« Une cure d’opposition et de réflexion. | Accueil | Une succession sans précédent ! »

La main au panier…

Tandis que l’explorateur explore les bas-fonds de la politique belge, les consommateurs du ras des pâquerettes continuent à sentir passer le boulet des hausses de prix. Ce ne serait pas autrement inquiétant, si l’indice des prix reflétait exactement le coût de la vie des petites gens. Or, il n’en est rien. Et les économistes qui disent le contraire sont des petits saligauds – et je pèse mes mots – payés pour nous tenir de faux discours.
Depuis que l’indice a été harmonisé sur le plan européen, le Traité européen prévoit qu’un État membre doit disposer d’un haut degré de stabilité des prix mesuré par un degré d’inflation planifié entre 1 et 2 %. Cela signifie que l’Eurostat (le service des statistiques de l’Union européenne) a formulé, à l’intention des États membres, des recommandations concernant le calcul de l’index. On peut dire que l’ancien indice à la belge était déjà pourri, mais celui que nous venons de pondre afin d’être comparé aux autres indices, pardon ! le dépasse de loin.
C’est vrai que le nouveau bidule n’a pas comme but d’harmoniser les salaires avec le coût de la vie, mais de permettre la comparaison des taux d’inflation au sein de l’Union européenne. Afin de ne pas passer pour un mauvais élève, on se débrouille en haut lieu.
Cela se traduit pas la note triomphante suivante : « Comme le montrent les chiffres ci-dessous relatifs aux 12 mois de l’année 2007, l’indice des prix à la consommation national et l’indice des prix à la consommation harmonisé évoluent de manières assez proches. »
Nous sommes tellement devenus fortiches que l’Europe elle-même rectifie les chiffres de notre ardeur : « La différence la plus marquante entre les deux est le fait que l’indice des prix à la consommation national ne tient pas compte des soldes alors que l’indice des prix à la consommation harmonisé en tient compte, ce qui explique les différences en janvier et en juillet (mois au cours desquels sont organisées les soldes). »
Si l’indice des prix est à peu près stable à environ 1%5 de hausse annuelle, c’est qu’entrent en piste les matériels du progrès : ordinateur, Hi-Fi, appareils électro-ménagers, à côté et au même titre que le pain, le beurre, les pommes de terre. Ces appareils n’ont pas baissé pour autant, ils se sont perfectionnés et sont par rapport au prix d’il y a 5 ans de meilleure qualité. Ce qui fait que si vous achetiez 500 euros un ordi en 2000 et qu’en 2007 vous achetez un nouvel ordi au même prix, l’indice tient compte du progrès technique ; car, pour racheter le même produit qu’il y a 7 ans, vous devriez débourser seulement 300 euros !
L’indice est en réalité adapté aux Belges à revenu moyen. Les voitures, les voyages, les ordis et autres matériels ne sont en réalité pas des produits adaptés à un !ndice spécifique aux petits ménages. Le plus clair des revenus de ceux-ci passent dans la bouffe, les loyers et les vêtements. L’indice est de la même nature que l’escroquerie de la TVA. La même taxe pour tous, c’est donner une prime à la richesse et une punition aux revenus minimums.
Pour le libéral Marc Verwilghen, il n’y a là rien d’inquiétant.

diploumploum.JPG

Les hausses des matières premières sont le résultat de la forte demande des pays émergents comme l’Inde et la Chine. Les économistes expliquent sans rire que s’ils font monter certaines matières premières comme le blé, le cuivre, le cacao, le bois, ils les font baisser par leur production bon marché. Autrement dit pour compenser la montée du prix du pain, vous devriez acheter une chemise made in China tous les jours !
On ne peut pas douter qu’avec un tel raisonnement le SPF Economie, par la voix radiophonique de Chantal Depauw, ne voit rien d'anormal dans l'indice des prix à la consommation. En plus de nous escroquer, elle nous prend pour des imbéciles !
On a envie de lui retourner les 507 produits du panier de la ménagère sur son bureau…
Mais que voilà une belle mission du PS dans l’opposition : démonter les mécanismes de domination de classe et montrer comme les raisonnements pernicieux des économistes bourgeois conduisent les petites gens à se serrer la ceinture en se demandant s’ils ne sont pas coupables eux-mêmes de si mal gérer leur budget qu’à partir du 15 du mois, ils commencent à la sauter. Au lieu de cela, le PS entre dans le jeu de Monsieur II, et participe à la pusillanimité wallonne face à l’hégémonie flamande qui ne fait que commencer.

Poster un commentaire