PS : la lutte des clashs
Les candidatures à la présidence du PS ont été clôturées mercredi. Le scrutin interne aura lieu le 11 juillet. Bonsoir pour les militants juillettistes à Monastir ou à la pétanque à Millau.
Six candidatures ont été enregistrées. La commission de vigilance (des vieux croûtons à la dévotion de Di Rupo) en a refusé quatre. Elles ne répondaient pas à l'article 42 des statuts du Parti qui stipule qu’il faut être membre avec voix délibérative d'un comité fédéral pour postuler.
On aurait bien voulu connaître les noms de ces hardis militants afin de les féliciter malgré tout. Nul doutes que d’ores et déjà la suite de leurs carrières est fortement compromise.
Cet article 42 est un scandale d’iniquité. Il rappelle le vote censitaire au lendemain de l'indépendance de l'État belge. Seuls les plus fortunés, les gros propriétaires et les personnages les plus influents formant « l’élite » étaient, alors, électeurs et éligibles, car intéressés au bien-être de la société !... Et voilà qu’en 2007, les statuts du PS ont le même effet !
Incapable de présenter des candidats, mais quand même capable de discerner parmi « l’élite » du parti celui ou celle qui la représenterait le mieux, la base, exclue du pouvoir, élit son chef !
Singulier parti égalitaire !
De ces écrémages peu démocratiques, deux candidatures ont été retenues : celles d'Elio Di Rupo, président actuel du PS et de Jean-Pierre De Clercq, député permanent démissionnaire.
On a dit pis que pendre de Jean-Pierre De Clercq dans ses tribulations carolorégiennes, ses mandats, l’ascension de sa fille dans le cocotier des bonnes places, etc. On a également avancé ses relations peu amènes avec la justice. Le président Di Rupo l’a laissé tomber comme une vieille savate, ce qu’il fait en général avec tout le monde, en vrac, coupables ou innocents. C’est vrai. Mais, chapeau à l’artiste de se présenter plutôt contre, que pour le phénomène montois.
C’est téméraire, mais en même temps cette candidature est inespérée pour Di Rupo. Sans elle, il aurait été réélu à 99,5 % des suffrages, comme Amin Dada en son temps !
J’espère qu’il y aura des journalistes au débat qui opposera Elio Di Rupo à Jean-Pierre De Clercq aux fédérations de Charleroi et de Thuin, le jeudi 5 juillet à 19h à la Maison du Peuple de Chapelle-lez-Herlaimont. Il y aura du sport… A moins que tout soit convenu à l’avance et que ce débat ne soit qu’un lever de rideau à la mascarade du triomphe royal du président postulant-démissionnaire, inaugurant l’ère d’un socialisme patriotique inédit.
En relisant les curiosités des Statuts du PS, je suis tombé en arrêt sur les premiers mots de cette somme de non-dits et d’apports successifs des usagers du pouvoir d’André Cools à nos jours.
Art 1.
Le Parti socialiste a pour but d’organiser, SUR LE TERRAIN DE LA LUTTE DES CLASSES, toutes les forces socialistes de Wallonie et de Bruxelles, sans distinction de race, de sexe de nationalité, de croyance religieuse ou philosophique, afin de CONQUÉRIR LE POUVOIR pour réaliser l’émancipation INTÉGRALE des travailleurs.
Cet article 1 vaut son pesant de cacahuètes. Les membres du parti seraient en droit d’exiger des explications du bureau et des personnalités ayant de près ou de loin collaborés au régime économique bourgeois capitaliste des formations politiques de gouvernement depuis la Libération. Et ça fait du monde. Et si les vigilants qui ont exclu les 4 militants « pauvres » du système Di Rupo avaient des couilles, ils excluraient plutôt Di Rupo pour non respect de
l’Article 1.
Evidemment, il ne faut pas rêver. Et c’est de ce manque de rigueur que souffre le plus ce parti
Ce n’est pas la cure d’opposition qui se profile qui va arranger les choses.
On voit mal Di Rupo en Robespierre et Laurette Onkelinx en Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt,