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30 juin 2007

Alain Minc et le Journal Le Monde.

On ne le dira jamais assez, la pluralité de l’opinion est dépendante de la liberté d’opinion et de la diversité de la presse.
En Belgique ce support important de l’information et de la réflexion a été passablement malmené. Ramenant tout à une question d’argent et de profit, les Jivaros du pouvoir dans les banques et les milieux d’affaire ont beaucoup réduit les têtes pensantes de ce beau métier. Il n’y a plus guère que quelques journaux francophones importants, la presse locale ayant été aspirée ou détruite sur moins de cinquante ans. De ce qui reste, on ne pourrait jurer que l’information ne soit pas filtrée et déformée.
Aussi, les Belges d’expression française lisent-ils depuis toujours la presse de nos voisins, par défaut d’une presse locale attractive et aussi par intérêt pour ce grand pays qui borde notre frontière wallonne.
Parfois, l’impression se dégage que les sujets d’actualité en France intéressent davantage nos concitoyens, comme l’élection à la présidence de Sarkozy contre Royal, que nos propres élections qui ont coïncidé dans un chevauchement de dates.
Aussi le départ de Jean-Marie Colombani, patron jusqu’à sa démission du journal « Le Monde » a remis en cause l’impartialité de ce journal, en laissant apparaître en filigrane la personnalité trouble d’Alain Minc, président du Conseil de surveillance de ce journal et qui serait responsable, dit-on, des achats intempestifs de titres de province, mettant les finances du journal dans un mauvais état, mais s’adjoignant par cette action, des membres de province à ce Conseil de surveillance qui lui sont entièrement dévoués.
On garde le souvenir d’Alain Minc en Belgique, bras droit de Carlos de Benedetti lors du raid contre la Société générale, et administrateur-directeur général de Cerus, qu’il quitte en avril 1991. Il s’était fait connaître en Belgique comme un homme intelligemment de droite, c’est-à-dire ne se présentant pas comme un patron insensible et borné à l’intérêt de son tiroir-caisse, réussissant des coups qui finalement poussèrent certaines de ses dupes à regretter le patron insensible et borné.
On connaît le fiasco de l’italien et de son séide, on se rappelle ce dernier, insidieux, convaincant, semblant vouer une grande reconnaissance au Commandatore, quitte à l’oublier le lendemain de l’échec pour convoler ailleurs.
Eh bien ! c’est le même quelques années plus tard, devenu sarkozyste et reconverti en amoureux de la presse, qui pose problème à la Société des journaliste du Monde. Ceux-ci déplorent « l'engagement d'Alain Minc en faveur de Nicolas Sarkozy, inconciliable avec sa fonction dans "un groupe de presse qui entend symboliser l'indépendance à l'égard de tous les pouvoirs".
Essayiste et économiste, Alain Minc est un écrivain facile. Facile ne signifie pas une manière d’écrire simple et à la porte dé tous, mais facilement édité par des gens dont c’est le métier de refuser des manuscrits de caractère d’inconnus, pour éditer des merdes de la jet-set.
Alain Minc a été condamné le 28 novembre 2001 par le Tribunal de grande instance de Paris à verser 100 000 francs (15 244,90 euros) à titre de dommages et intérêts pour plagiat, reproduction servile et contrefaçon, pour son ouvrage intitulé Spinoza, un roman juif, dont le tribunal a statué qu'il était une contrefaçon partielle de l’ouvrage « Spinoza, le masque de la sagesse » de Patrick Rödel

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Essuyant de ci de là quelques échecs, ce diable d’homme s’est toujours rétabli. Il est imbriqué dans les milieux de la haute finance par intérêt et par goût pour l’économie spéculative. On l’a vu participer aux directoires de multiples sociétés (par exemple, Valeo) via des jetons de présence des conseils d'administration. Il a dû quitter Vinci en janvier 2007 pour mettre fin à un possible conflit d'intérêts entre son activité au sein de cette société et sa proximité avec le groupe de François Pinault.
C’est la même crainte exprimée par l’assemblée générale des rédacteurs du Monde qui a adopté à l'unanimité moins trois abstentions, une motion concernant Alain Minc, président du conseil de surveillance du groupe depuis 1994.
Dans une interview, M. Mauduit met en cause le président du Conseil de surveillance : « il [Minc] lui est arrivé, plusieurs années d’écrire sur du papier à en-tête Le Monde, directement à la comptable, pour lui demander qu’on verse une avance sur bonus de 200 000 francs à Jean-Marie Colombani. (...) Avant même la moindre délibération du conseil de surveillance ! » Le journaliste prétend également avoir eu connaissance d’autres « pratiques limites occultes ».
Le Canard enchaîné du 20 juin 2007 explique qu’Alain Minc aurait « mandaté un cabinet de chasseur de têtes pour rechercher une personnalité extérieure au groupe » pour succéder à Colombani. Ce cabinet aurait « facturé la bagatelle de 80 000 € au Monde avant de revoir cette douloureuse à la baisse (20 000 euros) pour livrer quelques noms qui n’ont pas été retenus. » Résultat : le casting sera intra muros.
Nous sommes tous attachés au Monde, indépendant, libre de propos, à son équipe, sans cesse renouvelée, certes, mais toujours talentueuse, depuis Hubert Beuve-Méry. Raphaëlle Bacqué, on t’aime !... Le lecteur quand il se sent manipulé, quand on lui ment, ou lorsqu’on ménage le pouvoir, a toujours la ressource de ne plus acheter le journal. C’est avec des gens comme Alain Minc que peuvent se perdre des réputations d’impartialité.
Nous formons des vœux pour que les journalistes, une fois de plus dans l’histoire de ce journal, parviennent à se défaire des importuns du genre d’Alain Minc qui rendent suspect tout ce qu’ils touchent.

29 juin 2007

PS : la lutte des clashs

Les candidatures à la présidence du PS ont été clôturées mercredi. Le scrutin interne aura lieu le 11 juillet. Bonsoir pour les militants juillettistes à Monastir ou à la pétanque à Millau.
Six candidatures ont été enregistrées. La commission de vigilance (des vieux croûtons à la dévotion de Di Rupo) en a refusé quatre. Elles ne répondaient pas à l'article 42 des statuts du Parti qui stipule qu’il faut être membre avec voix délibérative d'un comité fédéral pour postuler.
On aurait bien voulu connaître les noms de ces hardis militants afin de les féliciter malgré tout. Nul doutes que d’ores et déjà la suite de leurs carrières est fortement compromise.
Cet article 42 est un scandale d’iniquité. Il rappelle le vote censitaire au lendemain de l'indépendance de l'État belge. Seuls les plus fortunés, les gros propriétaires et les personnages les plus influents formant « l’élite » étaient, alors, électeurs et éligibles, car intéressés au bien-être de la société !... Et voilà qu’en 2007, les statuts du PS ont le même effet !
Incapable de présenter des candidats, mais quand même capable de discerner parmi « l’élite » du parti celui ou celle qui la représenterait le mieux, la base, exclue du pouvoir, élit son chef !
Singulier parti égalitaire !
De ces écrémages peu démocratiques, deux candidatures ont été retenues : celles d'Elio Di Rupo, président actuel du PS et de Jean-Pierre De Clercq, député permanent démissionnaire.
On a dit pis que pendre de Jean-Pierre De Clercq dans ses tribulations carolorégiennes, ses mandats, l’ascension de sa fille dans le cocotier des bonnes places, etc. On a également avancé ses relations peu amènes avec la justice. Le président Di Rupo l’a laissé tomber comme une vieille savate, ce qu’il fait en général avec tout le monde, en vrac, coupables ou innocents. C’est vrai. Mais, chapeau à l’artiste de se présenter plutôt contre, que pour le phénomène montois.
C’est téméraire, mais en même temps cette candidature est inespérée pour Di Rupo. Sans elle, il aurait été réélu à 99,5 % des suffrages, comme Amin Dada en son temps !
J’espère qu’il y aura des journalistes au débat qui opposera Elio Di Rupo à Jean-Pierre De Clercq aux fédérations de Charleroi et de Thuin, le jeudi 5 juillet à 19h à la Maison du Peuple de Chapelle-lez-Herlaimont. Il y aura du sport… A moins que tout soit convenu à l’avance et que ce débat ne soit qu’un lever de rideau à la mascarade du triomphe royal du président postulant-démissionnaire, inaugurant l’ère d’un socialisme patriotique inédit.

En relisant les curiosités des Statuts du PS, je suis tombé en arrêt sur les premiers mots de cette somme de non-dits et d’apports successifs des usagers du pouvoir d’André Cools à nos jours.

Art 1.
Le Parti socialiste a pour but d’organiser, SUR LE TERRAIN DE LA LUTTE DES CLASSES, toutes les forces socialistes de Wallonie et de Bruxelles, sans distinction de race, de sexe de nationalité, de croyance religieuse ou philosophique, afin de CONQUÉRIR LE POUVOIR pour réaliser l’émancipation INTÉGRALE des travailleurs.

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Cet article 1 vaut son pesant de cacahuètes. Les membres du parti seraient en droit d’exiger des explications du bureau et des personnalités ayant de près ou de loin collaborés au régime économique bourgeois capitaliste des formations politiques de gouvernement depuis la Libération. Et ça fait du monde. Et si les vigilants qui ont exclu les 4 militants « pauvres » du système Di Rupo avaient des couilles, ils excluraient plutôt Di Rupo pour non respect de
l’Article 1.
Evidemment, il ne faut pas rêver. Et c’est de ce manque de rigueur que souffre le plus ce parti
Ce n’est pas la cure d’opposition qui se profile qui va arranger les choses.
On voit mal Di Rupo en Robespierre et Laurette Onkelinx en Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt,

28 juin 2007

Un Suisse brigue le Nobel.

A la suite des travaux d'un professeur suisse sur les dépressions nerveuses, il a été démontré que les caresses rendaient les femmes plus résistantes au stress.
Les réactions ne se sont pas faites attendre :
« Il faut être gonflé et sacrément universitaire depuis le berceau pour nous sortir cette connerie, comme si c’était une découverte », disent certains esprits chagrins.
« Je ne savais pas qu’à l’Université de Zürich on donnait des diplômes à des attardés mentaux ! » éructait une dame d’œuvre dans la sacristie de l’église de ma paroisse.
« Ici nous avons nos avocats, tous éminemment convaincus de leur supériorité pour traiter de nos problèmes politiques » affirma Joëlle Milquet, avocate déstressée, abondamment pourvue de joie politique..
« Nous voyons des immatures qui découvrent à passé vingt-cinq ans qu’on ne peut pas avoir des enfants en pratiquant la branlette ; mais, qu’il faut pour cela caresser des femmes à tout préalable ! » s’emporta Isabelle Durand, dans sa langue verte habituelle.
Donc des chercheurs, qui n’ont pas de temps à perdre, ont à l’Université zurichoise torché une étude qui démontre que sans des massages savants, brillantissimes manœuvres des doigts en éveil, baisers et mousse de sentiments, les femmes restent comme bloquées dans une sécheresse qui augure du changement climatique des pulsions.
Magnifique développement d’un raisonnement tout à fait inédit chez nos intellectuels.
Et de conclure qu’après lecture de l’étude, la vérification de la Thèse du docteur Faustrol par la pratique a effectivement produit un certain calme après des paroxysmes, éclats de voix, murmures, grincements de dents, et pour certaines, strabismes et suffocation durant de longues secondes, chez des personnes de tout âge et de toute mensuration.
Le stress, cette calamité des entreprises modernes, aurait pratiquement disparu après une séance de massage.
Faustrol et son équipe se sont partagé les tâches. Certaines créatures ont été massées et d’autres n'ont reçu qu’un soutien verbal.
Le docteur Molle, quatre-vingts treize ans, était chargé du soutien verbal.
Les premières ont été détendues dans le quart d’heure qui suivit l’expérience. Les autres se sont plaintes des propos du docteur Molle et de ses assistants. La traduction littérale de l’Allemand au parler de l’Île de France pouvait en effet prêter à commentaires. Les « vas-y salope » alternaient avec les « Tu la veux, dis ? Mais prends la donc ! », toute cette véhémence restant de pure fiction.
Si bien que Faustrol n’a retenu que les caresses et certains propos remixés dans les décodeurs sonores de l’Université suisse.
Pour vérifier leur théorie, Faustrol et son équipe en ont détendues tout un trimestre. Des assistants ont procédé à des variantes de relaxation. C’est ainsi qu’ils ont baptisé l’une d’entre elles fort appréciée contre l’hyper stress, le montage à la Courtemaîche, du nom d’un village typique lieu de naissance du docteur Faustrol.
Mais ce n’était pas suffisant pour obtenir le Nobel.

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Ils ont stressé volontairement les cobayes, heureusement toutes jeunes femmes fort soumises. Après les chaînes, les cris d’horreur et les pincements agressifs des parties charnues, certaines émettaient une quantité plus faible d’hormone de stress cortisol, et d’autres plus fortes.
Ce qui démontre que chaque cobaye réagit différemment aux douceurs comme aux violences.
L’expérience se compliquait.
La dernière session fut la plus éprouvante.
Faustrol n’hésita pas à se déguiser en Dracula, un assistant en Mickey. Ce fut celle qui fut soumise aux assauts de Mickey qui développa le moins de cortisol, tandis qu’une abondante sécrétion sourdait de ses muqueuses, au point que l’expérience fut interrompue ce jour-là.
Ces expériences amenèrent à la dernière session une multitude d’observateurs enthousiastes.
Il fallut recruter de nouveaux cobayes pour satisfaire le monde scientifique.
Hélas ! les Autorités judiciaires, peu sensibles au progrès de la science, viennent de prier le docteur Faustrol de clore ses expériences.
Voilà bien la lourdeur suisse, comparable à la lourdeur belge, qui porte atteinte à la recherche et au développement.
Aux dernières nouvelles, l’Université de Liège serait prête à accueillir le laboratoire du docteur Faustrol afin de reprendre les expériences au Sart-Tilman.
Un camion a été affrété. Le matériel serait presque exclusivement des lits et des matelas.
Les meubles Mailleu ont porté plainte pour concurrence déloyale.
Francis Delpérée se demande si c’est bien constitutionnel.
Dans les milieux parlementaires, des députées progressistes, désireuses de faire avancer la science, étaient prêtes à se dévouer. Certaines avaient déjà renouvelé leur lingerie.
Le professeur Faustrol, consulté, a demandé les photographies. Au vu des clichés, ces dames ne conviendraient pas pour des raisons que par galanterie, il n’a pas précisées.
L’Université lance un appel à la jeunesse.
Espérons qu’il sera entendu.

27 juin 2007

La puce nourrie…

La publication des petits potins et des faits divers dont nous sommes si friands a changé ses objectifs depuis qu’a été soulignée la nécessité de préserver la vie privée et en même temps qu’en justice, on rappelait la présomption d’innocence.
Bien entendu, des situations et des faits contredisent ce qui peut être considéré comme allant de soi, à savoir le respect d’autrui.
Il y a l’avalanche d’informations sur les stars et le show business qui repaît le gros du public. La plupart d’entre elles sont fournies par les stars elles-mêmes. Les procès pour atteinte à la vie privée dans ces milieux sont aussi médiatisés, si bien que malin qui pourrait dire s’il s’agit d’un préjudice ou d’une publicité payée deux fois ?
A vrai dire, ces informations n’ont aucun intérêt que de faire rêver dans les chaumières. On se demande qui s’apitoierait sur Paris Hilton en prison pour quelques jours ?
Ces non-événements publiés à des millions d’exemplaires canalisent le voyeurisme là où il n’y a pas grand chose à voir, peut-être de façon délibérée, de sorte qu’on établit avec le pouvoir une sorte d’accord informel afin de passer sous silence des informations qui ont l’apparence d’être people et qui concerne tout le monde.
La presse anglo-saxonne, on l’a dit cent fois, n’a pas ces pudeurs-là.
Le parallèle entre deux affaires fort différentes révèle que le respect de la vie d’autrui et la présomption d’innocence ne joue que lorsque le parti soupçonné exerce un moyen de pression sur l’appareil d’Etat et la presse.
Il s’agir de l’affaire Clearstream dans laquelle l’opinion voit une dernière tentative de Chirac et Villepin de déstabiliser Sarkozy et le scandale à la municipalité de Charleroi.
Dans la première affaire, la presse française n’est guère loquace dans le relais de l’opinion générale, si l’on excepte quelques articles, dont ceux du canard Enchaîné, du Monde, de Marianne, sur les carnets du général Rondot pourtant explosifs en ce sens qu’ils impliquent Villepin et en annexe signalent le compte au Japon du Président Chirac.
Dans la seconde, chaque jour révèle son quota d’inculpations, de convocations au parquet de Charleroi, avec un luxe de détails à l’encontre de gens présumés innocents, le tout publié en premières pages du Soir, de La Meuse, de La Libre Belgique, de la Dernière Heure, etc. N’y a-t-il pas là un exemple de retenue d’un côté et d’autre part un excès dans l’information ?
C’est d’autant plus curieux que dans le cas français, les faits à l’échelon national étaient de la plus haute importance pour l’opinion publique, dans le second, les tribulations des pieds-nickelés du socialisme localisées à la ville de Charleroi, si elles devaient être portées à la connaissance du public, les journalistes qui en faisaient leurs délices devaient savoir que ces faits-divers n’étaient pas des événements majeurs, que dans la période précédent les élections, cette publicité allait desservir le parti socialiste. Ce qui fut le cas.
On voit bien par ces deux exemples fort disparates et sans lien, comme l’opinion peut être manipulée. Reste à savoir si c’est de manière intentionnelle ou inopinée ?
Voilà qui relève d’un exercice aussi complexe qu’il est permis, mais non sans révéler le fond de la pensée de ceux qui s’y livreraient, les uns prônant la liberté de la presse, les autres la stigmatisant.
Ah ! si on pouvait dire qu’en Belgique on écrit tout sur tout !
Si on s’intéressait aux silences du passé sur certains scandales, notamment du côté des Flandres ? Quand et où a-t-on poursuivi les responsables du « Smeerpijp », cet immense affaire brassant des sommes à côté desquelles les détournements de Charleroi sont dérisoires, mettant en cause les milieux conservateurs politiques flamands ?
Pourquoi avoir caché si longtemps la fille adultérine du roi ? Au point qu’aujourd’hui encore les journaux ont des réticences ?
Affaire privée ? La personne du roi intouchable ? Certes. Mais quand ces faits de la vie privée sont de nature à faire comprendre les caractères de l’homme et du mérite personnel, comme dirait La Bruyère, n’est-ce pas une information qui sort du cadre people et qui touche aux rouages de l’Etat, c’est-à-dire concerne tout le monde ?

