célébrité » aux descendants.
On sait les efforts que des politiciens fournissent lorsqu’ils poussent leurs rejetons dans la carrière avec des mères inconnues. Le gotha belge politique en est plein. Il a fallu des années de persévérance et des compromissions parfois délicates du père mettant en péril sa propre carrière, pour asseoir le fils dans le fauteuil du dauphin.

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L’Haut-lieu s’en est aperçu, la fonction politique s’est transformée. Dans la transmission des mandats, le suffrage universel n’y est presque plus pour rien.
Nous allons vers des shows à l’américaine auprès desquels les rassemblements de Sarkozy et Ségolène Royal était des attroupements de gros bourgs.
Il y a donc un bel avenir pour les unions people.
Jusqu’à présent et à ma connaissance, il n’existe pas des ménages mixtes où la femme fait de la politique et l’homme du journalisme. Je ne parle pas ici des professions identiques, comme Michèle Alliot-Marie et son député de compagnon, mais d’un ménage, comme celui que Patrick Poivre d’Arvor aurait, s’il épousait Roselyne Bachelot, si tant est qu’une union aussi abracadabrantesque fût possible !
Peut-être que les femmes sont moins sottes que les hommes et ont compris la vanité d’un « grand destin ».
Ce qui laisserait supposer que les journalistes en ménage avec des hommes politiques n’ont pas visé leur carrière, mais plutôt vécu un penchant amoureux.

25 mai 2007

Stigmates

Les stigmates, les a-t-il ? Les ont-ils ?
Tout commence ainsi : on ne peut pas être adulé de la foule sans que sur soi rien ne se révèle. C’est parfois insignifiant : un œil qui brille, un billet de banque qui dépasse…
C’est plus compliqué qu’il y paraît. Quelqu’un qui cherche le musée du slip de Jan Bucquoy à Bruxelles, s’il n’a pas de stigmates sur lui, a quelque chose de « Tennessee » comme dirait le crooner des stigmateux.
Il y a beaucoup de Belges qui ont des signes extérieurs. Sont-ce des stigmates ou de richesse ?
Par exemple, Didier Reynders qui croyait en avoir, se dire le nouveau bourgmestre de Liège avant de l’être, fallait-il qu’il eût la prescience qu’il en avait. Hélas ! cela s’est révélé par la suite : il en était dépourvu.
Il y a au MR beaucoup de gens qui croient en avoir. En ont-ils ? On ne sait pas. Pourtant, ils ont ce qu’il faut : prenons Louis Michel. Voilà quelqu’un qui se dit touché par la grâce. Il apporte même la preuve d’un miracle. De cent vingt kilos, il est descendu à soixante-quinze. La chose pour ce gros mangeur n’est-elle pas stigmateuse et agargantuellesque ? Ce Commissaire européen est bon enfant, du moins en est-il persuadé, beau, intelligent, dialecticien, pugnace, avec parfois un air angélique et la bonté de l’œil, version « passion du Christ » pour Monica Bellucci.
On peut même dire que le Commissaire est populaire dans sa région. Mais, est-ce que pourtant il a une chance d’avoir les stigmates de premier ministre, et de recueillir plus de voix que le président de son parti ?
Un autre qui n’en manque pas d’après ses laudateurs, c’est Di Rupo. Tout autre que lui serait tombé dans la trappe. Ses forts diplômes qui avaient accéléré outre mesure un gros QI, étaient un handicap intellectuel certain. Il avait surmonté cette difficulté devant le public carolorégien. Il avait atteint là son niveau d’incompétence. En germes, ses stigmates rendraient brillant le premier imbécile venu. Qu'en a-t-il fait ? Il est devenu le second. N’est-ce pas affligeant ?
Tandis qu’en France, il y a du solide, de l’avéré, du certain, de l’indiscutable.

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Bernard Kouchner, du moment qu’on ne lui parle pas d’Israël, de l’Amérique, de l’intervention en Irak, de son épouse et de quelques autres babioles de moindre importance dont sa facilité à changer d’opinion, il est formidable, devisant, optimiste, allant aux difficultés, comme Zola allait au charbon dans Germinal. C’est même cela qui l’a tué l’Emile, intoxiqué par son poêle !… Les stigmates du fringant jeune vieillard sont apparus dès l’appel de son président pour la chose étrangère, étrangère aux Français et à Bernard en particulier. Il va en faire un ministère de l’ingérence. Il avait les stigmates : le teint frais, la minceur et cet air invincible des gens portés par de grandes causes.
Il est capable de traverser la jungle pour nous ramener en gondole Ingrid Betancourt qu’il aurait arrachée lui-même de ses ongles soignés de chef de clinique, des grosse pattes du FARC. Pour la réception, on aurait pratiqué un détournement de la Seine jusqu’au perron de l’Elysée duquel serait descendu super président qui, pour la circonstance, aurait chaussé des bottes en caoutchouc afin de s’aventurer jusqu’au plat bord de la gondole, et enlever dans ses bras une Ingrid pâlotte mais souriante et reconnaissante, envoyant des baisers à Bernard Kouchner, en tee-shirt rayé et chapeau plat, debout, la rame à la main.
Les Français vont adorer.
Ensuite, super président se serait débarrassé du stigmateux ministre des affaires dérangères, attendu qu’il y aurait risque à ce que le héros sans frontière devînt plus populaire que lui.
Alors que Sarkozy, sans aucune erreur possible, s’y voyait déjà à sept ans ! Un an de moins que Bill Clinton…

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Quand on commence si tôt, sans avoir besoin de passer par un psy, c’est un signe.
Et encore, on n’a rien vu. Pour sa réélection dans 5 ans, il pense montrer au peuple et en direct, les VRAIS STIGMATES, en s’écriant : « En vérité je vous le dis, c’est le sang de la France qui coule de mon corps. »
Tandis que les ministres assemblés derrière l’auguste victime agiteraient devant les foules extasiées leurs mouchoirs teintés de la substance divine.
Après ça, même en vierge Marie après sa rupture avec Hollande, réconciliée avec l’Eglise qui est contre les collages, Ségolène n’aurait aucune chance.

24 mai 2007

Le vrai est faux, vice et versa…

…Aristote : Éthique à Nicomaque.

Engagé à la pige dans « L’Uni vers elles » un journal de cul, une sorte de « Paris Match » en pire, Albert Défleury commit quelques temps des reportages spéciaux pour ladite revue afin d’arrondir ses fins de mois.
La recette en était simple. Chaque fait divers parfaitement anodin au départ finissait en dessous roses, soupirs prolongés et crises sado-masochistes. Que la chose fût vécue chez le boulanger, au bureau de poste ou au collège des oiseaux, le résultat était le même, tout devenait torride et incompréhensible, tant avec les mitrons, qu’avec la receveuse des postes ou la principale du collège.
La direction de « L’Uni vers elles » composée d’une ancienne Sapho de la rue Saint-Denis et d’un expert-comptable, interdit d’exercer, était fort satisfaite des contes fournis en parallèle du tour des commissariats, au point qu’Albert Défleury fut déchargé d’inspecter les tinettes des hôtels de la place, afin de se consacrer davantage aux partouzes de son imaginaire.
Bien que mieux payé, privé du pavé, Albert Défleury perdit son imagination. Il n’atteignait les sommets de la lubricité qu’à coups de citations dont il s’appropriait la paternité, Sapho et René le comptable n’étaient que des commerçants, c’est-à-dire des êtres voués à faire de l’argent par tous les moyens et y ayant sacrifié tout espoir de culture, aussi n’y virent-ils que du feu.
Albert de moins en moins inspiré par la fesse, eut l’idée de verser dans le genre policier. Son premier essai fut un coup de maître. Six mois avant les faits, il décrivit par le menu l’affaire Clearstream. Tout y était. Une inspiration intérieure le guidait. Evidement les personnages sous sa plume avaient d’autres identités, parfois n’occupaient pas les mêmes fonctions. Quoique les plus hauts personnages de l’Etat côtoyassent des repris de justice et des hommes de paille dans une fictive représentation de leurs hautes fonctions. Le président de la république s’y appelait Félicien Dupont-Lajoindasse, son premier ministre Gustave de la Suffisance, la ministre de la défense Cori Lame-Lourde et son général – et c’est par lui que les ennuis commencèrent – Charles-Emile Larondelle. Enfin, l’homme à abattre était un certain Kovalski, originaire d’Europe centrale et cependant fort honnête homme.
Albert Défleury ne lisait pas les journaux, aussi n’eut-il pas connaissance des débuts de l’affaire qui mit en scène les premiers ténors de la République et il ne fit donc pas la liaison entre son histoire et la réalité.
C’est le général qui utilisait les pages de « L’uni vers elles » pour parfaire le brillant de ses chaussures, après que sa domestique s’y fût abondamment masturbée dans sa chambre de bonne, qui lut le conte de Défleury et qui s’en ouvrit en haut lieu, alors que l’affaire réelle commençait à peine.
Les coïncidences émurent la DST. Albert Défleury fut suivi de jour comme de nuit.
Un espion venu du froid avait une maîtresse commune avec un commandant des Services. Celui-ci avait la mauvaise habitude de parler en rêvant. L’affaire défraya bientôt la chronique de l’espionnage mondial et chaque pays, après s’être convaincu des dons de voyance d’Albert Défleury en voulut l’exclusivité.

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Si bien qu'il y eut entre les espionnages mondiaux une sorte de révision d’achat. Nul doute que les plus riches, à savoir les Américains achèteraient Albert Défleury afin d’user de ses pouvoirs, pour connaître l’issue de la guerre d’Irak, mais aussi accessoirement, pour lire avant le jugement l’épilogue de l’Affaire Clearstream et savoir si le président allait finir au trou.
Devant cette arme nouvelle de la voyance, les petits Etats qui avaient peine à payer leurs agents, décidèrent d’abattre Albert Défleury, puisqu’ils ne pouvaient pas l’acquérir.
Un après-midi à la terrasse d’un café, Albert prenait le frais un verre à la main. Comme il portait la boisson à la bouche, le verre éclata frappé d’une balle d’un tireur embusqué. Dans l’effervescence qui en suivit, Défleury réussit à s’éclipser. C’est quand le lendemain une brouette de briques tomba à ses pieds d’un échafaudage, qu’il comprit qu’on voulait sa peau.
Il se mit à lire les journaux et fit aisément le rapprochement entre son histoire inventée de toutes pièces et l’actualité.
Il partit le lendemain en rasant les murs. Prit un train, puis deux bus, se retrouva à la frontière espagnole et de là s’enfuit au hasard des routes pour échouer à Trujillo, petite ville d’Espagne où il s’installa au-dessus d’un bar à tapas. Il y serait encore, si le destin n’en avait décidé autrement.

Mais, c’est une autre histoire et à titre personnel, j’ignore encore les raisons qui m’ont fait écrire ce qui précède, ni pourquoi j’ai parlé du destin pour couper court à une histoire déjà trop longue pour ce modeste blog.
Je serais encore dans l’ignorance si je n’avais rencontré, jadis, place du « conducator » une blonde primitivement noire de cheveux qui fuyait un mari franquiste qui la battait régulièrement au nom de la primauté du mâle sur les femmes, d’où probablement mon intention d’y amener Albert.
Fátima me convint et après que nous nous fûmes rassurés mutuellement sur l’excellence de nos intentions, elle me demanda tout naturellement dans un français approximatif comment je m’appelais. Je fus surpris de m’entendre dire : Albert Défleury. Ce n’est pas mon nom, mais il est synonyme d’aventures que je développe ou termine selon mon bon plaisir.
Depuis lors, je ne fais que mentir : notre seul point commun entre Albert Défleury et moi.
C’est que voyez-vous, le mensonge est la seule arme efficace pour voyager. Elle me protège des autres.
Quelques temps plus tard, Fátima retourna chez elle. Son mari n’avait pas été franquiste et était considéré « calle Méjico » comme le plus gentil des hommes. Comme quoi, je n’étais pas le seul à me protéger.

23 mai 2007

Sarkozy et Maurras.

Faut-il s’étonner qu’en France la droite soit prépondérante, alors que la barre à gauche ne l’a été qu’occasionnellement du Front populaire à nos jours,?
Une des erreurs de Jacques Chirac est de ne pas avoir perçu à temps le mouvement ascendant de la pensée de droite. A défaut de sa personne, même Dominique de Villepin, en contre-feux de la montée de Sarkozy, n’a pu rétablir la situation en faveur de Chirac, sinon d’un chiraquisme de l’UMP dont il aurait assumé la continuité.
La droitisation accélérée de la société française a de multiples causes. Une des principales est la crise de l'identité nationale, dont les signes sont nombreux. Les Français n’ignorent pas que la Loi du premier occupant est un leurre. Ils sont effrayés par l'immigration, en même temps que l'élargissement de l'Europe les abaissent d’un rang à chaque nouvelle adhésion. L’aventure de la Serbie au Kosovo leur sert d’exemple. Le Kosovo est le berceau de la Serbie. C’est là que la nation serbe s’est forgée L’implantation massive de Musulmans a quelque peu modifié la donne. Aujourd’hui majoritaires, les nouveaux habitants veulent leur autonomie.
L’opinion internationale donne tort à la Serbie.
La droite française a retenu la leçon.
Dans le lointain passé, tous les peuples émigrants devenus majoritaires dans les pays « squattés » ont fini par les annexer. La Turquie moderne est un bel exemple d’appropriation des territoires tenus par des naturels affaiblis ou divisés. L’empire d’Orient finit à la prise de Constantinople. L’action fondatrice poursuivit son élan jusqu’à occuper une partie importante de l’Europe, avant de redescendre aux limites actuelles de l’Etat turc, en conservant une partie du Kurdistan contre l’avis des populations, et en ayant passé par le génocide du peuple arménien, toujours contesté par la Turquie de 2007.

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Encore qu’il s’agissait d’un seul grand peuple, déposant la culture grecque pour imposer la sienne. Mais que dire des immigrations patchwork, formant à la longue une majorité, mais disparate et sans culture déterminée ?
La droite française, c’est d’abord l’inquiétude de perdre l’identité française, la culture, le rayonnement d’une langue sans pareille. Qu’elle s’appelle nationalisme, racisme ou xénophobie, qu’importe, elle va à contre courant d’une gauche accueillante et laxiste, qui se rend compte un peu tard, qu’une générosité vraie ne peut s’étendre indéfiniment sans faire courir de risques à ceux qui la prodiguent.
Indépendamment de cette raison forte, la droite française a conservé tous les poncifs des droites du passé : haine du présent assimilée à une décadence, regret d’un âge d’or dont on se demande après coup s’il a jamais vraiment existé, méfiance à l’encontre des organisations du travail et rejet d’une sécurité sociale jugée excessive, apologie des sociétés élitaires, regret du chef et d’une discipline, etc.
Nicolas Sarkozy, maurrassien pragmatique, a compris l’évolution du concept politique français. Chirac n'a pas eu cette clairvoyance, par effet générationnel sans doute.
C’est donc à un triomphe de l’UMP auquel l’Europe va assister, avec l’effondrement du « Modem » Mouvement des modérés de Bayrou à peine lancé, l’effritement du PS sujet à une crise interne qui va devenir publique après les élections et poursuite de la descente dans les caves de l’oubli du PC et des différents mouvements d’extrême gauche au seul profit de la LCR d’Olivier Besancenot qui se maintiendra avec peut-être une légère progression de l’ordre de 1 ou 2 %.
Sans doute effrayé d’une majorité absolue, Sarkozy a négocié et réussi l’entrée dans son gouvernement de figures emblématiques du centre et de la gauche modérée. Offrez une place en vue à n’importe quel adversaire, aussitôt vous en ferez un renégat, qui vous devra tout et que vous pourrez manœuvrer à l’aise. C’est bien connu.
Le maurrassisme de Sarkozy a pour ambition d'assurer la cohésion de la France et sa grandeur en appliquant une médecine réaliste et purgative à l’américaine.
Comme Maurras, Sarkozy est persuadé que la société française est minée par la décadence, et la corruption, à quoi il faut ajouter le risque savamment agité dans la population de la perte de l’identité française par l’immigration illégale.
Les influences philosophiques de Charles Maurras vont de Platon à Aristote, Dante, Thomas d'Aquin, Joseph de Maistre, etc. Ses influences historiques vont de Sainte-Beuve à Fustel de Coulanges en passant par Taine et Ernest Renan. Sarkozy, avocat, est un lettré qui a un parcours intellectuel et des goûts proches de Maurras, comme en atteste la confrontation qu’il eut il y a quelques mois avec le philosophe Michel Onfray.
Pour Maurras, le coupable est l'esprit révolutionnaire et romantique, véhiculé par les forces antifrançaises que furent selon lui à cette époque les quatre « États confédérés », à savoir : les juifs, les protestants, les francs-maçons, et les étrangers (que Maurras appelait "métèques").
Le pays a évolué et les anciennes haines se sont tues dans les affres de l’holocauste, restent les étrangers. C’est encore le sujet dans la France profonde loin des endroits touristiques, des hôtels et des bords de mer. Il est très difficile, sans aucun revenu et avec sa seule force de travail, de s’implanter dans les villes et villages français de la ruralité.
En 1914 comme en 1940, Maurras resta fidèle à son principe du compromis nationaliste, c'est-à-dire de l'union nationale en cas de crise, et à sa hantise profonde de la guerre civile en soutenant Clemenceau puis Pétain.
En s’empressant de rappeler l’amitié de la France à l’Amérique, Sarkozy n’a-t-il pas, d’une certaine manière, montré l’allégeance du pays au capitalisme et son absolue nécessité de l’imposer comme loi générale jusque dans les banlieues où elle est prise à partie et contredite ? N’est-ce pas vouloir une forme de nationalisme autoritaire avec l’exemple d’une Amérique assimilant la liberté au libéralisme, dans une confusion des genres qui arrange la droite et condamne la gauche à la résistance ?
Cette ligne de conduite n’est-elle pas purement maurrassienne ?

