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Eviter le pire ?

Il n’y a pas un seul citoyen un tant soit peu au courant de la politique qui ne serait pas arrivé aux conclusions du duo Reynders-Dehaene, à savoir qu’un programme commun entre Flamands et Wallons est – a priori - impossible vu les revendications constitutionnelles des premiers et le refus de changer le compromis actuel de la fédération des seconds.
Personne n’a vu que de n’importe quelle façon Leterme arrivera à ses fins, notamment sur la scission de Bruxelles-Hall-Vilvoorde et probablement sur d’autres revendications flamandes.
Dans le premier cas de figure, Jean-Luc Dehaene après avoir franchi les obstacles donne l’occasion à son poulain de mettre sur pied un gouvernement de coalition orange bleue.
Joëlle Milquet aurait négocié sec pour placer le maximum de ses créatures à la tête de quelques ministères, en même temps qu’elle aurait obtenu du formateur l’assurance que les grands dossiers ne seraient pas mis sur la table sans des contreparties pour les francophones et notamment dans la périphérie bruxelloise. Et enfin pour qu’elle ne perde pas la face vis-à-vis de ses électeurs et des Wallons en général, elle devrait ne pas avoir l’air de retourner sa veste et de vouloir la fin d’une Belgique qu’officiellement elle défend avec les socialistes partenaires à la Région.
C’est probablement ce qui va se passer.
Deuxième cas de figure, Joëlle Milquet respecte ses engagements vis-à-vis de la Wallonie et de Bruxelles, foudroie du regard les Libéraux qui ont depuis longtemps abdiqué toute défense pure et dure du statut actuel de la Belgique. C’est l’impasse totale. L’avenir est bouché. Di Rupo la rejoint pour défendre les institutions, le roi et les raisons de ne rien changer à l’Etat belge.
Leterme attend, un mois, deux mois, trois mois. La nation flamande s’impatiente et vote unilatéralement son indépendance. Le Fédéral n’existe plus. Bruxelles tombe dans le chaos et ne doit son salut qu’à l’Europe installée au Rond-Point Schumann et qui négocie un statut original de la ville.
On voit ainsi que Joëlle Milquet, qui n’a pas le cran de refuser jusqu’au bout pour faire valoir un principe, reniera comme les Libéraux son programme et rompra avec les Rosés.
On est en route pour l’orange-bleue.
Les rattachistes qui veulent depuis longtemps que la Wallonie rejoigne la république française devront se brosser encore une ou deux législatures pour affilier les citoyens en masse au cri de « vive la France ! »..
Déjà le démineur constate que le CDh en la personne de sa sémillante présidente ne refuse pas les conversations informelles, comme elle ne refuse pas les bisous de circonstance chaque fois qu’elle rencontre Didier Reynders ce qui infirme les propos de certains gazetiers qui ne voyaient pas bien les relations politiques de couple les embarquer dans la même galère.
Mieux que l’Orange bleue de Tintin nous voilà dans les bandes dessinées jusqu’au cou.
Les socialistes sont tétanisés, frileusement royalistes derrière leur Cher Elio. Que voulez-vous, ils sont bien embarrassés puisqu’ils vénèrent le même modèle anglo-saxon que les Libéraux en matière d’économie et qu’à part les réformes de l’Etat qu’ils refusent farouchement pour plus de fédéralisme, voire pour un confédéralisme, ils n’ont aucun programme crédible pour faire une réelle opposition à ce qui se prépare.

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Joëlle Milquet va donc foncer et on verra ce qu’il restera de la Belgique de Pèpère Elio à la fin de la législature. Et si on a besoin de lui pour changer la Constitution, il n’est pas dit, puisqu’on ne peut résister aux Flamands, qu’il refusera de faire l’apport des voix nécessaires, pour les mêmes raisons que son ex-partenaire : afin d’éviter le pire.
Ils ont cependant tort l’une et l’autre. On sait qu’en Belgique jamais les Francophones n’ont réussi à l’éviter.

Commentaires

le premier coup d'état des flamands remonte à 1870 (à peu de choses près), quand ils ont remis la langues (les patois) flamands dans le jeux... et depuis ça n'a pas vraiment mieux tourné pour nous, dans les années 60 ils ont investi massivement en flandre, ils ont même créé de toute pièce une métalurige directement concurente de celle du bassin mosan, en 70 ils ont cindé la belgique à leur avantage et rendu le flamand relativement homogène pour qu'il ressemble enfin à une langue (la hollande l'avait fait depuis longtemps)... et maintenant...

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