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Le livre de Raphaëlle Bacqué, divulguant les difficultés du couple Hollande-Royal, est riche d’enseignements. Poursuivie par Ségolène Royal pour atteinte à la vie privée, Raphaëlle Bacqué avait raison de publier son livre, quand on mesure les implications politiques de cette désunion. C’est inutile d’en écrire davantage. Cela explique pourquoi des industriels dont ce n’était pas la vocation s’emparent des moyens de l’audio-visuel et achètent des titres de la presse.
Le Monde dans la grande tradition du journalisme serait dans l’incapacité de défendre la liberté de la presse avec le conseil d’administration dont ce journal est pourvu, s’il n’y avait le contrepoids en son sein de la Société des journalistes.

26 juin 2007

Le Royal Parti Socialiste belge

…après plus de 50 années d’activité, le PS belge pourrait obtenir le titre de « royal », s’il en faisait la demande. Faisons la démarche pour lui, il le mérite bien !

Le recul du socialisme de collaboration au système libéral est visible partout en Europe.
La situation en France, malgré la progression du PS aux législatives, en est une belle illustration.
Le candidat Sarkozy mathématiquement ne pouvait pas gagner. Son parti était divisé entre les chiraquiens et lui. Chirac, en mettant Villepin sur orbite après avoir renoncé lui-même il y a un an à sa candidature, espérait encore. Le Centre se méfiait de ce trublion de Ministre de l’Intérieur et il semblait acquis que l’éloignement de l’UMP de Bayrou allait conforter ce dernier au détriment de l’Union pour la majorité présidentielle. Enfin, Jean-Marie Le Pen, dans son for intérieur, ne pouvait pas croire qu’un « étranger » français de deuxième génération, deviendrait grande croix de la Légion d’honneur par le suffrage universel ! Les Socialistes enfin, après 12 ans de chiraquisme et la leçon à la suite du ratage de Jospin, devant le programme agressif du candidat de la droite, postulaient avec raison la magistrature suprême.
On a vu ce qu’il en a été.
Il a suffi que Sarkozy se révèle un homme de grand talent politique, connaissant ses dossiers et les défendant avec chaleur, pour que les rêves du centre et de la gauche soient balayés au deuxième tour, malgré le charisme de Ségolène Royal.
Eh bien ! la gauche française est l’image aujourd’hui des différentes gauches socialistes d’Europe. Elle a perdu et perdra encore tant qu’elle n’aura pas trouvé le moyen de se faire entendre sur un autre discours que le credo libéral de la réussite économique.
Pour être crédible des patrons de l‘économie de marché avec lesquels elle collabore dans le système, la gauche devrait défendre un programme économique encore plus favorable au libéralisme que celui des libéraux ! Elle se condamne ainsi à une politique antisociale, que fera toujours mieux la droite !
Dès lors, l’électeur s’interroge.
Cela se voit actuellement dans les déplacements de voix de la gauche vers la droite et même vers l’extrême droite, aussi bien que l’inverse l’élection suivante.
L’urgence est donc dans la construction d’un programme socialiste d’alternative au capitalisme triomphant.
Et on verra bien quel sera l’accueil réservé à cette socialisation du socialisme.
Cependant, devant le spectacle des partis socialistes européens et notamment belge et français, on est sceptique.
En France, les éléphants viennent de vivre un week-end où ils se sont défoulés sur Ségolène Royal.
En Belgique, Di Rupo patauge avec son ami de trente ans Van Cauwenberghe dans les « je t’aime, moi non plus » à la remise en ordre d’une fédération carolorégienne dont ils sont incapables tous les deux d’arrêter le train fou, au point que Di Rupo a envoyé Paul Magnette faire le ménage à sa place.
En pleine discussion pour la constitution d’un gouvernement, l’affaire de Charleroi tombe plutôt mal. Didier Reynders profite du discrédit du PS pour le faire sentir à Di Rupo.
A écouter l’encore ministre président de la Région wallonne, dans son bras de fer avec Didier Reynders sur des questions communautaires, on est fort éloigné d’une nouvelle définition du parti. Il nous offre au contraire l’image d’un responsable de gauche qui se veut meilleur en gestion économique, plus unitariste que jamais d’une Belgique dont il critique sans arrêt le cadre fédéral. Le président du PS est plus royaliste que le roi ! Il est un personnage aux antipodes de ce que les petites gens seraient en droit d’exiger dans le cadre d’un vrai mouvement socialiste.
Les hommes sont ainsi faits. Rien ne saurait changer ces gens de la gauche qui ont goûté le confort et l’ivresse du pouvoir au point de ne pouvoir s’en détacher qu’avec le désir d’aussitôt recoller au peloton.
C’est ce qui va arriver malgré les déclarations de Laurette Onkelinx qui n’a pas peur d’entrer dans l’opposition. Ce qui serait légitime… si elle et les autres avaient une autre politique à mettre sur pied et que la cure d’opposition ferait mûrir. Si c’est pour faire la même chose, on ne voit pas comment le parti se redresserait.

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La chance du P.S. n’est-elle pas d’abandonner l’exercice du pouvoir pour l’opposition, afin de rechercher une alternative au système capitaliste ?
Jusqu’à présent, on n’entend guère les socialistes critiquer le libéralisme !... C’est là qu’est le drame.

25 juin 2007

Café philo II

C’est avec une grande timidité et un grand respect que je me suis assis à côté d’inconnus, la mine sévère, mais l’air bon et juste, sous la barbe et le sourcil froncé.
Le thème était bien choisi, quoique sibyllin, comme il se doit : Faut-il considérer la mayonnaise comme une émulsion naturelle ou est-elle l’œuvre réfléchie d’un cuisinier ?
Le Président, au physique de stylite, nous demanda quelques instants de recueillement, le temps de nous lire un texte en rapport avec le sujet.
Sa voix, douce et mélodieuse, s’éleva dans un silence recueilli. Elle avait ce « je ne sais quoi » qui fit jadis la réputation de Jankélévitch :
« Sous le quotidien, décelez l’inexplicable. Derrière la règle consacrée, discernez l’absurde. Défiez-vous du moindre geste, fût-il simple en apparence comme de battre un œuf. N’acceptez jamais comme telle la coutume reçue qui veut qu’un œuf avec de l’huile et une pointe de moutarde forment une sauce vinaigrette. Cherchez la nécessite de battre et de rebattre encore. Ne dites pas au résultat ‘’c’est naturel’’, mais dites, c’est un artefact. C’est de la mayonnaise !»
Le Président reposa avec respect le traité pratique de philosophie d’Adam Haubanel (1816-1873), avant de conclure la lecture par une épiphase :
« Je ne saurais penser qu’une chose est jaune si le jaune n’existait pas. Naturellement on pourrait dire : si l’œuf ne contenait pas de jaune, le jaune n’existerait pas. »
« Et l’œuf non plus » glapit un histrion, réprimandé aussitôt d’un œil noir du Président, fâché de l’astéisme venant couper sa période.
Comme j’étais nouveau, il voulut m’essayer. Et qu’en pense notre jeune ami ? dit-il en levant un index vers moi.
La foudre ne m’eût pas frappé davantage.
Devant cet aréopage recueilli et pénétré, j’allais devoir livrer ma pensée, tenaillé par la peur, moi, créature balbutiante, parmi ces beaux esprits !
Les regards n’étaient pas bienveillants, hostiles même. J’appris par la suite qu’en leur enlevant le droit à la parole, j’usurpais leur privilège. Ce n’était donc pas par ressentiment personnel que je les devinais mécontents ; cependant mon noviciat ne le percevait pas encore.
« De toute évidence, s’impose une question mathématique : combien de permutations sont possibles dans les ajouts à l’œuf, de l’huile, de la moutarde et du vinaigre ? »
Un membre de la société, plus barbu que les autres, me contesta le vinaigre, pour « l’excellente raison que le jaune blanchit par émulsion ».
« Puissamment raisonné », dit le Président, qui complimentait rarement en raison de la concurrence qui sévissait pour le titre de meilleur QI de l’assemblée.
Du menton, il me demanda de poursuivre.
Je ne savais plus où j’en étais, j’avais perdu le fouet à battre. C’était moi qui battais la campagne… J’étais sens dessus dessous.
« …c’est exactement le même type de question que combien font 25 X 18 », enchaîné-je sans savoir où j’allais en venir. « car dans les deux cas, nous disposons d’une méthode générale de solution. Mais cette question n’existe que si l’on tient compte de cette méthode ».
« Quelle est-elle ? » s’enquit une femme d’âge mûr qui n’était manifestement là que pour retrouver un compagnon, le sien s’étant étranglé le mois précédent avec un noyau d’olive. Elle désespérait devant tous ces barbus à ceindre de laurier l’homme capable de la comprendre. J’étais encore imberbe, jouvenceau et pas prêt d’avoir des poils au menton. Malgré la grande différence d’âge, cela ne semblait pas la rebuter.
« La proposition contient 3 permutations de l’œuf et ses dérivés, dis-je effrontément. La première consiste à réchauffer le tout, et vous obtenez une fricassée, la deuxième, avec du persil ou de la ciboulette, vous faites une béarnaise et la dernière, vous recassez un œuf que vous tournez dans un nouveau plat et quand l’affaire est digne de s’appeler mayonnaise, vous versez ce que vous venez de rater sur ce que vous avez réussi, pour l’augmenter des ingrédients. »
Je vis à cause de l’implacabilité de mon raisonnement que je venais de me mettre à dos quatre à cinq penseurs, dont le Président.
Je me trouvai superbe, bien installé, capable de raisonner. Je ne savais pas que je venais en quelques secondes de m’attirer des haines solides qui ne prendraient fin qu’à mon heure dernière.

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Ce fut ma première leçon de philosophie, la seule pratique ; car elle était en même temps culinaire.
Depuis, je m’enfonçai dans le raisonnement, acquis de l’enflure de style, devins un maître de la conglobation, un art si difficile que Grévisse abandonna l’article dans « Le bon usage »..
Quelques années plus tard, je renonçai à me raser.
Je suis aujourd’hui un barbu respectable. J’envisage d’ouvrir une école de philosophie. Je dors sous l’effigie de Platon. Je vis solitaire ; car je goûte peu la présence de femmes. Je n’en sais aucune qui ait été une grande philosophe, si l’on excepte Simone Weil, pas la copine à Sarkozy, mais la sœur d’André Weil.
Si vous connaissez un impétrant au-dessus de dix-huit ans, il va de soi, qui aimerait les conseils d’un maître, avec logement possible et plus si affinité, renseignez-lui mon adresse : 52, rue de la Glose, pas très loin des Champs-Élysées.

24 juin 2007

Café philo.

Ah ! on est beaux à ces réunions philosophiques, en des cafés du commerce, pas nécessairement en face d’une gare..
A peine y est-on de dix minutes, qu’on ne sait plus de quoi on cause.
C’est d’abord une sorte d’arbitre qui, par le droit qu’il s’est conféré, ne laisse le soin à personne de commenter le thème du jour, sauf si son inventeur est un débile léger.
Après le piteux intermède, les vannes s’ouvrent aux Mississipi verbaux !
L’interrogation de l’intervenant est tellement longue, qu’à la fin, on ne sait même plus la question… La réponse est à l’avenant.
Ce n’est pas grave. On est la pour prendre un verre, pour prendre l’air.
De toute manière, personne n’écoute personne, dans l’effort de réfléchir à sa propre intervention… C’est ça. On réfléchit avant, pour ne plus réfléchir après, d’où l’amoncellement de conneries.
On voit d’ici l’agora du temps d’Aristote : les démocrates qui en viennent aux mains et dans la foule un être épris de silence qui se découvre une vocation de tyran
Au café, on se pousse du col. La prétention n’est appuyée que sur l’ego et un petit vernis de culture… La plus pressante des prétentions est pure, c’est-à-dire qu’elle n’est bâtie sur rien. C’est la meilleure. Elle résiste à tout, surtout à la vraie culture, cette abomination pour pédés… On se sert du raisonnement qui a conduit une vie à la faillite, c’est dire…
L’intelligence est insoutenable pour la bêtise. Seulement voilà, qui est « bête », qui est « intelligent » ? Vaste question dont les explications renvoient aux paragraphes précédents.
Je me trouble en écrivant ces lignes. Je suis le con de qui ?... au café du commerce de la jactance !
Lorsqu’on a bien ressassé, vaticiné, rabâché, on s’arrête pour souffler un peu. C’est le break, moments pénibles. Le ton s’élève davantage. De voisin à voisin, on ne s’entend plus !
On s’est trop contenus à patienter.
A la reprise, souvent, comme on a tout dit trois ou quatre fois, ce sont les retardataires qui viennent enfoncer les portes ouvertes, les sans-mémoire qui repassent les plats, les glorieux qui ont eu le temps d’assimiler le message des autres et les prétentieux qui distribuent les bons et les mauvais points. On gratte dans ses manuels, histoire de voir si Euclide de Mégare a dit la même chose que Porphyre de Tyr au sujet du steak que certains aiment à point, d’autres saignant. On fait gaffe de ne pas citer Saint-Augustin ou Thomas d’Aquin. Dans une coterie d’athées, sous prétexte que ceux qui croient en dieu sont des cons, il vaut mieux éviter. J’en ai fait l’expérience lors d’une citation de Bossuet. Certes, il n’est pas philosophe. C’était seulement un esprit profond.
Vient le moment où je dois lutter contre le sommeil. La quiétude de mon bureau, entouré des voix amies de mes chers auteurs, m’est un souvenir de douce consolation.
Je somnole. La chaise appuyée sur les deux pieds arrières, le meuble basculé contre le mur, réduit ma pensée à l’horizontale.
Quelque pirogue silencieuse file sur les eaux brunes d’un marigot. Sous les plantes géantes, le soleil vu de l'eau se fendille entre les feuilles. Cette eau sans nom finit de dolente manière dans le rio Xingu, sous des myriades d’insectes, entre les États du Mato Grosso et du Pará..
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
Des femmes nues, qu’on dirait sorties de la palette de Frida Kahlo, s’éclaboussent de leurs mains plates. Certaines ont une orchidées des altitudes froides dans les cheveux.
L’orateur se tait..
C’est un type tout en pointe, du nez à l’épigramme. Il parle d’une manière telle que la réplique est impossible. Si les mots montrent une certaine connivence avec leur auteur, ils n’en ont pour personne d’autre. Voilà pensé-je un vrai sophiste. Il n’enseigne qu’à lui-même !
Et je le remerciai de mon voyage.

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Quelle langue pratique-t-on ? Sans doute le français.
Nous sommes des apprentis comédiens au cours Simon dans une farce à l’italienne.
On attend en rongeant son frein. Quelqu'un lève un bras, comme lors d’une lutte où il est interdit de toucher le sol des deux épaules.
Lassés d’une semaine de lieux communs : - Rudolf, tu ne trouves pas que j’ai grossi ? – J’ai ouvert dans la cave pour le radon. – J’ai jeté la moitié de mes pommes de terre… ces pauvres bougres retombent dans le tour de chauffe, la soupape tressautante de pression, comme du temps des locomotives à vapeur, un peu dans l’ambiance initiale d’où ils ont voulu s’extirper.
Pour une fois qu’ils peuvent l’ouvrir, las ! d’autres veulent l’ouvrir aussi ! Lutte fratricide au son du cors de Nietzsche à Wittgenstein, les lointains et fumeux ancêtres de la pensée bredouillante et de l’esclavage des mots.
Protagoras, Euthydème, Gorgias, Ménexème, Ménon, Cratyle, je vous emmerde... Avec ce con d’Alain en prime, qui a plombé l’entre deux guerres de sa pensée et brisé des carrières d'élèves, oser écrire qu’il y eut entre Socrate et Platon une précieuse rencontre… du même souffle que Rosaline dit : Loulou, on mange des frites ce soir, c'est faire du lieux commun à joindre au florilège de Flaubert.
Le chef d’orchestre bat la mesure sur du Béla Bartók, quand l’orphéon interprète du Modeste Moussorgski. La cacophonie fait l’entente discordante.
Ce n’est qu’avec des femmes que l’on peut avoir des conversations intéressantes, sauf avec des femmes philosophes !
S’il est aussi distrayant de réduire sa vie que de la dilater, on atteint ici le fond du quantique, l’extrême ténuité, un peu comme le morfil d’une tête d’épingle… un record.
Avec Platon le raisonneur, ce devait être encore plus chiant… une sorte de sommet de la logique à disserter sur tout, autopsier le moindre geste. Le pouvoir que l’intelligence a toujours eu à faire des mouches à deux culs, bien avant les laboratoires, me sidère.
Platon, en cassant la graine, supputait la durée de mastication, de digestion, de défécation, analysait les phénomènes de déglutition, de passage, d’anéantissement des matières dans des sucs digestifs… rien que pour savoir si l’asticot précède l’étron ou si de l’étron jaillit l’asticot !
C’est à remonter dans les arbres au plus vite, tirer son coup vite fait et dire à la belle sauvage : moi tarzan, toi Jane !

23 juin 2007

Tombe la neige…

…impassible manège (Adamo)

Retombons les pieds sur terre, non pas derrière le sautillant Sarkozy galopant au parc de Bruxelles, mais dans les salons du Ministère des Finances où Didier Reynders piaffe aussi, mais en pédalant dans la semoule sur son vélo d’appartement.
C’est dans la gesticulation qu’il est le plus fort : des oeillades chargées d’intuitions et d’intelligence, puis dès que s’éteignent les caméras…un pschitt à la Chirac. Le génie se carapate !
Il est ainsi ce liégeois au destin national : Tchantchès, tête en bois creux . C’est décoratif. C’est tout.
La région wallonne souhaite se débarrasser des affaires de Charleroi, elle ne présente aucun cahier de revendications, pas la moindre demande, aucune doléance, les Wallons sont heureux, l’épine au pied, Van Cau aux manettes, mais jusqu’à quand ?... le seul problème !
La Flandre s’impatiente, des gros dossiers sous le bras de Leterme, son chef aimé. Ce n’est tout de même pas difficile de boucler une information, quand Reynders n’a des demandes que d’un côté !
CD&V/N-VA, attendent que l’informareur ait terminé ses trois petits tours, et retourne chez le roi, afin que les choses sérieuses commencent.
A quoi bon recevoir des associations, des patrons, des altermondialistes et jusqu’aux représentants des handicapés, quand il s’agit de dégager une majorité politique capable d’assurer les électeurs wallons que les partis francophones ne céderont sur rien, quand ils auront cédé sur tout..
Bref le MR fait durer le plaisir, histoire d’applaudir Verhofstadt, lui donner à croire qu’on le regrettera et qu’on fait tout pour ne pas le virer trop vite.
Après l’ultime avis des joueurs de vogelpick et des pêcheurs au lancé de la Basse-Meuse, Reynders reprendra en aparté les présidents des partis wallons, afin de s’entendre dire une dernière fois : ils ne passeront pas, pour qu’enfin il passe chez le roi..
D’ici là, il sera pointé du doigt par les juillettistes hauts fonctionnaires, ministrables et tout le saint tremblement, histoire de lui faire remarquer qu’il aura fait rater les vacances à tout le monde.
Les agences de voyage dans cette perspective ne décolèrent pas.
Le roi dès que la poire sera blette, refilera le panier au saisonnier flamand pour la criée de Tirlemont.
Rien n’est moins sûr que cela soit pour la saison. Si Leterme ne liquide pas le stock de fruits pourris, le roi peut nommer un négociateur.
Voilà ce qui arrive quand on s’intéresse trop au triomphe de Sarkozy, aux disputes de l’ex-couple Ségolène et François et accessoirement à la brique pilée des terrains de sport de Charleroi, la Belgique s’enfonce dans le marais de l’institutionnel, sans que l’on sache de quoi il retourne, sinon ce que veut bien nous en dire Olivier Maingain.
Nommer trois rois, un pour chaque région n’est pas la solution, trois présidents de la République feraient pire, Di Rupo et Adamo n’y survivraient pas.
A la rigueur, l’empêché de Mons, nouveau Cromwell, pourquoi pas ? Seul ennui, Di Rupo n’a pas d’héritier direct. Il ne peut pas passer le trône à son coiffeur, tout de même !.
On en est là. Par contre, trois négociateurs restent envisageable.
Ce qui gêne, c’est le gouvernement fédéral.
Pour les Régionaux, cela va tout seul. Qu’on supprime le Fédéral, avec le placement de la Belgique sous tutelle, justement les Institutions européennes sont à Bruxelles. C’est l’occasion d’employer les fonctionnaires européens en surnombre.

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On nommerait un délégué de la Belgique à la Commission européenne, pourquoi pas le roi ?
Il suffirait ensuite de déplacer en décentralisation les bureaux des traducteurs de la Commission en périphérie bruxelloise, pour aider les Francophones…
On attendait beaucoup de Dehaene, notre ancien démineur pour sortir le palais des angoisses et mettre de l’ordre dans tout ça. Manque de pot, Jean-Luc a senti l’oignon et il est au Brésil, histoire de dépenser les sous de ses innombrables mandats, à moins qu’il ne soit en voyage sur un compte de Charleroi…Et puis, c’est un solitaire, une sorte d’Arsène Lupin de la politique.
A part Giscard d’Estaing avec qui il a parfait son français dans un texte admirable, hélas rejeté, il trouve les Belges trop lourds… d’esprit s’entend.
On tremble que par défaut, le roi ne demande à Reynders de passer d’informateur, à formateur. Alors, on irait jusqu’aux réveillons sans gouvernement.
Est-ce si grave que cela, de n’avoir personne à tracasser, comment faire de nouvelles taxes, ajouter des TVA originales, augmenter les Lois et règlements pour emmerder le monde ?
Reynders n’a pas lu la malheureuse histoire de Saint-Didier le dernier évêque de Langres !
Le saint homme voulut rencontrer le roi des Vandales pour essayer de l'amener à plus d'humilité. Celui-ci ne l'écouta pas un instant et ordonna de l'égorger sur le champ. Didier offrit volontiers sa vie pour son troupeau.
On verra si par amour du peuple, Reynders imitera son saint patron !

22 juin 2007

Second life

Il ne faut pas croire tout ce qui se colporte sur mon entêtement à trouver tout dégueulasse. Je suis moi-même étonné de ma faculté d’émerveillement.
En créant sur la toile Floréal Le Fédé, mon propre avatar, d’instinct je l’ai voulu gentil, aimant tout d’une manière égale, heureux de vivre dans une société parfaite, entouré d’amis et croyant dur comme fer à la fidélité de Célimène, son avatar d’épouse, une blonde aux gros nichons, qui a fait tatouer sur ses fesses « prends-moi, Floréal », et qui regarde mon double avec une telle intensité que j’ai ombré sa mini jupe d’une tâche huileuse qui descend d’une situation à l’autre jusqu’aux genoux !
Pour le rencontrer, composez Floréal Le Fédé sur votre ordinateur.
A dire vrai, ceux qui l’ont découvert depuis leur écran, veulent jouir d’une autre vie, pleine d’aventures fictives, mais osées. Ils s’en sont donnés à cœur joie sur mon image virtuelle.
Ils ne savent pas que Célimène est la seule ombre au tableau, ma croix dans cette saga de l’imaginaire, seule référence à Richard qui aime les putes et s’en désespère !
Ils ont commencé par l’appeler Floréal le pédé… J’eus beau leur expliquer que Floréal coïncidait dans le calendrier républicain à un mois du printemps et que Fédé était l’abréviation de fédérations du parti socialiste. Peine perdue !
Je me suis arrêté dans mes explications et je n’ai pas abordé le sujet d’une manière pédagogique, l’histoire de Fabre d’Eglantine par exemple, ce doux rêveur, inventeur d’un calendrier, tant je savais déclencher les sarcasmes de mes correspondants aux provocations poétiques !.
La rêverie dans le subliminal se réduisant à la virilité et au sexe, Floréal Le Fédé lutte depuis contre les fans du second life qui rêvent de le déculotter afin de s’assurer si, avec un nom pareil, il en a encore. Heureusement que je suis le maître de mon avatar et que je résiste. Mais ce n’est pas sans avoir reçu un nombre incalculable de poings sur la gueule… Célimène s’est mise aussi avec eux, appelant les mâles à montrer sur elle ce que sont les vrais hommes ! Ce deuxième avatar que j’avais créé pour accompagner Floréal Le Fédé m’échappe complètement. Je pense le plonger dès la semaine prochaine dans l’univers grec et le faire violer par Astérion le Minotaure.

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L’univers que je découvre sur le second life est effrayant.
Ils confondent le citoyen et le parti !... l’homme pudique et l’impuissant…
Les mères de famille s’étalent sur des lits adultérins en porte-jarretelles, les cybernautes montrent leurs éponymes transcendants nantis d’un organe reproducteur gigantesque. J’en ai même vu un, devenu un redoutable onobèle (1) éprouvant les pires difficultés à introduire par l’orifice idoine d’un « gloryhole », son appendice gigantesque dans le derrière d’une alerte cinquantenaire, sans doute catholique pratiquante et femme d’œuvres dans la vie courante, au nom de code d’Emmanuelle La Garce !
Voilà Floréal Le Fédé, ingénu contrarié de l’exolète (2) blogger !
Ma vraie nature serait celle d’un Charles de Foucauld : soldat, géographe, trappiste, linguiste, ermite, prêtre, qui serait socialiste ? Je suis surpris autant que vous de cette découverte.
L’utilisateur de la Toile est un animal étrange.
Enfin libéré des contraintes de la vie réelle, il se découvre sous son vrai jour.
Son bourgeoisisme coincé ne serait qu’une apparence. Son adoration de la démocratie conventionnelle et des Lois qui en découlent se résumeraient à une peur irraisonnée du gendarme, en oubliant que c’est le citoyen qui a créé non seulement le pandore, mais encore sa boîte !
A travers second life, il s’est convaincu que sa démocratie se mue en ploutocratie. Ce qu’il avait d’honorable se métamorphose en stupres et en fornications.
Cela lui permet, par commodité et « en attendant » que son « moi » opposé s’identifie à son « moi » identique, de rester neutre et fade dans la vie réelle ! Il sent confusément que « en attendant » l’est de manière définitive. Cela l’arrange de penser qu’un jour, ses « deux » êtres se rejoindront dans une apothéose finale, sans y croire.
Peut-être même s’y exerce-t-il en jouant à la seconde vie ?
Aussi vais-je faire l’effort de rapprocher Floréal Le Fédé de Richard III et de Célimène, la pute.
Richard hait les rosés qui usurpent la place d’un vrai socialisme. Floréal pense que sans les rosés la situation serait pire. Tous les deux naviguent dans la supposition et le problématique. L’état d’âme bourgeois pencherait vers une voie intermédiaire et modérée qui ferait des usurpateurs de vrais-faux socialistes !
Est-ce ce vers quoi Richard III se résignerait, sans baiser le cul des patachons du pouvoir, mais sans critiquer les méandres dans lesquels ces « braves » gens pataugent ?
Voilà un dilemme nouveau. Qu’en penseraient les virtuels de la vie, les faux-semblants des destins contrariés et les avionneurs de la métamorphose des cloportes ?
Force est de constater que l’image subliminale ne va pas si loin. De là à dire que les utilisateurs de second life sont des cons frustrés et lâches et qu’ils feraient bien de s’efforcer à vivre ce qu’ils rêvent, il n’y a qu’un pas. Je ne le franchirai pas. Vous laissant la responsabilité de la conclusion.
Seule postface positive, la corrélation est certaine entre le réel et l’irréel. Le désir de bonheur, de jouissance et de pouvoir est l’engrais qui fait que nous sommes tous, plus ou moins, de parfaits salauds.
---
1. Onobèle est un mot inventé par Aelius Lampridius, à partir de mots en grec ancien Onos – âne et bélos – dard. Il s’agit d’un homme pourvu d’un pénis aussi long que celui d’un âne. Cette note a été écrite, parce que vous ne trouverez pas ce mot dans aucun dictionnaire et qu’il est juste et approprié au texte.
2. Exolète, toujours pas dans les dicos, prostitué mâle (latin).

21 juin 2007

Aporie ataraxique.

Tandis que l’informateur s’informe, on se retourne sur l’incipit que chaque jour trace et l’on se dit que ce qui vient après n’aura pas d’importance et l’on en reste là.
Qu’importe après tout ce pays de mal aimés, cette terre jamais abandonnée, puisque c’est elle qui nous abandonne.
Il n’y a pas de peuples heureux. Il y a des gens qui le sont parmi ceux-ci, parce qu’ils s’en sont dissociés. C’est une technique bien simple, on vante les mérites du collectif pour mieux faire sa pelote en solo.
Comme il n’y a plus guère de saints, les voyous sont les premiers opportunistes. Les Saints de l’Etat belge ne sont plus moraux, ils sont productifs..
Autant équiper l’informateur d’un trident pour retourner le fumier d’asticots.
Le pourrait-il ? Ce n’est pas un manuel. Ce n’est pas un intellectuel. Il n’est rien.
Serait-il quelqu’un, que le principe anthropique est là pour le contredire.
Comment Reynders peut-il s’exprimer de manière juste, puisqu’il est DEDANS !
Depuis que la politique s’est relâchée, ce n’est plus d’éthique dont il est question, mais d’affaires.
Qu’y avons-nous perdu ? Tout si l’on en croit le philosophe, pas grand chose si l’on en croit celui qui depuis toujours n’a rien !
La fadeur alangui la pose. L’individu officiel est cette crapule tranquille qui croit en sa pérennité, parce que la bêtise est éternelle.
La misère profonde des mots résume à elle seule la tristesse de l’endroit.
Outre les avocats, certains corps de métier n’ont que le droit à la bouche : l’Etat de droit, le droit pour tous, l’étude du droit, depuis la plainte et le dol, jusqu’au constitutionnel. Plus, on s’élève, dans les statuts des hiérarchies, plus le sacré rejoint le droit. Plus on descend, moins ce droit est perceptible, au point de n’être plus rien au ras du trottoir, qu’une paire de menottes et une matraque.
C’est à dire le droit du plus fort.
Le citoyen est cette chose méprisée qui n’est réellement accréditée d’une fonction que lorsqu’elle est jugée apte à l’accomplir selon les critères de la voyoucratie.
Comment respecter des voyous ? Comment juger de la morale ?
Comment rêver autre chose que de commerce, de marchandage, de troc, de commission dans l’arrière boutique du prêt à porter Belgique ?
Qu’est-ce que l’informateur pourra désigner comme honnête ? Comment faire dans la soue de son ministère, pour n’en pas ressortir l’âme suffocant sous le lisier ?
Ces gens souffrent de la maladie de Duroziez. Leur insuffisance mitrale rétrécit leurs cœurs. Ils se racornissent pour n’être plus qu’un muscle de laboratoire.
Certes, plus ils s’atrophient, plus ils coûtent chers en soins, en courbettes, en un mot en précautions.
Comment faire qu’avant de crever, ils rendent un premier service ! Qu’ils aient servi à quelque chose d’utile ?
Qu’au moins que ce qu’ils nous ont pris nous soient restitués. Que les héritages captés, les TVA grossières, les iniquités contribuables, les injonctions d’huissiers s’accompagnent d’un remord, d’un timide geste de restitution, d’un remercîment !
Ne rêvons pas. Les choses iront ainsi jusqu’au bout. Les justifications seront à la hauteur des confiscations autoritaires, sans la justification d’un soulagement réel des misères, pour la gloire et le rayonnement d’un délire patriote.
Eux derrière et nous devant.
On ne s’amende jamais.
L’informateur et ceux dont il s’informe de ce qu’ils pensent ne peuvent pas revenir en arrière. C’est comme si on demandait à un magistrat assis, d’aller finir carrière debout.

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Les prisons sont pleines de gens qui n’ont rien à se reprocher, que de petites choses, toutes proportions gardées par rapport à ceux qui ont la clé des coffres. La truanderie à la François Villon est en délicatesse avec l’argent, vols, escroqueries, petites et grandes arnaques. Ses larrons sont tous innocents, comme le sont les cancres derniers de classe.
Pourquoi voulez-vous que les grands voyous plaident coupables et aillent les remplacer de leur plein gré ?
Le rôle de la justice, adaptée à l’air du temps, est de mettre hors d’état de nuire les petits délinquants de la misère, afin de permettre aux grands d’accomplir les missions que le peuple dans son inconscience leur a confiées !
Il serait effrayant pour la société bourgeoise que les crimes les plus odieux fussent prioritaires dans le commerce de nos Lois !
Bientôt, l’informateur se sera informé. Il informera le roi, puis seulement nous informera. De quoi ? Il nous informera de la façon dont s’interpréteront nos votes pour un futur de gens qui n’auront jamais aucun rapport avec nous, pour faire une politique dont il est impossible que nous en retirions le moindre bénéfice.

20 juin 2007

3 strikes and you're out"

La justice aux Etats-Unis, c’est quelque chose !
D’un Etat à l’autre, le même fait peut valoir des dizaines d’années de prison en plus !
Selon des statistiques – ce pays en est friand - il y aurait 2,19 millions de détenus aux Etats-Unis fin 2005, soit un américain sur 136. Chez nous, cette proportion est de un pour 1.000.
Les USA, dont Didier Reynders est amoureux, est un des pays libéraux dits démocratiques qui maintient en respect les classes pauvres à coups de condamnations.
Ça cartonne sec dans les prétoires : plus de deux ans de prison pour avoir donné de la bière à leur fils, 10 ans pour avoir accepté une fellation, 25 ans pour avoir acheté trop de médicaments anti-douleur, 50 ans pour avoir volé des cassettes vidéo... les peines délirantes sont monnaie courante.
Le Code pénal américain est une sorte de rock’n’roll de la douleur. Un luna-park de la folie punitive…
Bien entendu la population carcérale est en grande partie constituée de Noirs et de chômeurs. Les autres rachètent leur vie comme au Moyen-âge à l’aide de millions de dollars que vous traduisez en années de prison pour le même délit lorsque vous ne pouvez pas aligner les biftons, prendre les meilleurs avocats, et payer une caution.
Comme les républiques islamiques ou les dictatures moyen-orientales, la bêtise est poussée aux excès de la religion d’Etat, sorte de patriotisme fondé sur la sécurité des riches. Ces moeurs
rejoignent les furieux médiévaux de l’Europe, comme en 1209, le trop fameux Arnaud Amaury, légat du pape, «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. »
Aujourd’hui, les Nobles sont les riches. Aux USA, ils défendent leurs tas d’or par des Arnaud Amaury armés du glaive d’une drôle de justice.
Un catalogue des peines est en vitrine dans les bonnes librairies. Il en ressort que plusieurs Etats ont rempli leurs prisons avec une loi spéciale "Trois coups et c'est tout" ("3 strikes and you're out"), inspirée des règles du base-ball, fixant des peines extrêmement lourdes pour les récidivistes. Sarkozy va s’en inspirer bientôt en France, si j’en crois ses discours.
Les tortionnaires de Jean Valjean, personnages fictifs mais plausibles, venus des mœurs du temps de Victor Hugo, n’auraient pas été jusque là !
En 1995, Leandro Andrade a volé des cassettes vidéo pour ses enfants -- "Blanche-Neige", "Cendrillon", "Sauvez Willy" -- d'une valeur de 150 dollars. Comme il avait déjà été condamné pour plusieurs cambriolages, il a écopé de 50 ans de prison. C’était en Californie, un si beau pays, de si braves gens !…

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La Cour suprême américaine a validé cette condamnation en 2003, estimant, par 5 voix contre 4, que la peine n'était pas excessive. L'année suivante, les Californiens ont rejeté par référendum une proposition pour ne prendre en compte dans les "Trois coups" que les condamnations impliquant des violences.
Et ce sont ces gens-là qui font la leçon aux autres et qui servent d’exemples à nos libéraux !
Une seule bonne chose à leur crédit :vous avez le droit de vous défendre, encore heureux, et d’allonger la procédure à l’infini, si vous avez de l’argent, même si vous êtes un meurtrier. Si vous payez la caution, vous resterez libre jusqu’au verdict.
Ce pays verse depuis des dizaines d’années dans la procédure. On intente un procès pour un oui ou un non. C’est devenu un sport de soutirer légalement de l’argent à un chirurgien ou à un garagiste. Si bien que les placeurs en assurances tous risques se font des petites fortunes sur quelques années, comme les cabinets d’avocats.
Ce qui est étrange malgré ce constat, les Européens continuent à présenter l’Amérique comme une terre de liberté et de démocratie, tout ça parce que du shérif au président des Etats de l’Union, on élit tout ce beau monde au suffrage universel !
Nous rejoignons peu à peu ce concept particulier de l’Etat démocratique moderne. Nous envoyons par des élections libres, des hommes politiques qui sont censés nous représenter et desquels nous perdons tout contrôle pendant les années de leur règne.
Bien entendu, la justice américaine est de la même farine. Certains rouages de la justice sont privatisés. Des prêteurs de caution traînent dans les tribunaux. Certains magistrats et des policiers sont élus tous les quatre ans.
Etrange Amérique, mais étrange Europe aussi !...

19 juin 2007

Reynders impair à tort et à travers !