22 mai 2007

Vulgarité métaphysique

Le plus beau de l’amour, c’est quand on monte l’escalier.
On le sait pas encore, après c’est plus ça. On en a tous plus ou moins montés. Plus ils sont raides, mieux c’est ! On se souvient jamais de ceux qu’on a descendus.
C’est ça l’homme, d’abord on voit plus que lui. Dès que Toutou eut repoussé le pot de géranium pour tirer les rideaux, il se retourne et reste à se regarder la gueule dans la glace biseautée de la garde-robe.
Qu’est-ce qu’on fout là ?
C’est l’autre, dans le miroir qui pose la question.
Toutou voulait s’expliquer à la femme du flic sur le bord du lit, cuisses tellement enveloppées que même ouvertes, on pouvait pas mater son jardin d’Isna. Elle était pas d’accord. Son bonhomme rentrait à huit heures, il en était six à l’horloge fixée par des punaises sur le papier à fleurs oranges de l’hôtel de passe.
D’abord attiré par les formidables nibars, lâchés du soutif, les roberts tout en cascades et ondulations, brusquement attiraient plus Toutou.
Coco sentit que dépoitraillée, son julot se dégonflait. Elle se resangla à demi dans les poches grands formats pour exciter le mâle.
-Merde, Toutou, il est déjà six heures. Les flics ont pas l’air, mais ils reviennent jamais trop tard.
-T’as déjà pensé à la mort, Coco ?
-Tu vas pas recommencer, dis ? On est là pour baiser…
Coco pensait à sa longue préparation, tout un après-midi à se bichonner, s’asperger d’un flacon à 50 euros, les dessous chics, dentelles et porte-jarretelles. Elle avait pas trop de raffinement, faisait plutôt vielle pute, c’était un travail, le harnachement occasionnel... La gymnastique que c’est de se peindre les ongles des pieds à presque 50 piges !
Tout ça pour que le loustic débande en parlant de la mort !
-Grande question la mort ! Tu crois qu’il y a quelque chose, Coco ?
Si ça avait été la première fois qu’ils s’étreignaient dans la chambre 12, elle l’aurait trouvé mauvais. Peut-être qu’elle se serait réemballée dans ses soies bariolées. On ne lève pas une honnête femme pour lui parler de la mort, surtout une femme de flic. On sait la maladresse du cocu à déposer le flingot un soir que la poursuite d’un voyou a donné soif et qu’on rentre un peu schlasse… un plomb est vite parti.
« -Salope tu couches avec Toutou ! -Qu’est-ce que tu vas chercher là, Emile ! »
-Non, mon Jésus, il n’y a rien…

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Elle se mit à l’astiquer. Elle avait la technique du bonheur. Sous sa pogne l’engenreur prenait des couleurs. Elle tenait ça d’un vieux jésuite qu’elle avait fessé pendant dix ans.
-C’est qu’une dislocation, un anéantissement. Pourtant, si l’âme se détachait du corps pour se fondre dans le grand tout ?
-Je te fais une pipe, chéri pour te remettre au TGV ? Il est déjà six heures quart !
-Nous savons que nous mourrons, nous ne savons pas ce que cela veut dire et personne ne le saura jamais…
-Te frappe pas, trésor. Ce qui compte, c’est ce que tu as dans le froc pour faire plaisir à sa petite Coco. Je te descends le chapeau de guignol, pendant que tu me feuillettes le bréviaire ?
-Si on n’était qu’une partie de l’humanité et notre histoire un accident de l’écorce terrestre ?
-Tu bouges trop en causant. Tu pourrais pas un peu la fermer ? J’aime pas le discours quand on baise. On baise ou on cause.
-C’est exactement ça. On baise, c’est la vie. On cause, c’est la mort !
-D’accord, on baise ?
-Qu’est-ce qu’il en pense, Emile ?
-Quoi, qu’on se voit ?
-Non, de la mort ?
-C’est pas la question à poser à Emile. Je te préviens. Surtout que le soir, il est ballonné.
-Qu’est-ce que ça vient foutre qu’il soit ballonné ?
-Quand il pète devant la télé, tu peux pas lui parler. Pour peu que je lui gratte la couenne, il nage dans le bonheur… alors, la mort… Je vais sur toi. Tant pis si je t’écrase. Tu m’auras assez fait attendre… Mets là donc !...
-Toute vie humaine se déroule sous le signe d’une incertitude au sujet d’elle-même… aaah ! faut que je m’injecte…
-Déjà ! Qu’est-ce que tu disais au sujet de l’incertitude ?
-C’est plus le moment, aaahhh !
-Ooooh ! ça me prend…
-T’as moins gueulé que la fois dernière ?…
-C’est égal, la pensée de la mort déclenche une urgence à vivre !
-Ouais, la survie, c’est les autres… Dis, Coco, c’est toi qui vient de me balancer celle-là ?
-Je suis trop conne, sans doute ?
-Comme disait Marcel Conche, toute pensée de la mort est un asymptote. Toi au moins t’approche pas la limite, tu la franchis… T’as vu le bleu que tu m’as fait sur la cuisse ?

21 mai 2007

L’argent et le pouvoir.

Depuis qu’il n’est pas honteux de gagner gros et de s’enrichir, comme l’a déclaré aux ouvriers d’Airbus industrie à Toulouse, le tout neuf président Sarkozy, on se rend compte que cet homme est pratiquement l’ami « intime » de tous les détenteurs des grandes fortunes de France, comme Bolloré et Lagardère.
Du coup de l’autre côté de la frontière, après la publication des multiples mandats des hommes politiques belges dans les banques et la grande industrie, comme Jean-Luc Dehaene et pas mal d’autres cumulards, ces messieurs dames qui ont un pied en politique et l’autre dans les finances respirent beaucoup mieux.
On les dédouane de l’étranger. Pognon sans frontière les félicite. L’Eldorado est à portée… Surtout vous cassez pas le cul au travail, entrez en politique, c’est mieux.
La promiscuité douteuse entre les mandataires publics et les intérêts particuliers est une des plaies de nos Sociétés volontiers donneuses de leçons de probité.
Dans nos démocraties occidentales, le nouveau féodalisme se caractérise par l’existence de groupes détenant de grands pouvoirs dans l’économie et les médias, qu’ils utilisent ensuite pour placer leurs hommes à la tête de l’Etat.
Un seul petit exemple : Alain Genestar, le directeur de la rédaction de Paris Match, a commis un crime de lèse-Sarkozy, en publiant la photo de Cécilia à New York en galante compagnie. Pas de chance pour lui, le propriétaire du journal, Lagardère, est un ami de l’ex-chef de l’UMP. Genestar a été viré. La médiocrité évidente de l’hebdomadaire n’est pas en cause. Lagardère s’en fout.
Le contrôle de l’information et de ceux qui peuvent être élus, le vote de lois garantissant l’immunité aux dirigeants, contribuent à l’émergence d’une nouvelle forme de corruption moderne, difficile à déceler et à poursuivre en justice.
L’adoption par les députés italiens d’un texte garantissant une "immunité temporaire" au président du conseil italien, Silvio Berlusconi, inculpé pour "corruption de magistrats" devant le tribunal de Milan, avait défrayé la chronique l’année dernière.
On se souvient que Jospin, s’y croyant déjà, avait inversé le calendrier en privilégiant l’élection du président de la République avant les législatives, et sur sa lancée, fait exempter le président, en l’occurrence Chirac, de toute poursuite judiciaire pendant son mandat.
On ne va pas refaire le tour des accointances du personnel politique belge avec des intérêts privés. Dix pages n’y suffiraient pas, de Charleroi à Namur en passant par Dinant, Herstal et Bruxelles.

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Pierre Falcone dans l’affaire des ventes d’armes à l’Angola, les sociétés de BTP Spie Batignolles et Dumez International, citées par Fine Maema, procureur général au Lesotho, dans une affaire de commissions à la construction de barrages, à l’affaire des frégates en passant par les chaussures de Roland Dumas et les confidences de sa « putain de la république » de chez Elf, c’est 15 partout, entre nos deux Nations.
Chacun jure de sa bonne foi et de son patriotisme, concède les brebis égarées et les moutons noirs…
Tous corrompus ? Non, non… Faut pas croire.
Plus d’ivraie que de grains, de moutons noirs que de chèvres à Monsieur Seguin ? Va savoir…
Est-ce que depuis l’appel de Genève, on a véritablement avancé dans la prise de conscience internationale du problème ? Que monsieur Cariat se rassure, c’est toute l’Europe qui est en proie au vertige des affaires.
En 2001, l’Union européenne s’est dotée d’Eurojust, un outil chargé de coordonner les enquêtes pénales et de favoriser la coopération en matière de criminalité grave. Les accords de Schengen furent " la première traduction concrète de l’appel de Genève, en permettant la transmission directe, entre juges, des commissions rogatoires qui transitaient auparavant par les Etats".
Le mandat d’arrêt européen s’est substitué en 2004, aux procédures d’extradition dont on se rappelle les lenteurs.
Les pouvoirs d’Eurojust sont néanmoins limités. Nombre de magistrats financiers demandent de véritables parquets européens, capable d’engager des poursuites, ce à quoi les Etats, dont la Belgique, s’opposent encore.
Il faut dire depuis 2002 et les « avancées » dans le domaine de la corruption, que les affaires ne se sont pas arrêtées pour autant.
Un mouvement de repli semble même se produire.
Les juges continuent d’affronter de nombreux obstacles dans leurs enquêtes. Pour certains, le constat d’impuissance effectué à Genève est toujours d’actualité et les grand-messes anticorruption sont vaines.
En matière de paradis fiscaux, "l’Europe ne tient pas ses engagements", souligne M. de Baynast. La transparence demeure un idéal lointain.
L’avènement d’un « nouveau style » d’une présidence dynamique n’inclut pas une plus grande rigueur et une parfaite honnêteté. C’est un objectif qui n’a pas été d’actualité. Cela promet pour l‘avenir. A noter qu’en Belgique, on n’est pas mieux loti.
Est-ce que nos dirigeants se sont rendus compte que la vénalité, le pot-de-vin et l’enrichissement personnel étaient des « attitudes » trop ancrées parmi les gens de pouvoir pour jamais les éradiquer ?
Si c’est le cas, ils nous la baillent belle avec les moutons noirs ! Qui enrayera la transhumance de cette race caprine particulièrement abondante ?

20 mai 2007

Une guerre civile se prépare

Tant que l’on vit à l’écart de l’horrible, on trouve des mots pour l’exprimer ; dès que la fatalité nous y plonge, on reste sans voix.
Alors que nous jouons les augures et que nous célébrons ou au contraire détestons ceux qui nous gouvernent, à quelques milliers de kilomètres, dans la bande de Gaza, les conditions sont autres, au point que célébrer et détester valent des condamnations à mort.
A l’abri de l’Europe, dans la sécurité des jours qui passent, à force d’entendre les infortunes, les désastres humains et les crimes de toutes sortes perpétrés ailleurs, nous ne les imaginons plus dans leur sauvagerie et leur absurdité. Nous sommes devenus indifférents aux monstruosités dont les hommes sont capables.
C’est ainsi que nous avons perdu la faculté de nous indigner.
Nous nous sommes trop investis lors des élections de la présidence en France. Elles ne valaient pas l’excès de passion dans lequel nous sommes tombés.
L’hôpital palestinien de Chifa est encombré d’agonisants.
Des rafales d’armes automatiques se font entendre jusque dans les couloirs du plus grand hôpital de Gaza. On se bat dans les rues. Quand un militant tombe, quel qu’il soit, il est palestinien.
Les familles cherchent leurs morts. Personne ne sait de quoi sera fait le lendemain. La famine menace. Les Israéliens qui ne sont jamais loin, profitent de la confusion pour du bout de leurs canons régler quelques comptes. C’est la folie dans la bande de Gaza depuis vendredi 11 mai.
En marge des combats entre palestiniens, des roquettes artisanales palestiniennes pleuvent sur la ville israélienne de Sderot, à la limite du territoire.
En représailles, l’aviation israélienne mène des raids contre des bastions du Hamas.
La confusion est totale.
Le Liban et la Syrie attendent. L’Egypte en proie à la montée de l’intégrisme s’efforce de rester en dehors de la nouvelle crise. Le raïs vieillit. L’Egypte n’est pas une démocratie. Moubarak prépare la succession pour son fils. En Belgique aussi les mœurs sont identiques, les fils succèdent aux pères, sauf que les partis se surveillent et s’annulent.
L’Irak et l’Iran ne sont pas loin. Le goût immodéré américain pour l’Etat juif est à la base du micmac tragique.
Le gouvernement palestinien d’union nationale n’existe plus. Chacun cherche à venger ses morts. Les casiers de la morgue affichent complet.
C’est le chaos.
Les plans américains ont échoué. Le dernier passage de Condoleezza Rice n’a été que pour serrer des mains à Tel-Aviv. Elle est le mannequin itinérant de la politique évangéliste d’un Bush déphasé.
Pour les Gazaouis, le gouvernement n’a pas réussi à contrôler puis à réduire les violences. Président par intérim du Conseil législatif palestinien, Ahmed Bahar pense que la responsabilité des confrontations a pour origine l’embargo des Israéliens et des Américains qui empêche le redressement économique des Territoires.
Les écoles sont fermées. Les commerçants ont baissé leurs rideaux de fer. Les trottoirs sont transformés en tas d’immondices.
L’ONU est, à chaque fois qu’est alerté son Conseil de sécurité, victime d’un veto d’une ou l’autre grande puissance. Quelle serait la solution ? Des forces d’interposition, les Israéliens sont contre. Une extension du conflit irakien et une pacification à l’américaine serait unilatérale et seulement en faveur de Tel-Aviv.

