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Plaidoirie.

Monsieur Jules Iénass est un homme de cœur, trop connu dans la région pour qu’elle soit honnête à son égard. On l’accuse injustement, comme je m’en vais vous le prouver, d’avoir semblé coupable plutôt que victime d’un grave malentendu..
L’opposition porte une lourde responsabilité des accusations mensongères proférées.
On voudrait arrêter le tir à vue sur les édiles PS de Charleroi, le temps de déposer un bulletin dans l’urne.
Non Messieurs.
Ce n’est pas parce que les perdreaux ne sont pas de l’année, qu’il faut au MR du gros plomb et toucher des hommes au cœur parce qu’ils ont le sens du devoir et du sacrifice…
Les derniers coups l’ont été sur des faits des années 2000, 2001… d’un système qui remonte à 1993, date à laquelle le bourgmestre de l’époque et son Conseil avaient imaginé d’abandonner le lourd registre des procès-verbaux des séances du Conseil communal, avec sa reliure ses cahiers cousus au fil de lin et probablement son dos grecqué avec en lettres d’or « Ville de Charleroi - Séances du Conseil Communal. »
Cela faisait trop in folio du moyen âge.
On reproche à mon client d’être moderne !
On lui reproche de simplifier les choses…
Voici l’explication : le secrétaire communal manquait de plumes Ballon. Le bourgmestre de l’époque, Van Cauwenberghe, avait bien des plumes Henry, les potaches des années 40 se souviennent que ces plumes qui, par ailleurs, avaient la propriété de faire de beaux pleins et déliés de l’écriture à la ronde, avaient aussi celle de faire des pâtés. Et le secrétaire communal en faisait !
Donc, on vota à l’unanimité l’achat d’un beau classeur relié pur porc et quelques rames de quarto coquille.
Il fallut une troueuse pour remplacer celle qui s’était émoussée à percer les ceintures de conseillers corpulents. Et l’on perça des rames entières. Si bien qu’il reste pour au moins dix années à l’avance, d’un papier qui coûtait à l’époque 33 fr le mille, ce qui fait une belle économie si on effectuait cette dépense en 2007, ceci dit pour ceux qui pensent que l’argent se jette par les fenêtres.
Puis, il fallut trouver des signets aux armes de la Ville. On disputa même la couleur du cordonnet qui attache les deux plats du classeur.
Et l’on se mit à l’oeuvre.
Seulement voilà, si le secrétaire n’avait pas la main souple pour l’écriture à la plume, il n’avait pas non plus celle d’agiter la grosse Remington à sonnette fin de ligne qu’on peut toujours voir dans le dernier bureau à gauche au-dessus de l’escalier et qui ne sert plus aujourd’hui que pour percer les stencils des tableaux de rôle des femmes d’ouvrage de l’hôtel de ville.
Les procès-verbaux sont feuilles sensibles. Les ratures peuvent prêter à controverse. Il fallait refaire sans cesse des procès-verbaux dont la qualité laissait à désirer, si bien que lassé le bourgmestre décida de faire signer les feuilles vierges de sorte que le pauvre secrétaire communal put recommencer les procès-verbaux à domicile jusqu’à atteindre la perfection.

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Certains soirs, il fallut se mettre à plusieurs pour rédiger correctement sur les fichues feuilles qui avaient tendance à se déchirer sur le trop dur rouleau de la Remington. L’opposition réclama une Underwood. On redouta une sombre histoire de commission et on en resta à la Remington.
Vous voyez l’âpreté des débats !
Les impondérables d’une administration sont tels que bien souvent ce qui se passait la veille avait la fâcheuse propension à s’oublier le lendemain Une seule fois, il arriva qu’il fut décidé de choses qui n’avaient pas encore eu lieu.
C’est dire la confusion.
Bien entendu, le fait de passer du registre relié au classeur à trous était la cause de ces difficultés ce que comprirent les Conseillers.
Voilà comme on peut passer d’employé modèle au travail honnête mais complexe, à l’inculpé d’une justice tatillonne et soupçonneuse.
C’est la raison pour laquelle, je demande l’indulgence et la compréhension de la Cour pour mon client, indigné que l’on pût au travers la mise au point des nouvelles techniques supposé qu’il ait favorisé des marchés, falsifié à sa guise ou avec la connivence des plus hautes autorités communales, des documents primordiaux pour l’avenir d’une ville qu’il aime par dessus tout !
Je demande sa relaxe et la mise en examen de l’opposition qui répand partout des monceaux d’ignominie.

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