Le 10 juin 1190 l’empereur d’Allemagne, Frédéric Barberousse, meurt de s’être trempé en sueur dans le Cydnus. Y aurait-il similitude avec un autre empereur choqué pour ne pas s’être assez trempé dans les eaux de la Sambre ?
Le 10 juin 1534 Jacques Cartier remontait le fleuve Saint-Laurent. Comme son héros, Reynders Imperator a remonté le fleuve des électeurs.
Mais, le personnage qui lui colle le mieux à la peau est le César de la Guerre des Gaules. Ah ! la mort de Pompée à Pharsale.
Bien qu’il eut passé à côté du triomphe après avoir été battu par les électeurs au maïorat de Liège, c’est l’évidence même, Didier Reynders se croit la réincarnation de celui qui passa le Rubicond.
C’est lui le rubis, devinez qui est l’autre ?
1. Elio Di Rupo – 2. Louis Michel (biffer la mention inutile).

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Le nouveau Grand Wallon a réécrit « The Life and Death of Julies Caesar ».
En exclusivité la première scène :
Rome. Une rue.
Entrent Michel Flavius et Elio Marullus. Ils sont entourés de citoyens convaincus que le MR (Monstrator Regulus) Didier César est au peule, ce que le circuit de Francorchamps est à la Région : indispensable.
FLAVIUS
Hors d'ici ! Au logis, paresseux que vous êtes ! rentrez au logis. Est-ce fête aujourd'hui ? Eh ! ne savez-vous pas qu'étant artisans, vous ne devez pas sortir un jour ouvrable, sans les insignes de votre profession ?... Pourquoi ne fais-tu plus tes cinquante heures semaines ?
PREMIER CITOYEN
Moi, monsieur ? Je suis charpentier et c’est Elio Marullus qui m’oblige de n’en faire pas quarante..
MARULLUS
Où est ton tablier de cuir ? et ta règle ? et ton fil à plomb ? Que fais-tu ici dans tes plus beaux habits à mettre dans l’urne des bulletins ? De quelle couleur sont-ils ?
DEUXIEME CITOYEN
Ma foi, monsieur, comparé à un ouvrier dans le beau, je ne suis, comme vous diriez, qu'un savetier et n’ai pas votre compétence. Voilà pourquoi j’ai fait confiance à vos lieutenants. Mais le savais-je mieux que vous ?
MARULLUS
Mais quel est ton métier ?... réponds-moi nettement.
DEUXIEME CITOYEN
Un métier, monsieur, que je puis exercer, j'espère, en toute sûreté de conscience. Je fais ce que je peux pour vous être agréable.
MARULLUS
Pourquoi m’as-tu fais perdre l’élection ? Hein ! traître… C’est ainsi que tu montres l’attachement au parti ?
DEUXIEME CITOYEN
Eh ! je vous en supplie, monsieur, ne vous mettez pas ainsi hors de vous. Au fait, si vous détraquez, je puis vous remettre en état.
MARULLUS
Qu'entends-tu par là ? me remettre en état, insolent !
DEUXIEME CITOYEN
Eh mais, monsieur, vous ressemeler.
FLAVIUS
Tu es donc savetier ? L'es-tu?
DEUXIEME CITOYEN
Ma foi, monsieur, c'est mon alène qui me fait vivre : je ne me mêle des affaires des gens, hommes ou femmes, que par l'alène. Je suis en effet, monsieur, chirurgien de vieilles chaussures ; quand elles sont en grand danger, je les recouvre. Les hommes les plus respectables qui aient jamais foulé cuir de vache ont fait leur chemin sur mon ouvrage.
FLAVIUS
Mais pourquoi n'es-tu pas dans ton échoppe aujourd'hui ? Pourquoi mènes-tu ces gens-là à travers les rues ? Si tu as voté pour César, comme tu sembles dire, tu sais qu’il a horreur du désordre des esclaves et quand ils sont dans la rue au lieu d’être dans les caves de ses amis à s’agiter et battre les tapis, tu le mets dans une grande colère.
DEUXIEME CITOYEN
Ma foi, monsieur, pour user leurs souliers et me procurer plus de travail. Mais, en vérité, monsieur, nous chômons aujourd'hui pour voir César et nous réjouir de son triomphe.
MARULLUS
Pourquoi vous réjouir ? Quelles conquêtes nous rapporte-t-il ? Quels sont les tributaires qui le suivent à Rome pour orner, captifs enchaînés, les roues de son chariot ? Bûches que vous êtes ! têtes de pierre, pires que des êtres insensibles ! - 0 coeurs endurcis ! cruels fils de Rome, est-ce que vous n'avez pas connu les Jaurès et les Destrée ? Bien des fois vous avez grimpé aux murailles, aux créneaux, aux tours, aux fenêtres et jusqu'aux faîtes des cheminées, vos enfants dans vos bras, et, ainsi juchés, vous avez attendu patiemment toute une longue journée, pour voir le grand Vandervelde traverser les rues de Rome ! Et dès que seulement vous voyiez apparaître son chariot, vous poussiez d'une voix unanime une telle acclamation, que le Tibre tremblait au fond de son lit à l'écho de vos cris répétés par les cavernes de ses rives ! et aujourd'hui vous vous couvrez de vos plus beaux habits ! Et aujourd'hui vous vous mettez en fête ! Et aujourd'hui vous jetez des fleurs sur le passage de celui qui marche triomphant dans le sang des Communards ! Allez-vous-en. Courez à vos maisons ! tombez à genoux ! Priez les dieux de suspendre le fléau qui doit s'abattre sur une telle ingratitude.
FLAVIUS
Allez, allez, mes bons compatriotes, n’écoutez pas Marullus. Reprenez le travail et César vous aimera ; et, en expiation de votre faute, assemblez tous les pauvres gens de votre sorte, menez-les au bord du Tibre, et gonflez ses eaux de vos larmes, jusqu'à ce que le plus infime de ses flots vienne baiser la mule de votre nouveau bienfaiteur.

Les citoyens sortent.
Voyez comme leur grossier métal s'est laissé touché. Ils s'évanouissent, la langue enchaînée dans le remords. Allez par là au Capitole : moi,j'irai par ici. Dépouillez les statues, si vous les voyez parées d'ornements sacrés.
MARULLUS
Le pouvons-nous ? Vous savez que c'est la fête des Lupercales. Et césar ignore que vos troupes et les miennes combattent son pouvoir.
FLAVIUS
N'importe ; ne laissez sur aucune statue les trophées de César. Je vais en chemin chasser la foule des rues ; faites-en autant là où vous la verrez s'amasser. Arrachons les plumes naissantes de l'aile de César, et il ne prendra qu'un ordinaire essor ; sinon, il s'élèvera à perte de vue et nous tiendra tous dans une servile terreur.

18 juin 2007

L’activation.

Didier consulte. Les élus exultent. Les partis se recomptent. Di Rupo démissionne pour mieux missionner. Mais tous, de la droite à la gauche, de la future opposition à la nouvelle majorité qui sortira du chapeau du roi, une seule certitude : l’activation des chômeurs ! C’est le ministre des Affaires étrangères sortant, Karel De Guck qui se fait le porte-parole d’une des rares majorités absolues qui n’est plus à démontrer (le mot « activation » est de lui). Ils en ont marre des chômeurs, surtout Wallons.
Le chômeur wallon est une espèce qui a tendance à vivre en troupeau aux abords des grandes villes, qui mange trop et aime se ficher des entrants à la porte de la grande usine Flandre.
Et de citer le cas de Mouscron en Hainaut, avec 20 % de chômeurs et seulement 2 % de l’autre côté en Flandre occidentale.
Là-dessus Rudy Demotte le crooner du PS, de surenchérir : « Il faudra établir des règles. », laissant entendre qu’aujourd’hui il n’y en a pas, ou si peu, que cela ne vaut pas le coup d’en parler. C’est à se demander ce que les hauts fonctionnaires ont fichu jusqu’à présent ? Seraient-ils des travailleurs à la mentalité chômeuse ?
Pour activer cette population inactive Sabine Laruelle a des munitions, ou plutôt le FOREm, avec 865 millions d’euros de combustible afin de bouter la paresse des chaumières.
Seul Darras, Jean-Pierre pour les amateurs des produits Bio, chipote un peu sur la manière de procéder. Certes, il n’approuve pas la paresse, mais il craint l’activation comme étant la manière forte de pousser les gens des épaules pour les jeter dans les bricoles d’intérimaires, les sales boulots à trois frites de l’heure.
Sur le principe, la fête des renouveaux chante. L’activation du ciel bleu cache les nuages : les privatisations, les scissions de Hall et Vilvoorde du satanique nid de francophones bruxellois. La confédération à la Jean-Marie De Decker fait avoir les boules !...
Comme l’informatique c’est l’avenir, on va fourrer tous les récalcitrants sur un fichier électronique. Puisque les ordinateurs sont partout, on finira par savoir qui dans les chaumières en veut ou n’en veut pas du boulot. Les voisins chômeurs seront dénoncés. Cela deviendrait comme une forme de patriotisme de se lever aux aurores pour accomplir ce qui serait dorénavant un devoir. La longue durée serait exclue du vocabulaire. Le chômeur longue durée irait voir ce qui se passe au Danemark, avec les récalcitrants au gnouf, les irréductibles jetés à la rue. Son cas ne serait plus admissible. Le mot d’ordre deviendrait : une bonne sanction, c’est un chômeur en guérison.
Internet va désenclaver les campagnes, abolir les distances et désigner les nouveaux téméraires des activés à cinq balles.
La Wallonie a besoin de managers. Le manager modernise le titre de cadre, le désigne à l’admiration des foules. Mais que le chômeur activé ne se fasse pas d’illusions, il ne sera pas cadre tout de suite. On a besoin de lui dans le bâtiment et dans les services. Oh ! pas à temps plein, jamais. Seulement aux heures de pointe pour que le travail ne chauffe pas trop en passant par les instances du FOREm.
Les nouveaux patriotes seraient des tubes de refroidissement qu’on placerait comme l’uranium dans les piscines, pour réfrigérer les salaires.
La belle Marie Arena, les yeux plus que jamais dans le beurre, l’a préconisé tout au long de la législature, pour activer les chômeurs, les statistiques ne servent à rien, les airs courroucés des personnels de placement non plus. Pour franchement les décider, rien de tel que la perspective de la perte de revenus pour des attitudes peu collaboratrices avec le service que l’on doit à son pays, scrogneugneu !
L’exemple du travailleur activé a été jusqu’à présent Elio Di Rupo, infatigable sur les chantiers, à soulever des objections comme des porte-plumes, multirécidiviste quant à des emplois qui hélas ! pourraient être qualifiés de fictifs depuis qu’il a convenu qu’il en faisait trop, c’est-à-dire pas assez pour suivre régulièrement tous les dossiers.
Le chômeur n’aurait qu’un dossier à traiter, le sien ! Il ne serait même pas dans sa besace coincé entre le saucisson d’Ardenne et les tranches de pain pour la journée, mais dans les mains du préposé aux sanctions.

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Un chômeur désactivé serait un chômeur sanctionné, qu’on se le dise.
Un faible résidu, sorte de ramassis d’irréductible paillasses, poètes, dormeurs, tire-au-flanc, mancheux, fumeurs de shit, seraient à la merci des chasseurs de primes. La vie serait plus belle en Wallonie avec une considération accrue pour le délateur ! La Flandre la ramènerait moins. Nos élus profiteraient de la prospérité retrouvée et accessoirement les pensionnés et les malades verraient leur pécule de survie majoré de quelques euros..
Les temps seraient au beau fisc.
Un seul emmerdement, il paraît que les rossignols ne chantent pas en captivité !

17 juin 2007

Le drame de Gaza.

Jeudi 14 juin, le Hamas s’est rendu maître de la bande deGaza.
La population palestinienne vit désormais dans deux entités, la Cisjordanie et Gaza, tenues par des milices qui s’opposent.
Christine Ockrent peut repasser quelques sahariennes de son mari Bernard Kouchner, il va avoir du boulot là où s’entassent des centaines de milliers de personnes avec des vivres et du mazout pour une semaine ! A moins que le choix politique du grand homme soit de nature discriminante pour lui et aussi pour l’ensemble du monde musulman.
Gaza, oblongue capsule de francs-tireurs cernée par la marine et l’armée de terre d’Israël n’a aucun couloir humanitaire, aucun exutoire. Gaza est dorénavant un piège qui s’est refermé sur un million de personnes.
De la question palestinienne, nous sommes exactement dans le même état d’esprit à savoir aussi bêlants et ridicules que les frères Lech et Jaroslaw Kaczynski porte-drapeau de la Pologne idolâtre de l’Amérique : nous voyons tout par le petit côté de la lorgnette de Washington.
Nous n’imaginons pas que l’entière responsabilité du drame qui se joue est le résultat de la politique expansionniste d’Israël, forte de la puissance américaine toujours prête à la servir en tout.
Si la population palestinienne de Gaza s’est jetée dans les bras des milices du Hamas, qui n’en ferait autant en Europe en pareille circonstance ?
C’est comme si lors de la période la plus noire de notre histoire dans les années 42, 43, nous avions refusé de faire de la résistance parce que les chefs étaient communistes !
Eh bien ! à Gaza, remplacez communisme par islamisme et vous aurez tout compris.
La communauté internationale qui voit un mouvement islamiste régner désormais dans un mini Etat sur la Méditerranée, l’a bien cherché.
Les scènes de pillage, les vengeances et les exactions sont le triste lot de toutes les armées du monde, surtout si celles-ci sont commandées par des tyranneaux locaux.
Les recrutements en Palestine du Fatah et du Hamas sont simples. Les jeunes gens s’engagent parce qu’ils ont faim et qu’ils doivent nourrir leur famille. C’est aussi bête que ça. L’idéologie, la religion, viennent après. L’Europe soutient un parti contre l’autre sous prétexte qu’il a été élu démocratiquement. On sait ce que vaut la démocratie à l’américaine dans ces pays-là. Les gens qui ont faim ne se soucient pas de nuances.
S’il fallait trancher entre le premier ministre issu du Hamas Ismaïl Haniyeh, élu démocratiquement, et le président, Mahmoud Abbas qui l’a limogé, et nommé Salam Fayyad, ex-ministre des finances, au poste de premier ministre afin qu'il forme un gouvernement d'urgence, on serait forcé d’admettre que tous les deux se sont mis dans l’illégalité, encore que ce mot face aux exactions illégales d’Israël par rapport aux instances de l’ONU, cela ne veut plus rien dire..
On le sait depuis la guerre des six jours, Israël a des visions expansionnistes. Il suffit de voir la carte et de suivre les pointillés d’année en année. Israël veut toute la Palestine et si jusqu’à présent il n’a pas été jusqu’au génocide, c’est que l’opinion internationale n’y est pas préparée. Cependant, cet Etat ne se gêne pas pour « nettoyer » certaines régions, chasser des villageois musulmans et commettre, de-ci, de-là quelques bavures. Dans l’attente du grand soir, les exactions sont quotidiennes, les brimades et les humiliations qui s’en suivent dénotent de la part de l’Etat juif une forme particulièrement raciste de ségrégation, à l’intérieur de ses frontières même, où le Palestinien « intégré » n’est pas un citoyen jouissant des mêmes droits que ceux donnés aux autres habitants issus des Tribus légendaires.

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Les Européens qui imaginent qu’Israël voulait la paix en se retirant de la bande de Gaza et en démantelant ses colonies se trompent lourdement. Le maintien de ses colonies coûtaient fort cher en hommes et en matériel de surveillance. L’Etat juif a préféré liquider quelques centaines d’habitations, reloger ailleurs sa population expropriée, afin de poursuivre la construction du mur qui désormais est en voie d’achèvement. Entreprise honteuse, divisant villages et populations, construite presque entièrement sur les territoires palestiniens au mépris de toutes les conventions et propositions et notamment de la feuille de route de Bush.
On a vu comment les juifs se sont retirés de Gaza dynamitant toutes leurs constructions, alors que s’ils l’avaient fait amicalement, la moindre chose étaient qu’ils laissassent tout intact pour une population palestinienne mal logées. Ils ont oublié que les palestiniens chassés de leurs maisons sur le territoire d’Israël depuis 67, n’ont pas plastiqué leurs biens et qu’actuellement des milliers d’Israéliens s’y prélassent.
L’opinion américano-juive va désormais jouer sur du velours. Gaza est déjà pour Dobeliou un repère d’intégristes musulmans. Cette façon simpliste de voir les choses est en train de gagner l’opinion européenne. D’ici à ce qu’il décide d’aider Israël à passer ces mécréants au lance-flamme, il n’y aurait qu’un pas.
Nous voilà au bord d’une catastrophe humanitaire sur laquelle nous allons fermer les yeux sous prétexte que ce n’est pas de notre faute si les Palestiniens se tapent dessus par milice interposées. Pour les amis de Tel-Aviv, c’est une aubaine.
On va pouvoir en découdre impunément.
Non ! Mille fois non. Ce ne sera pas impunément. Nous serons responsables d’un crime majeur.
Ce que nous n’admettons pas au Soudan, nous l’admettrions encore plus près de l’Europe ?
Le Moyen-Orient est une poudrière. Le Liban est déchiré, la Syrie y poursuit ses actes criminels et les populations palestiniennes réfugiées sont une épine dans le pied des Nations Unies. L’Irak, n’en parlons pas. Les Américains y ont conduit la plus désastreuse des guerres et en sont à espérer un conflit majeur ailleurs qui détournerait l’attention du monde. Enfin l’Etat juif, couronnant le tout, cent fois condamnés par l’ONU, jamais vraiment inquiété, veut éliminer les Palestiniens de la Palestine, soit en les intégrant comme citoyens de seconde zone dans leur état, soit en les refoulant au Liban et en Cisjordanie, mais le vœu de leurs intégristes seraient de les exterminer, purement et simplement.
Triste tableau et qui va encore s’assombrir dans les jours qui viennent !

16 juin 2007

Une drôle de démission.

La solution qu’a choisie Elio Di Rupo devant le bureau d’un PS phagocyté est la pire de toutes.
Elle va permettre une nouvelle investiture d’un homme qui a montré ses limites, sauf si Daerden se présente.
S’il ne se présente pas, Elio sera réélu par les caciques et les habitués de son clientélisme. Il sera intéressant quand même au décompte des voix de connaître les scores des fédérations de Liège et de Charleroi.
Il compte sur une grosse majorité de votes en sa faveur pour se relégitimer. En somme, il ne veut pas avoir tort tout seul, il veut que tous les militants aient tort avec lui !
Dans l’alternative où il sera le seul candidat à sa succession, on pourra assimiler la nouvelle présidence du PS à celle d’une république bananière.
Il faudrait pour que cela fasse sérieux et un tantinet démocratique qu’un farfelu se présente contre lui, mais surtout pas Michel Daerden, évidemment. Car, dans cette candidature, il y a tout l’affrontement possible entre deux tempéraments et deux orientations différents.
Non pas que Daerden se positionne dans un renouveau de la lutte des classes, l’esprit de collaboration se poursuivrait comme par le passé, mais le Liégeois semble moins disposer à l’égard de la cour et du roi, par antithèse des salamalecs du montois.
Sa position est en outre moins rigide à l’égard des Flamands. C’est un authentique fédéraliste qui se souvient des fameuses réformes de structure du temps d’André Renard. Il n’est pas à tu et à toi avec les libéraux et à Liège, sur le plan électoral, c’est le seul vrai rival de Didier Reynders.
Tout ceci n’est que suppositions, évidemment.
Elio Di Rupo de sa manière jésuitique et insidieuse habituelle a tissé sa toile et pris dans sa soie cardinalice tous les « éléphants » de sa mouvance. Il n’est qu’à entendre le message énamouré de Laurette Onkelinx, et elle n’est pas la seule, pour comprendre qu’un concurrent sérieux à l’emprise de cet homme, aurait de toute manière du fil à retordre.
On ne parle au Bureau du Ps que de préparer l’avenir. Or, préparer l’avenir avec un homme du passé, cela paraît assez difficile.
Il remet son mandat de Président entre les mains des militants du PS. L'élection devait être anticipée au mois de juillet.
Comment, à part Daerden, un petit candidat peut-il se faire connaître des militants en si peu de temps ? Quels moyens lui donnera-t-on, comparés à la lourde machine d’un Bureau à la dévotion de celui qui part pour mieux revenir ?

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Tout au long de l’année dernière, Elio a cherché à redynamiser le parti à sa manière en envoyant un acolyte écouter les doléances de la base. Cette mission à proprement échoué. Elle aurait révélé de grandes divergences de vue entre la base et les parvenus du système.
Qu’il se consacre dorénavant en cas de réélection au seul parti ne changera rien à son orientation centriste, patriote et conservatrice.
Il est possible, connaissant l’homme, qu’il s’est déjà abouché avec Michel Daerden lui offrant la présidence du gouvernement wallon en attendant les élections prochaines.
Celui-ci s’est expliqué là-dessus. C’est le parlement wallon et son président le francorchampiste Happart qui, à la démission de l’aigle de Mons, suggérera un nom à l’assentiment de l’assemblée.
Cela revient à la même chose, quand on sait la manière dont les emplois sont désignés et par quels critères ils passent.
On se demande à la mascarade qui se prépare, démission-intronisation au parti et démission adoubement à la Région de Michel Daerden, si le bureau du parti a bien mesuré l’opinion pour oser un jeu de chaises musicales, un peu à la manière des mœurs carolorégiennes.
Dans l’image apaisante que Di Rupo donne au public de la télévision, derrière le masque content de soi, il y a un drame. Celui d’un homme qui n’en est pas encore revenu de son habileté à étouffer dans l’œuf tout courant contestataire et de son influence sur une collégialité acquise à l’avance. A l’intérieur de son parti il n’a jamais été contré par personne. Cet homme à force d’assurance dans sa conviction qu’il est le meilleur, serait-il d’une grande fragilité ?
L’avenir nous l’apprendra.

15 juin 2007

Di Rupo… Mons t’attend !

Les réflexions des militants se recoupent.
Les témoignages de Guy Spitaels et Jean-Maurice Dehousse convergent. Ils ne le disent pas explicitement, mais leurs critiques le sous-entendent : il faut remplacer Elio Di Rupo à la tête du P.S.
Clairement défini comme unitariste, monarchiste et passéiste, Di Rupo est une machine à perdre. Faire tomber l’essentiel de la faute sur les socialistes de Charleroi, c’est commettre une erreur de jugement. Diluer sa responsabilité dans la direction collégiale du bureau est un manque d’élégance.
Seulement voilà, qui mettre à la place ?
Le PS manque sérieusement de personnalités de premier plan, en-dehors de celles que l’on voit depuis trop longtemps vanter les mérites du chef, et qui sont inaptes, de ce fait, à un jugement sain sur la situation actuelle.
La dérive du PS depuis que la direction nationale tourne le dos aux personnalités liégeoises est manifeste.
Cela ne veut pas dire qu’il y a de grosses pointures place Sainte Véronique, cela signifie que les militants liégeois avaient autrement de la gueule, il y a vingt ans.
Il y eut curieusement dans les décisions prises de manière générale à la formation de l’Etat fédéral, des mesures qui visaient nettement à diminuer le pouvoir des Liégeois dans les instances nouvelles. Qu’on ne vienne pas me dire que les socialistes des autres parties du pays n’étaient pas en principe d’accord pour diluer l’authentique force de gauche à Liège, qu’on sentait capable d’entraîner les autres fédérations vers un socialisme plus revendicatif.
Mais voilà, le pouvoir corrompt ! Après avoir écarté Liège, ce fut pire qu’avant !

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Dans le remembrement des Communes, c’est de façon délibérée que l’on aggloméra autour de l’ancien Charleroi, les populations en suffisance pour faire de l’entité la plus grande ville de Wallonie. Ce choix était délibéré. Liège dérangeait les plans d’un socialisme de collaboration. Ce fut la première agression. Pour laisser l’ordre ancien, à savoir garder Liège en proportion égale de ce qu’elle était, il suffisait d’intégrer Ougrée à la Ville. Pourquoi avoir arbitrairement associé cette commune à Seraing, alors que le Sart Tilman en fut détaché en partie pour faire en sorte que l’université restât sur le territoire liégeois ?
Puis, il y eut ce troc malencontreux à la frontière linguistique qui sacrifia les Fourons contre une commune flamande du Hainaut. Nouveau recul.
Enfin, on choisit Namur comme capitale de la Wallonie, faisant de Liège, la rivale de Charleroi, par le fait que Namur, entre les deux, à l’air du bon petit maître entre deux molosses.
On voit aujourd’hui que ces calculs n’ont mené à rien de bon et que le socialisme à la montoise achève la pire période depuis la fin de la guerre.
C’est embêtant pour les progressistes que ce socialisme soit tombé aussi bas, au moment où les libéraux reprennent du poil de la bête grâce au forcing de Sarkozy en France.
Comment aussi affaibli, divisé, ce parti va-t-il pouvoir arrêter l’offensive libérale contre les petits ?
Car, cela s’est toujours mal terminé avec les libéraux.
Déjà on le voit bien, les Michel parlent d’un libéralisme social. C’est un oxymore en soi.
Enfin, Didier Reynders gonflé par sa victoire va faire entendre sa voix sur les deux autres, et lui, ce n’est pas du libéralisme social qu’il veut, c’est libérer les marchés, réduire les taxes des entreprises et éventuellement augmenter la TVA des produits de grande consommation, pour faire payer aux petites gens les libéralités qu’il distribuera aux entreprises.
A côté de cela, qu’aurons-nous dans l’opposition, un homme-orchestre qui passera le plus clair de son temps à agiter son petit drapeau trois couleurs et à faire la sourde oreille à la volonté exprimée par la Flandre d’avoir plus d’autonomie.
Voilà où nous en sommes.
Le Bureau aura beau se réunir tant et plus, un moratoire remettre à plat la situation à Charleroi, si c’est pour écouter le même discours qu’on entend depuis trop longtemps déjà, ce n’est plus la peine d’insister. Le plus grand parti de Wallonie, qui ne l’est plus tout à fait aujourd’hui, aura vécu.
Peut-être sera-ce une bonne chose.
Les hommes et les femmes reprendront le goût de la chose publique et descendront dans la rue. Enfin, l’Internationale ne sera plus une pose d’estrade, mais un réel chant de combat…
Les dirigeants socialistes actuels au pouvoir empêchaient les gens de rêver. Peut-être que le rêve restitué à la rue, est la meilleure espérance ?

14 juin 2007

Vivez comme avant !

Faudra-t-il une catastrophe écologique majeure, pour que nous ayons, par la force des choses, une attitude moins behavioriste à l’égard des populations qui travaillent dans des conditions de rendement de plus en plus accélérées ?
Autrement dit, nous pencherons-nous sur le sort des hommes, parce que ce qu’ils produisent et la manière dont ils produisent mèneraient à rendre la planète invivable ?
La conscience universelle s’éveillerait ainsi non pas en réfléchissant à la peine du travailleur, mais parce que nous risquons de ne plus entendre bientôt le chant des oiseaux !
Faisant peu de cas des sociétés humaines, le système capitaliste apparaît fort peu adapté à la conservation de l’espèce. Comment pourrait-on espérer qu’il le fût davantage pour le petit chemin qui sent la noisette ?
Le déni de réalité d’un Dobeliou, la rage productiviste dont font preuve Chinois et Indiens, nous éloignent au contraire d’un moratoire généralisé des activités polluantes, consommantes et prédatrices.
C’est un paradoxe que les écologistes n’ont pas encore assimilé : tout le monde est d’accord qu’il faut faire quelque chose, mais personne ne veut commencer…
Non sans raison, comment faire pour que celui qui commence ne soit pas le dindon de la farce ?
On chiffre le premier boum du réchauffement à la hauteur de la crise de 29 : des millions de chômeurs, des usines qui ferment et un marasme économique qui s’installerait durablement sur l’ensemble des activités humaines.
La crise de 29 était évitable. Qu’a-t-on fait pour l’éviter ? Rien ou pas grand chose. A côté des spéculateurs ruinés, des désastres évidents, les initiés, les profiteurs opportunistes se sont rapidement enrichis de la misère générale.
Il en sera demain de la même manière au premier désastre écologique.
Des industriels sont à l’affût des matériels qu’il conviendra de construire. Epurateurs d’eau, vêtements adaptés, nébuliseurs performants, production d’atmosphère oxygénée pour maisons climatisées, toutes choses que le commun sera incapable d’acheter mais que l’accumulation incroyable des richesses permettra à une élite de s’offrir. On voit d’ici le slogan des dealers des nouveaux produits : « Vivez comme avant ! ».
Voilà ce à quoi notre travail opiniâtre, notre profond amour de la société de consommation, notre indéfectible confiance en nos lois et notre démocratie, vont aboutir : un désastre.
Le devenir de l’homme sur la seule planète qu’il connaisse et qu’il cochonne fait-il suffisamment sens à ceux qui détiennent le pouvoir et, partant, l’orientation générale, pour qu’ils acceptent de lâcher assez vite leur mode de technique à faire du fric, pour revenir à une morale et à des concepts en harmonie avec le respect : respect de l’homme et respect de la nature, les deux – on le sait aujourd’hui – étant indissolublement liés ?
Cette interrogation est au cœur de toutes les autres.

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L’écologie nous refait découvrir le sens du mot apocalypse. Pour éviter Caron qui nous attend à la porte des enfers, il faut renoncer au système capitaliste trop égoïste, incapable de limiter le profit, lancé dans la course à l’abîme vers des coûts les plus bas et les techniques les plus polluantes, tuant chaque année des millions d’êtres humains dans une chasse effrénée à la performance, injuste, maniaque dans ses décisions, impitoyable pour tous dans sa logique de course vers l’avant, vers l’abîme.
Mais le remplacer par quoi ?
Le pire des dégâts de ce système est en nous. On nous l’a appris à l’école, Sarko ne cesse de nous le répéter, nous devons produire bien et vite. Toute notre morale se résume à cela. Peu importe si elle écrase en cours de route les trois quarts des citoyens, y compris, évidemment, ceux qui ont été élevés pour.
A force de nous inculquer ces notions de la « morale » libérale, le mal d’extérieur est entré en nous. Nous applaudissons le consumérisme ! Le mot nous désigne bien par notre épistémè rivés à la société de consommation. Tous les politiciens le savent, la consommation de biens revêt une importance capitale. C’est un miracle que les élections viennent de renflouer la barque des écolos, malgré tout. Il est vrai que les consommateurs-électeurs n’en sont pas conscients.
Le consumérisme n’est pas vraiment une idéologie au sens politique, clairement identifiée et s'opposant à d'autres, mais plutôt une idéologie économique, sans grand thème et sans grand chef, donc plus insidieuse. Le consumérisme est largement rattaché à la notion de post-modernité. Du socialisme collaborateur au mouvement libéral le plus idéologiquement à droite, personne ne le condamne. Avoir une politique contradictoire et raisonnée n’est pas à l’ordre du jour.
Le monde crèvera, certes, mais en consommant !...

13 juin 2007

Un formateur heureux.

Ce n’est encore qu’une rumeur, rien de précis. Mais, en attendant qu’elle se confirme, je puis vous dire que le roi vient de me charger de former le nouveau gouvernement.
Tout s’est passé très vite.
Il y eut le défilé des grosses cylindrées avec dans chacune d’elle un énergumène des dossiers sur les genoux, l’air capable et préoccupé.
Après la première journée des vainqueurs, il fallait bien faire la deuxième des vaincus.
Ce fut pareil, les « rood » et les rosés, dans les mêmes voitures (à croire qu’elles sont en location !), avec des dossiers sur les genoux, le sourire flottant sur les lèvres, à se demander s’ils n’étaient pas plus fiers d’être battus, surtout Johan Vande Lanotte.
Eh bien ! le roi n’en veut pas, même des battus.
Trop lents, trop glorieux, il y avait quelque chose en trop chez tous, sans doute, ce petit surplus qui empêche la modestie.
Chez les vainqueurs, César-Didier, la Gaule conquise, doit encore conquérir les Michel.. Ce sera d’autant plus rude que la méthode pour faire toucher le tatami des épaules au spécialiste de l’aïkido montois, Didier s’était inspiré de la méthode Sarko : accuser l’autre de ses faiblesses et se parer des points forts de l’adversaire. Ce que les Michel n’acceptent pas, c’est le discours léniniste de Didier. S’il s’était borné au marxisme, celui-ci était suffisamment obscur pour qu’on n’y comprenne rien. Mais annexer Lénine, Sarko lui-même n’aurait pas osé !...
Quand j’ai appris que le roi allait me demander ce petit service à la Nation, j’ai cru d’abord que je rêvais. Puis, j’ai couru louer une jaquette. On m’a dit que cela ne se faisait plus. Il me restait le costume taché de tomates que j’avais reçu des royalistes, un jour que j’écoutais les rattachistes et qu’entraîné par la foule, je me trouvai à côté de Gendebien qui me croyant des siens me passa son mégaphone et je fus surpris de m’entendre hurler des mots très durs pour la recréation du département de l’Ourthe, ponctués de « vive la France ».
C’est ce que le roi apprécie sans doute. Je ne peux pas écouter une musique militaire sans la suivre au pas cadencé. Ni voir un couple glamour se former sans sentir les larmes me venir aux yeux.
Ainsi, la déclaration d’amour du couple Elio, Joëlle, je la repasse en boucle sur mon téléviseur.
Quand Elio dit « le roi » on dirait qu’il mange des moules de Zeelande en regardant d’un air gourmand le garçon de dos, cintré dans son tablier bleu. Milquet, pareil, si la fée CDh avait existé en 40, on l’aurait sentie prête à se donner aux désirs lubriques de la soldatesque de la Wehrmacht emmenant en exil le bon roi Léopold, pour que celui-ci épousât Liliane en Belgique, plutôt que derrière les barbelés d’un horrible camp de décontraction,.
Oui, disé-je j’aime la Belgique, son folklore et ses Fourons. J’en étais-là quand vinrent à passer les magnifiques Lion noir sur fond jaune tenus hampe levée par les beaux jeunes gens de Philippe De Winter.

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Ce fut plus fort que moi, je me mis à côté du premier porteur et soutenant sa marche héroïque au pas cadencé, je criais à en perdre la voix …ingwekkend dat onze fiere Vlaamse leeuw niet helemaal de plaats heeft ... quand mon portable sonna. J’étais convoqué au palais !
Impossible de trouver une voiture de prestige, genre Mercedes 600. Je pris donc le train, me perdit dans Bruxelles. Lorsque j’arrivai à Laeken, le roi m’attendait depuis deux heures.
Il ne comprit pas pourquoi les gendarmes de l’entrée ne voulaient pas me laisser passer parce que j’étais à pied.
Enfin nous bavardâmes. Il est très bien, gentil et propre sur lui, pas antipathique comme sur les images quant à la Noël il fait ses confessions au public.
La reine aussi. Quand elle passa dans le bureau avec une manne de linge, elle me dit gentiment « surtout ne vous dérangez pas », je crus même qu’elle dit après dérangez pas « une fois ». On peut dire qu’elle a bien accompli sa reconversion.
Voilà des gens biens, me dis-je.
J’étais prêt de prendre un abonnement au journal des Anciens combattants et de fouiller dans mon arbre généalogique pour savoir ce que mes ancêtres foutaient en 1831, quand il se leva. Je me levai aussi. Il me désigna la sortie. Je pris la porte sans un mot de plus, l’estomac dans les talons sans même savoir si j’allais le former, ce gouvernement.
Il avait dû me prendre pour quelqu’un d’autre. De loin et de profil, je ressemble à Leterme.
Dehors, la meute des journalistes m’attendaient depuis trois heures.
Je marchandai l’interview moyennant un voyage sur la moto du reporter qui me conduirait à la gare centrale pour reprendre le train.
Tout le monde trouva mon deal hors de prix. Je dus allonger dix euros.
Je partis en croupe derrière Anne Fulda du Figaro.
Elle me dit l’ingratitude des grands et surtout des petits, puis me consola du mieux qu’elle put.
Depuis, on est resté en croupe. Je me suis inscrit à un club de motard et j’ai pris un abonnement au Figaro. Il est très bien ce journal pour cirer les chaussures.