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Un évident besoin d’humanitaire devrait préoccuper le nouveau ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. Son seul nom n’est qu’une sorte de vaine réclame pour une action que la France ne peut fournir seule. Les enfants et les mères de Gaza ont besoin de lait et de nourriture. L’Europe ne veut pas déplaire aux USA, comme Sarkozy non plus d’ailleurs dans sa nouvelle politique d’amitié avec eux. Gaza n’est pas le Kosovo et l’armée serbe est loin de se comparer à Tsahal. En laissant prospérer l’Etat juif au-delà de toutes mesures, au détriment du droit international et des droits de l’Homme du peuple palestinien, voilà dix ans que l’on prépare la situation actuelle. Maintenant, on y est. Les élections en France et en Belgique masqueront chez nous l’urgence pendant un certain temps, puis elle deviendra une évidence. Personne ne pourra plus rien, attendu que le drame était annoncé au monde et que l’opinion mondiale paraît sinon anesthésiée, du moins divisée et impuissante sur la question. Est-ce qu’assister l’arme au pied à un massacre n’entre pas dans la complicité d’un génocide ? Si c’est le cas, le Tribunal de La Haye va avoir du boulot !

19 mai 2007

Bernard Kouchner, apostat.

Je me sens de plus en plus en décalage avec la majorité de l’opinion publique en général et française en particulier.
La nomination de Bernard Kouchner aux Affaires étrangères dans le gouvernement Fillon ne passe pas, alors que le peuple s’esbaudit de la merveille, à l’exception des socialistes qui font la gueule, et je les comprends.
A y regarder de près, Kouchner a fait de grandes choses dans sa vie et notamment « médecins sans frontière » et qu’il en soit remercié. On le sentait frustré depuis quelques années, alors qu’invité régulièrement à différents titres dans les médias, ce n’était pas qu’il ait été empêché de paroles. Ce grand discoureur a toujours été écouté, s’est assis d’autorité au premier rang sans qu’on lui dispute la place et a présenté son meilleur profil aux télévisions du monde, sans que personne y trouve à redire. Mais, cette notoriété ne satisfaisait plus son ego ces dernières années Ses années de gloire étaient derrière lui. Il cherchait en vain dans l’humanitaire un emploi qui l’eût propulsé à nouveau au zénith de la star actualité.
Non. Son étoile s’éteignait progressivement, par la fatigue des gens à le voir s’agiter dorénavant pour des causes moins nettes, plus politiciennes, comme sa dernière intervention pour un ralliement des gauches aux thèses de Bayrou.
On se doutait que la gauche n’avait été pour cet homme qu’un prétexte à tenir le devant de la scène. Certes, cela lui avait bien réussi pour lancer ses grandes idées. Mais les temps ont changé et l’homme, quoique mondialement connu pour son passé, voyait son ambition contrariée. Le présent l’oubliait. Les socialistes en proie à des luttes internes ne s’occupaient plus guère de lui. Au PS il faisait potiche… Il n’avait jamais brillé pour son sens des réalités politiques. C’était bien, on le prenait pour un rêveur, un utopiste, un poète…
Il cachait une ambition insatisfaite, un goût du pouvoir. On n’aurait su dire à 67 ans, qu’il était à ce point tenaillé par le démon du paraître !
Celui qui s’est rué sur l’emploi de ministre dans un gouvernement de droite ne peut pas être le même qui professait l’amour des humbles et des populations martyres.

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Il y a deux Bernard Kouchner, l’actuel serait le fruit d’une ambition sans limite et d’un manque complet de scrupule. Il fait du tort à l’autre, le généreux, le combatif, l’intègre…
Peut-être qu’à 67 ans, ne veut-il pas vieillir, pas trop vite enfin, de sorte que l’on parle de lui plus longtemps que prévu ?
Que va-t-il bien pouvoir faire aux Affaires étrangères sinon se plier aux ordres de Sarkozy et conduire la France dans le concert des Nations comme n’importe quel débutant ou bien, jouer à l’original, au cavalier solitaire, comme il l’a toujours fait pour se faire débarquer dans six mois, pour une retraite définitive, apostat partout, suspecté par la droite et la gauche, définitivement out ?
Il est comme le champion vieilli qui a embrasé les stades. Il fait son match de trop !
Comment ne s’est-il pas aperçu qu’il sert de prétexte et de faire-valoir à une politique qui va se révéler bientôt la pire de toutes, si Sarkozy va au bout de ses promesses et fait ce qu’il dit ?
A moins que Kouchner soit dans le fond de lui-même un homme de droite contrarié qui vient d’avoir un flash en comparant les politiques si différentes selon que l’on soit de l’un ou de l’autre côté. Certes, il se serait voulu au milieu des deux, mais devant l’effondrement possible de Bayrou, il se serait rallié à qui veut de lui.
Le voilà bien le grand caractère, celui qui se dit intransigeant puis s’en va remplir sa gamelle à la concurrence !
Les hommes qui changent de conviction sous le couvert de l’ouverture vous feront des discours sur le danger des clivages pour masquer ce qu’ils sont vraiment : sans caractère ou pire à vendre au plus offrant.
Kouchner, l’âge venant, aurait sombré dans l’aporie du pré-gâtisme ?
Ce n’est pas un défaut de caractère qui le ferait tomber bien bas, mais le début de la fin.
Dans cette alternative seulement, je lui conserve mon estime et mon respect.
François Hollande a tranché pour son parti et pour une certaine vision de la politique en excluant Bernard Kouchner du parti socialiste.
Qui pourrait le lui reprocher ?

18 mai 2007

La cérémonie !

Quelle mascarade cette entrée en fonction de Sarkozy !
Tous les poncifs réunis en une seule heure d’émission par les télévisions françaises.
Il faut dire qu’il y avait de quoi.
Rien que la vue des courtisans sur le passage du nouveau roi valait de déplacement. La gueule de d’Ormesson aux anges, alors que Sarko donnait de la main et de la voix derrière l’académicien, vraiment le chien à sa mémère qui guette le maître dans l’espoir d’une caresse !... Et l’accompagnement de ce regard d’épagneul qu’il jeta sur le roi comme il passait à l’étreinte suivante ! Pour en arriver là, il fallait bien être le dernier d’une lignée de menins du pouvoir, de tous les pouvoirs, pourvu que ces gens fussent au premier rang.
Cécilia, la bougresse, entourée des progénitures diverses des hasards du coup de rein, était la seule qui avait l’air de s’en ficher, tournant le dos à la valetaille, parlant aux enfants des lits différents de ce couple « moderne », alors que nous avions le commentaire délirant de la télé, célébrant la « jeunesse » et le non conformisme d’une femme « qui allait redonner de la vie et de la vitalité dans une institution jusqu’alors tenue par des rombières légitimes d’une autre génération ».

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Comme quoi, que l’on baise en catimini ou que l’on s’envoie quasi publiquement en l’air à New-York, la fonction « sacralise ». On va finir par dire qu’elle poursuivait un secret dessein au service de la France.
Enfin, tous ces gens ordinaires allaient franchir un pas de plus vers la simplicité en ne s’affichant plus en jaquette et faux col, comme du temps du président Coty, parce que Sarko contempla un instant le grand collier de l’Ordre de la légion d’honneur, sans se le passer au cou, voilà qui nous rassure et témoigne que de Napoléon, ce n’est pas celui du sacre que Sarko a retenu, mais le petit caporal pinçant les oreilles de ses maréchaux, et faisant des scènes de ménage à Joséphine à cause de sa cuisse trop hospitalière.
Auparavant, le roi descendit les marches avec Chirac dont on ne retiendra que la grimace sur le perron marquant l’effort d’une fraction de seconde pour retrouver le sourire qu’on apprend dans toutes les écoles du cirque après le saut périlleux.
Lors des quelques pas sur le tapis rouge, comme à Cannes, mais sans l’extravagance de la star, les deux hommes durent se dire des banalités dont ce genre de cérémonie s’est fait une spécialité. Le type de conversation qu’ont deux locataires dont l’un cède le bail à l’autre après avoir discuté du pas de porte, puis, le premier occupant s’en va serein et les poches pleines, en se disant en guise de consolation : « Je l’ai bien eu !», tandis que celui qui reste fait un petit signe d’au revoir en pensant : « quel con ! ».
Merde !... Voir que les aficionados de Chirac s’extasient encore sur la « classe » de l’ex, alors qu’il n’a dû qu’à son mandat de président arrangé pour lui par ce con de Jospin, de ne pas finir comme Jupé dans les filets de la Justice… Que ce type couche dans un appart de la famille Hariri, avant de se refaire une santé au Maroc, puis qu’à son retour, il aura ses 300 mètres carrés sur Seine et qu’il n’aura pas eu une seule fois le désagrément de se trousser les manches pour repeindre une porte, tout ça avec l’argent du contribuable français, on se demande de quelle niaiserie infinie les gens sont faits!
Pendant que le « lion déchu » s’en retournait à ses quartiers privés, tandis que ses bagages et ses archives entassés dans des camions fonçaient vers son château de Lozère, la cérémonie se poursuivait à l’Elysée où le nouvel hercule de foire, faisait quelques pas dans la cour histoire de vérifier le bon état des uniformes des Armées, avant de soulever ses poids devant le peuple assemblé.
Et on dit que ça bouge et que ce quinquennat ne ressemblera à rien de connu !
Depuis le sacre des rois à Reims, il n’y a rien de changé. Les traditions ne se perdent pas. Il y avait à la fois à cette célébration le public acclamant le général de gaulle et celui chantant « Maréchal nous voilà » du maréchal Pétain, réunis dans le cœur de la plupart des co-célébrants.
Comme il y avait jadis, à chaque sacre, le peuple grondant de colère, souffrant de tous les maux et dont on ne parle jamais ou si peu et de manière si honteuse, que l’information ne dépasse guère les CRS et les commissariats de police. Pourtant, ils étaient en ce jour « inoubliable », environ 1.500 étudiants qui manifestaient à Paris contre les projets politiques de M. Sarkozy.
A Lyon, plusieurs centaines de jeunes défilaient derrière une banderole "Pas touche à nos acquis, pas touche à nos libertés". 300 personnes défilaient mercredi en début de soirée à Toulouse. Les manifestants scandaient notamment "Sarko facho" ou "partage des richesses, partage du temps de travail". A Rennes, 200 personnes scandaient "Police partout, justice nulle part". 500 à Nantes, criaient "Sarko facho".
Vous me direz, cela n’est rien comparé à la multitude des gnous se rendant à l’abreuvoir ; mais, Nicolas 1er ne s’est-il pas autoproclamé président de tous les Français ?
Ne serait-il pas temps qu’il s’occupe enfin de ceux-là autrement qu’avec des autopompes et des gaz lacrymogènes ?

17 mai 2007

Les Belges ? Tous des confédérés !

Depuis que l’Etat français est pourvu d’un président, il faut bien se résigner et replonger dans la politique belge.
Pas facile. Nous sommes, à quelques semaines des élections, dans la période des mamours.
Tous les grands chefs nous sourient. On dirait qu’ils s’adressent à chacun d’entre nous ; qu’ils nous connaissent personnellement et que leur famille était proche de la nôtre du temps déjà de notre grand-père.
Les beaux messieurs du MR ont la victoire inscrite dans le chic du costume. Ils sont endimanchés comme le jour de leur consécration, lorsqu’ils prêteront serment et s’en iront pour la première fois d’un pas gaillard bavasser à la tribune, juste en dessous du président de la Chambre.
Avec eux, ça ne fait pas un pli, personne ne voudra interrompre les brillantes carrières de nos avocats, au propre comme au figuré.
Louis Michel a l’ambition de faire l’appoint des voix dont le parti a besoin pour se hisser à la hauteur du PS. Ils n’ont pas la moindre idée pour faire en sorte qu’il y ait progrès partout. Par contre, ils ont les recettes pour que « les forces vives », entendez les patrons et les rentiers, ne broient plus du noir dans une Wallonie libérale.
Malgré tout, l’exposition de l’état d’âme du MR rallie des gens qui se croient bourgeois parce qu’ils ne tirent plus le diable par la queue depuis qu’ils ne sont plus chômeurs.
Ce pays fait un complexe : il se croit emblématique du Centre. Les Socialistes mettent la barre à droite, le MR la met à gauche, finalement tout le monde se retrouve au Centre, y compris le CDh qui se croit investi d’une mission : sauver en Belgique la politique de Bayrou en France !
Que vont-ils bien pouvoir dire de passionnant d’ici au 10 juin ?
C’est ce qui est de plus terrifiant pour les journalistes qui doivent fournir de la copie.
La politique sociale, n’en parlons pas !
Les pensionnés qui viennent de recevoir leur modeste pécule de vacances, sont bien placés pour comprendre que l’Etat leur alloue une somme dérisoire et qui se trouve tout de suite amputée de quasiment la moitié à cause du précompte ! Ce qui fait que le geste devient insignifiant. D’autant que dans quelques mois, les impôts leur prendront le reste.
Alors, lorsque Di Rupo propose 10 % d’augmentation des petites pensions, cela ne fait pas sérieux.
Quant au MR, on ne sait pas ce que les beaux messieurs pensent des pensionnés. Pourtant, c’est un réservoir de voix et on sait comme les vieux sont frileux et conservateur. En rebondissant sur la France à titre d’exemple, c’est parmi les plus de soixante ans que Sarkozy a fait la différence avec Ségolène. Quand on pense qu’il se dit progressiste, s’il veut conserver son électorat, qu’il se calfeutre bien dans le conservatisme. Le MR est perplexe, il ne veut pas donner un sou aux pensionnés, mais il a bien garde de le faire paraître. Il compte sur l’esprit passéiste de la vieillesse pour la convaincre que l’esprit conservateur tient aussi pour une bonne part de conserver les rentes et les pensions au taux actuel. Logique, non ?
Joëlle Milquet promet à tour de bras. Comme les Gilles de Binche, elle jette ses oranges à tout va ! Coincée entre les promesses du PS et les réticences des beaux costumes du MR, cela ne lui coûte rien. De toute manière, elle se le permet en sachant que son parti, s’il vient au pouvoir, ne sera qu’une force d’appoint et qu’il ne sera pas rendu responsable des promesses non tenues. Un peu à la Bayrou, c’est couru d’avance, ce n’est pas elle qui est responsable, mais les autres qui ne sont pas vraiment des centristes de la pointe sèche du compas politique.
Admirons le seul point commun des trois partis de pouvoir : le non-dit des relations avec la Flandre. Bien sûr, on a entendu les déclarations à ce sujet qui vont dans le sens que tout baigne et que personne n’est demandeur d’une nouvelle mouture du fédéralisme qui irait plutôt vers le confédéralisme à écouter Yves Leterme, notre futur premier ministre, quoique Messieurs Michel et Di Rupo font devant cette hypothèse des protestations qui semblent être plus des gesticulations que poser un geste fort.

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La révision de la Constitution de 1999 s’est soldée par un accroissement de la tension sans résultat, sinon que les demandes flamandes étaient reportées à 2007. Nous y sommes. Le système fédéral de révision en révision, n’a offert que le spectacle d’un machin non stabilisé, comme un terril fragilisé par les pluies et qui finit par écraser les maisons en contrebas.
Qu’est-ce qu’on fera quand il ne sera possible de former un gouvernement qu’avec des Flamands résolument confédéraux ?
Nos beaux centristes ont-ils examiné l’hypothèse selon laquelle il ne sera plus possible de céder aux exigences flamandes sans voir la fin de leur Belgique ?
Diriger, n’est-ce pas prévoir ? Et dans ce cas, y a-t-il des plans de replis et sur quoi ?
C’est ce qu’on aimerait bien de savoir avant que Verhofstadt ne cède son fauteuil à Yves Leterme.

16 mai 2007

Les beaux-z-emplois du FOREm.

...Aujourd’hui harceleur.

