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L’activation.

Didier consulte. Les élus exultent. Les partis se recomptent. Di Rupo démissionne pour mieux missionner. Mais tous, de la droite à la gauche, de la future opposition à la nouvelle majorité qui sortira du chapeau du roi, une seule certitude : l’activation des chômeurs ! C’est le ministre des Affaires étrangères sortant, Karel De Guck qui se fait le porte-parole d’une des rares majorités absolues qui n’est plus à démontrer (le mot « activation » est de lui). Ils en ont marre des chômeurs, surtout Wallons.
Le chômeur wallon est une espèce qui a tendance à vivre en troupeau aux abords des grandes villes, qui mange trop et aime se ficher des entrants à la porte de la grande usine Flandre.
Et de citer le cas de Mouscron en Hainaut, avec 20 % de chômeurs et seulement 2 % de l’autre côté en Flandre occidentale.
Là-dessus Rudy Demotte le crooner du PS, de surenchérir : « Il faudra établir des règles. », laissant entendre qu’aujourd’hui il n’y en a pas, ou si peu, que cela ne vaut pas le coup d’en parler. C’est à se demander ce que les hauts fonctionnaires ont fichu jusqu’à présent ? Seraient-ils des travailleurs à la mentalité chômeuse ?
Pour activer cette population inactive Sabine Laruelle a des munitions, ou plutôt le FOREm, avec 865 millions d’euros de combustible afin de bouter la paresse des chaumières.
Seul Darras, Jean-Pierre pour les amateurs des produits Bio, chipote un peu sur la manière de procéder. Certes, il n’approuve pas la paresse, mais il craint l’activation comme étant la manière forte de pousser les gens des épaules pour les jeter dans les bricoles d’intérimaires, les sales boulots à trois frites de l’heure.
Sur le principe, la fête des renouveaux chante. L’activation du ciel bleu cache les nuages : les privatisations, les scissions de Hall et Vilvoorde du satanique nid de francophones bruxellois. La confédération à la Jean-Marie De Decker fait avoir les boules !...
Comme l’informatique c’est l’avenir, on va fourrer tous les récalcitrants sur un fichier électronique. Puisque les ordinateurs sont partout, on finira par savoir qui dans les chaumières en veut ou n’en veut pas du boulot. Les voisins chômeurs seront dénoncés. Cela deviendrait comme une forme de patriotisme de se lever aux aurores pour accomplir ce qui serait dorénavant un devoir. La longue durée serait exclue du vocabulaire. Le chômeur longue durée irait voir ce qui se passe au Danemark, avec les récalcitrants au gnouf, les irréductibles jetés à la rue. Son cas ne serait plus admissible. Le mot d’ordre deviendrait : une bonne sanction, c’est un chômeur en guérison.
Internet va désenclaver les campagnes, abolir les distances et désigner les nouveaux téméraires des activés à cinq balles.
La Wallonie a besoin de managers. Le manager modernise le titre de cadre, le désigne à l’admiration des foules. Mais que le chômeur activé ne se fasse pas d’illusions, il ne sera pas cadre tout de suite. On a besoin de lui dans le bâtiment et dans les services. Oh ! pas à temps plein, jamais. Seulement aux heures de pointe pour que le travail ne chauffe pas trop en passant par les instances du FOREm.
Les nouveaux patriotes seraient des tubes de refroidissement qu’on placerait comme l’uranium dans les piscines, pour réfrigérer les salaires.
La belle Marie Arena, les yeux plus que jamais dans le beurre, l’a préconisé tout au long de la législature, pour activer les chômeurs, les statistiques ne servent à rien, les airs courroucés des personnels de placement non plus. Pour franchement les décider, rien de tel que la perspective de la perte de revenus pour des attitudes peu collaboratrices avec le service que l’on doit à son pays, scrogneugneu !
L’exemple du travailleur activé a été jusqu’à présent Elio Di Rupo, infatigable sur les chantiers, à soulever des objections comme des porte-plumes, multirécidiviste quant à des emplois qui hélas ! pourraient être qualifiés de fictifs depuis qu’il a convenu qu’il en faisait trop, c’est-à-dire pas assez pour suivre régulièrement tous les dossiers.
Le chômeur n’aurait qu’un dossier à traiter, le sien ! Il ne serait même pas dans sa besace coincé entre le saucisson d’Ardenne et les tranches de pain pour la journée, mais dans les mains du préposé aux sanctions.

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Un chômeur désactivé serait un chômeur sanctionné, qu’on se le dise.
Un faible résidu, sorte de ramassis d’irréductible paillasses, poètes, dormeurs, tire-au-flanc, mancheux, fumeurs de shit, seraient à la merci des chasseurs de primes. La vie serait plus belle en Wallonie avec une considération accrue pour le délateur ! La Flandre la ramènerait moins. Nos élus profiteraient de la prospérité retrouvée et accessoirement les pensionnés et les malades verraient leur pécule de survie majoré de quelques euros..
Les temps seraient au beau fisc.
Un seul emmerdement, il paraît que les rossignols ne chantent pas en captivité !

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