12 juin 2007

Le cas Di Rupo

La perte des élections législatives de 2007 met en cause la capacité d’Elio Di Rupo à diriger le PS. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient d’atténuer sa responsabilité pour deux raisons.
La première est l’effet Sarkozy qui a bénéficié largement au MR, par entraînement des foules et par mimétisme du comportement français.
La seconde est la manière employée par la Justice pour instruire les affaires à Charleroi en laissant à la seule initiative de la juge Baekeland, le soin de poursuivre les hommes des dysfonctionnements à la gestion de la ville.
On se souvient de l’affaire Cools à Liège et de l’effet tiroir de cet assassinat sur des inculpations connexes au fil des découvertes de la juge Ancia. La solitude de celle-ci et son manque de moyens ont eu l’effet inverse de ce qui se passe à Charleroi, en ce sens que des zones d’ombre demeurèrent, bénéficiant au PS liégeois et diluant les responsabilités de telle sorte que les élections législatives de 1995 n’en furent pas influencées. En effet, il avait fallu attendre 1993 pour qu'enfin naisse une «cellule Cools» et qu’on décharge «Madame le juge» des dossiers courants, meurtres, bagarres, viols, etc., qui mangeaient son temps jusqu'à l'été de 1992.
En laissant la juge Baekeland distillé à sa guise les inculpations et ce à proximité des élections de 2007, on a véritablement pourri la campagne électorale du PS, car l’électeur n’entre pas dans la subtilité légale qui veut qu’un inculpé soit présumé innocent. Certes la justice est indépendante, mais quand elle est à ce point capable d’influencer ce qui devrait être le droit des citoyens de voter d’abord, on est perplexe. Qui est en mesure aujourd’hui de déterminer les responsabilités parmi les personnels de la ville ? Des mandataires honnêtes auront été sanctionnés une première fois par d’autres instances que leur Bureau, avant peut-être d’être blanchis, et cela est inadmissible.
Venons-en aux erreurs de Di Rupo.
Elles tiennent principalement dans sa méconnaissance de la vie de la section du PS carolo ou alors la connaissant, de son impuissance à nettoyer les écuries d’Augias en temps utile.
Bien sûr, la période était mal choisie pour exiger la démission des responsables de la Section et la mise sous tutelle des socialistes de Charleroi par leurs pairs, en attendant de nouvelles structures et des élections internes, avec l’impossibilité de l’ancien noyau autour de Jean-Claude Van Cauwenberghe de se représenter.
On peut penser que Elio Di Rupo ait reculé devant cette perspective qui, pourtant, était la seule à clore les rumeurs. Cette mise au point eût pu être faite il y a 6 mois et par conséquent être moins directement en relation avec les élections de juin, et pas comme nous l’apprenons au lendemain des élections. Cette tergiversation est bien dans le caractère de l’homme et coûte la perte de plusieurs sièges de députés et de sénateurs, sans compter le discrédit qui persiste et qui pourrait à longue échéance faire plus de ravages que l’on ne pense.

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Elio Di Rupo, sous des dehors humbles (il s’en prévaut sans arrêt) est en réalité un nombriliste hors pair, dont la personnalité transpire dans ses discours et son comportement.
Sa foi en la Belgique de papa, le regarde. Ce qui ne va pas, c’est qu’il la clame haut et fort au nom de tous les socialistes. Il n’est pas sans ignorer qu’il y a parmi eux d’ardents républicains et une bonne partie d’adhérents qui ne sont attachés à la Belgique fédérale qu’à demi. Est-ce bien adroit d’avoir une opinion aussi tranchée de ce qui n’est qu’une appréciation et un état d’esprit personnels. Est-ce là, une attitude respectueuse de tous les socialistes ?
Admettons que son royalisme parle haut et fort sans qu’il en maîtrise l’exubérance. Mais alors, son fédéralisme est aussi conservateur que son royalisme. Les structures fédérales, jeu de mécano qui se monte pièce par pièce, seraient-elles achevées, au point qu’il ne serait plus question de toucher à l’édifice ?
Et au nom de quoi, est-il complètement fini ce montage ?
Il faudrait d’abord que Di Rupo explique en quoi le fédéralisme belge est parfait. Ou alors, loin d’avoir collaboré à cette perfection, de reculade en reculade, Di Rupo n’en pourrait accepter d’avantage. Cela ferait vingt ans que les socialistes subiraient un fédéralisme dont ils n’auraient jamais voulu !
André Renard lors des grèves de 60-61 posait bien la question, et, que je sache, il était socialiste !
On voit bien qu’il y a quelque chose de cassé dans la personnalité du président Di Rupo.
Ce conservateur royaliste est-il bien socialiste ?
Le PS ne sanctionne que les lampistes. Il faudra donc trouver un poste compensatoire au prodige montois, si le parti veut s’en débarrasser.
Busquin, autre président cafouilleux, s’était rangé des voitures suite aux casseroles de l’après Cools. Il finit carrière au poste convoité de commissaire européen.
Le bureau du PS va devoir gamberger une sortie honorable de son président. Il a sous le nez la nouvelle de la démission du président SPA, Johan Vande Lanotte. Ah ! si Di Rupo avait ce courage politique, cela serait plus facile…
Tout humble qu’il est, Di Rupo ne se voit pas portier à l‘hôtel Métropole.
Restera-t-il « humble » jusqu’au bout et rendra-t-il son tablier ?
On s’agite boulevard de l’Empereur. Il y a de quoi.

10 juin 2007

53 % gonflés à bloc…

-Votre parti est en progrès ?
-Absolument.
-Les autres disent qu’ils le sont aussi. Comment comprenez-vous cela ?
-Ils sont en progrès tassés. Nous, nous sommes en progrès actifs.
-Mathématiquement, il y a toujours eu aux élections passées une addition en pourcentage des partis qui conduit au chiffre 100. Si tous les partis progressent, à combien estimez-vous le pourcentage nouveau ?
-Il faut attendre la fin du dépouillement pour être tout à fait précis. Je situe le pourcentage aux alentours de 115 %.
-C’est légal ?
-Non sur le papier, mais oui dans le discours.
-Vous avez un programme ?
-Nous en avons toujours eu. C’est toujours le même, du reste.
-Comment expliquez-vous cela ?
-Ce programme a été réalisé par Célestin Damblon en 1925. On n’a jamais fait mieux depuis.
-Et alors, est-ce une raison de ne pas le rafraîchir?
-Il n’a jamais servi. Comment peut-on savoir s’il est bon ou pas ? Il est comme neuf.
-Vous restez donc un parti de gouvernement ?
-Plus que jamais.
-Avec le MR ?
-Le MR est en progrès tassé. C’est-à-dire qu’il perd à Liège un ou deux sièges, ailleurs il en gagne un par-ci, qu’il reperd par-là. A moins que cela ne soit le contraire… On ne sait plus si le provisoire n’est pas mieux que le définitif ! Et même si le MR devient majoritaire, personne ne le croira. Ce qui revient à dire qu’il ne le sera jamais.
-Donc, il est en perte de vitesse ?
-Comme les autres, mais particulièrement lui.
-Pourquoi particulièrement ?
-Vous n’avez pas vu la dureté de la campagne ? La méchanceté de son président ? La haine des clients de bistro !
-Qu’allez-vous faire ?
-Nous souhaitons que les partis tassés se regroupent pour une coalition à quatre et nous exclurons le MR du pacte gouvernemental de Célestin Damblon.
-Vous avez des projets pour les présidences ?
- Jean-Marie Happart à la Région, depuis qu’il lubrifie à titre personnel le circuit de Francorchamps et moi au fédéral, par modestie et à la demande générale..
-Et pour le roi ?
-Nous ne toucherons pas aux institutions, donc il n’a rien à craindre. Sinon, je suis prêt à assumer une nouvelle dynastie.
-Comment vous n’avez pas d’enfant ?
-Il n’est jamais trop tard pour aimer son pays.
-Et vos promesses électorales seront-elles retenues ?
-Nous les retiendrons avec force.

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-Sur les pensions par exemple ?
- Nous les financerons jusqu’en 2087.
-Et après ?
-Dans quatre-vingts ans vous serez encore là pour vérifier ?
-Je parlais de l’augmentation de 12 % et demie ?
-En 2087, absolument.
-Je parle de demain 13 juin 2007.
-Vous ne croyez pas que nous décidions seuls ? il y a tous les autres ???
-Le MR avait proposé plus.
-Parce qu’il savait qu’il ne serait pas dans le futur gouvernement.
-Bref, à combien estimez-vous cette augmentation ?
-Nous verrons bien quand le gouvernement sera formé.
-Et quand sera-t-il formé ?
-Voilà la grande question. Si vous voyez ce que je veux dire.
-Non, je ne vois pas.
-Tout dépendra des Flamands. Si c’est Leterme, il faudra attendre 4 ans.
-Mais ce sera une autre législature !
-Je le crains.
-Et si c’est Verhofstadt ?
-Le double, au moins. Mais, rassurez nos vieux, nous ne perdons pas le projet de vue.
-Et le chapitre Charleroi ?
-Maintenant que le parti triomphe, nous allons nous occuper de nos délinquants.
-Qu’allez-vous en faire ?
-Ils vont recevoir un blâme.
-Et si ce n’est pas suffisant ?
-Recommencer jusqu’à ce qu’ils comprennent qui commande ici !

Un canular mondial

Encore une vaste fumisterie le sommet de Heiligendamm, bourgade de la banlieue de Rostock, en bordure de la mer Baltique.
Ce G8 s’est construit au fils des années rien qu’avec la fine fleur du pognon mondial, d’abord G4, puis G7… sans que les gens des pays concernés aient eu l’opportunité d’émettre un avis, dès lors, il ne faut pas demander aux petites gens de la planète la nature des sentiment qu’ils portent à cette réunion unilatérale.
Si ce n’est l’affluence de dizaines de milliers de contestataires venus pour la baston avec les flics allemands et que tient en respect un mur de protection de 2,5 mètres de haut érigé sur 12 km pour la bagatelle de 12,5 millions d'euros, que Angela Merkel a fait construire afin d’entourer ses visiteurs de sa sollicitude apeurée, l'effet médiatique est loupé.
D’habitude, même si les décisions qui y sont prises ne concernent que les intérêts souvent obscurs et tortueux des grands, certaines retombées traitant du sort des gens suscitent des commentaires et des réactions. Aujourd’hui, protégés par 16.000 policiers, nos infatués d’eux-mêmes ont l’air de se faire la gueule. Il n’y a pas d’intérêts convergents que pourraient se partager nos grands rapaces. La presse en est à parler de l’effet Sarkozy sur les sept autres !
Il paraît que « le petit » est devenu l’intime de Dobeliou en un tour de main… Ah ! l’enjôleur.
C’est dire le vide.
Les Européens et les Américains, plus pollueurs que jamais, se regardent en chien de faïence. Personne ne veut y aller du sien sur le changement climatique en faisant un geste.
Russes et Américains ne peuvent plus se blairer depuis que Bush pour faire diversion à sa politique désastreuse en Irak planche sur son bouclier antimissiles. Les Saint-Bernard polonais sont prêts à accueillir les ogives à têtes chercheuses nouvelle version, si près des frontières de l’Ukraine que Poutine ne décolère plus. On se souvient du bide de la guerre des étoiles de Reagan, ce qui avait entraîné la fin de l’URSS, tout à fait par hasard... Comme quoi une connerie peut avoir de sacrées conséquences !...
Le mot « échec » ne flotte pas dans l'air. C’est l’air qui en est saturé. Au point que Nicolas Hulot craindrait pour la mer de Rostock !
En pas même 48 heures, le sommet de la « bande des huit » est out.
Ils ne sont d’accord sur rien, nos phénomènes.

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On ne s’explique pas la raison qu’ils ont à se réunir quand même dans une impréparation totale de ce qu’ils vont pouvoir dire ou faire.
Sarko-le-Magnifique, sans ses conseillers, ses nègres des discours, ses ministres godillots, a dû envoyer Kouchner au Soudan pour faire diversion. Celui-ci, en chemise hors du pantalon par ordre d’en haut, avait laissé à Paris sa célèbre saharienne. On se raccroche aux événements que l’on peut.
Le grand bide reste le dossier du climat qui pourrit sous le coude des grandissimes.
Pourtant Angela Merkel en avait fait sa lutte « populaire » qui aurait dû susciter l’enthousiasme de ses invités, d’autant qu’un tout petit accord aurait camouflé l’échec total sur le code de conduite des « hedge funds », des fonds spéculatifs qui siphonnent les entreprises à coups d’intérêts à deux chiffres et qui les vident de leur capacité de prévoir l’avenir en des investissements industriels.
Il paraît que le capitalisme anglo-saxon ne veut rien savoir sur le marché financier... cela aurait été une bonne entrée de Sarko-le-Superbe que de mettre à son bras les couleurs d’Angela afin de rompre une lance contre le Yankee. Hélas ! son amour des Etats-Unis est tel, sa passion d’Israël est si débordante qu’il s’est aligné sur la position de son nouvel ami, alors que tout le monde s’accorde pour dire que les fonds spéculatifs reversent la part des taxes qu’ils ne paient pas dans les pays siphonnés, à l’armement de l’Etat juif et au confort de quelques grandes familles américaines, dont les Bush.
Tony Blair, dont c’est le dernier circuit au G8 s’en va, pas fâché de dire adieu à la basse-cour. Quand même à Gleneagles, il avait réussi à extorquer une signature au président Bush au bas d’un document qui confirmait le « lien explicite entre les activités humaines et le réchauffement climatique ». Constater le futur désastre, c’est bien. Ne rien faire après, c’est criminel. Bush sur la « criminalité » de ses deux mandats, n’a rien à envier à personne, pas même aux dirigeants israéliens, toujours condamnés à l’ONU depuis la guerre des six jours, jamais remis à leur place, malgré les atteintes graves au peuple contigu qu’ils oppriment.
Les Européens feront donc tintin sur toute la ligne.
Pour un Kyoto numéro deux, il faudra attendre l’arrivée d’un démocrate à la tête des USA.
Si c’est Jeannette MacDonald, alias Miss Clinton, qui monte sur le podium, on n’est pas sûr qu’elle fera mieux que Dobeliou, sinon, chanter la chose au lieu de nous la hurler.
Le traité va jusqu’en 2012. Après, c'est le vide. Les Etats-Unis, la Chine et l'Inde n’ont pas ratifié le traité. Pékin repousse la perspective des quotas obligatoires de baisse des émissions de gaz. New Delhi fait pareil.
Bernard Kouchner propose un transfert. Nous rachetons leurs vélos et nous leur vendons nos bagnoles à des prix d’amis. Aux dernières nouvelles Isabelle Durand et Dominique Voynet ne sont pas d’accord.

9 juin 2007

Métonymie de l’homme public.

C’est un bien dur métier que celui de faire de la politique et d’en vivre.
Il faut faire abstraction des doutes, remplacer l’humilité feinte devant des arguments de l’adversaire par une réplique assurée et évidente, même si le raisonnement de contre-feux est faux, paraître posséder des sciences qui vous sont inconnues, incompréhensibles, afin de montrer que l’on a connaissance de tout, c’est un exercice difficile.
Il faut dissimuler sa mélancolie, parfois un état dépressif, en même temps il faut taire une éventuelle admiration de l’adversaire.
Lors des face à face à la télévision, le plus intéressant n’est pas celui qui parle, mais celui qui se tait en attendant son tour. Le visage marque la surprise, l’incrédulité ou l’indignation, en même temps qu’il convient de ne pas se départir d’un sourire, même narquois, qui doit montrer la supériorité de qui se tait, sur qui discoure.
C’est-à-dire qu’il faut afficher une aisance qui n’est pas naturelle, sans paraître forcer sur l’image lisse et confiante que l’on donne à voir et qui fait les bons scores.
L’image, en somme, du représentant de commerce dynamique et sympa qui vend du bon matériel.
Quand le politicien est un homme sincère, et de surcroît intelligent – ce qui arrive parfois - il doit être saisi à certains moments, d’un souci métaphysique supérieur… d’un vague sentiment de dégoût à se représenter aux tribunes, discoureur flamboyant, ou surpris au premier rang des meetings, d’être intéressé des propos d’un histrion entendu cent fois.
Ce sont de bien sales moments à revoir, lorsque débarrassé des cuirasses de contingence, nu de toute nécessité, l’âme en vacuité, l’esprit moins en alerte que lors des parties de fleuret et des ordalies du dieu télévisuel, l’homme public est en état d’aporie, hors de toute illusion sur le sens de sa vie.
Il se voudrait un tigre, peut-être est-il le premier croyant de sa propre messe ? Quand devient-il Roquentin, triste héros de la Nausée de J.-P. Sartre ?
Notre existence se joue dans un présent dont les raisons nous échappent, sans passé et sans avenir défini, puisque l’avenir n’est fait que du présent qui avance inexorablement jusqu’à l’extinction de la vie. Les buts que nous imaginons être les nôtres se diluent dans le grotesque mélange du vague à l’âme. Nous serions à nos yeux brusquement sans valeur, si nous ne nous soutenions par une multitude de petites passions, de tics, de manie qui masquent l’absurdité de tout, même celui de l’amour du bien public !
Quand on a fait comme les Reynders et les Di Rupo, les Milquet et autres des carrières de vingt, trente ou quarante années, il arrive bien un moment où se perdent les illusions strictement humaines.

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En dehors des foules, l’élu aime, boit, dort, est trompé ou il trompe. Il a des amis, des envies, des relations sexuelles, des doutes des angoisses, des ambitions autres que politiques. Ses qualités et ses défauts ne le distinguent en rien des hommes, tous faits de la sorte.
Il est un masque parmi les masques d’un James Ensor, sacrifiant au rituel, aux fraternités humaines, à l’élévation de l’âme, en même temps que ses valeurs s’effondrent et tournent à la mascarade, dans un bal éternel où sautent et dansent la foule sans raisons, tel un état de folie perpétuelle, au point qu’il ne se reconnait plus au milieu d’elle gesticulant et vain comme ceux qui l’entourent !
N’est-ce pas à ce moment de grande perplexité et de doute que naît la lucidité ? N’est-elle pas le fruit de nos états d’âme successifs ?
Et pour se dire un homme, ne doit-on pas passer par là ?
N’est-ce pas en ces instants de vérité que la vie individuelle se décide, laissant l’homme de pouvoir à sa fragilité et en même temps à sa part indestructible de liberté ?


8 juin 2007

Les Unrnevores.

Didier Reynders, le maïeur empêché de Liège par manque d’électeurs, va-t-il réussir à hisser son parti à la première place en Wallonie, ou va-t-il échouer à deux longueurs de son rival Di Rupo ?
On le saura très vite dès dimanche soir.
Les Michel en embuscade attendent le faux pas pour l’évincer.
Di Rupo n’est pas mieux loti. Les socialistes lui reprochent d’avoir échoué dans son travail de nettoyage de la section de Charleroi. Il y a des moments où la diplomatie doit faire place à la fermeté. Le président du PS en manque absolument. Ce n’est pas son moindre défaut. Cependant, c’est un homme qui ne se laissera pas facilement sortir de son fauteuil du boulevard de l’Empereur, sauf si sa sortie est honorable, comme faire partie du gouvernement fédéral, idem de Reynders, d’ailleurs.
Si la présidence du MR risque de passer à Jodoigne en cas d’échec électoral de Didier, celle de Di Rupo ne vaut guère mieux. On parle de Michel Daerden comme outsider, mais Moureaux s’y verrait bien aussi, sans oublier la fidèle Onkelinx qui pourrait bénéficier d’un coup de pouce du montois, s’il partait par la grande porte.
Les ministrables des partis wallons se sont promenés tout au long de la campagne à la manière d’un show, pas tout à fait à l’américaine, mais à la française depuis Sarko-le-flamboyant.
La démocratie d’opinion se fait plus sur les marchés et les halls de gare que dans les meetings. Les magazines nous les montrent bébés, jeunes, moins jeunes, mais toujours pris sous le bon angle, en famille, au bureau, en visite dans les centres villes. On les interpelle familièrement. Ils embrassent les pensionnées qui les appellent par leur prénom et passent une main familière dans les tignasses blondes des tout petits.
En passant de la démocratie en col dur, aux jeans et chemise col ouvert, l’apparat de l’ancienne Belgique disparaît peu à peu. Bientôt le nœud papillon de l’un s’en ira comme la cravate de l’autre.