Pénélope Ette – Gontran Éforcé, comment êtes-vous devenu harceleur ?
Gontran Éforcé – J’étais sans travail. Ce n’est pas que ça m’ennuyait - quand on s’ennuie à ne rien faire, on se déprécie soi-même – mais il me semblait avoir trouvé une profession nouvelle qui pouvait intéresser des employeurs, surtout parmi ceux qui dégraissent leur personnel, soit pour faire plus de fric à l’actionnaire, soit parce qu’ils souhaitent investir au Bangladesh. J’ai soumis mon idée à un membre éminent du MR, propre sur lui, cravate à pois et chemise en soie. Il a trouvé mon idée excellente et il m’a présenté à un industriel qui m’a aussitôt engagé.
Pénélope Ette – Comme vous le dites, cela paraît simple. N’allez-vous pas donner de faux espoirs à nos chômeurs de longue durée ?
Gontran Éforcé – C’est un emploi porteur, parce qu’il innove et qu’il n’y a pas à l‘heure actuelle d’harceleurs déclarés à ma connaissance.
P. E. – Faut-il des diplômes ?
G. É. – Plus on en a, moins on s’en sert. Je recommande seulement une formation de 3 mois à mon stage de réarmement moral.
P. E. – En quoi consiste-t-il ?
G. É – On y apprend à exiger des autres plus que vous ne sauriez faire vous-même. Un peu d’art dramatique aussi : faire la gueule quand vous avez envie de rire, ce n’est pas facile.
P. E. – En quoi consiste le métier d’harceleur ?
G. É – L’harceleur harcèle ; C’est tout simple. Un employeur a des problèmes de personnel. Il ne voudrait surtout pas payer des préavis, assécher sa trésorerie dans des procédures, se bagarrer avec les syndicats. Alors, il fait appel à mes services. Nous examinons ensemble le rôle du personnel. Il me désigne les grosses indemnités de licenciement, les cas de récidives et de maladies de longue durée, les énervés de la question syndicale. J’estime si je dois me présenter comme le nouveau chef de service ou l’ergonome providentiel venu sauver l’entreprise en modifiant les cadences. Une fois dans la place, je repère celle ou celui que m’a désigné l’employeur, je l’observe quelques jours, puis j’interviens en l’attaquant par son point faible.
P. E. – Comme ça, sans qualification, sans préparation ?
G. É – Juste un petit discours sur le temps de midi, dans les premiers jours. Au début, le patron faisait cela très bien. J’ai retenu sa façon de faire. Je l’ai améliorée. A présent, j’assois mon autorité, j’introduis l’angoisse dans le devenir, je demande un effort afin de sauver l’emploi, je laisse mijoter la chose, puis l’harcèlement commence.
P. E. – Les gens ne se méfient pas ?
G. É – Je ne m’attaque jamais qu’à une personne à la fois. En général, tout le personnel est derrière moi. Il m’est arrivé de n’avoir eu qu’à réprimander sèchement à voix haute et devant tout le monde notre cible sur un travail que le patron jugeait lui-même excellent, d’où la difficulté de flanquer la personne à la porte pour incompétence. Je n’ai eu à faire cela qu’une fois. Les collègues de l’individu ont fait le reste. Quinze jours plus tard, l’employé s’absentait sans excuse, pris par le doute existentiel. Le mois suivant, nous l’avons découvert hagard qui traînait au réfectoire pendant les heures de bureau. Nous l’avons licencié sur le champ, sans préavis.
P. E. – Quelles sont vos méthodes de travail ?
G. É – C’est domaine assez vaste qui concerne la psychologie, le don d’observation et le culot.
P. E. – C’est à dire ?
G. É – J’isole le spécimen à déclasser sans la possibilité de communiquer. Je l’interromps constamment dans son travail. Comme je l’interromps souvent, son travail s’en trouve perturbé ou en retard, je le menace verbalement…
P. E. – Jamais par écrit ?
G. É – Evidemment, surtout pas de preuves écrites. Les critiques deviennent incessantes. Eventuellement, je porte atteinte à sa vie privée. A la limite, j’invente des comportements antisocial de l’individu, que s’empressent de colporter des collègues bien intentionnés… J’obtiens ainsi de bons résultats.
P. E. – Des suicides ?
G. É – Cela arrive, mais ce n’est pas le but recherché. En général, une fois le but atteint, les patrons libéraux ne sont pas rancuniers.

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P. E. – Les femmes, vous ne les agressez pas sexuellement, j’espère ?
G. É - Jamais. Mais, il arrive se sentant sur le toboggan qui mène à la sortie, que certaines d’entre elles me demandent de coucher. Vous comprenez, l’habitude d’être harcelées uniquement pour cela. Elles pensent que c’est pour ça que je les travaillent.
P. E. – Que faites-vous dans ce cas ?
G. É – J’enregistre la proposition à toutes fins utiles. Ensuite, je couche si l’employée me plaît. Vous voyez que c’est une profession qui a quelques avantages.
P. E. – Lorsque vous couchez, vous ne la flanquez plus dehors ?
G. É – Au contraire. La menace d’un petit chantage du côté du mari et ça va encore plus vite pour gagner la sortie…
P. E. – Je vous remercie monsieur Gontran Éforcé pour cet exposé qui démontre que notre Wallonie est un réservoir d’emplois inattendus.

15 mai 2007

Ça la démocratie ?

Pas plus que la population dans sa diversité n’est représentée au Parlement (1), les petits partis n’y sont pas mieux lotis.
Et pour cause. Ils sont systématiquement écartés des moyens officiels pour se faire connaître.
La règle électorale à la RTBF, en vue des élections législatives du 10 juin 2007, stipule qu'à dater du 14 mai et jusqu'au samedi 9 juin, des chronométreurs évalueront les passages d’antennes des radios et télévisions de la RTBF des candidats et mandataires des partis politiques à concurrence de 34% pour le PS, 32% pour le MR, 20% pour le CDH et 14% pour Ecolo.
Les autres pourront se brosser, sinon les « convenables » recevront une invitation à un débat en radio et (sous certaines conditions), sur demande, et s’ils sont vraiment « polis et bien mis sur eux » ils auront une tribune télé et radio de 2 minutes.
Même si en France ce n’est pas le pied pour les petits partis aux législatives, au moins le premier tour de l’élection présidentielle aura permis un temps de paroles identique entre les 12 candidats.
Il faut que ça change disent les petits partis. Les grands ne pipent mot. Quant aux téléspectateurs définitivement anesthésiés, ils verraient Di Rupo jouer dans « les experts : Miami », qu’ils n’en seraient pas autrement surpris.
Officieusement, le bruit court que cette injustice est faite dans le souci de la RTBF de ne pas offrir de tribune au Front National ! Dommage, ç’aurait été drôle pour une fois.
C’est peut-être le seul des petits partis que cela arrange. Ainsi, on parle d’eux, ce qui est l’essentiel, et comme ils redoutent que les citoyens ne découvrent leur manque d’orateurs et, ce qui est rédhibitoire, leur pauvreté d’arguments, ils se frottent les mains.
Les affiches condamnant le Front attirent les mécontents, comme la merde attire les mouches. Elles font le reste !
Alors que font les contestataires ? Ils se réfugient dans les blogs en espérant être lus. Et ils le sont de plus en plus.
Comme le pays a viré « centriste » depuis dix ans, la majorité belgicaine et fière de l’être hait les débats, abomine la contestation. Les idées la dérange, lui font un mal de tête épouvantable. Les mannequins à la Dedecker lui conviennent parfaitement. Ils n’ont rien à dire. Ce qui est parfait. Ils ne savent pas combien d’étoiles il y a sur le drapeau européen, mais le fond est bleu. Ça leur suffit pour aimer l’Europe.
La campagne électorale s'annonce sous d’heureux auspices. Elle mettra en scène Anne Devaux contre Florence Reuter. Mais, qu’on ne se réjouisse pas trop vite, le combat se fera en tenue élégante, jambes croisées et sans décolleté profond. Les déçus pourront toujours zapper sur un site de culs.

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Quant à savoir ce qu’on va privatiser dans la prochaine mouture, si les pensionnés auront droit à un petit rabiot indexé sur le prix de la pomme de terre (100 F ancien le kilo !), c’est le noir.
Si Leterme devient premier ministre, la Wallonie va se flamandiser un peu plus. C’est ça ou la Flandre autonome. Qu’est-ce que vous voulez, la tranquillité est à ce prix.
A force de n’être demandeur de rien, les royalistes wallons risquent de se retrouver un jour sans le roi, mais avec un gouverneur venu à Namur en urgence depuis Hasselt, ou pire, depuis Anvers, après être passé par Laeken pour y mettre une pancarte « Te koop ».
Enfin, en attendant que le 10 juin soit passé, on a quand même les élections françaises pour animer la vie politique en Belgique.
Cela doit être dur pour les mannequins de la maison de mode MR, pourtant tous ou à peu près avocats, quand on compare le niveau des politiciens français avec la lourdeur de nos ploucs parlementaires. Du coup, Sarkozy égale Pic de la Mirandole et M’ame Royal la bonne Jehanne !
Mais qu’ont-ils faits tous nos zèbres pour être aussi ternes, balourds, malgracieux dans un parler flamando-bruxellois ? A tel point que lorsqu’un reporter français laisse tomber son micro dans le pot-bouille marollien du parlement, j’ai honte !

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1. Les professions libérales – surtout les avocats – les fonctionnaires et les familles d’industriels forment un ensemble de citoyens plutôt bourgeois, largement majoritaire, tous partis confondus. On sait les difficultés des travailleurs de la société civile d’entrer en politique. Mais les pires difficultés les attendent quand ils en sortent. Ce qui n’est pas le cas des fonctionnaires et des privilégiés du système. Là, commence déjà la « démocratie » à géométrie variable.

13 mai 2007

Armand Dedecker le tient bien.

Ce midi sur RTL encore une prestation d’avocat, pilier du MR cette fois, décidément, ils sont fourrés partout !
Un sourcier renifle l’eau, un avocat qui prend une carte de parti sent l’oseille..
Il s’agit de Monsieur Armand Dedecker, impeccable, propre sur lui et tout, à son habitude, venu nous parler avec quelques autres de l’influence possible de Sarkozy dans la politique belge, à un mois des élections.
Cet homme est en lui même une quintessence, celle du monsieur qui de toutes manières et dans toutes les situations est né pour en remontrer aux autres. Il le sait. Il parle avec assurance et quand on lui oppose quelques arguments, il laisse flotter sur son visage d’habitude austère et sans expression, un petit sourire supérieur qui fait tous ses effets sur le comportement des gens ordinaires qui se croient alors en situation du type qui est devant son patron et qui n’ose pas lui demander une augmentation.
Moi, ce gars me porte sur les nerfs.
C’est mon droit, non ?
Ai-je des arguments ? Ne vais-je pas tomber dans un faux procès : celui du délit de sale gueule ?
D’abord, Armand aime Sarkozy. C’est viscéral. Il l’aime d’instinct, sans doute, comme moi je ne sais pas encadrer Dedecker. Sauf, que Sarkozy qui veut tout chambouler, remettre la France sur les bons rails, n’a pas dit un traître mot comment il allait réformer les pensions, les universités, les 35 heures, éteindre la dette publique, apaiser la colère des banlieues, donner du travail aux jeunes, etc, bref, comment il allait s’y prendre. C’est assez léger de soutenir un nouveau président étranger rien que parce que l’UMP est un parti de droite comme le MR et que le leader français à des talents oratoires certains pour envelopper sa stratégie dans du papier cadeau, sans que l’électeur français sache à quelle sauce il va être dégusté par les patrons et les banques. Il est vrai que si les Socialistes lui avaient posé les bonnes questions, il est possible que Ségolène monterait mercredi les marches… de l’Elysée.
Par entraînement du milieu, on pourrait dire de classe, cet engouement de Dedecker en dit long sur les habitudes du MR, quoique Louis Michel, qui se proclame humaniste, vient de nous baratiner dans un journal complaisant pour que nous fassions la distinction entre le libéralisme et le capitalisme. Dedecker semble n’avoir jamais dissocié les deux, les autres non plus d’ailleurs, ce qui nous vaut une apologie du président Sarkozy, avant qu’il ait débuté dans la fonction.
Enfin, tout cela n’aurait pas de sens, si Vrebos n’avait donné la parole au divin avocat sur la question des principes, l’autre toujours bien mis, cravate, chemise, tout bon pour la camera qu’on aurait cru Armand tourner un remake de Lord Justice.

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Armand, comme Nicolas, est contre les idéologies.
Il faut qu’on le sache dans les chaumières, les MR, dont Armand Dedecker est le symbole du sur mesure à Bruxelles, fuient les idéologies comme la peste !
Donc voilà des gens qui n’ont pas d’opinion, qui n’ont pas une ligne précise de conduite, qui n’ont en somme aucune valeur à défendre qui sollicitent les électeurs à voter pour eux !
C’est à se demander comment un avocat, portant beau, parlant bien, ne connaisse pas les trois sens que donne le Littré de l’idéologie.
1. Sciences des idées considérées en elle-même, c’est-à-dire comme phénomène de l’esprit humain ( Leibnitz) ;
2. Science qui traite de la formation des idées, puis système philosophique d’après lequel la sensation est la source unique de nos connaissances…
3. Théorie des idées suivant Platon.
Armand ne nous dit pas si il a horreur des trois sens que l’on peut donner au mot ou s’il manque d’enthousiasme pour un des trois ?
Chose curieuse « idéologie » a la même étymologie que « Idéal » de Idealis, de idea (Idée)
Si c’est cela ce que Dedecker a voulu nous faire passer comme message ce dimanche midi sur RTL, qu’il est sans idéologie, sans idéal et en fin de compte « sans idée », comme son modèle Sarkozy, eh bien ! la politique au sens le plus libéral du terme est tombée bien bas.
On aurait raison, alors, de se méfier des beaux costards et des belles cravates d’Armand, car derrière, il n’y a rien que l’imperceptible vent que font les doigts du comptable quand il compte les liasses.
Ah ! il est beau le royaume sans idéologie…


Louis Michel, le retour !

C’est fait. On est sauvé ! Le poids lourd du MR a peur pour la Belgique et comme faire Commissaire européen l’emmerdait, il a choisi de revenir. C’est Didier Reynders qui est content ! Déjà avec les ennuis qu’il a avec sa sœur… fallait-il qu’il retombe encore sur « l’irremplaçable » !
Voilà donc Louis Michel rentré à Jodoigne, déployant dans son PC carte d’état-major et plan de bataille, à quelques kilomètres du Lion de Waterloo… le symbole !
Il y a quand même une petite frange de citoyens qui peut tout se permettre ! En voilà un qui s’est lancé dans les affaires européennes en gourmand. On se souvient comme il a répondu « brillamment » et de toutes ses convictions aux députés européens curieux de ses fibres pour notre continent.
Lui, amoureux de l’Europe ? Il n’y a pas plus glamour, plus excitant que ce challenge-là…
Mais voilà, gros Louis est un enfant gâté, complexe de Peter Pan et usure prématurée des beaux jouets made in Europa, brusquement cela ne l’intéresse plus. Sur la tombe de Jean Gol, il a eu une révélation : « Tu es demeuré un poids lourd de l'échiquier politique belge » a-t-il cru entendre venant de l’au-delà.
Porteur de serviette pendant vingt ans du Liégeois, Jean-Jean lui devait bien ça…
Il a commencé sa grande carrière, comme à peu près tous les débutants "hors piston", par des courbettes, des enthousiasmes d’autant communicatifs qu’ils sont feints et une constance de barbouilleur d’affiches de coin de rue. Certes, il était plus svelte alors, et il n’avait pas son pareil pour sortir du véhicule tout l’attirail du parfait militant actif.
C’est probablement devant les affiches géantes de celui à l’ombre duquel il végétait qu’il a senti monter ses premières haines, qui sont toujours pour les dirigeants du parti auquel on s’est affilié, avant de les canaliser vers les gens des partis opposés.
Il faut se méfier de ceux qui ramassent les premières indemnités dans le mépris des chefs par courbettes et flatteries, lorsqu’ils arrivent au micro sur les échafaudages du succès, leur ancienne humiliation est leur pire conseillère. Ils deviennent impitoyables pour ceux qui veulent les égaler. Dans l’esprit de Michel, sa mission est de revenir, d’évincer Reynders et d’adouber son fils…
Voilà pour le programme du MR vu de Jodoigne.
Mais comme Loulou sait compter et qu’il n’est pas sûr qu’on l’aime encore parmi la piétaille, il assure ses arrières : "Je ne ferme aucune porte. Je ne veux pas me bloquer au lendemain du 10 juin. A priori, le 11 au matin, je retournerai à la commission. Mais, si je me présente aux élections législatives, c'est pour connaître l'avis des électeurs. Si je réalise un score appréciable, si la situation le demande, on verra..."
En voilà un poste de Commissaire utile, à tel point qu’on peut le laisser sans personne pendant un mois sans dommage !... dans un sens, c’est chouette pour les secrétaires qui pourront se vernir les ongles sur les heures de bureau.

