Un canular mondial
Encore une vaste fumisterie le sommet de Heiligendamm, bourgade de la banlieue de Rostock, en bordure de la mer Baltique.
Ce G8 s’est construit au fils des années rien qu’avec la fine fleur du pognon mondial, d’abord G4, puis G7… sans que les gens des pays concernés aient eu l’opportunité d’émettre un avis, dès lors, il ne faut pas demander aux petites gens de la planète la nature des sentiment qu’ils portent à cette réunion unilatérale.
Si ce n’est l’affluence de dizaines de milliers de contestataires venus pour la baston avec les flics allemands et que tient en respect un mur de protection de 2,5 mètres de haut érigé sur 12 km pour la bagatelle de 12,5 millions d'euros, que Angela Merkel a fait construire afin d’entourer ses visiteurs de sa sollicitude apeurée, l'effet médiatique est loupé.
D’habitude, même si les décisions qui y sont prises ne concernent que les intérêts souvent obscurs et tortueux des grands, certaines retombées traitant du sort des gens suscitent des commentaires et des réactions. Aujourd’hui, protégés par 16.000 policiers, nos infatués d’eux-mêmes ont l’air de se faire la gueule. Il n’y a pas d’intérêts convergents que pourraient se partager nos grands rapaces. La presse en est à parler de l’effet Sarkozy sur les sept autres !
Il paraît que « le petit » est devenu l’intime de Dobeliou en un tour de main… Ah ! l’enjôleur.
C’est dire le vide.
Les Européens et les Américains, plus pollueurs que jamais, se regardent en chien de faïence. Personne ne veut y aller du sien sur le changement climatique en faisant un geste.
Russes et Américains ne peuvent plus se blairer depuis que Bush pour faire diversion à sa politique désastreuse en Irak planche sur son bouclier antimissiles. Les Saint-Bernard polonais sont prêts à accueillir les ogives à têtes chercheuses nouvelle version, si près des frontières de l’Ukraine que Poutine ne décolère plus. On se souvient du bide de la guerre des étoiles de Reagan, ce qui avait entraîné la fin de l’URSS, tout à fait par hasard... Comme quoi une connerie peut avoir de sacrées conséquences !...
Le mot « échec » ne flotte pas dans l'air. C’est l’air qui en est saturé. Au point que Nicolas Hulot craindrait pour la mer de Rostock !
En pas même 48 heures, le sommet de la « bande des huit » est out.
Ils ne sont d’accord sur rien, nos phénomènes.
On ne s’explique pas la raison qu’ils ont à se réunir quand même dans une impréparation totale de ce qu’ils vont pouvoir dire ou faire.
Sarko-le-Magnifique, sans ses conseillers, ses nègres des discours, ses ministres godillots, a dû envoyer Kouchner au Soudan pour faire diversion. Celui-ci, en chemise hors du pantalon par ordre d’en haut, avait laissé à Paris sa célèbre saharienne. On se raccroche aux événements que l’on peut.
Le grand bide reste le dossier du climat qui pourrit sous le coude des grandissimes.
Pourtant Angela Merkel en avait fait sa lutte « populaire » qui aurait dû susciter l’enthousiasme de ses invités, d’autant qu’un tout petit accord aurait camouflé l’échec total sur le code de conduite des « hedge funds », des fonds spéculatifs qui siphonnent les entreprises à coups d’intérêts à deux chiffres et qui les vident de leur capacité de prévoir l’avenir en des investissements industriels.
Il paraît que le capitalisme anglo-saxon ne veut rien savoir sur le marché financier... cela aurait été une bonne entrée de Sarko-le-Superbe que de mettre à son bras les couleurs d’Angela afin de rompre une lance contre le Yankee. Hélas ! son amour des Etats-Unis est tel, sa passion d’Israël est si débordante qu’il s’est aligné sur la position de son nouvel ami, alors que tout le monde s’accorde pour dire que les fonds spéculatifs reversent la part des taxes qu’ils ne paient pas dans les pays siphonnés, à l’armement de l’Etat juif et au confort de quelques grandes familles américaines, dont les Bush.
Tony Blair, dont c’est le dernier circuit au G8 s’en va, pas fâché de dire adieu à la basse-cour. Quand même à Gleneagles, il avait réussi à extorquer une signature au président Bush au bas d’un document qui confirmait le « lien explicite entre les activités humaines et le réchauffement climatique ». Constater le futur désastre, c’est bien. Ne rien faire après, c’est criminel. Bush sur la « criminalité » de ses deux mandats, n’a rien à envier à personne, pas même aux dirigeants israéliens, toujours condamnés à l’ONU depuis la guerre des six jours, jamais remis à leur place, malgré les atteintes graves au peuple contigu qu’ils oppriment.
Les Européens feront donc tintin sur toute la ligne.
Pour un Kyoto numéro deux, il faudra attendre l’arrivée d’un démocrate à la tête des USA.
Si c’est Jeannette MacDonald, alias Miss Clinton, qui monte sur le podium, on n’est pas sûr qu’elle fera mieux que Dobeliou, sinon, chanter la chose au lieu de nous la hurler.
Le traité va jusqu’en 2012. Après, c'est le vide. Les Etats-Unis, la Chine et l'Inde n’ont pas ratifié le traité. Pékin repousse la perspective des quotas obligatoires de baisse des émissions de gaz. New Delhi fait pareil.
Bernard Kouchner propose un transfert. Nous rachetons leurs vélos et nous leur vendons nos bagnoles à des prix d’amis. Aux dernières nouvelles Isabelle Durand et Dominique Voynet ne sont pas d’accord.