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On pourrait dire à présent que plus le pouvoir ne paie pas de mine, plus il est crédité d’une bonne cote démocratique. Qu’on ne s’y trompe pas, en réalité il n’en dépense pas moins l’argent du public en fastes et dorures, en soupers fins et champagne. Tout ce nouveau protocole simplifié n’est que de la poudre aux yeux. Mais, l’électeur s’en contente et cela est le but poursuivi.
Les partis d’extrême gauche, peu nombreux et peu fournis en militants en Belgique en sont tout surpris. Comment attaquer de front un pouvoir qui semble venir de la population même, qui s’habille comme elle et parle le même langage ?
Pourtant, les catégories sociales pourraient encore s’appeler des classes, et si elles ne s’affrontent plus de par la volonté du PS, il n’en reste pas moins que l’antagonisme est toujours le même entre le possédant et le possédé. Seulement on fait comme si cet antagonisme faisait partie du passé.
Avec sa démocratie participative le pouvoir prend tout le monde de vitesse. Il est tellement certain de sa vigueur, qu’il admet bien volontiers les contestations les plus décentrées, tant il est certain de les contrôler. Du moment que l’on ne conteste pas le sens qu’il donne au mot démocratie, il est tout sourire et admet toutes les controverses.
Cela ferait rire les décideurs si on leur balançait que leur démocratie serait plutôt une ploutocratie de plus en plus avide de conquêtes et de participations bancaires.
Nietzsche a une pensée en raccourci, comme d’habitude, applicable cent ans plus tard : « Jadis, c’est au sein du troupeau que se cachait le moi, désormais c’est au sein du moi que se cache le troupeau. » La démonstration d’une liberté fictive et qui ne devient réelle que parce que la foule y croit, est une vraie politique de la montre en vitrine. En alimentant le conformisme, il fait des victimes, les meilleurs piliers du système.
A y regarder de près, ce pouvoir usurpateur fort injuste est arriver à ce point de perfection que la différence entre l’homme libre et l’esclave, conduit le premier à ignorer et mieux encore à adorer sa propre servitude.

7 juin 2007

A l’Ouest rien de nouveau !

Les boîtes à lettres liégeoises sont prêtes à rendre l'âme. Elles viennent d’avaler un imprimé électoral du Front National !
Seize pages bien tassées des œuvres presque complètes d’un « démocrate quand la nécessité s’en fait sentir » à la manière de Jean-Marie Le Pen ; car ce Front National-là n’est pas « vranzais » mais belge….
C’est un condensé du genre pamphlet pour marchés de fruits et légumes de l’inimitable docteur Daniel Féret de tout ce qu’il a pu écrire depuis 27 ans. On y devine la contrainte de la Loi Moureaux qui empêche cet écrivain rentré de dire sa haine des étrangers, des Juifs et des partis politiques, en-dehors du sien, bien entendu. Qu’à cela ne tienne, on peut lire entre les lignes. Cet homme n’a jamais désarmé de ses convictions, en somme très « camelot du roi », cette organisation fasciste avant la lettre, créée le 16 novembre 1908 par Maurice Pujo et rattachée au mouvement monarchiste français l'Action française et qui eut pour chef de file Charles Maurras. Elle connut son heure de gloire dans l'entre-deux-guerres.
On relève encore dans la manière de présenter les faits, la forme et le style d’Henry Coston dont le docteur doit être un fervent lecteur et qui fut condamné en 1947 pour intelligence avec l’ennemi.
C’est un peu gênant pour ceux qui, comme moi, veulent un autre engagement et une autre façon de diriger le pays, plus à gauche, avec plus de respect et une autre morale pour l’Homme et ses droits. C’est gênant parce que l’apparente similitude vient de l’utilisation du pamphlet et que des esprits malveillants ou superficiels pourraient mélanger les genres et dire que Richard III procède du même courant d’esprit que ce Front National, pourtant abhorré.
Cependant, en lisant plus attentivement les écrits de Féret, on sait faire la différence entre les attaques de personnes dont ce monsieur farci ses textes, avec des critiques qui traitent des situations dans lesquelles se sont mises ces personnes, contredisant ce qu’elles prétendent être.
Appeler les socialistes des « socialauds », insinuer que les speakerines de la télévision envoient des lettres de sympathies au front National, énoncer des contrevérités au nom de Claude Allègre sur le réchauffement de la planète, ne sont pas des arguments, ni même des projections moralisatrice sur les personnes, mais des injures, des calomnies et des arguments scientifiques pour un usage démagogique.

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La façon dont Féret manipule les idées, parle du capitalisme comme s’il en était l’ennemi juré, et des petites gens comme si ceux-ci croyaient voir en lui un nouveau Robin des Bois, c’est copier la politique suivie par Jean-marie Le Pen. On sait comment Sarkozy a ratiboisé les adhérents du Front français. Si Féret veut un jour moderniser ses écrits de 97, qu’il change de maître à penser et nous promène sur l’œuvre de son mentor possible en la personne du président de la République française qui lui aussi n’aime pas les Turcs, les étrangers, les gestions par l’Etat de l’école, et sous prétexte d’honorer les travailleurs, les pousse vers les 50 heures semaine et la pension à 65 ans. Mais, ce qui est pour Féret un vice rédhibitoire et pour lequel nous n’avons que mépris des gens qui pensent de la sorte : Sarko est d’origine hongroise et à moitié Juif.
Voilà bien le côté honteux du Front National et que nous dénonçons avec force.
Fort différente est notre manière, de celle de ce monsieur, d’écrire sur la situation au Moyen-Orient. La gauche de la gauche n’aime pas la politique suivie par Israël et le dit. La droite de la droite n’aime pas les Juifs et n’ose pas le dire franchement. C’est une différence énorme qu’il faut souligner ; car, elle montre les deux natures qui s’affrontent aux extrêmes.
Enfin, l’essentiel du message de haine du Front repose sur la détestation des socialistes. Nous n’avons pas ménagé les socialistes non plus dans leur collaboration avec la droite au service du capital. Cela n’empêche que nous avons toujours distingué et fait la différence entre le parti socialiste et ces milliers d’adhérents de condition modeste, du parti MR, libéral par goût, par intérêt et vocation.
Si nous revenons souvent sur les affaires qui vont probablement coûter cher au PS dimanche prochain, c’est que nous estimons qu’il est plus grave pour un mandataire socialiste de détourner de l’argent des collectivités, qu’un libéral dont c’est la pente naturelle et qui, s’il n’est pas pris la main dans le sac, c’est parce que ses coffres sont pleins des rapines précédentes. C’est comme si le fils Colruyt était surpris en train de voler dans les rayons de son papa. C’est absurde.
Voilà pourquoi, malgré tout, il ne faut pas permettre au Front et au MR de progresser en Wallonie au détriment du PS, et que ceux qui ont été troublés par les affaires de Charleroi et d’ailleurs et qui pensaient pouvoir infliger une bonne leçon au parti socialiste, ne votent pas pour des gens qui restent malgré tout bien plus néfastes à la cause populaire que les Socialistes, même si ces derniers sont devenus des êtres hybrides, guère respectueux de ceux dont ils sont les mandataires.
Ceci dit, les images sélectionnées du docteur Mabuse sont parfois drôles. Le coup de foudre des sœurs Sacoche, si ce n’est pas désopilant change un peu de la frilosité des grands journaux qui ne sont plus vraiment d’opinion, peut-être parce que cette opinion est aussi honteuse que celle de Féret, et c’est pourquoi, ils la taisent.
La presse n’utilisent plus guère le pamphlet et la caricature comme une expression familière. C’est dommage. Cela réveille le lecteur.
Mais où ce type a-t-il été cherché ses caricaturistes ?
Si un lecteur a une idée ?

6 juin 2007

Plaidoirie.

Monsieur Jules Iénass est un homme de cœur, trop connu dans la région pour qu’elle soit honnête à son égard. On l’accuse injustement, comme je m’en vais vous le prouver, d’avoir semblé coupable plutôt que victime d’un grave malentendu..
L’opposition porte une lourde responsabilité des accusations mensongères proférées.
On voudrait arrêter le tir à vue sur les édiles PS de Charleroi, le temps de déposer un bulletin dans l’urne.
Non Messieurs.
Ce n’est pas parce que les perdreaux ne sont pas de l’année, qu’il faut au MR du gros plomb et toucher des hommes au cœur parce qu’ils ont le sens du devoir et du sacrifice…
Les derniers coups l’ont été sur des faits des années 2000, 2001… d’un système qui remonte à 1993, date à laquelle le bourgmestre de l’époque et son Conseil avaient imaginé d’abandonner le lourd registre des procès-verbaux des séances du Conseil communal, avec sa reliure ses cahiers cousus au fil de lin et probablement son dos grecqué avec en lettres d’or « Ville de Charleroi - Séances du Conseil Communal. »
Cela faisait trop in folio du moyen âge.
On reproche à mon client d’être moderne !
On lui reproche de simplifier les choses…
Voici l’explication : le secrétaire communal manquait de plumes Ballon. Le bourgmestre de l’époque, Van Cauwenberghe, avait bien des plumes Henry, les potaches des années 40 se souviennent que ces plumes qui, par ailleurs, avaient la propriété de faire de beaux pleins et déliés de l’écriture à la ronde, avaient aussi celle de faire des pâtés. Et le secrétaire communal en faisait !
Donc, on vota à l’unanimité l’achat d’un beau classeur relié pur porc et quelques rames de quarto coquille.
Il fallut une troueuse pour remplacer celle qui s’était émoussée à percer les ceintures de conseillers corpulents. Et l’on perça des rames entières. Si bien qu’il reste pour au moins dix années à l’avance, d’un papier qui coûtait à l’époque 33 fr le mille, ce qui fait une belle économie si on effectuait cette dépense en 2007, ceci dit pour ceux qui pensent que l’argent se jette par les fenêtres.
Puis, il fallut trouver des signets aux armes de la Ville. On disputa même la couleur du cordonnet qui attache les deux plats du classeur.
Et l’on se mit à l’oeuvre.
Seulement voilà, si le secrétaire n’avait pas la main souple pour l’écriture à la plume, il n’avait pas non plus celle d’agiter la grosse Remington à sonnette fin de ligne qu’on peut toujours voir dans le dernier bureau à gauche au-dessus de l’escalier et qui ne sert plus aujourd’hui que pour percer les stencils des tableaux de rôle des femmes d’ouvrage de l’hôtel de ville.
Les procès-verbaux sont feuilles sensibles. Les ratures peuvent prêter à controverse. Il fallait refaire sans cesse des procès-verbaux dont la qualité laissait à désirer, si bien que lassé le bourgmestre décida de faire signer les feuilles vierges de sorte que le pauvre secrétaire communal put recommencer les procès-verbaux à domicile jusqu’à atteindre la perfection.

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Certains soirs, il fallut se mettre à plusieurs pour rédiger correctement sur les fichues feuilles qui avaient tendance à se déchirer sur le trop dur rouleau de la Remington. L’opposition réclama une Underwood. On redouta une sombre histoire de commission et on en resta à la Remington.
Vous voyez l’âpreté des débats !
Les impondérables d’une administration sont tels que bien souvent ce qui se passait la veille avait la fâcheuse propension à s’oublier le lendemain Une seule fois, il arriva qu’il fut décidé de choses qui n’avaient pas encore eu lieu.
C’est dire la confusion.
Bien entendu, le fait de passer du registre relié au classeur à trous était la cause de ces difficultés ce que comprirent les Conseillers.
Voilà comme on peut passer d’employé modèle au travail honnête mais complexe, à l’inculpé d’une justice tatillonne et soupçonneuse.
C’est la raison pour laquelle, je demande l’indulgence et la compréhension de la Cour pour mon client, indigné que l’on pût au travers la mise au point des nouvelles techniques supposé qu’il ait favorisé des marchés, falsifié à sa guise ou avec la connivence des plus hautes autorités communales, des documents primordiaux pour l’avenir d’une ville qu’il aime par dessus tout !
Je demande sa relaxe et la mise en examen de l’opposition qui répand partout des monceaux d’ignominie.

5 juin 2007

Dernières pantalonnades avant le 10.

Les dernières escarmouches des composantes de la ploutocratie belge sont à l’image des enjeux qu’elles représentent : une ultime bouffonnerie avant les élections..
Le MR singeant la méthode Sarkozy tente de faire croire à l’opinion que le « tous pourris » de Charleroi devrait s’étendre à tout le parti socialiste, tandis que le PS embraie sur la tactique de François Hollande en transposant le « tout contre Sarkozy » en « tout sauf le MR ».
On vote dimanche et il n’y a guère d’autre alternative en Wallonie entre MR et PS que de s’entendre à deux ou à trois. C’est l’un ou l’autre, avec le CDh et Ecolo qui iront à celui qui arrivera en tête, comme Kouchner et d’autres en France ont été happés par le gobe-mouche installé à l’Elysée.
La reconduction de la majorité actuelle est possible en Wallonie. Au national, il semble que la majorité flamande basculera du côté des amis de Leterme et que l’ambition wallonne de sortir un Premier ministre montois ou liégeois du gourbi francophone soit déjà un échec avant le scrutin.
Au demeurant rien de neuf et de bien exaltant. Nous regardons, d’une humeur masticatoire et brouteuse, passer le train des réformes, comme celui de 8 h 47 au théâtre.
La ploutocratie continuera ses petits méfaits après le 10. Nous ferons du tout aux riches, même si des bien braillards et bien cocus auront le poing tendu des oppositions par principe, au nom du nanisme d’extrême gauche.
Les journaux vendront un peu plus des forêts transformées en morasses ; mais dès lundi tout reprendra un cours normal. On bossera pour les maîtres, bien contents que l’état de domestique ôte l’embarras de penser.
On remisera les urnes dans les caves des administrations et on verra quelques lignes dans les journaux sur les avantages et les inconvénients du vote électronique..
On s’habitue à tout, même à ce régime de faux-semblants, d’ombres et de trompe-l’œil. Personne n’est dupe, tout le monde fait comme si. Les démocrates qui ne savent pas qu’ils sont en ploutocratie se gobergent de mots.
Les chefs de parti distribuent les rôles. Certains élus ont déjà des carrières impressionnantes. Cette année, les femmes, les noms à consonance étrangère, ainsi que des Belges manifestement venus d’ailleurs ont la cote. C’est la mode, histoire de montrer que le fascisme ne passera pas. Manque de pot, quand on voit les troupes faméliques du Front, ça fait plutôt sourire. Enfin, il faut bien intéresser le populaire à quelque chose. La bonne cause fait vendre.
Cela fonctionne à merveille, sans que les animateurs du cirque aient besoin de se déboutonner. La morale judéo chrétienne est remplacée par la morale du commerce et de l’industrie. Les laïcs jubilent, les couvents sont vides et les cathos s’en foutent. Qui s’en plaindrait ?
Le merveilleux, c’est que personne ne moufte. Aucune voix « autorisée » ne s’élève. Il y a dans cette hypocrisie la retenue admirable d’une unanimité qui fait la nation heureuse et respectueuse.

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Certes, je suis athée, mais il manque Augustin et Thomas d’Aquin pour tonner leur ancestral dégoût.
Tout soupir serait incongru, comme une atteinte à la Nation.
On fait comme si c’était Francis Delpérée qui a fait la Constitution et non la Constitution qui a fait Francis Delpérée.
On se rabat sur des petits riens, dans cette familiarité d’arrière salle du troquet Belgique où le col ouvert, la ceinture sans la contrainte de l’ardillon, on défèque par la bouche tout ce qu’on a retenu de la journée. La vulgarité de nos androïdes politiques y est liée à l’événement politique, comme à nous mêmes. Comment s’élever ? Le moyen de ne pas être à l’horizontal dans un pays aussi plat !
Les émotions dans les plis du drapeau ne donneront pas autre chose qu’une combinaison d’un gouvernement centre gauche ou centre droit.
Un Pic de la Mirandole mensualisé au Soir liquide d'une phrase la troisième possibilité « la tripartite liant libéraux, chrétiens-démocrates et socialistes pour une mini-législature de deux ans, le temps d'entreprendre une vaste réforme de l'Etat. Peut-être les chiffres l'imposeront-ils au soir du 10 juin, mais cette formule est d'un intérêt nul politiquement. Puisse-t-on éviter ce scénario dramatiquement « à la belge ».
Où a-t-il été pêché que la bipartite est plus dynamique, plus construite vers des plans de transformation de la société, qu’un triumvirat, puisque de toute manière c’est la politique des affaires qui donne le ton, et comme elle échappe à nos stratèges…
Les Belges ne sont-ils pas destinés à servir de combustible à la machine ploutocrate ?
Nos tripes bien compactes alignées comme les briquettes de schlamm, ne finissent-elles pas dans la gueule béante des hauts-fourneaux, sous les hurrah de la foule ?
On se fout bien que ce soit Di Rupo ou Reynders qui s’empare de la barre quand le rafiot est à la remorque du fric et de la mondialisation !
Qu’est-ce que le client a à dire dans un bordel sur la double ou la triple pénétration, sinon payer la facture et se rebraguetter ?
Tandis que le mirliflore du Soir s’esbaudit des querelles extrêmes MR/PS, on se demande ce qu’ils vont bien pouvoir nous raconter après, nos élus, pour nous conforter dans l’idée que tout va on ne peut mieux dans le meilleur des mondes, alors qu’on a au ventre comme un mauvais pressentiment !
Ah ! les semaines qui vont suivre le 10 juin seront fertiles en conneries…

4 juin 2007

Le FOREm recrute.