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C’est que le fric que touche un Commissaire européen, c’est du bel argent vite fait et hors taxe. Vous en connaissez beaucoup dans les MR qui cracheraient sur le pactole ? Car, si Michel prévient qu’on ne touche pas à son fauteuil du Rond-point, c’est que la place n’aurait pas le temps de refroidir. Alors il laisse une fesse symbolique, à tout hasard.
Si le quidam faisait un « gros » score et si la Belgique avait besoin de son « sacrifice », alors, il s’offrirait, admirable rempart, aux vicissitudes des jours incertains. Et s’il ose se comparer à « une valeur ajoutée particulière que je pourrais offrir . C’est qu’il n’a jamais fait de la politique autrement que comme une valeur boursière…
Il se voit même au 16 de la rue de Loi, quoique « martelant » le contraire. C’est fou comme on martèle sans jamais toucher un marteau, chez les hommes politiques et comme avec le don des langues, on peut aller loin, sans aucun autre mérite.
L’homme pense modifier le centre de gravité Wallonie/Bruxelles de sa stature d’homme d’Etat..
Par contre, si le MR ramasse une casquette, c’est Reynders qui en couvrira son crâne blanchi.
A la limite, on se demande si ce n’est pas ce qu’espère Gros Loulou, car dans cette perspective, son poussin, son chéri, l’idole bis du MR, Charles, en un mot, aurait toutes les chances de bousculer le président actuel. Ainsi le père pourrait retourner au chaud beurrer ses tartines à l’or fin et se draper en majesté dans les plis du drapeau de l’Europe.
Ce scénario, incertain, pourra se vérifier dans le genre de campagne que va faire le héros de Jodoigne. Si on ne le voit guère que dans les meetings d’arrière-salle du Métropole et pas du tout à manger des frites aux graillons dans les estaminets de Liège à côté de son chef de rang actuel, on pourra dire que le finaud mijote quelque chose.
Déjà dans sa manière d’affirmer « qu'il serait intéressant que le PS sente qu'il y a une alternative à son abus de position dominante. D'ailleurs, cette alternative existe déjà aujourd'hui. Il faut pulvériser cette certitude du PS. ", cela suppose qu’il se demande ce que Reynders a fabriqué pendant qu’il avait le dos tourné ?
Mais où Michel est inégalable dans la drôlerie c’est quand il se lance sur les bienfaits du libéralisme qui "n'a rien à voir avec le capitalisme" et que son affaire a toujours été de faire avancer le droit humain !
On mourrait de rire, si l’homme n’avait d’égal que Sarkozy, qu’il admire beaucoup, dans l’art de dire une chose et son contraire, et de ne faire que ce qui avantage sa carrière.
Et vu sous cet angle, ce rondouillard de bonhomme est dangereux et capable de beaucoup de dégâts.

12 mai 2007

Un beau principe !

Le principe anthropique est à la fois une Lapalissade et une réflexion philosophique très sérieuse.
D’abord le mot anthropique, d’anthropos (homme), le suffixe « ique » marque une simple identification à un type sans valeur appréciative. Exemple : homérique, qui a trait à Homère.
Donc c’est un principe qui concerne l’homme.
Avec ça on n’est pas couché…
Passons à la réflexion philosophique.
Si nous observons l’univers tel que nous le voyons en levant le nez par un ciel sans nuage, ce que nous en observons est de telle nature, uniquement parce que nous nous y trouvons ! Comme dirait Lapalisse « Si nous n’étions pas là, nous ne pourrions le constater ».
Notez que Schopenhauer le plus grand broyeur de noir du XIXme siècle l’avait trouvé avant Brandon Carter de l’observatoire de Meudon.
Permettez que j’y ajoute modestement une réflexion : si j’analyse un cachet d’aspirine, je suis en-dehors d’icelui et mes observations concerne un objet dont j’ai la parfaite maîtrise et qui ne m’est rien en-dehors du fait que je passe au crible ses propriétés.
Il n’en va pas de même de l’univers dont je fais partie.
Dès lors, il se pourrait bien que tout ce que l’on en a déduit depuis Copernic soit partiellement faux dans la mesure où nous sommes parties prenantes des observations. En observant l’univers, nous nous observons aussi, en quelque sorte !
Cela démontre bien l’impossibilité pour toute science d’atteindre une réalité en soi et devrait incliner les hommes à la modestie, puisque aussi bien, le monde tel que nous le concevons doit nécessairement être cohérent avec notre existence.
En économie bancaire, il n’y a qu’une théorie: celle du tiroir-caisse ; en science, il y en a au moins deux : celle des croyants et l’autre des non-croyants.
Les non-croyants postulent un principe anthropique faible dans le raisonnement que notre présence est le fruit du hasard. Il signifie que si l’univers avait évolué autrement – et il s’en est fallu d’un chtouïa - on n’aurait pas été là pour la ramener sur tout et sur rien. Il n’y aurait pas de connaissance de ce blog, ni de rien. Autrement dit, sans nous, un tel univers n’existerait pas, puisque nous mêmes nous ne nous en serions pas aperçu, attendu que nous n’existerions pas !
Les esprits religieux pensent le contraire de Malebranche : « un doute supérieur plane sur toute spéculation ». Ils pensent : « un plan supérieur plane sur toute spéculation ». Il y aurait pour certains individus, une volonté qui serait intervenue dans l’évolution de notre univers. Il aurait donc été tout spécialement conçu pour que nous y fussions placés. C’est le système anthropique fort. On cherche au Vatican et à la Mecque un canevas scientifique établissant le principe d’une finalité universelle. A l’heure actuelle, ça patauge toujours dans la baliverne pseudo.

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Si l’on écarte les élucubrations des visionnaires, l’équation imparable n’est pas pour demain.
Comme on n’a pas encore trouvé la martingale des cinq placés gagnants à Vincennes.
En somme, nous sommes les spectateurs du film d’un nouveau Méliès. Bien malin qui pourrait déceler le faux du vrai, quand on voit l’archer planter sa flèche au centre d’une cible. Rien ne nous dit que la cible n’a pas été dessinée autour de la flèche !
Nous ne savons qu’une chose, fruit du hasard ou pas, c’est la seule réalité : notre existence ! Ptolémée et son univers plat le savait aussi.
Pour le reste, qui nous dit que nous n’avons pas peint la cible autour de la flèche ?
Nous avons trop souvent étudié le monde en donnant l’impression que nous l’étudiions de l’extérieur, alors qu’en réalité nous sommes dedans et de ce seul fait nous n’observons qu’une seule hypothèse de l’existence de l’univers : la nôtre.
Je laisse aux savants le soin de démontrer qu’en géométrie de l’univers, en physique subatomique, l’espace en trois dimensions et en n’importe quelle mécanique qu’elle soit cantique ou celle de mon garagiste, nous ne devrions pas être là, sauf que nous y sommes !
Alors, résignons-nous à la pensée que, vous et moi, nous n’en avons plus pour très longtemps !

11 mai 2007

Le syndrome de Peter Pan

La jeunesse, la belle jeunesse, celle qui étudie, qui s’inquiète de son avenir, qui n’est pas accroc à l’herbe, bref, la jeunesse, de laquelle tout le monde a besoin afin d’assurer la relève, n’est pas rassurée du tout quant à son avenir à elle.
Elle s’interroge et cela étant, ne tente point l’aventure de la vie sans avoir au préalable répondu aux questions qu’elle se pose.
Alors, elle campe là où elle est. S’arrête à l’âge où le questionnement l’a prise.
Une fraction de cette belle jeunesse se résigne, parce que souvent elle ne peut faire autrement, s’engage dans la vie sans avoir trouvé la réponse, vote Sarkozy et devient notaire, ou sombre dans le travail à la chaîne et rejoint Besancenot.
Une autre partie résiste, parce que la famille en a les moyens, et s’accroche à la chambre du temps du collège, où gisent encore le nounours qui aidait à trouver le sommeil, la maquette du stuka abandonnée dans un coin et qu’on s’était juré de finir un jour, la cassette Nintendo aux deux parties retenues par des élastiques, jusqu’au slip comprimé dans le double fond de la boîte de scrabble du premier flirt.
On ne sait pas si cette jeunesse-là repliée sur elle-même aime les tonitruantes musiques de Michael Jackson, mais elle développe comme lui le syndrome de Peter pan.
Elle ne veut pas vieillir parce qu’elle a peur du monde violent des adultes.
Pour un peu, elle comprendrait le Michael de 40 ans qui s’était barricadé dans son Disneyland intime, et qui croyait rendre des services aux autres garçons de huit ans – son âge mental – en chaperonnant des branlettes collectives, au grand scandale des adultes qui ne comprennent rien. On retrouve en filigrane dans le syndrome la fuite des responsabilités, l’angoisse face à la barbarie du monde extérieur, la nostalgie d’une enfance magnifiée des bons souvenirs et expurgée des mauvais, la quête d’un paradis disparu mais artificiellement renaissant dans les livres pour la jeunesse, qui restent à portée et que l’on feuillette quand la vie est trop moche.
Que faire lorsqu’on devient adulte et que l’on a de l’aversion pour eux, c’est-à-dire pour « soi » devenu tel ?
Penser que la littérature enchantée, épique ou fleur bleue préparerait le prime lecteur à faire carrière en moustaches et prétention dix ans plus tard dans le monde des adultes, donner dans l’heure supplémentaire et préférer le porte-jarretelle à la nudité complète chez l’amante, est une grossière erreur fort répandue dans les manuels de la fine éducation des élites.
Pinocchio et Tintin, quel âge ont-ils à jamais ces deux-là ? Dans les années 20, Hergé donne 14 ans à Tintin, un demi-siècle plus tard, il en a à peine deux de plus ! Qui dit mieux dans le bain de jouvence de la bande dessinée ? Prendre 2 ans en 50 ans, cela signifie que dans 1000 ans Tintin aura 56 ans ! En mille ans, il aura eu le temps de réfléchir au complexe de Peter Pan.
Avant d’être transformé en petit garçon après son séjour dans le ventre d’un requin, certains cinéastes malveillants ont donné vie à la marionnette de Pinocchio en la faisant interpréter par Roberto Benigni, acteur de 50 ans ! Ce fut un beau scandale pour tous les pinocchiotistes, alors que Carlo Collodi, un siècle auparavant, donnait à sa créature tout juste 8 ans !
Descendre en âge paraît malaisé. Par exemple, le Petit Prince est si désincarné qu’il ne s’accorde en rien à la morosité et la solitude d’une planète. Voilà quelqu’un qui est seul, sans eau, sans nourriture et qui s’intéresse d’abord à tout ce qu’il ne voit, ni n’entend ! Saint-Exupéry nous pousse à la faute d’aimer un conte philosophique qui n’en est pas un, parce que le héros embrasse le monde dans un paysage lunaire, pose des questions d’une voix faussement surprise et se plaçant aux antipodes des préoccupations des adultes, n’est ni jeune, ni vieux. Il devient intemporel ! Quel âge a le Petit Prince ? Dans ses interrogations simulant la naïveté, mais drôlement faux derge, pour moi, il a l’âge d’Aristote.
Je ne sais plus qui a dit que le Petit Prince est le petit frère de Tintin ! Voilà bien un rapprochement qui ne me serait jamais venu à l’esprit. Qu’il soit le petit frère de Bernard Kouchner ou de Nicolas Hulot, je le conçois aisément, mais de Tintin !...
Reste deux portraits à accrocher dans la galerie : celui de Charles d’un Bon petit Diable de la Comtesse de Ségur, bon cœur et pleins d’astuces pour échapper aux foudres de madame Mac’ Miche. C’est le type même de l’enfant malheureux qui se défend contre l’adversité. Avec la complicité de quelques bonnes amies de son âge, il joue quelques bons tours à sa tourmenteuse. Au moment du récit, il a une douzaine d’années, mais contrairement aux autres héros du complexe de Peter Pan, Charles vieillit et finira pas épouser Juliette une jeune aveugle, de deux ans son aînée. C’est la trahison de l’auteure qui fera que Charles n’entrera pas dans le Royaume des à jamais immatures. Mais, il mérite au moins d’être cité.

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Enfin, le dernier des personnages et sans doute le plus célèbre, c’est Alice au Pays des merveilles.
La petite Alice Liddell de qui Lewis Carroll s’est inspiré était une fillette de 10 ans. De graves philosophes ont écrit de forts bouquins sur la conjonction entre la fillette et le photographe-mathématicien devenu conteur après un voyage en barque avec la fillette.
Dans le conte et la suite, elle ne vieillit pas et ses aventures s’inscrivent encore aujourd’hui dans tous les parcs d’attraction pour enfants du monde, ce qui en fait avec Mickey, souveraine et souverain du monde enchanté où ceux qui ont la peur de vivre devant le miroir, se réfugient, parfois à tout jamais, derrière.

10 mai 2007

Ça vote de partout !

C’est effrayant ! Plus on va d’élections en élections moins on se sent porté par la démocratie active.
On se dit, je dois l’aimer la démocratie. Elle n’a que moi et ailleurs c’est pire. En même temps, la garce, elle s’envoie tous les dictateurs en douce. Elle refuse le Dalaï Lama pour mieux sucer Hu Jintao, le président de la Chine populaire, attendu qu’elle doit déballer bientôt son colportage.
…et comme le discours français ressemble au discours belge, on généralise.
Les libéraux délèguent Didier Reynders faire des mamours à Sarkozy, tandis que Di Rupo et Lizin sont restés scotchés à Ségolène jusqu’au bout du mauvais score, faisant semblant de croire à la victoire jusqu’en dernière minute, alors qu’ils étaient informés de la défaite de Madame Rose vers les six heures du soir. Quant à Joëlle Milquet à grands renforts de gestes, elle a découpé tant et plus le cake français pour son François, qu’elle collait à la chaleur de son humanisme, au point qu’avec la sueur, on voyait son épilation qui se barrait sous le nez.
La suite logique nous attend, mon frère, en guise de faux message et de langue de bois.
Sarko à peine revenu de son périple maltais de milliardaire, va reprendre son bâton de pèlerin et nous parler de la pauvreté en France.
Les 53 % de gugusses – non ce n’est pas bien ce que j’écris là pour la démocratie, alors décomposons – mettons les 20 % de rentiers, bourgeois frileux, petits vieux à SICAV et industriels marrons, remorqueront les 33 % de gogos, fonctionnaires à la veille d’être saqués, ouvriers et employés jobastres, mères de famille ultrasensibles, matrones aux cages d’escaliers de banlieue et apostates aux viols collectifs des voyous futurs karchérisés, ainsi que quelques communistes fous et autant de socialistes à fistules et problèmes psychologiques, sans oublier quelques millions de centristes sensibles de l’entre deux venus se la porter à droite chez leur nouveau tailleur de croupières d’une gauche exécrée, et enfin le ban et l’arrière ban des maisons de retraite galvanisées par l’annonce des nouvelles pensions dérisoires des nouveaux venus, ce qui par comparaison rendrait de la dignité aux chambrées… ça fait bien les 53 % d’adorateurs chiraco-lepénistes-sarkozyens de la majorité de droite en France, enfin tout ce joli monde fera aussi bien sinon mieux aux législatives et la France sera bonne pour cinq ans au moins à pas pouvoir s’asseoir tellement elle l’aura eu bien profond.

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Plus au Nord, on est entre deux idées, mais pas l’entre deux à laquelle Joëlle aspire et tant pis pour les sémillantes Anne Delvaux et Simonet, nos starlettes aux oranges, non, entre deux courants, celui où s’agitent les brochets du PR et l’autre courant les hotus de la majorité socialiste. Malgré les affaires, les hotus passeront-ils les échelles à poisson des barrages où seront-ils dévorés par les carnivores aquatiques ?
Ce mystère n’emballe déjà plus personne avant de lancer les débats qui donneront lieu en Belgique à quelques soirées désastreuses aux temps de parole chronométrés, à l’insondable lourdeur du parler belge, aux méfiances maquignonesques des roués du mandat éternel et à l’assoupissement général dans la torpeur des soirées de juin.
On s’ébrouera après la soirée ratée avec l’amertume à la bouche et quelques blasphèmes à l’encontre d’une démocratie dont on n’a plus rien à foutre, puisqu’elle est clouée au mur des statistiques avec la précision des courbes sur papier millimétré, bien avant que nous ayons l’occasion de patauger dans la connerie collective d’un bâtiment public.
On l’a bien vu en France où 47 % de citoyens ont vainement essayé de lutter contre la statistique qui donnait à l’enfant du chiraquisme et du balladurisme la majorité à la rondelle accueillante.
On regrettera que Napoléon ait raté son coup d’une Wallonie département de l’Ourthe. On n’aurait eu qu’une élection au lieu des deux. On aurait sans doute voté comme les Français de Belgique, c’est-à-dire qu’on aurait joint notre connerie à la leur pour la gloire de la droite éternelle, celle des mines du Nord, du travail des enfants et de la Loi Le Chapelier. On aurait eu Sarkozy, bon. On serait devenu américanolâtres, et alors ? On risque d’avoir Les Michel, père et fils, est-ce que c’est mieux ?
Certes, notre Marcel Proust de Mons a promis de revoir les pensions, les bas salaires, les allocations sociales, bref tout qui traîne la savate. D’accord. Mais qui dit Belgique, dit compromis, le fameux machin à la belge… si notre bon génie est associé au MR, tout de suite le coup sera coupé en deux. Enfin un Leterme en premier ministre, le même bidule sera coupé en quatre. Alors à quoi bon montrer le susucre à son maîmaître à l’avance ? Médor à la niche, c’est pas ça qui va empêcher le ballet des Mercedes rue de la Loi.
Quel que soit le nunuche qui l’emportera, en juin, ce sera toujours l’électeur qui sera baisé.

9 mai 2007

Prêter aux autres plus qu’ils ne valent.

Devant les violences urbaines, la prudence des citoyens redouble, même si parfois elle est mauvaise conseillère. Cette prudence se transmet à la conscience des partis. Ceux-ci placent la répression des violences au premier rang des priorités, en oubliant qu’il faut savoir pour prévoir, prévoir pour pouvoir, selon Auguste Comte, père de la sociologie.
Des interrogations restent sans réponse, notamment sur la violence gratuite. Sur des images vidéos, on voit des individus qui ne se contentent plus d’assommer un passant pour lui voler ses cartes de crédit, mais qui s’acharnent sur la victime, alors que celle-ci est à terre dans l’incapacité d’opposer la moindre résistance. Certains n’hésitent pas de l’achever, tenant pour rien l’existence humaine..
La violence pour la violence est au centre du drame actuel.
La prudence n’a aucune norme, ni aucun point de repère. Est-il « utile » de déranger la police en la prévenant de la présence de rôdeurs la nuit dans la rue, alors qu’il s’agit peut-être d’amoureux rentrant d’une soirée en discothèque ? On sait comme certaines personnes se disant citoyennes sont friandes de coups de fil anonymes sur le comportement de voisins qui n’ont que le tort de ne pas vivre comme eux. Il y a dans chaque bourgeois, un délateur qui sommeille. L’époque rappelle le souvenir des années de guerre et des dénonciations à la gestapo…
Laurette Onkelinx en se ruant sur le moindre fait divers pour illustrer sa loi restreignant, même aux policiers, la détention des armes à feu, ne se rend-elle pas complice des violences des voyous sur des personnes âgées sans moyen de défense ?
Tout le monde n’a pas la sagesse de Jaurès « d’aller à l’idéal et de comprendre le réel. »
Les recherches sur les comportements violents et plus précisément gratuits impliquent parfois des citoyens ordinaires perdant leur sang-froid ; le plus clair des agressions est cependant trusté chez des délinquants multirécidivistes.
Cette violence toute en muscles touche surtout des individus à peu de capacités intellectuelles qui font du sport, jouent à des jeux vidéos, ont des soirées arrosées et des amours expéditives, quand ils ne se droguent pas. Dans la nosographie des névroses et des maladies psychiatriques, 9 cas sur 10 relèvent de ces caractéristiques. Ce qui ne veut pas dire que ces activités sont pathogènes pour tous.
Les violents sont donc des frustrés à facultés intellectuelles réduites. Ils sont dans l’incapacité de mesurer leur comportement à l’aune d’une conscience qu’ils n’ont pas ou qu’ils n’éprouvent pas la nécessité d’exercer.
Ces frustres ne sachant pas grand chose, sont parfois paradoxalement fort avisés en accusant la victime des méfaits qu’ils commettent. Certains ont donc cette forme d’intelligence défensive qui traverse leur opacité naturelle au moment qu’il convient ; ce qui est la marque d’une profonde altération du comportement moral.

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On sait bien que la récidive de ces immatures dangereux est quasiment certaine et que relâché un individu multirécidiviste, c’est peut-être condamner un jour un petit vieux isolé ou une jeune fille qui rentre le soir chez elle après son travail.
Et pourtant, les Autorités qui sont par ailleurs si moralistes, les relâchent sans coup férir, parfois même en ne les condamnant pas. Oui, mais qu’en faire ? Relevant plus de la psychiatrie que de la justice, encombrant les prétoires et les cellules d’isolement, la Société pour s’en prémunir devrait investir tellement dans ses prisons, ses asiles et ses magistrats, qu’il n’y a aucun gouvernement qui oserait poser le diagnostic, puis chiffrer les moyens de la répression. Et quand bien même, une telle société répressive serait-elle acceptable pour tous ?
Il y a bien l’autre approche, aussi utopique, qui consiste à dire que c’est le mode de vie actuel qui fabrique ces monstres et que le meilleur moyen d’en arrêter le flux, c’est de la repenser. Combien serait d’accord de transformer la société de consommation, en une société équitable, morale, sans prêchi-prêcha et faire en sorte que les gadgets et les biens fabriqués de série qui rendent la vie parfois agréable et à d’autres moments stressante, soient superflus ? Une Société qui – si elle veut être juste – devrait aussi s’attaquer parallèlement à la criminalité en col blanc ou d’entreprise dont le coût économique est considérablement plus élevé que ceux de la délinquance « ordinaire » et des crimes violents, sinon en ne s’attaquant qu’aux pauvres, elle ferait du sarkozysme.
A quoi employer ensuite les travailleurs libérés des usines de l’inutile ?
Comment faire en sorte qu’une Société déliquescente devienne un exemple de solidarité ?
N’est-elle pas déjà allée trop loin ? N’est-il pas trop tard ?
Puisque nous en sommes à la deuxième génération déstabilisée, il devient grotesque de vouloir des parents d’aujourd’hui qu’ils s’érigent en mentors moraux de l’éducation de leurs enfants !
Ni la droite avec des programmes de reprise en main, ni la gauche avec une nouvelle fermeté, mais sous laquelle perce les anciens laxismes, ne peuvent redresser la situation.
A part la réhabilitation des anciennes méthodes humanistes dans les écoles visant à faire des citoyens plutôt que des robots adaptés aux besoins de main-d’œuvre, on ne s’en sortira pas.
N’y aurait-il plus qu’à s’en foutre en attendant que ça casse, serrer les poings sur son petit portefeuille et faire en sorte, malgré les injonctions de Laurette Onkelinx, de ne pas se faire assassiner dans son lit, sans au moins la velléité de se défendre ?
Ou faire l’essai de prêter aux autres plus qu’ils ne valent, dans l’espoir de rendre la sagesse communicative ?

8 mai 2007

53 % gonflés à bloc…

… 47 % effondrés ! Oui, Mireille Mathieu chante encore…

Comme prévu, la France, la vieille France de droite, toujours majoritaire, a élu son Charles X. La monarchie se perpétue. L’Orléans, Chirac Premier, n’aime pas Bourbon le successeur. Il l’a fait savoir à sa façon d’applaudir la victoire du rival. C’est ainsi à l’UMP. Le parti monarchiste ne vit que par foucade. Madame Alliot-Marie qui avait promis de montrer son slip à Ségolène à la victoire de son idole, est partie en mettre un. Enrico Macias s’est mis le sien sur la tête pour égaler Triboulet. Le people de mai 68, le bon, est de retour, le mauvais de Daniel Cohn-Bendit, en fuite, fait l’objet d’une lettre de cachet.
Mireille Mathieu a confiance. Jean Reno et Johnny Hallyday l’ont senti dans la vocalise patriotique.
Avec ce lourd handicap, cela va être dur de respecter la démocratie.
La gauche s’apprête à refaire Solferino. Sous Napoléon III, l’Armée était l’alliée des Sardes contre les Autrichiens. C’était en 1863. Les maréchaux du Second empire avaient déjà des pattes d’eph, et de grands favoris.
Aujourd’hui, les mêmes, moins le bicorne, trouvent qu’ils ont été cocus par la Montijo, une intrigante au port royal.
C’est dire si la France est coupée en deux avec 53 % de connards de droite et 47 % de connards de gauche, on n’attend plus que François Bazaine-Bayrou à Sedan.
Le destin de ce grand peuple est de jouer perdant. Ainsi, en suppliant Pétain, on peut dire qu’il avait déjà misé à côté de la plaque. La Mireille Mathieu de l’époque chantait « Maréchal nous voilà », en roulant les « r » comme celle de Sarko.
C’est une sorte de mauvais génie qui dicte des boulettes à la France. Elle le sait, mais ne peut s’empêcher…
Quant au tombeur des 35 heures, comme le général en mai 68, il a disparu !
On peut se demander si Sarko-le-magnifique lit Saint-Simon et se ressourcerait chez Monsieur de la Trappe à Soligny.
Il prépare son sacre dans le secret : une grande parade amoureuse au peuple français au cours de laquelle Cécilia, en déesse de la raison aux Champs de Mars, saupoudrerait les fans des phéromones de son époux. (Que n’en aurait-elle gardé un peu à son usage personnel, plutôt que d’en aller glaner à New York. Comme c’est bas de tenir pareils propos !).
Les Wallons qui comptaient sur les voisins français pour sortir du merdier sont déçus. Elio di Rupo n’en revient pas, Anne-marie Lizin non plus. Avec ces deux-là, on va faire du Sarkozy causette.

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A moins que Bayrou ne sorte un as de son chapeau ! Ce Béarnais, plutôt qu’incarner Henri IV, serait bien l’incarnation de Bourdaloue, ce jésuite prêcheur remarqué par Louis XIV. L’un et l’autre centriste, le petit François aurait pu écrire le Sermon de son grand aîné sur les richesses : "On veut être riche; voilà la fin qu'on se propose et à laquelle on est absolument déterminé. Des moyens, on en délibérera dans la suite; mais le capital est d'avoir, dit-on, de quoi se pousser dans le monde, de quoi faire quelque figure dans le monde, de quoi maintenir son rang dans le monde, de quoi vivre à son aise dans le monde; et c'est ce que l'on envisage comme le terme de ses désirs. On voudrait bien y parvenir par des voies honnêtes, et avoir encore, s'il était possible, l'approbation publique; mais, à défaut de ces voies honnêtes, on est secrètement disposé à en prendre d'autres et à ne rien excepter pour venir à bout de ses prétentions. S'enrichir par une longue épargne ou par un travail assidu, c'était l'ancienne route que l'on suivait dans la simplicité des premiers siècles; mais de nos jours on a découvert des chemins raccourcis et bien plus commodes…. ».
L’idée de remplacer Cécilia, imprévisible, par Ségolène lui aurait traversé l’esprit.
C’est bien pensé. Les 53 % de connards alliés aux 47 % de connards pourraient produire 25 à 30 % de Français intelligents !...
Le sacre à Reims de la démocratie élective de juin en décidera.
Ce que Dieu a fait, Bourdaloue pourrait le défaire. Cécilia et Nicolas divorcés, Ségolène qui vit dans le péché avec François des Pays-Bas, pourrait par une vision comme à Domrémy-la-pucelle, retrouver la foi en l’homme et épouser son suzerain ! Annibal dont les éléphants auraient le derrière coincé dans les passages étroits des Alpes arriverait trop tard avec son troupeau pour la parade du Magic Circus.
Ainsi la prophétie d’une troisième force serait accomplie et tout finirait par des chansons dont Mireille Mathieu serait exclue ! Besancenot récupérerait Fabius, Strauss-Kahn et Lang ; Bayrou entre l’eau et le feu serait l’archange dont la France a besoin ! Il peaufine un appel du 18 juin.
Pour cela il faut couper les ailes d’un canard qui court… Il paraît que…
Nicolas Sarkozy descendrait de Vlad l'empaleur, le Dracula des Carpates avec Doc Gynéco son demi-frère ! Les Carpates sont en Roumanie d’où l’erreur grossière de ce faux bruit. Cependant il se pourrait qu’un ancêtre ait laissé dans l’histoire hongroise un souvenir sanguinaire !
Etre sanguinaire, est-ce génétique ?

7 mai 2007

Une société d'honnêtes voleurs.

Fin 93, l'instruction du procès Cools met au jour les affaires Dassault et Agusta. Les deux firmes ont versé des pots de vin, au SP, au PS. L'ancien secrétaire général du PS, François Pirot est arrêté. Un autre homme influent au PS, Merry Hermanus, ancien secrétaire général de la Communauté française, le suit.
Janvier 1994, le vice-Premier ministre socialiste, Guy Coëme, qui était à la Défense nationale au moment des contrats Dassault, démissionne. On se souvient de sa conférence de presse juste après sa démission : livide, il lit un communiqué qui se termine par : «je reviendrai».
Février 97, de nouvelles révélations impliquent Moriau. Bien d’autres personnes sont alors citées qui ont été d’une façon ou d’une autre entendues par la Justice, sans qu’il n’y ait eu, pour certaines, des soupçons établissant des preuves de culpabilité. Il s’agit de Spitaels, Busquin, Mathot, Happart et quelques autres.
C’était il y a 14 ans.
En 2007 la tornade s’est abattue sur le PS à Charleroi. Beaucoup de membres du PS local sont inquiétés, quelques-uns connaîtront la prison.
Le rappel de ces faits sert de témoin à une constante pour ce qui concerne l’affaire de 93 – celle de 2007 est encore trop récente – tous les personnages impliqués de l’époque, même ceux qui ont été condamnés, ont été réélus ou se sont retirés volontairement de la vie politique, soit qu’ils ont été pensionnés, soit qu’ils ont été placés dans des emplois définitifs ou momentanés que l’on n’obtient qu’avec l’appui d’un parti.
Le propos n’est pas de refaire un procès, de soupçonner parmi les témoins ceux qui n’ont tenu qu’à un fil d’être inculpés. Il ne sert qu’à l’introduction d’une question qui nous concerne tous : « Pourquoi des hommes publics, des élus, condamnés pour corruption, abus de biens sociaux, concussions ou prévarications, sont-ils réélus triomphalement dès qu’ils sortent de leurs années de purgatoire ? ».
Le cas Jupé en France est significatif.
Ce n’est pas une règle, mais cela pourrait l’être : l’attitude des citoyens est plus compréhensive que critique à l’égard des politiques inquiétés sur leur gestion des affaires publiques par la justice.
Il faut dire que la Justice les y aide par la mansuétude dont elle fait preuve à l’égard de ces délinquants élus démocratiquement.