-Le FOREm propose quelques nouveaux emplois adaptés à la modernisation d’un modernisme moderne de revalorisation du travail. En conséquence, il ouvre sa section « Revalorisation moderne du travail » avec des professeurs qualifiés dans le récent du futur.
-C’est quoi le récent du futur ?
-C’est tout ce qui se fera demain grâce à ce qu’on fait déjà aujourd’hui.
-Vous avez un exemple ?
-Vous avez 20 heures à votre montre ? Quelle heure aurez-vous demain à la même heure ?
-20 heures.
-Si vous précédez demain 20 heures d’un quart d’heures, vous n’aurez que 19 heures quarante-cinq ! Vous aurez donc gagné quinze minutes. Mais si vous avancez votre montre de quinze minutes aujourd’hui vous aurez gagné une demie heure demain !
-Oui, mais lorsqu’on vous demandera à vingt heures aujourd’hui l’heure qu’il est alors que vous aurez avancé votre montre d’un quart d’heure, vous serez obligé de répondre 19 heures 45.
-Non. Puisqu’on vous demandera l’heure à vingt heures !
-Je ne comprends plus rien.
-Pas la peine de chercher. Nos enseignants vous expliqueront pourquoi vous aurez gagné une demie heure. C’est une nouvelle loi universelle, celle de la relativité moderne. Les patrons recherchent des ouvriers modernes qualifiés et ils n’en trouvent pas, pour travailler dans un univers élégant et futur.
-Il fait quoi de plus qu’un autre, l’ouvrier moderne ?
-Il est polyvalent, avec un salaire adapté à la demie heure qu’il fait tout en n’étant pas crédité.
-Il n’est donc pas payé pour…
-Non. Mais il est persuadé qu’il l’est et c’est là l’essentiel.
-C’est tout ce que vous avez comme nouvel emploi ?
-Nous recrutons des piocheurs pour creuser l’écart entre les allocations de chômage et les revenus.
-C’est dur ?
-Non. Mais c’est dangereux.
-Quand même !
-Oui. Quand vous creusez l’écart, vous risquez des éboulements. En principe vous creusez en profondeur, or ici vous creusez en largeur.
-C’est difficile ?
-Tout est dans la manière de tenir la pioche.
-Je ne suis pas très manuel.
-Alors, nous vous conseillons de porter des charges supprimées sur les heures supplémentaires. Puisqu’elle sont supprimées vous pourrez transporter ces charges très facilement.
-Pour les transporter où ?

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-Les charges devraient être transportées dans la décharge à Charleroi. Mais, il y a un problème.
-Lequel ?
-La décharge de Charleroi est encombrée d’affaires, donc saturée. Monsieur Nicolas Reynders…
-Ce n’est plus Didier Reynders ?
-Non. Il préfère qu’on l’appelle Nicolas.
-Bien.
-Donc Nicolas Reynders suggère que les charges des heures supplémentaires servent à revaloriser les pensions.
-On ferait un trou pour en boucher un autre ?
-Oui, mais ce serait un bon trou dont les décombres résoudraient la revalorisation.
-C’est bien payé ?
-Très mal. Mais vous avez un avantage.
-Lequel ?
-Vous finissez votre travail au son de la Brabançonne. Puis vous avez droit au mot du président, chaque fois différent.
-C’est quoi celui du jour ?
- « Quand on n'arrive pas, dans une région, à changer le parti, il est probablement temps de changer de parti. »
-Voilà qui rejoint le quart d’heure changé en demie heure de tout à l’heure. Je comprends tout.
-Vous pouvez vous inscrire à nos cours. Ils sont gratuits jusqu’au 10 juin.
-Après ?
-On ne sait pas. Si au lieu de changer d’heure, on change de jour, peut-être que la modernité aura été tellement vite qu’on aura dépassé le 10 juin sans s’en apercevoir.
-Et alors ?
-Alors, on n’aura pas voté. Si ça se trouve on aura dépassé l’Etat beaucoup trop vite, au point qu’on ne saura pas à qui il faudra payer l’amende pour excès de vitesse.
-C’est pour les Belges une bien lourde responsabilité.
-La plus lourde.

3 juin 2007

François Hollande, naufragé.

La gauche française n’a pas encore touché le fond. Il faudra attendre les résultats des législatives pour apprendre, quoi qu’il arrive, comment cela se fera et qui parmi les dirigeants de la rue de Solférino précipitera le socialisme dans l’abîme.
La faillite idéologique de la gauche n’a d’égal que son degré de décomposition. On peut s’interroger sur la possibilité de survie d’une gauche d’alternance.
La présidentielle n’en finit pas de faire des dégats dans le paysage politique. La campagne de Nicolas Sarkozy est exemplaire et a touché les questions que les gens se posaient avant d’aller voter.
C’est ce que la gauche n’a pas compris. Pour réussir en politique aujourd’hui, il faut établir une carte au jour le jour de l’inconscient national. On va bien voir si les socialistes belges ont saisi la clé du succès. Ce n’est pas le cliché d’hier qu’il faut retenir pour séduire l’électeur, mais celui du jour des élections.
Après avoir liquidé les thèmes d’ordre du programme du FN Sarkozy se les a appropriés. Puis, passant sans désemparer de l’autre côté de l’éventail, il a coupé l’herbe sous le pied de Ségolène en annexant les grandeurs et les sacrifices des travailleurs par un discours ouvriériste, certes démagogique, mais qui en a eu conscience dans la gauche, en déposant un bulletin a contrario de sa classe sociale dans les urnes, assurant la victoire étonnante de la droite !
Restait le centre avec les trois quarts des cadres de Bayrou déjà convaincus que leur avenir était dans une alliance avec l’UMP.
Ainsi, voilà une leçon politique, certes cynique, mais terriblement efficace. Il est facile de dire tout et son contraire, mais il est très difficile de faire croire aux gens qu’il y a là-dessous une politique concertée pour une meilleure gestion de l’Etat tout en faisant le bonheur des gens. C’est ce qui a été fait, grâce au génie d’un homme !
Seul hiatus, c’est qu’il faut tenir le coup cinq ans. Et que pour atteindre la fin de la législature qui s’ouvre, Sarkozy devra mentir de plus en plus et à tout le monde, sauf à sa véritable clientèle, la droite des patrons et des riches.
Il faudra donc qu’il soit terriblement manipulateur et qu’il ait l’habileté de faire porter sur l’opposition, tous les échecs que les Français verront à la longue sortir de son chapeau de prestidigitateur..
D’ici là, combien de temps se passera-t-il ? Ce serait peut-être l’occasion d’une refondation de la gauche sur une doctrine politique opposée au Sarkozysme, c’est-à-dire au capitalisme à l’américaine.
Les partis européens qui se réclament encore de la gauche, sont trop influencés par les lois du marché pour faire autre chose que des réformettes accompagnatrices, modérant le capitalisme souverain. On le voit bien dans le socialisme à la belge qui n’en a plus que le nom.
Ce défi n’est pas simple à réaliser tant le nouveau pouvoir a réussi à faire croire à un renouveau politique. La gauche ne peut s’opposer frontalement à ceux qui ont rallié Sarkozy. Pour eux, il représente un espoir de changement et en attendant les premières déconvenues, les ralliés forment une première ligne de défense de la droite, comme si une armée s’était retournée contre son ancien état-major.
Au PS, le jeu consiste à se positionner afin de prendre le contrôle du parti après Hollande qui se fragilise. Alors que la seule chance d’exister demain serait de propulser unanimement Ségolène Royal à la place de François Hollande, tout en l’obligeant à revoir une ligne de conduite qu’elle avait voulue présidentielle, mais dont la nécessité ne se fait plus sentir, puisque la priorité serait d’élaborer cette doctrine politique évoquée plus haut.
En même temps que Hollande, il faudrait sortir aussi DSK dont l’attitude a été scandaleuse vis-à-vis de la candidate que le parti s’était choisie. Il s’est permis des critiques sur le mode de préparation de la campagne, quand on considère que Sarkozy a mis au point son système et que la candidate du PS n’a eu que quelques mois, et encore, elle était loin d’avoir le staff que Sarkozy s’est bâti à coups de promesses et avec l’argent de ses sponsors richissimes. Enfin, après que Sarkozy se fût emparé de l’UMP, les contre-feux de Chirac et Villepin, loin de lui nuire, ont précipité tous les godillots derrière lui, et ont paru dérisoires et malhonnêtes aux yeux de l’opinion.
Ségolène sans le soutien du parti a réuni quand même des militants d’une base qui ne supporte plus les éléphants. Elle a lutté seule et bravement sans trouver l’aide qu’elle aurait été en droit d’attendre d’un François Hollande à court d’idées.
Le jeu de massacre auquel se livrent les dirigeants du PS est un véritable suicide. La vague UMP devrait améliorer encore les résultats de l’élection présidentielle ; d’autant que le PS va devoir affronter une extrême gauche libérée du poids du vote utile.
Que restera t-il du PS français dans quelques semaines ?

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En Belgique, le désastre n’est pas aussi imminent pour le PS. Heureusement que le mouvement libéral n’a pas un fin stratège comme Sarkozy, bien que Didier Reynders, son président, ébauche depuis un certain temps une politique de récupération des valeurs de la gauche, mais sans la même conviction que le Président français. Cependant des sondages indiquent que l’électeur wallon est sensible à la plus que probable victoire de la droite en France.
Souhaitons pour l’équilibre des forces politiques que les PS français et belges se ressaisissent en s’engageant sur une autre voie, afin d’écouter à nouveau les milieux populaires.

2 juin 2007

La ploutocratie aux urnes.

Il y a contradiction entre un droit international qui nous la baille belle avec les droits de l’homme et l’augmentation inquiétante des inégalités, qu’elle soient sociales ou culturelles, partout dans le monde.
Il y en assez d’entendre les libéraux se référer aux mérites naturels des uns et des autres justifiant ces inégalités, surtout les discours qui nous rappellent que nous sommes en démocratie et qu’ailleurs, c’est pire !
On connaît la rhétorique de Churchill « La démocratie, c’est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres. » Cette réflexion a fait un tort considérable à tout esprit critique et à toute volonté de dépassement de ce qu’on peut appeler aujourd’hui un piège à cons !
Cela suffit de nous seriner que la liberté d’entreprendre, c’est la meilleure voie vers la liberté tout court.
Si tant est que nous y sommes, pourquoi ne montrons-nous pas l’exemple aux autres ?
Si nous ne le faisons pas, il doit y avoir une bonne raison.
C’est que cette fameuse liberté d’entreprendre, n’est en réalité que le droit à l'enrichissement d'une minorité. On le voit, en Europe, comme la mise à plat des services et de la concurrence fait galoper les prix au lieu de les réduire, comme il est si souvent dit à propos des marchés ouverts. Enfin, comme l’actionnariat des masses conduit les banques à siphonner les économies des petites gens, l’exemple le plus frappant étant l’histoire du tunnel sous la manche.
Si nous commencions par nous poser la question « qu’est-ce que la démocratie » et puis comparer ce que nous en pensons avec le régime dans lequel nous marinons ?
C’est Ernest Renan (1848-1890) qui nous éclaire et nous pouvons faire confiance à ce savant. Il ne dit pas des choses en l’air : nous ne sommes pas en démocratie, mais en ploutocratie !
« J’appelle ploutocratie un état de société où la richesse est le nerf principal des choses, où l’on ne peut rien faire sans être riche, où l’objet principal de l’ambition est de devenir riche, où la capacité et la moralité s’évaluent généralement (et avec plus ou moins de justesse) par la fortune »
(Renan : L’avenir de la Science, Pensées).
Sacré Renan, il y a plus d’un siècle qu’il avait senti l’oignon !...
En effet, le Littré définit la démocratie « comme le gouvernement où le peuple exerce la souveraineté ». Et il insiste « Société libre et surtout égalitaire où l’élément populaire à l’influence prépondérante. »
Il rejoint ainsi le concept antique, quoique Platon ait été gêné par la masse des esclaves exclus des notions de souveraineté et d’influence prépondérante, puisqu’à Athènes au siècle de Périclès, il y avait plus d’esclaves que de citoyens !
La Société actuelle est bien mieux définie par la ploutocratie dont la recette est dans l’encyclopédie La Châtre, contemporaine de Renan (le terme est absent du Littré que Renan aurait pu consulter) : « du grec πλoΰτος, richesse, et χρχτоς, pouvoir. Le règne de l’argent.

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Mais les propagandistes du « meilleur des systèmes au monde » nous rappelle que le suffrage universel est bien la clé d’une démocratie puisque « l’élément populaire à une influence prépondérante ». Voilà justement où réside la tromperie. Imagine-t-on un peuple souverain voter des taxes et de la TVA contraire à ses intérêts immédiats, soustraire aux index tout ce qui concerne les carburants et mettre massivement à contribution les automobilistes, détaxer les gros salaires et les fortunes et admettre les parachutes dorés, sur le temps que les smicards sortent des usines avec moins de mille euros par mois ?
Si tout cela se fait, c’est que le peuple n’est pas souverain.
Il ne l’est pas parce que nous ne sommes pas dans un système où le peuple tranche directement des questions relatives aux gestions politiques et économiques. On voit bien parfois quand il a la parole, comme il va à contresens des gestionnaires de l’Etat. Je pense au référendum sur le projet de Constitution européen en France.
En déléguant ses pouvoirs, le peuple perd en réalité sa souveraineté. Il n’est plus maître de son destin.
Nous sommes donc bien dans une ploutocratie qui agite un leurre : le suffrage universel, pour nous faire croire que le dernier mot nous appartient.
Alors, on peut se demander si voter pose un geste citoyen, comme nous le braillent tous les profiteurs de la ploutocratie belge, en jetant l’anathème sur ceux qui doutent de l’utilité d’un pareil déplacement des adultes dans les écoles du Royaume tous les 4 ans.
Jusqu’à présent, on a assimilé le « mauvais citoyen » à un fasciste. C’est un épouvantail utile qu’on ressort à propos de tout ce qui dérange, ce qui donne au Front national une publicité qu’il n’espérait pas.
Peut-être un jour, entendra-t-on que c’est le seul moyen de faire tomber les masques des ploutocrates affublés du manteau des démocrates ?
Ce en quoi ceux qui iront le 10 juin voter en traînant les pieds n’auront pas tort.

1 juin 2007

L’enfant et les fripouilles.

Qui ne se souvient, tiré de « Salammbô » de Flaubert, l’incipit fameux « C'était à Megara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar. »?
Aujourd’hui Carthage, au nord-est de Tunis, est une banlieue huppée où se les roulent tous les pachas du régime de ben Ali, le dictateur en titre, célèbre parce qu’il déposa son prédécesseur Bourguiba.
Carthage, du temps de sa splendeur, avait une spécialité qui fait hurler d’horreur nos contemporains : le sacrifice d’enfants !
De nombreuses cultures antiques pratiquaient les sacrifices humains.
Les temps modernes ne sont pas en reste.
Sans parler des mœurs sous d’autres cieux, encore au siècle dernier, nos sacrificateurs ne le font plus pour réclamer l’indulgence des dieux, ils ne faisaient descendre dans les puits de mine des enfants de moins de dix ans que pour des raisons pratiques et économiques. L’hécatombe fut énorme, les séquelles terribles, mais la société industrielle qui naît trouve indulgence et compréhension auprès de la racaille bien pensante dont les descendants, actifs industriels ou heureux planqués d’aujourd’hui n’ont jamais présenté des excuses à la nation suite aux forfaits de leurs grands-parents.

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Des œuvres magnifiques, en 2007, volent à la recherche d’enfants perdus, d’enfants violés, d’enfants assassinés. C’est la suite logique d’une indignation ressentie par l’ensemble de la population après l’affaire Dutroux. Nous avons atteint une belle conscience de ce qu’un enfant représente de valeur d’avenir à préserver. Les moustaches d’un Lelièvre se promènent partout dans l’audiovisuel pour nous en faire ressouvenir à l’occasion. Les pédophiles sont comptés parmi les criminels les plus vivement honnis de la population, au point que Dutroux, s’il sort un jour de tôle, aurait intérêt à changer d’identité.
Parfait. Voilà une belle reconnaissance nationale de l’âge tendre.
Oui. Mais quand n’est-on plus un enfant ?
D’abord, à quel âge bascule-t-on dans le monde adulte ?
Ce n’est pas une question en l’air, quand on voit comment au stade suivant de la vie, la société traite ses « anciens » enfants, on peut dire que c’est la douche froide.
Les Lelièvre emplis d’amour et de compréhension font place à des « éducateurs » et à des « psychologues », pour certains mômes, qui ont grandi trop vite sans doute. Ainsi finit l’enfance dans des milieux ouverts ou pire dans des milieux fermés d’éducation forcée.
Pas tous, évidemment. Ici, il ne s’agit que des plus malchanceux, des plus impréparés, des plus durs ou des plus tendres
Les distraits, les poètes ou les trop pauvres, incapables de suivre des études supérieures pour différentes raisons, sont vomis par les libéraux, au mieux suspectés de parasitisme social par les socialistes, quand ils ne se condamnent pas pour de longues années à se mettre volontairement les bras jusqu’au coude dans l’huile des machines sous les plaisanteries des plus âgés que le travail à complètement abruti.
Ceux qui font des études, au pire deviennent avocats pour arriver plus vite en politique, n’ont pas un meilleur sort. La nécessité s’ils veulent préserver leur statut les condamne à faire comme ceux qui ont accédé aux places avant eux, c’est-à-dire reprendre au diapason commun la morale douteuse qui fait tenir debout les médiocres, les sans-cœur et les immoralistes moralisateurs. C’est un dur métier qu’être libéral et vanter les mérites de ce qui en manque le plus : le système économique qui tient braderie des sentiments et des vertus.
Voilà le sort que nous réservons à nos petits chéris !
Ceux qui s’inscrivent en faux contre cette mascarade sont immédiatement pénalisés. Ils font partie de cette frange de philosophes, originaux tolérés, mais suspects, à moins qu’ils ne sombrent dans la marginalité, ce qui fait dire aux biens pensants qu’ils avaient « le vice » en eux !
Nous élevons, nous bichonnons, nous chérissons nos chers petits pour mieux les précipiter dans la déchéance !
Nous ne préservons l’innocence que pour mieux la détruire. Nous ne nous différencions des monstres qui abusent des enfants que parce que nous attendons quelques années de plus pour les meurtrir et les pervertir collectivement en les plongeant dans notre système à faire du fric sans crier gare !
Interrogez les adolescents de leurs premières journées de travail sur des chantiers, des ateliers, voire des bureaux, pour voir leur complet anéantissement, leur effarement devant ce que nous osons encore appeler un travail honorable !
Suivez-les dans les files d’inscription au sortir de l’école, dans des bureaux d’intérim aux attentes interminables et répondant à des fonctionnaires archiblindés contre la détresse humaine.
Et dites-vous bien que vous n’aimez pas plus vos enfants que les enfants des autres et que « les honnêtes gens » sont en réalité des fripouilles et que la terre en est pleine.