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Où en est la tolérance zéro ? Est-elle seulement souhaitée pour les petits voyous des rues ?
Si certains citoyens souhaitent voir sévèrement condamnés les comportements délictueux des élus de la Nation, la plupart expriment à leur égard une réprobation compréhensive, mélangée d’indignation modérée et d’indulgence amusée.
La corruption n’est pas d’hier, dit-on généralement. C’est sa médiatisation qui gonfle son importance. C’est un comportement humain que les gens qui vivent avec mille euros par mois trouvent compréhensible. Dans une situation identique, il leur semble qu’ils agiraient de la même manière ! Les élus sont pris dans un engrenage qui leur donne l’illusion qu’ils sont au-dessus des Lois, qu’ils peuvent s’approprier des sommes qui ne les enrichissent qu’indirectement puisqu’elles servent de prime abord à financer les réalisations des partis. Ils ne bénéficient de leurs exactions qu’indirectement, grâce à la notoriété interne qu’ils acquièrent à l’aide de l’argent qu’ils distribuent.
A vrai dire, une partie importante de l’opinion, se lasse vite des procès de corruption que les médias amplifient pour faire de l’audience. Après la complaisance à étaler la noirceur des prévenus, la suspicion attachée aux témoignages, à la présomption d’innocence, le procès terminé, les prévenus sont relâchés ou condamnés à des peines de principe, les crimes deviennent des erreurs ou des délits minimes.
Le public est furieux et au lieu de relativiser, penche pour le « tous pourris » et passe à autre chose, d’autant qu’un voleur de voitures du quartier prend cinq ans vite fait, alors que ceux qui étouffent des millions s’en tirent avec les honneurs !
Cette tolérance, mi-réfléchie, mi-indifférente, appelle l’expertise rapide d’un état des lieux en Belgique et partout ailleurs en Europe.
Certains acceptent-ils - sans l’oser pouvoir affirmer - qu’il est normal que les élus mènent une existence tout à fait différente des citoyens et que l’égalité – certes qui n’existe pas – mais vers laquelle on devrait tendre, n’est qu’une farce ?
Autrement dit, accepte-t-on que nos élus et nos hauts fonctionnaires égalent en richesse et train de vie, l'existence de ceux qui se sont enrichis grâce au travail des autres ?
A-t-on la nostalgie de l’Ancien Régime au point d’accueillir comme la marque d’une déférente marque d’estime pour le passé, la dilapidation somptuaire, l’état de richesse d’une famille essentiellement centrée sur les cumuls tirés des revenus parlementaires et adjacents ?
Enfin, le fait de braver le légal est-il considéré comme une démarche utile, voire un sport, plutôt qu’une entrée dans l’illégalité et le délit ?
Il y a des sagas familiales, des bourgmestres de père en fils, des passations de pouvoir à caractère de privilèges qui le laisseraient penser.
Sommes-nous bien en démocratie en défendant ce régime-là ?

6 mai 2007

Sarkozy… si les Français savaient !

Exceptionnellement et en tenant compte du black-out de la droite autour d’une controverse qui met en cause son leader, le blog de demain dimanche 6 mai 2007, jour d’élection en France, paraît le 5.

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Avant le premier tour, Nicolas Sarkozy a eu un entretien avec le philosophe Michel Onfray qui a été rapporté dans le numéro 8 de philosophie.
C’est sur une réponse de Sarkozy à Michel Onfray concernant le choix de chacun de sa sexualité, qu’il y a polémique.
Voici la réponse du candidat à l’Elysée telle que l’ont retranscrite pour les lecteurs de la revue Alexandre Lacroix et Nicolas Truong.
Nicolas Sarkozy : « Je ne suis pas d’accord avec vous. J’inclinerais, pour ma part, à penser qu’on naît pédophile, et c’est d’ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a 1200 ou 1300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n’est pas parce que leurs parents s’en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d’autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l’inné est immense. »
Bien entendu les propos du président de l’UMP, gravissimes dans leur concept, n’ont pas été repris par la grande presse, étant entendu que l’accablant déterminisme biologique dont Nicolas Sarkozy fait religion, passerait au-dessus de la tête des électeurs… a semblé penser la presse unanime. A moins, qu’il soit déjà dangereux pour l’avenir de l’information d’aborder certains sujets mettant en cause Nicolas Sarkozy ?.
Interrogé sur la question le biologiste Pierre-Henri Gouyon est formel. A la question : « Dans la recherche scientifique actuelle, la question de la composante génétique de la pédophilie et du suicide a-t-elle une légitimité ? » Il répond sans ambiguïté : « S’il s’agit de faire des gènes la cause de comportements déviants, en lieu et place de leurs origines sociales, familiale et historique, la question est absurde. »
Ainsi, voilà le futur président de la France qui montre son goût pour l’eugénisme… qui croit que les dons et les aptitudes humaines sont héréditaires et que le progrès exige une sélection génétique !
A quand la stérilisation des inaptes, Monsieur Sarkozy ?
Bigre, cela nous ramène aux convictions d’un certain Adolf Hitler !..
Le numéro suivant de cette intéressante revue de Philosophie, a publié des lettres de lecteurs indignés des propos de Sarkozy.
A la veille du deuxième tour, il est opportun de verser au dossier quelques témoignages. La majorité qui s’apprête à dérouler le tapis rouge pour cet homme-là doit au moins savoir ce qu’il pense !
Yann Hual : « Que l’ex-ministre de l’Intérieur considère que la pédophilie ou le suicide des jeunes ont des causes génétiques est proprement sidérant. Envisage-t-il, lui qui pourfend le supposé laxisme des juges, que, dans cette hypothèse, la pédophilie ne relève plus de la justice ? »
Arthur Valais : « Que tous ceux pour qui les mots « vérité » et « engagement » ont encore un sens, scientifiques, intellectuels et citoyens attachés à l’idée que la politique ne doit plus reposer sur des idéologies obscurantistes, qui ont déjà reconduit les Etats-Unis au créationnisme, se lèvent et dénoncent ces propos, car ils sont les premières marches vers une discrimination radicale et arbitraire. »
Le manque de place empêche de poursuivre les témoignages. Ils sont nombreux et parfois emprunts d’une indulgence qui en dit long sur les relents fascistes de la droite française.
Quant aux hommes politiques eux-mêmes, l’homme de pouvoir est ainsi fait : il parvient rarement à être un homme de vérité en accord avec justice et morale.
Si Bayrou trouve les propos « graves et inquiétants » de l’homme de droite, par contre François Fillon, conseiller politique de Sarkozy, « se réjouit qu’un responsable politique parle du mal de vivre dans une campagne présidentielle », tandis que Laurent Fabius pense « qu’aucun républicain, aucun humaniste… ne peut approuver ces propos ».
C’est Jean-marc Ayrault, PS, qui dit le mieux ce que je pense : « La pédophilie serait d’origine génétique, le suicide serait d’origine génétique, la violence serait d’origine génétique, pourquoi pas demain la contestation sociale ? ».
Evidemment, le débat est clos. Ce type va devenir président de la république soutenu par une droite énamourée. Ce serait d’un dernier bouffon, si des millions de personne n’allaient sentir bientôt ce que c’est une autorité de droite.
1871, Thiers l’ami de Bismarck en 1886, le général Boulanger, Daladier le radical en 1938, le maréchal Pétain en 1940, Pompidou et Giscard, préludant Chirac et Sarkozy, franchement, le Peuple français ne méritait pas cela !

5 mai 2007

Les beaux emplois du FOREm.

Aujourd’hui parlementaire à la carte.

- Monsieur Airtéelle-Èrtébé, peut-on vous demander pour nos élèves du FOREm en quelle branche d’activité votre école offre des débouchés à nos chômeurs ?
-Voilà quelques années nous nous étions demandés pourquoi le réservoir d’emplois parlementaires n’était pas approvisionné par une main-d’œuvre adaptée et moderne ? L’emploi est bien rémunéré, les patrons sont invisibles, si ce n’est une fois tous les quatre ans pour une légère inspection, le travail n’est pas pénible et est assorti de beaucoup de facilités qui n’existent dans le privé qu’à un très haut niveau, comme secrétaire, voiture avec chauffeur, etc.
-Comment avez-vous procédé ?
-Nous avons fait des sondages et consulté des spécialistes. Eh bien ! madame Alampoix, le terreau le plus favorable pour l’accès à la profession est une notoriété adjacente. Par exemple, un gangster célèbre, une vedette de cinéma ou une speakerine de télévision ont beaucoup de chances d’être d’abord remarqués par un président de parti, et ensuite par les électeurs pour les formalités démocratiques. Le reste est d’une grande facilité. Il fallait donc trouver un emplacement à proximité des centres de popularité et inciter les célébrités à s’inscrire chez nous.
-Vous voulez dire que les trois femmes troncs qui sont actuellement en contrat d’embauche dans les formations politiques de ce pays sont sorties de votre école ?
-Premières toutes les trois avec diplôme et mention !
-Quelle a été la période la plus dure de leur écolage ?
-C’est de les avoir placées dans des lieux accrocheurs de célébrité. Le reste est venu tout seul.
-Comment recrutez-vous ?
-Nous observons les spécimens intéressants au sortir des écoles de journalistes. Nous les formons et nous les plaçons.
-Vous vous cantonnez à cette seule profession ?
-Bien sûr que non. C’est ainsi que nous suivons actuellement un Belge qui travaille chez Michou, vous savez cette boîte transformiste à la mode de Paris. Il n’est pas encore connu en Belgique, mais nous avons persuadé Michou de faire une tournée en Belgique. Nous espérons qu’Isabelle, c’est son nom de scène en réalité son nom à la ville est Joseph Sandupié, (Vous comprenez que nous préférons son nom d’artiste) va se révéler au public belge et qu’elle suivra nos cours avec une bonne chance d’être sénateur, enfin c’est ce qu’elle souhaite.
-Vous avez approché Joëlle Milquet ou Didier Reynders ? D’habitude, c’est vers ces deux employeurs que vos starlettes se dirigent.
-Nous avons ciblé le PS pour Isabelle. Elle est spéciale, vous comprenez… Elle plaira certainement à Elio.
-Vous avez des slogans ? Vous faites de la publicité ? Car, cher Monsieur Airtéelle-Èrtébé, c’est la première fois que nous entendons parler de votre établissement.

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- Chère madame Alampoix, notre école ne reçoit que des élites et ses cours sont très chers. Mais pour vous, pour le FOREm de Liège, nous avons décidé d’offrir en promotion une place à l’un de vos chômeurs les plus méritants. Car, nous avons évolué. Jusqu’à présent, nous nous étions aidés de la notoriété acquise ailleurs, c’est le cas de nos speakerines que nous avons toutes placées et même de l’ancienne directrice des voies navigables, moins connue. Nous avons une nouvelle méthode qui nous permet de sortir n’importe qui de l’anonymat et de le faire élire haut la main.
-Comment faites-vous ?
-C’est bien simple, nous le rendons célèbre après l’avoir bien étudié et trouvé ce qui correspond le mieux à sa personnalité. S’il est chanteur, nous l’inscrivons à la Star Ac, s’il est voleur nous le présentons à un maître du barreau, maître Magnée par exemple qui va lui apprendre à être naturel devant les caméras, s’il est chercheur, nous nous arrangeons pour qu’il trouve le trésor des Templiers en Belgique. C’est tout simple, il suffisait d’y penser. Ainsi nous n’aurons plus besoin de quémander des postes d’apprentissage à la vie parlementaire pour nos élèves à la RTB ou à RTL. Quand le produit est fini, nous le présentons à un des chefs des partis traditionnels. Le reste est simple. Mais il y a une condition.
-Oui. Laquelle ?
-Notre sujet ainsi préparé ne doit pas avoir d’opinion. Il ne doit surtout pas montrer qu’il est de gauche ou de droite. Moyennant un supplément, nous avons des professeurs qui se chargent des discours et des prises de position.
-Vous avez des références sur la fiabilité de votre programme.
-Pas encore, car nous débutons dans le lancement du candidat inconnu. C’est une grande première. Mais nous avons des rapports de ce que pensent de notre méthode les chefs de partis. Ils sont enthousiastes.
-Vous avez parlé de votre école à d’autres personnalités ?
-Certainement. Eddy Merckx veut payer des cours à son fils Axel qui va se retirer de la compétition vélocipédique. Justine Hennin a voulu payer des cours lors de sa séparation à son ex mari Hardenne, qui n’a pas de métier proprement dit. Enfin, je crois, mais je n’en suis pas encore certain, Christine Ockrent qui est belge comme vous le savez, se verrait bien remplacer comme présidente du Sénat, Anne-Marie Lizin qui n’est connue que d’un petit nombre de personnes, mais ce n’est pas encore signé. Enfin, nous allons pousser François Pirette qui a exprimé le désir de devenir premier Ministre. Mais là, ce sera difficile, compte tenu qu’il n’y a qu’un emploi à pourvoir et qu’il y a déjà beaucoup de postulants.

4 mai 2007

Le débat Royal-Sarkozy vu de l’étranger.

Les Français sont d’indécrottables machos à en croire pas mal d’articles de presse après le débat Ségo-Sarko ; car à travers ce qui s’est écrit, on devine la dominante du sexe masculin. Le filtre a instillé les journalistes (pas tous), intégré leur jugement, et encouragé insidieusement la dynamique d’une majorité favorable à la droite !
Que n’a-t-on lu sur l’incapacité de madame Royal à gouverner, au point que lors du débat télévisé, Sarkozy ne s’est pas fait faute de prendre la colère de sa rivale pour une faiblesse incompatible avec le pouvoir suprême ! Par contre, personne n’a mis en doute la capacité de Sarkozy à occuper la même fonction, alors qu’on sait le personnage soupe au lait, hors des tribunes et des plateaux de télévision.
C’est le propre des Sociétés dites de droite de préférer les hommes au pouvoir, si l’on excepte deux femmes : Angela Merkel et Margaret Thatcher, encore que la sensibilité « chrétienne » de la première pourrait la différencier quelque peu du thatchérisme. En tous les cas, ce constat est clair pour la France, l’Italie et l’Espagne, pays latins comme par hasard !
Aussi, a-t-on l’impression désagréable d’entrevoir une défaite de Ségolène Royal, rien que parce qu’elle est une femme !
Voilà où les Français en sont arrivés. La majorité des hommes votera d’instinct pour Sarkozy avant d’être séduite par les arguments d’un des deux programmes.
Les démocraties ont davantage besoin de femmes que d’hommes. Les femmes ne voteront pas d’instinct pour une femme, mais selon qu’elles apprécieront les programmes et la sincérité de celle ou de celui pour qui elles se détermineront.
Dans le cas d’espèce, on peut le regretter, le contraire aurait rétabli une sorte d’équilibre.
Des deux candidats qui se sont affrontés ont perçoit la sincérité chez l’une et la politique du « pas vu pas pris » chez l’autre.
Cela crève les yeux que Sarkozy est un roué, et que son habileté loin d’être une qualité sera ressentie bientôt comme un défaut.
On a parlé de la duplicité de Chirac, de son incapacité à saisir l’occasion d’appliquer une politique plus juste, lorsque après le traumatisme de 2002, le Président pouvait conduire les Français vers un rassemblement qui était cohérent par rapport à sa dénonciation de la fracture sociale. Il n’en a rien été. Sarkozy est de la même famille, son destin d’homme de droite est de promettre et de ne jamais tenir. Quand il s’agira de confronter les intérêts particuliers et le bien public, il n’hésitera pas dans son choix. Il est de ceux qui penchent pour les intérêts particuliers. C’est ça la droite.

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Ce grand peuple voisin et qui nous est si proche, n’est pas celui qu’il se dit. Les droits de l’homme, la justice, l’égalité, la fraternité sont des mots dont il se goberge et qui n’ont presque rien à voir avec la réalité.
Les Français n’aiment qu’eux-mêmes et encore, ceux d’entre eux qui ont réussi, et qui donnent une fausse image aux autres de « la chance « d’être né Français.
Ce serait une bonne chose pour l’Europe si Ségolène Royal mettait fin aux apparences pour faire de son pays un véritable lieu humaniste.
Si les électeurs ne sentent pas ça dimanche, on saura que la France n’est pas la patrie des droits de l’Homme.
L’Europe se trouvera un peu plus ancrée à droite. Le pacte social européen sera plus que jamais une utopie dont rêvent des millions d’européens. La messe sera dite pour cinq ans.
Restent les faits.
Certaines affirmations lors du débat télévisé d’hier méritent examen.
Qu’attendent des experts impartiaux pour nous dire qui a tort et qui a raison à propos de la scolarisation des enfants handicapés ? S’il s’avérait que le gouvernement Raffarin et le gouvernement Villepin ont détricoté ce qu’avait fait Ségolène Royal au moment où sous Jospin, elle était ministre, alors se justifierait sa colère devant l’effronterie de Nicolas Sarkozy.
Ce ne devrait pas être difficile d’être éclairé.
Comme Dominique Vallès, éditorialiste de La Montagne, prétendre que Ségolène est allée trop loin en donnant l'occasion à son adversaire de mettre en cause son sang-froid, est la réflexion type du macho qui vole au secours d’un autre macho.
On a la désagréable impression que cette droite-là, ne peut pas agir de sang-froid et par réflexion quand elle se rendra aux urnes dimanche.
Le sexe dressé à l’UMP dispense de penser.
La droite bande pour Sarkozy. La jupe d’Alliot-Marie et les pantalons de ces messieurs se trempent du désir du petit homme de Neuilly.
C’est viscéral. Ces gens sont surtout effrayés du vide qu’il y a derrière leur candidat. Il est l’homme providentiel comparé à Chirac et Villepin. Alors, que le président de l’UMP dise des conneries, ou parle comme Jaurès et écrive comme Victor Hugo, c’est kif-kif.
Dans ces conditions, cette droite-là étant majoritaire, Ségolène Royal a fort peu de chance de battre Superman.
L’histoire rabâche. Pour ce qui concerne la France, elle bégaie…

3 mai 2007

En attendant le 21.

Tournamoche – Avant, c’était mieux.
Gonflebitt – Avant guerre, la vie était moins chère.
T.- Au moins on avait des saisons.
G. – On ne savait pas que la guerre était à nos portes, avant-guerre.
T. – Aujourd’hui on invente des besoins.
G. – Tiens, j’y vais toujours à la même heure ! Je fais en une seule fois.
T. – Je ne parle pas de ceux-là. Des besoins dont on n’a pas besoin.
G. – C’est vrai. J’ai besoin de peu de sommeil. En vacances, je dors tout le temps !
T. – Avait-on besoin de dire que les brunes sont plus chaudes que les blondes ?
G. – M a femme se teint. Je ne saurais pas dire.
T. – La mienne, quand elle l’a su, elle m’a trompé tout de suite.
G. – Tu as appris avec le gouvernement ?
T. – Non.
G. - Il ne se représente pas !
T. – Il devait se représenter ?
G. – Aux élections.
T.- Tu es sûr qu’il devait se représenter ? Je croyais que c’était les partis…
G. – Ils ont eu peur de la date butoir.
T. – Elle glace les sangs…
G - Comment veux tu qu’on soit fixé le jour qu’on vote !
T. – Surtout qu’on ne connaît pas le résultat des autres…
G.- On devrait voter le lendemain des élections.
T. – Au moins, on ferait comme la majorité.
G. – D’autant que ce serait inutile de voter pour qui n’est pas élu.
T. – Ils ne savent pas s’arranger.
G.- Pourquoi ne s’arrangent-ils pas ? A cause de leurs querelles byzantines ?…
T. – Elles sont les seules d’avoir survécu à la prise de Constantinople !
G. – Elles ont résisté à l’occupation des Turcs !
T. – A cause d’elles, ils n’ont plus la vocation…
G. – Ils ne sont candidats à rien.
T. – Pourtant, certains caracolent à la tête des sondages.
G. – C’est un casse-tête…
T. – On n’est pas en Chine.
G – Ils sont incohérents.
T. – Ils exaltent le célibat, puis veulent que les prêtres se marient !
G.- Tu ne crois pas que l’eau du robinet a un goût ?
T. – Ils mettent quelque chose dedans.
G. – Pourquoi dis-tu cela ?
T. – Pour qu’on ne la boive pas.
G. – C’est pour l’économiser ?
T. - Non. C’est parce qu’en bouteille elle est plus chère.
G. – Tous des voleurs, comme les éditeurs et les garagistes.
T. – Y a pas pire que les banques.
G. – On les maintient ouvertes artificiellement.

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T. – Quoi, les banques ?
G. – Oui. Voilà pourquoi leurs dirigeants ne sont pas en prison.
T. – Pourquoi ?
G. – S’ils y étaient, comment veux-tu qu’ils ouvrent leurs guichets.
T. – On est à la fin d’une époque.
G. – les grandes époques sont finies.
T. – C’est une époque de transition.
G. – Jusqu’ici on a surmonté toutes les épreuves, maintenant on ne peut plus.
T. - Si seulement on avait appris à travailler en équipe !
G. – On évacue les problèmes.
T. – Il doit y avoir des exceptions qui confirment la règle.
G. – Oui, c’est comme dans le reste, on ne sait pas pourquoi elles confirment.
T. – Donc les exceptions qui confirment la règle sans savoir pourquoi s’annulent.
G. - Il faudra compter sur le facteur-temps, plus que sur Besancenot.
T. – En attendant, c’est la mort de la famille.
G. – Est-ce que j’en peux si ta femme est brune ?
T. – On a eu tort de vouloir gérer l’ingérable.
G. – Tout ça à cause des gens.
T. – Ils sont bourrés de défauts. Il n’y en a plus de vrais.
G. - Dans un monde idéal, les loups et les moutons iraient main dans la main.
T. – Tu crois toujours au père Noël.
G. – Depuis Jugnot, on sait que c’est une ordure…
T. – Karl Marx est mort, mais il n’a pas dit son dernier mot !
G. – Voilà le 21, à demain.
T. - A demain.
(Tournamoche resté seul : « Quel con ce Gonflebitt…)

2 mai 2007

Drapelets, majorettes et orphéons

Pour un clapant premier mai, on est servi. Un mois sans pluie et le soleil à gogo !...
Pour le reste, ce qui surnage de la fête du travail, du PS, du PC, et des syndicats, … c’est la vente de crayons, le muguet à 2 euros 50, les cartes de soutien aux clubs de majorettes, avec en bruit de fond, les propos de tribune.
Quelques coups de gueule « camarades », une allusion à l’incapacité libérale de construire l’annexe du palais de justice place Saint-Lambert sans un mot pour les riverains mécontents, une envolée extasiée sur la gare de Calatrava, unique au monde, en oubliant le dépassement financier et les dates de finition, 2005 prévu et 2009 si tout va bien… On se demande combien ces quatre années supplémentaires de salaires vont coûter aux citoyens. Et c’est tout…
Ce qui trouble, c’est la lente érosion des militants, ceux qui étaient convaincus que cette société est injuste et qui le clamaient, l’incapacité d’organiser un défilé, si l’on considère ce qui se faisait avant : les communistes aux terrasses, les socialistes sur le boulevard et les syndicalistes déjà flottants et vaguement intégrés sous la bannière PS.
Il a fallu un regroupement des socialistes venus de toute la Wallonie pour faire quelque chose de sérieux autour de Di Rupo et son discours de lancement de la campagne électorale, l’après-midi, le matin étant réservé aux ténors locaux.
Une foule bon enfant, qui a chaud et qui boit de la bière. Une foule pas si éloignée que cela de celle qui sort des églises le dimanche matin, ou qui s’endort prise par la chaleur sous la bâche blanche des libéraux à Jodoigne.
Qu’est-ce qui a changé vraiment de cette foule satisfaite, de celle, vive, inquiète des années de combat ? C’est une manière empirique d’admettre tout « parce qu’il n’y a pas moyen de faire autrement », aboutissement d’un raisonnement ou pas de raisonnement du tout d’une population qui se maintient à flot contre vents et marées, sans trop se soucier d’une frange de la société qui ne le peut pas ou qui ne le peut plus, des gens qui se défaussent des responsabilités sur leurs politiciens, de sorte que si cela ne marche pas, ils n’y sont pour rien. En somme, c’est la république des autres. Voilà pourquoi elle est mal faite. C’est ça la modernité.

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Il n’y a pas dans les derniers militants hors clientèle PS qui fêtent le premier mai, un seul marginal, un seul chômeur de longue durée, un seul sans-papier, ou alors, ils se cachent bien, et instrumentent leurs affaires en se confondant avec le bourgeoisisme ambiant.
Peut-être ont-ils rejoint des partis plus à gauche que le PS ? La réponse à cette question est assez négative, quand on songe aux squelettiques sections, aux scores électoraux confidentiels d’une extrême gauche qui, elle aussi, a fondu sous le soleil, mais pas seulement aujourd’hui, depuis la chute du mur de Berlin. Comme si l’effondrement de l’URSS avait d’un seul coup réduit à néant les espoirs d’une autre société, comme si les philosophes qui pensaient la révolution s’étaient lourdement trompés en misant tout sur Lénine… alors que la plupart d’entre eux étaient morts en 1916 !
On pourrait se dire puisque les foules furieuses ont disparu, que le centre et la droite ramassent leurs parts qui grossissent au point d’occuper tout le terrain politique, qu’enfin la droite a vaincu la gauche.
Eh bien ! pas du tout. Partout en Europe, la social-démocratie avance cahin-caha avec des hauts et des bas, comme poussée par des insectes bousiers qui se nourrissent avec ténacité du caca des autres.
La grande nouveauté, c’est que tout le monde se veut social-démocrate, réformiste en diable, écologiste et attentif au commerce équitable.
Ce que Sarkozy nous balance, si l’on excepte ses redondances à la Maurras, Barrès, Drumont, et consort, comme Reynders, Milquet et Di Rupo, c’est bel et bien du pur jus social-démocrate, il est aussi blairiste que Ségolène Royal, social-démocrate bon teint, si ça se trouve Le Pen aussi… Si les étiquettes brouillent les pistes, le fonds de commerce est à l’identique.
Nous avons affaire à des musiciens de kiosques. Le lieu est public, généralement un parc, le kiosque est au centre et tout autour des chaises sont disposées.
Un peu comme cette fin de matinée au parc d’Avroy.
Des hommes politiques jouent leur opérette, la fanfare est derrière pour rattraper une fausse note, et meubler les silences.
On se demande quand Sarko et Reynders chanteront l’Internationale, aux cris de « rendez-nous notre Eugène Potier ! L’année prochaine, peut-être ?

1 mai 2007

Les caniveaux de la droite française.

Je m’étais bien promis de laisser la majorité de droite en France terminer son travail de sape et permettre au fiel et à la haine le soin d’élire Nicolas Sarkozy à la présidence.
Mais le Président de l’UMP a des lettres, ou plutôt ses nègres en ont pour lui , ce qui ne signifie pas qu’il ignore ce qu’on lui fait dire.
Qu’il annexe tout ce qui lui semble bon pour lui et ses électeurs, qu’il condamne le dialogue entre Bayrou et Royal en le qualifiant de politique de caniveau, c’est dans sa manière d’être ; mais, qu’il s’attaque à mai 68 et cet élan vers la liberté que fut cette lame de fond estudiantine et populaire, franchement c’est trop !
Sarkozy est non seulement le chef d’orchestre de ce déferlement haineux ; mais encore s’est-il emparé de la mémoire des citoyens illustres qui ont fait l’Histoire de la République ; enfin, se surpassant, comme il n’était pas possible qu’il le fît lui-même, il a délégué les « aboyeuses de la droite française » salir sa rivale. Michèle Alliot-Marie invective Madame Royal sur l’ordre de son maître : « Nous n'avons pas besoin de quelqu'un qui change d'idées aussi souvent que de jupes". Quant à Rachid Dati et Rosine Bachelot, autres femmes de son apanage, elles, ne sont pas en reste.
Que faire devant l’hystérie qui s’est emparée de la droite ?
Plus sereinement, pour rendre service à la gauche dans un élan « tout contre Sarkozy », nous pouvons démonter les discours de celui-ci, et réfléchir aux origines de ses textes enflammés.
Ce que l’on y trouve est assez surprenant.
Son style imprécatoire ressemble à celui de Maurice Barrès. L’Affaire Dreyfus que ce dernier vécut comme une menace de désintégration de la communauté nationale, devient dans la bouche de Sarkozy la traque des voyous dans une banlieue qu’il faut nettoyer au Karcher. Il y a dans les deux discours l’idée d’une épuration, et le sentiment de la nécessité d’un réarmement moral dans une société qui en a le plus urgent besoin.
Comme Barrès, la pensée de Sarkozy s’articule sur un nationalisme traditionaliste, plus lyrique et moins théorique que celui de Maurras, fondé sur le culte de la terre, de la grandeur d’une France que l’on doit mériter. Ce qui – entre parenthèse – devrait faire réfléchir tous ceux qui parmi les gens de droite 100 % d’origine premier cru, sont loin d’atteindre au portrait idéal qu’en trace le super patriote de l’UMP. Ces « Origines contrôlées » feraient bien d’y réfléchir entre deux coups de rouge et la gesticulation cocardière.
Le ministère des Etrangers de Sarko n’est-il pas digne de figurer au palmarès de « plus Français que moi, tu meurs » de la Ligue de la Patrie française, puis celle de la Ligue des patriotes, à la tête de laquelle Barrès s’illustra après Déroulède ?
Coïncidence, Barrès est mort à Neuilly.
Cette politique de Sarkozy est vieille de plus de cent ans !... ringarde !... kitsch !...
La phrase martelée, la gesticulation, le choix précis du terme, outre qu’il fait penser à Jean-Marie Le Pen, rappelle à s’y méprendre Edouard Drumont, autre théoricien de l’antisémitisme. Il suffit d’écarter les passages sur la haine du Juif - que Nicolas Sarkozy ne partage pas bien entendu – comme par exemple le texte fort bien écrit de LA FRANCE JUIVE DEVANT L'OPINION paru en 1886, pour rester stupéfait de la ressemblance entre les écrits de Drumont et les échauffements atrabilaires que les nègres font lire à Sarkozy : même envolée, même emphase et mêmes litotes !
L’ancienne haine du Juif « responsable de l’effondrement du pays » de la droite de 1880 à celle de l’entre deux guerres, est remplacée par la haine des étrangers qui sourd des discours du candidat de la droite en 2007 : ces étrangers « qui vivent en France sans le sentiment de devenir Français, des sans-papiers parasites et vivant d’expédients, des chômeurs (qui ne veulent pas travailler ) et qui traînent désoeuvrés dans les banlieues ». C’est presque un plagiat, un copier coller !...
La droite française, celle qui cancane sur les paliers des beaux arrondissements, adore ce rentre-dedans qui ne néglige pas le style et qui raffole de la citation « instructive ». Si c’est Chamfort qui l’a dit, si Jaurès lui-même… c’est la classe !...
Les préparateurs, les nègres, les chercheurs de nouveautés pour moucher l’adversaire, le beau monde enfin de l’UMP dont Sarkozy se gargarise, sont aussi des lecteurs d’Emmanuel Ratier, comme Henry de Lesquen (UMP) et Brice Hortefeux (UMP), conseiller de Sarkozy.

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Emmanuel Ratier, diplômé du Centre de formation des journalistes de Paris ainsi que de l'Institut d'études politiques de Paris, a travaillé pour Le Figaro Magazine, Valeurs actuelles et Minute, dont il fut rédacteur en chef chargé des grandes enquêtes. Son bimensuel de 12 pages, Faits & Documents, sous-titré Lettre d'informations confidentielles serait la nouvelle bible de la droite française ! Ce journaliste est aussi le conseiller de Mégret et de Le Pen, comme quoi, ces gens-là finissent toujours par se retrouver.
Alors, caniveau pour caniveau, sur celui de la gauche, il y a des gens qui souffrent et il semble que Ségolène Royal soit la seule à pouvoir leur venir en aide ; quant à l’autre caniveau, celui de la droite, les petites gens n’y sont pas… et pour cause, dans ce caniveau-là, il n’y a que des rats !...